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Nous étions... Fin août, je dirais. À une ou deux semaines de la rentrée, tout au plus. Ma rentrée en seconde. Au lycée. Une nouvelle page d'une histoire parmi tant d'autres. Nous étions chez mon grand père, dans sa vieille maison à la campagne, remplie d'araignées plus ou moins effrayantes qui me faisaient pourtant toujours crier. Nous étions chez mon grand père, dans sa vieille maison, quand le destin a fait que je n'entamerai pas cette nouvelle page de ma vie.

Ça avait commencé par une douleur au niveau de la poitrine. Trop petite pour qu'on y fasse attention. Je voulais finir mon livre... Il me restait 10 pages ! Mais cette douleur enfla, et prit de telles proportions que je tombais de ma chaise. Ma tête heurta le sol, et je sentis un liquide au goût métallique couler le long de ma bouche. Du sang. Mon sang. La dernière chose que j'entendis fut les cris de ma sœur.

Un son strident me réveilla. Le son d'une machine. J'avais horriblement mal à la poitrine... J'entendis les voix de mes parents discuter avec une autre, inconnue. Ma mère semblait être désespérée.

<< Vous avez forcément un moyen d'empêcher ça !

- Je regrette, madame, mais cette maladie ne peut être soignée. >>

Ma famille fondit en larmes, tandis que je luttais pour ouvrir les yeux. La voix de mon père, cette fois, vint s'adresser à l'infirmière

<< Il reste combien de temps avant qu'elle... Sa voix se brisa, tandis que la réponse du personnel fusait, compatissante, mais tout de même ferme.

- Environ 6h... Mes sincères condoléances. >>

En entendant cela, j'ouvris grand les yeux. La première chose que je vis fut la blancheur des murs typique d'un hôpital. Puis mes parents s'enlaçant, en pleurs. L'infirmière s'avança vers moi, m'ayant repérée en première. Arrivée à mon chevet, je fus la plus rapide :

<< Qu'est... Qu'est-ce qu'il se passe ? >>

La douleur était insupportable, ma voix pâteuse, je hoquetais. Les deux autres personnes présentes se précipitent vers moi et m'enlacèrent, m'arrachant un faible cri de douleur. Ils s'écartèrent aussitôt, murmurant leurs excuses. Je répétais difficilement ma question, n'ayant pas obtenu de réponse. Mes parents ne pouvant répondre, leurs visages inondés de larmes, l'infirmière le fit à leur place.

<< Vous êtes atteinte d'une dégénérescence du cœur très rapide qui ne peut être soignée, ni soutenue par des machines. Je suis désolée. >>

Mes yeux s'emplirent de larmes quand je compris ce qui m'arrivait. 6h. Il me restait 6h... Pour vivre ? Non, c'était impossible ! Je ne pouvais pas mourir à à peine 15 ans ! Je ne voulais pas mourir... Une pensée prit place dans mon esprit, plus importante que toutes les autres. Lui. Non... Il fallait que je le vois ! Avant de... Avant de...

Difficilement, je levais une main et tira sur la manche du t shirt de ma mère. Je réussissais à lui indiquer le numéro qu'elle devait appeler. Sa mère. 6h étaient suffisantes pour aller de Paris à Nantes... En tout cas, je l'espérais. J'entendis des voix paniquées au téléphone, puis me ré-évanouis, suite à la douleur trop forte.

Quand je rouvrais les yeux, encore plus difficilement que la première fois, mon premier réflexe fut de regarder l'heure. Et de voir qu'il ne me restait 30 minutes... Pourquoi n'était-il toujours pas là ?! Je me remis à pleurer, tout en serrant faiblement les mains de mes parents restés à mon chevet. La douleur était telle qu'il m'arrivait de saigner de sous les ongles. Mes veines avaient comme... Explosé.

Cependant, 10 minutes plus tard, on frappa à la porte de ma chambre, puis quelqu'un entra. La seule personne que je voulais voir. Dès que je le vis, je fondis en larmes. Lui aussi, d'ailleurs. Nos visages furent rapidement inondés, à 2 mètres l'un de l'autre. Mes parents sortirent pour nous laisser seuls. Ils partaient en ville pour aller chercher des herbes pour ma survie. L'espoir envahit mon cœur, tout de même moins puissant que la douleur. C'était atroce, insupportable, inhumain. Je poussais un gémissement de douleur.

Dès que ma famille referma la porte, ils se précipita vers moi, et me prit délicatement dans ses bras, comme on déplacerait une poupée de porcelaine. Je fus rassurée de voir que chacun de ses contacts m'électrisaient tout autant qu'avant. Son visage ? Je ne l'avais jamais vu aussi ravagé par la douleur... Nos pleurs redoublèrent en voyant l'heure. 8 minutes. La douleur n'était plus seulement physique. Il m'était impossible de le perdre. Je le serrais de toute la force que je pouvais, pleurant tellement que je ne voyais plus son visage.

<< Mon amour... Tu ne vas pas mourir. Ne t'inquiète pas. Tes parents vont bientôt revenir avec les bons médicaments. Sa voix prit un ton plus désespéré, brisé. Tu ne dois pas mourir ! Tu ne PEUX pas mourir ! Tu me l'avais promis ! On s'était jurés qu'on resteraient en vie !! Tu t'en souviens ?! Comment je vais faire si tu n'es plus là moi ? S'il te plaît... Je déteste te voir souffrir... >>

Sa voix se brisa. 3 minutes. Trop rapide. Tellement rapide... Je portais une main à son visage, la glissa sur son visage dévasté par les larmes. Je souris, faiblement, comme pour le rassurer. Mon souhait parvint enfin à échapper de mes lèvres endolories. Je sentais ma force quitter peu à peu mon cœur et mon corps.

<< Em... Embrasse-moi... S'il te plaît... >>

La plainte de douleur qui s'échappa de mes lèvres fut stoppée par les siennes, qui s'y posèrent avec une douceur, une douleur infinie. Le dernier moment où je reverrais ce paradis, le goût des larmes et la douleur en plus. En trop. Je mouvais lentement mes lèvres sur les siennes, oubliant le reste durant un instant. Ma force finit par me quitter, je n'arrivais plus à répondre au baiser. Ma main, toujours sur sa nuque, retomba, molle, morte. Mes yeux se fermèrent, pour ne plus jamais se rouvrir. La dernière chose que j'entendis avant de plonger dans le noir le plus obscur fut un hurlement de désespoir à l'état pur, faisant tressaillir mon corps tout entier.

~

Désolée, c'est un peu déprimant :') je ne suis pas très fière de ce one shot ;-;

Ce premier one shot est assez court, et je m'en excuse, mais je ne m'impose pas vraiment de limites au niveau de la taille du texte. Surtout, dites moi ce que vous en avez pensé ! L'avis des lecteurs (aussi rares soient-ils) compte énormément pour moi. Tschuuuss !

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