Vivre d'amour et de victoires

Résumé :

En plein cœur de l'époque victorienne, entre robes bouffantes et saisons de parades, les jeunes femmes de bonnes familles doivent se dépasser. Mais Anya à une façon particulière de passer le temps entre deux bals galants et promenades de bienséance. Et elle sait que le mariage n'y changera rien.

Précisons :

- Contenus explicites (sexe)

Date :

Décembre 2022
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Vivre d'amour et de victoires

Doucement, la ville de Paris se réveillait ce matin ci. L'aube dans toute sa splendeur laissait découvrir les rues pavées et les parcs qui entouraient le Palais royale. Les toits en ardoises, hauts et beaux paradaient le longs des avenues encore desertes à cette heure matinale. Les grandes maisons dormaient encore, profitant des dernières heures avant que le devoir de se montrer ne les appel à sortir coiffés de la plus somptueuse des façons et vêtus d'habits chics et bien taillés.

Et puis il y avait Anya. Où plutôt, il manquait Anya.

La jeune femme était à plusieurs kilomètres de sa chambre, à l'autre bout de Paris. Habillée d'un pantalon large et d'une chemise trop grande, elle ressemblait à s'y méprendre à un des jeunes garnements qui peuplaient le bas Paris. Ses longs cheveux bruns étaient cachés sous un béret couleur taupe et ses bonnes manières étaient quant à elles, oubliés Dieu seul sait où. Munie d'un grand verre d'alcool fort, Anya profitait d'un bar en fin de service pour décompresser. Le gérant était au courant pour son identité, mais ce n'était pas comme s'il pouvait dire quoi que ce soit. Ce n'était qu'un vieil homme qui attendait d'avoir assez d'argent pour partir à la retraite. Et la jeune femme était une bonne cliente avec une descente justement indécente.

Cachée derrière l'une des grandes fenêtres du petit bar Anya regardait la rue se remplir petit à petit. Ses yeux verts suivaient les pas d'un travailleur dans la cinquantaine, peut-être un peu plus. Il devait travailler dans une forge, son visage était recouvert de suie et de tâches sombres et grasses. Puis les iris émeraudes s'intéressèrent à un jeune garçon qui suivait son père, un seau usé à la main. Eux partaient probablement dans des mines.

Alors que la clochette sonnait l'entrée de quelqu'un dans le bar, Anya était toujours absorbée dans sa contemplation. Ses yeux observaient avec une attention que le reste de son visage n'avait pas ; elle semblait plus morte que vive.

Seule le bruit d'une chaise que l'on tire et d'un corps qui tombe lourdement dessus lui fit tourner la tête. Arthur, vieil ami d'Anya avait déjà un cigare entre les lèvres et s'affairait à enflammer une allumette. Ses cheveux noirs lui tombaient sur les yeux dans de boucles mal coiffées et grossières. Ses habits étaient au moins aussi abîmées que ceux de la jeune femme dans un but évident de passer inaperçu. Anya l'observa allumer son cigare puis reporta son attention sur l'extérieur. Son front retrouva sa place collé contre la vitre.

- "Alors comment va ton futur mariage ?"

Les yeux verts quittèrent les silhouettes d'une mère et son fils pour venir se poser sur Arthur qui expirait un nuage de fumée.

- "Aussi bien que tes poumons, répondit ironiquement Anya en revenant sur les passants et le jour qui se levait.

- Ça c'est selon toi ou ta mère ? s'amusa le jeune homme de sa voix grave remplis de tabac.

- Moi évidemment, ma mère est trop heureuse. Elle ne fait que de me parler de lui à longueur de temps. Je n'arrivais pas à me souvenir de son nom, maintenant je n'arrive plus à le retirer de ma tête avec une brailleuse de rue comme ma mère."

Arthur se contenta de rire en reprenant une taff de son cigare.

- "Et la date à été fixée ?

- C'est pour la fin de semaine déjà, les cartons d'invitation devront être livrés dans la journée."

Le jeune homme hocha la tête et commanda un verre au gérant qui s'empressa de lui apporter. Si Anya avait une sacrée descente, Arthur n'était pas mauvais non plus. C'était ensemble qu'ils avaient commis leur premier délit d'alcool et ça restait un moment inoubliable pour eux. Ils s'en souviendraient probablement toujours. Danser sur le bon pied le lendemain n'avait pas été simple.

Un fin sourire pris d'assaut la bouche d'Anya au souvenir. C'était terriblement amusant, bien plus que son futur mari ne le serait jamais. Dès la fin de semaine, la jeune femme devra emménager chez lui et dire au revoir à sa famille. Tout ça en échange de la jolie dot promise par monsieur.

- "Bon et la vérité maintenant ? sourit Arthur en reposant son verre qu'il avait but d'une traite. C'est quoi la version non officielle ?"

Anya quitta complètement la vue de la rue pour fixer son vis-à-vis. Une lueur malicieuse brilla dans son regard en réponse à celui d'Arthur. Tout son visage retrouva subitement vie et lâcha son masque d'indifférence pour un sourire franc.

- "Gêrome est incontestablement gay, tu avais raison. J'ai réussi à lui tirer les vers du nez et il a approuvé l'idée de concocter une lune de miel à notre façon. Le jour on sera le parfait couple de jeunes mariés qui s'aiment plus que tout, et la nuit..."

Le regard d'Anya devint plus malicieux encore et elle se pencha au dessus de la table ronde qui la séparait de son homologue. Arthur sourit d'avantage et se pencha à son tour.

- "Et la nuit ? reprit-il quand Anya ne reprenait pas la parole de suite.

- La nuit nous seront libre d'aller voir qui nous plaît sans que personne ne soit au courant."

Arthur se recula brusquement sur son siège, pris d'un rire franc et grave. Ses yeux noisettes se rouvrirent sous ses mèches sombres et fixèrent Anya.

- "Et pour ces invitations là, quand est-ce qu'elles arrivent ?

- Maintenant."

La jeune femme sortit une petite enveloppe sombre de ses grandes poches usées. Elle la tendit entre ses doigts à Arthur qui l'attrapa avec un sourcil levé de surprise mais pas de déplaisir.

- "Je me serais attendu à des petits cœurs et des paillettes pour décorer l'invitation, rit-il en lisant en diagonale l'adresse indiquée et l'heure du rendez-vous."

Anya contenta de lever les yeux au ciel en finissant cul sec le verre qu'elle avait recommandé auprès du gérant.

- "Alors ? demanda-t-elle simplement.

- J'y serais."

La jeune femme sourit plus encore alors qu'ensemble ils repartaient pour se blottir dans leur lit avant l'arrivée des domestiques. Si seulement elles savaient que leurs maîtres étaient déjà réveillés et s'amusaient à aller fréquenter la partie modeste de la ville, ça aurait de quoi agrémenter leurs séries de potins.

Anya avait réussi à rentrer juste à temps pour refermer sa fenêtre à clef après son passage et cacher sous son lit la corde qui lui servait à s'évader. Elle s'était jetée sur son lit en troquant ses vieux habits pour sa nuisette de chambre bientôt recouverte par sa couette. La jeune femme venait de fermer les yeux que deux domestiques venaient toquer à sa porte avant d'entrer.

Grâce à l'habitude, Anya savait user de ses talents d'actrices pour grogner dans son lit, rouler un peu avant de se redresser avec les cheveux en pagaille et une moue fatiguée. Les domestiques riaient toujours en lui disant à quel point le réveil semblait dur pour elle. Et à chaque fois Anya grognait encore un peu pour valider la chose. Puis, après quelques instants supplémentaires dans les draps afin de les chauffer assez pour qu'en les refaisant, les domestiques ne se doute de rien, elle sortait du lit. Là, on lui brossait les cheveux, puis on la maquillait et l'habillait d'une robe à corset couleur crème ou brunes. C'était les deux teintes de vêtements qu'elle avait le plus, le rouge était réservé aux bals et le bleu aux réceptions. Et bientôt, il y aurait le blanc du mariage.

Les domestiques en rêvaient autant que sa mère et ne firent qu'en parler pendant toute la durée de l'habillage. Anya ne fut autorisée à partir qu'après, il fallait qu'elle aille petit déjeuner pour prendre des forces pour les préparations du mariage. La jeune femme n'avait pas tellement faim puisqu'elle avait mangé sur le chemin du retour, surtout dans le but de cacher son haleine d'alcool et l'éponger un peu de son estomac.

En sortant de sa chambre douillette, Anya traversa le long couloir de l'étage où se trouvaient les chambres de ses frères et sœurs, de ses parents et le bureau de son père. Le couloir était coupé en deux par un escalier large dans les tons crèmes qui donnait directement sur le hall d'accueil de la maison. Anya fit attention en le descendant pour ne pas se prendre les pieds dans sa robe. Arrivée en bas, elle pris à gauche pour rejoindre la salle à manger où l'y attendait le reste de la famille. En la voyant arrivée, sa mère se leva immédiatement et courru la prendre dans ses bras.

- "Regarde comme tu es belle, sourit-elle en la tenant à bout de bras pour l'admirer. Gêrome et toi allaient être si heureux plus tard, j'ai tellement hâte."

Anya se contenta de sourire gentiment à son portait craché avec quelques années de plus et des cheveux plus foncés. Elle enchangea une pique polie mais bien pensée avec son petit frère qui devait toujours trouver à redire puis alla s'assoire à table. Son père ne disait rien, concentré à lire le journal en n'écouta que d'une oreille sa femme qui faisait déjà l'éloge du mariage de son aînée.

Anya se contenta de se servir de quoi manger en silence. La semaine promettait d'être longue.

A peine eut-elle finit de petit déjeuner que sa mère la traînait dehors dans leur calèche pour aller en ville. Elle voulait absolument qu'elles aillent voir la couturière de renom qui venait de s'installer à Paris pour qu'elle lui confectionne sa robe de mariée. Puis ensuite, elles iront chercher les fleurs et commander les rubans pour décorer le lieu. La liste était encore longue derrière et Anya manqua presque de laisser tomber son masque pour s'énerver devant l'hyper activité de sa mère. Heureusement elle était assez douée pour garder pour elle son ressentit et fit preuve d'une grande capacité pour faire croire qu'elle était heureuse d'essayer pendant quatre heures des robes.

Le reste de la semaine se déroula dans une similitude frappante. La mère d'Anya la traînait partout pour préparer au mieux le mariage, et quand venait l'heure du thé, la jeune femme était priée d'aller rejoindre son mari dans les jardins pour admirer le magnifique temps. Gêrome et elle se tenaient proches, riants de tout et de rien assez fort pour que les passants les entende, ce qui était la norme. Bien que moins à l'aise qu'elle, son futur époux avait appris lui aussi à faire montre de réjouissance sans y croire un instant.

Ils restaient ainsi une heure ou deux, puis Gêrome raccompagnait Anya à sa calèche qui la ramenait chez elle où elle devait de nouveau supporter sa mère.

Épuisée par ces heures de préparations et celles passées à faire bonne figure, Anya ne vit pas arriver le jour du mariage jusqu'au jour J. Plus excitée que jamais, sa mère était une vraie furie dès l'Aube. Avec toutes ces histoires, la jeune femme n'avait pas eu l'occasion de profiter d'une escapade nocturne pour s'arroser les idées à coup de whisky. Elle arriva donc bien trop maquillée, bien trop fatiguée et bien trop sobre devant l'autel. Gêrome l'y attendait déjà, habillé d'un costume élégant serti d'une rose sur le cœur. Anya lui sourit, son regard rivé sur lui pour ne pas regarder toutes les personnes venues assister à ce mariage entre deux grandes maisons.

C'était une de ses petites sœurs qui lui tenait sa traîne, un super morceau de soie blanc fait sur mesure qui venait encadrer ses jolies boucles brunes. Le reste de ses cheveux étaient coiffés en un chignon volumineux et chic, tenus par des broches en or. Sa robe était à son tour une pièce réalisée finement pour l'occasion ; un bustier élégant aux bretelles tombantes sur ses épaules réhaussée à la taille par des pans de tissus soyeux joliment nacrés. A chacun de ses pas, Anya sentait sa robe épouser parfaitement les courbes de son corps et ses mouvements.

Ce serait amusant si ce n'était pas ironique que sa robe l'épouse mieux que son futur mari.

Anya se contenta de sourire plus fort encore, plus faussement aussi. Arrivée devant l'autel, sa cadette la laissa aux soins de Gêrome qui mimait parfaitement l'amant subjugué par sa promise. Et en réponse, la jeune femme laissait apparaître une mine timide mais heureuse, signe d'un amour profond. Main dans la main, les futurs mariés se tournèrent ensuite vers l'autel où ils jurèrent fidélité jusqu'à leur mort. Gêrome dégagea ensuite son voile blanc et lui passa la bague de fiançailles à l'annulaire avant de l'embrasser avec chasteté devant le public qui se leva pour applaudir.

Le reste du mariage se déroula entre discussions successives avec tous les invités, buffets puis des discussions sur leur futur à deux de nouveau. Ça parlait enfant, investissements mais surtout Lune de miel. Anya accrochée au bras de Gêrome souriait un peu timidement à chaque fois que la question tombait et son mari prenait soin de dire que c'était absolument privé ce qui faisait glousser d'aise les invités.

Ce n'est qu'en fin d'après-midi que le couple fut invité à monter dans leur calèche pour leur lune de miel. Assise à côté de Gêrome, Anya serrait une dernière fois la main de sa mère émue aux larmes.

- "Tu prends bien soin de toi ma chérie, et écris nous souvent surtout. On se revoit rapidement. Que je suis fière de toi."

La mère d'Anya la serra fort dans ses bras, pleurant sur son épaule. La jeune femme répondit à l'étreinte et laissa quelques larmes couler à son tour.

- "Je te le promets maman."

Elle se serrèrent les mains puis on ferma la porte de la calèche. Anya salua sa petite famille jusqu'à ce qu'elle disparaisse au loin. Là, elle se retourna sur son siège et fixa droit devant elle. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres en entendant le soupir long et fort de Gêrome à côté d'elle. Elle même était épuisée et terriblement lassée.

- "On devrait arriver dans notre résidence d'ici une heure, j'espère que tu as pensé à ramener quelqu'un parce que je ne compte pas rester plus longtemps à faire semblant.

- Il le faudra pourtant mon cher époux, rit sans humour Anya, au moins pendant toutes nos futures sorties. Mais oui, j'ai quelqu'un, tu vas pouvoir partir rejoindre ton tendre "ami".

- C'est vraiment un ami, se renfrogna pourtant Gêrome dans son coin de calèche.

- Un ami avec d'intéressantes avantages, rajouta malicieusement la jeune mariée en retirant ses longs gants en soie.

- Tu peux parler tiens, moi au moins il y a des sentiments, pour toi ce n'est que du charnel."

A ça, Anya se contenta d'hausser les épaules. Elle laissa sa tête tomber lourdement contre le siège et ferma les yeux. Elle était épuisée. Sans pour autant rouvrir les yeux, un nouveau sourire etira ses lèvres quand elle sentit le gilet de Gêrome être posé sur elle.

Malgré toutes leurs taquineries, ou justement grâce à elles, son mari et elle s'entendaient bien et étaient devenus amis sans difficulté. Ce sera plus facile pour eux de faire semblant d'être proche à qui veut le voir.

Anya s'endormit pour le reste du trajet, la tête de Gêrome venant s'appuyer à son tour contre la sienne alors que Morphée les surveillait.

Ils étaient arrivés à la résidence de la famille de Gêrome en milieu de soirée. Les domestiques les accompagnèrent pendant tout le souper puis les aidèrent à troquer leurs tenus de fiançailles pour celles de nuit. Les deux mariés s'amusèrent à voir la nuisette d'Anya transparente à souhait et serties de dentelles fines. Une jolie tenue d'apparat qui ne servira pas à Gêrome.

En parlant de nuit, le jeune maître des lieux attendit sagement que les domestiques les laisse pour se relever du lit où ils étaient censés se lier plus intimement. Gêrome quitta les draps en satin et traversa la pièce serties de bibliothèque pleine pour tirer les rideaux qui couvraient une partie vide du mur. Là, il révéla une porte discrète qui en l'ouvrant, menait sur un escalier en colimaçon assez sombre.

Gêrome attrapa des clefs cachés dans un tiroir de son bureau massif et descendit les marches avec une lampe à huile. Anya entendit le bruit d'une porte que l'on deverouille juste avant qu'une grande bouffée d'air glacé ne la fasse frissonner. Puis la porte se referma à clef et trois hommes se révélèrent dans la chambre. Anya quitta le lit immense pour saluer d'un regard taquin Frédéric, le fameux "ami" de son mari. Puis son regard vert se posa sur Arthur qu'elle fit exprès de ne pas voir pour l'énerver.

- "Il y a une chambre juste à côté de celle ci, elle est réservée pour Anya au cas où on se disputerait. Personne n'y entrera en tout cas. Essayez de pas vous faire prendre, ça ferait jaser si on apprend que dès la première nuit on a un désaccord."

Anya arrêta de tirer la langue à Arthur pour hocher la tête. Évidemment qu'ils allaient faire attention. Ils jouaient à un jeu risqué et ils le savaient tous. Arthur et Frédéric étaient le deuxième ou le troisième garçons de leur famille et ça leur donnait un champ d'action relativement large. Elle et Gêrome étaient les aînés, et mariés maintenant. La prospérité de leur famille reposait sur leur union. Mais surtout sur la descendance qu'ils auront. Et pour ça, Gêrome refusait complètement de lui donner un fils. Le jeune homme était d'une nature calme et douce, mais sa nature englobait également le fait d'être homosexuel et il ne pouvait pas aller contre.

Anya s'imaginait souvent la tête que ferait sa mère si elle l'apprenait. Ce serait magique.

Pour contrer le problème, Gêrome et elle avaient décidés que le bébé qui sera le fruit de leur union ne sera pas le leur. Anya peut le faire avec qui elle veut, tant qu'elle en fait un pour continuer la lignée de son mari.

- "On y va, indiqua la jeune femme en entrouvant la porte qui menait au couloir pour révéler qu'il était bien désert."

Les domestiques devaient être partis pour leur laisser l'intimité dont ils avaient besoin. Et ils ne pouvaient pas mieux tomber.

Anya et Arthur se glissèrent dehors et enjambèrent les quelques mètres qui les séparaient de la seconde chambre. Là, ils y entrèrent et refermèrent précipitamment la porte derrière eux.

- "C'est toujours toute une hisroire avec toi, s'amusa Arthur en partant s'assoire sur le lit parfaitement fait."

Anya rigola simplement en allumant les bougies près de l'entrée pour qu'ils puissent voir un minimum. Puis, elle s'avança lentement en plantant son regards émeraude dans celui sombre de son vis-à-vis. Arrivée à sa hauteur, la jeune mariée posa une cuisse dénudée sur le côté des hanches d'Arthur. Ce dernier vint immédiatement poser ses grandes mains chaudes sur ses hanches pour l'aider à monter à califourchon sur ses jambes. Un sourire complice peignait leurs lèvres, mêlé bien vite à une forme de luxure envoûtante.

Anya pressa ses lèvres contre celles d'Arthur. Le baiser était dur dès le début, un échange intense après une journée pénible. Les dents claquaient sans grâce mais avec envie tandis que les langues se rejoignaient pour danser un de ces balets endiablés. Les mains d'Anya se perdirent dans les boucles bien faites de son ami et les empoignèrent avec force à chaque mouvement particulièrement agréable. Arthur se contentait de serrer ses hanches entre ses doigts où Anya était sûr d'y trouver des marques le lendemain.

Quand ils se séparèrent dans un bruit humide, c'était pour mieux s'admirer. Le rouge leur avait monté aux joues mais leur sourire restait figé sur leurs lèvres gonflées sous les baisers. Anya se les lécha sans quitter des yeux ceux sombres, puis se mordit celle inférieure quand Gêrome rompit l'échange visuel pour s'attaquer à son cou. Doucement, le jeune homme décala l'une de ses mains pour attraper la cuisse nue d'Anya tout en l'allongeant sur le grand lit. Ses doigts remontèrent le long de l'épiderme doux et frissonnant de la jeune femme en même temps que sa langue et ses dents marquaient ce joli cou sensible.

Anya attrapa plus fort les mèches sombres d'une main, de l'autre elle partit degraffer d'un geste habile les boutons de la chemise d'Arthur. La jeune femme tira sur le vêtement ouvert pour l'envoyer admirer un coin lointain de la chambre. Ses doigts fins et longs tracèrent les courbes du torse et du dos mis à nus. C'était une succession de creux et de bosses qui frissonait sous son touché jusqu'à ce que sa main atteigne le ligne de poils rêches sous son nombril. Au même moment, Arthur venait de relever assez sa nuisette pour découvrir toute la partie inférieur de la jeune femme.

Avant de s'aventurer plus bas, l'invité se redressa sur son bras libre pour observer le regard pétillant d'Anya qui faisait réponse au sien. Ils s'observèrent en silence quelques instants, laissant leur respiration se calmer un peu avant la suite des évènements. Ils se sourirent et s'embrassèrent de nouveau avec ardeur.

Les préliminaires ne tardèrent pas et Anya lâcha même un long soupir d'aise quand Arthur pénétra en elle. Le sexe était doux mais intense entre eux, c'était leur amitié et le profond respect qu'ils se vouaient qui s'exprimait dans cette danse endiablée de coups de reins et de baisers torrides.

Quand la jouissance arriva, ils s'observèrent de nouveau. Ils étaient transpirants, essoufflés, complètement rougis par l'effort et le plaisir mais ils étaient heureux. Il ne fallait jamais trop tarder après un acte comme celui ci pour effacer les preuves. Anya accepta avec plaisir la main d'Arthur qui l'aida à se redresser et à se rhabiller. Ensemble, ils refirent bien les draps et éteignirent les bougies avant de filer dans le couloir rejoindre Gêrome et Frédéric qui avaient finis aussi.

Leur histoire était complètement folle, ils s'en rendaient bien compte en rigolant tous ensemble de ce à quoi ils ressemblaient. Ça ne duerait pas toujours, ce n'était probablement que temporaire mais c'était réel. Gêrome et Frédéric s'aimaient et s'ils pouvaient en profiter au maximum avant que leurs responsabilités ne les ratttape, Anya était heureuse de le leur permettre. Et puis elle n'était pas en reste, pas avec la main douce d'Arthur qui caressait doucement son bras. Elle se laissa glisser en arrière pour s'appuyer contre ce torse tonique et chaud qui la rassurait. Ses yeux se fermèrent un instant pour graver ce moment dans son esprit.

Pour elle, elle avait toujours su gagner face à tous. Que ce soit son père, sa mère, la pression sociale, elle allait de victoires en victoires. C'était sa philosophie de vie. Anya allait aussi d'amour en amour mais dans le sens charnel de la chose, c'était faire l'amour qui primait dans son esprit. Mais peut-être que l'Amour viendrait un jour aussi, et peut-être était-il plus proche qu'elle ne pouvait le penser.

Son cœur battait étrangement vite dans sa poitrine quand ses yeux verts croisèrent ceux sombres.

Et voilà un petit cadeau de mère Pseupseu rien que pour vous, joyeux Noël ❤️

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