OS nº1 : Je reviendrai


Il entra dans ce grand bâtiment qu'il pouvait se vanter de connaître par cœur depuis le temps et salua d'un signe de tête les hommes et femmes habillés de blanc qui s'affairaient, tout en tentant de rester ordonnés. Il alla à l'accueil, et, comme d'habitude l'hôtesse lui fit un « oui » silencieux. Il partit sans rien dire vers un de ces grands couloirs blancs à l'atmosphère oppressante, dans ce silence de mort qui caractérisait plutôt bien l'endroit. Il entendit finalement le cri d'une petite fille, à laquelle le père essayait d'expliquer que sa mère était partie rejoindre les anges. Celui-ci croisa son regard,et le jeune homme put voir un grand désespoir, un désespoir qu'il connaissait, lui aussi . . .

Il poussa un soupir, leva les yeux. Ses pas l'avait mené devant cette porte d'un gris sobre, similaire à toutes les portes présentes dans ce lieu. Il observa le nom sur la porte et ses mains se mirent à trembler, le rythme monotone de son cœur s'accéléra, et des souvenirs d'un temps qui lui semblait lointain remontèrent à la surface. Il finit par stopper son flot de pensées et entra.

Son cœur fit un gigantesque bond dans sa poitrine, bien plus grand que devant la porte. Sur le lit était étendue celle qui lui faisait tant d'effet. Ses paupières étaient closes, ses longs cheveux étaient brillants, sans doute très doux.

Le jeune homme s'assit près du lit et prit délicatement une des mains menue de la belle endormie. Ses yeux fixèrent le beau visage à la mine innocente de celle qui lui avait ravi le cœur. Elle était si belle, même endormie . . . Il se remémora son rire et soupira, soulagé de ne pas l'avoir oublié. Ce rire, ces yeux, cette si belle voix qui pouvait calmer toutes ses colères . . . Il souhaitait tant les revoir, les entendre . . . Mais il savait très bien qu'il ne pourrait plus jamais le retrouver, ce passé tant aimé qu'il regrettait . . .

Il resta un long moment ainsi jusqu'à qu'une infirmière vint le sortir de sa torpeur. Il la remercia et repartit, non sans dire un « au revoir » à celle pour qui il était venu.

Il sortit et s'éloigna du grand bâtiment blanc. Sur le chemin, il vit un jeune couple. La femme tenait son ventre légèrement arrondi. L'homme, riant, lui tenait la main. Tout les deux, ils respirait le bonheur, semblaient insouciants, plongés dans la joie d'un petit être qui grandissait et les renjoindra bientôt. Un bonheur que lui ne pouvait plus connaître . . . ll serra ses poings. Une colère immense l'envahissait. Ses ongles s'enfonçaient dans sa chair. Mais le seul mot lui venant à l'esprit était « Pourquoi ? ».

Pourquoi ?

Pourquoi est-ce qu'il n'était pas venu avec elle ce jour là ?

Pourquoi ne se réveillait-t-elle pas ?

Pourquoi n'étaient-ils pas en train de fonder une famille, eux aussi ?

Pourquoi cela lui était arrivé, à elle et pas un autre ?

POURQUOI ?

Il serra plus fort son poing, dont les jointures était devenues blanches.

Il se haïssait, finalement.

Il se haïssait de lui avoir ouvert son cœur, il se haïssait d'être tombé amoureux d'elle.

Son poing se mit à saigner.

Il la haïssait aussi. D'être une personne si gentille et attentionnée.

D'avoir accepté ses sentiments, d'être si paresseuse pour ne toujours pas se réveiller, d'être . . . D'être elle, en fait !

Il contempla son poing recouvert de sang.Son temps, sa vie avaient été mis en suspens ce jour-là, comme emprisonnés dans la glace. Il tourna la tête en direction de l'endroit dans lequel elle reposait. Il avait beau dire, son cœur lui appartenait, il était son entière propriété. Il le savait, il finirait par revenir. Oui, malgré la souffrance, que cela lui infligera, il reviendra l'attendre, qu'importe le temps que ça prendra.

Alors ? C'est la première fois que je poste mes histoires, même si je les écris depuis longtemps, alors ne soyez pas trop dur avec moi ! Si vous avez des commentaires ou des reproches, n'hésitez pas mais je ne tolérerai pas les insultes, je le rappelle !

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