Trouver le bonheur (avec un enfoiré)
L'enfoiré
| Tu veux déjeuner? Je peux te déposer un truc dans environ 30 minutes
J'étais à mi-chemin d'un cours magistral de trois heures en anatomie humaine et j'avais vraiment besoin de me concentrer. Malheureusement, le bourdonnement du professeur était facilement effacé par les vibrations incessantes. Je jette un regard à mon portable avec un air agacé avant de le remettre dans ma poche.
Mais Livai ne comprend pas l'allusion
L'enfoiré
| Je vais prendre comme d'habitude
| Merde, j'ai oublié... Ton CM se trouve en 305 du bâtiment de psycho, c'est ça?
Dans la salle 222 du bâtiment de médecine mais je décide de ne pas le corriger.
Il était difficile d'ignorer les coups de poignards aigus et auto infligés qui me transperçaient le dos dès qu'il m'envoyait un message. Mais je devais arracher le pansement avec qu'il n'ait le temps de s'adhérer complètement à moi.
Je ne lui parle plus depuis des jours. Depuis que je sais qu'il m'a menti et qu'il me prend comme une autre de ses filles.
Chaque fois que j'avais envie de lui répondre, je passais par des souvenirs. Des photos de lui qui n'avait pas l'air amusé, son regard glaçant qu'il me lançait avec mes blagues vaseuses avant qu'il renchérisse sur le même ton. Des vidéos de ses yeux éberlués lorsque l'on regardait Sailor Moon avec nos masques hydratants et nos bandeaux aux oreilles assorties.
Ces petits moment instantanés qui faisaient désormais partis du passé.
Je devais me sevrer lentement de Livai Ackerman car cela devenait trop douloureux pour moi. Je m'attachais trop à lui.
Mon téléphone s'allume de nouveau pendant ma pause.
L'enfoiré
| Hé, bordel! J'attends depuis 20 minutes
| Allume ton portable gamine. Tu me saoules
| Je suis libre à 4 heures, envoie moi un message si tu veux me voir
| Ou on attend après la vitrine pour faire quelque chose?
Je ferme l'application et met mon portable en silencieux jusqu'à la fin de la journée. Je devine le regard d'Hanji qui m'a vu lire les messages de Livai sans y répondre mais étrangement, elle ne se mêla pas à l'affaire en voyant mon regard déprimé.
C'était plus dur que je ne le pensais d'éviter Livai.
___
L'enfoiré
| T'es en retard
| Je croyais que tu détestais être en retard
| Tu sais que ça commence à 19h?
| Hé! Oh! Je commence à m'inquiéter là. Répond à mes putains de messages!
Ces SMS ont été envoyé il y a près de trois heures. J'ai essayé de me distraire cette soirée avec mes devoirs, Sailor Moon et un masque à l'abricot. Rien n'y fait. La culpabilité qui persistait dans ma poitrine était lourde. J'avais juste envie qu'elle disparaisse...
Je soupire en essayant d'évacuer ma tristesse et mon stress.
Il était vingt-deux heures, un dimanche soir. De retour à la case départ.
Le parfum de ma crème hydratante à l'aloé verra remplit mes narines pendant que je me tartine la figure, la mine dépéri.
Pour m'encourager, j'essayais tous les souvenirs positifs qui apparaissaient fréquemment en ce moment, comme de vieux flash back dans un film à l'eau de rose.
Livai n'était pas un chevalier en armure brillante ou un adolescent avide d'un premier amour mielleux.
Grossier. Dégoutant. Égoïste. Pervers. Il ne valait pas mieux que les autres hommes que j'ai pu rencontrer et qui ont essayé de transpercer mon cœur de glace.
Je me dévisage dans le miroir après ça pour me trouver sans vie, des cernes surplombaient mes yeux et mes lèvres étaient mangées jusqu'au sang. J'applique un baume à lèvre avant de sortir lentement de ma salle de bain.
Est-ce que le fait de couper les ponts avec Livai m'affectait à ce point?
Ou bien, j'ai toujours ressemblé à ça et sa perte me rappelle à quel point je suis insipide et terne.
Au cours des deux derniers mois, je rayonnais dans un filtre éblouissant sur chaque miroir. Être avec Livai était imprudent et irresponsable dans tous les sens du terme. Chaque fois que j'étais avec lui, les pensées négatives qui tourmentaient souvent mon esprit étaient oubliées et je me sentais juste... bien.
Mais où est-ce que cela m'avait mené?
Le son de mon portable me rappelle à la réalité.
L'enfoiré
| Hanji dit que tu es dans ta chambre
Hanji... Cette sale petite rapporteuse... Je vais lui en toucher deux mots.
L'enfoiré
| Je ne sais pas à quoi tu joues mais sache que je suis putain d'énervé
___
- Qu'est-ce que tu sais, Hanji? Soupirais-je en tapotant mon crayon contre la couverture de mon bouquin.
- Je sais tout, évidemment, répondit-elle faussement inintéressée.
Son nez était fourré dans un vieux dictionnaire grec remplie de poussière.
- Livai m'a tout raconté, clarifie-t-elle en redressant ses lunettes.
- Je vois.
Je lâche un murmure de mécontentement, ne pouvant pas plus pester sur mon amie. Après tout, nous étions dans la bibliothèque de la fac et le moindre bruit éveille des dizaines d'étudiants au bord de la dépression.
- Mon raisonnement déductif aigu, continue la brune, m'a conduit à la conclusion que cette situation est juste vraiment ridicule.
Je fronce les sourcils devant son manque de finesse et d'empathie. Je manque de chiffonner mes fiches de cours.
- Eh bien, on ne peut pas dire que tu étudies pour devenir thérapeute... Ça, c'est sûr, rétorquais-je vexée!
- Pourquoi pas psychiatre? Et j'ai bien le droit de penser que tu es enfantine.
- Je vois que tu as choisi ton camp.
- Certes, Livai est mon ami et je sais qu'il est un peu connard sur les bords. Mais je te jure que j'essaye de rester objective. Je ne fais que mettre les choses en perspective. Je me soucie sincèrement de toi, Violet. Tu as une mine affreuse!
- Bien sûr, soupirais-je sèchement en levant les yeux au ciel.
- Et...
Elle s'empressa de baisser son ton après avoir reçu plusieurs réclamations de la part de deux étudiantes à côté de nous.
- Je connais Livai mieux que toi. Ce n'est pas un mauvais gars dans le fond. Il n'a jamais voulu faire de tord à personne.
- I...il m'a lâché pour aller à une fête organisée par Petra, sifflais-je faiblement. Il m'a menti. C'est un crétin!
- Dans ce cas, parles lui au lieu de l'ignorer. Tu mettras les choses au clair entre vous.
- Non... Et puis, ça ne menait à rien cette histoire. Il serait venu le moment où j'aurai voulu plus et lui non. Il m'aurait laissé à ce moment-là, je le sais très bien. Je ne l'aurai pas supporté. Il valait mieux que j'arrête ce massacre avant qu'il ne soit trop tard, avant que je ne souffre trop.
Hanji ne répondit rien. Et son silence était inquiétant.
Je lâche le livre ennuyeux ouvert sur le système digestif pour regarder mon document Word sur l'écran de mon ordinateur portable. Au cours des vingt minutes qui s'étaient écoulées dans cette bibliothèque, j'avais réussi à taper mon nom et le titre d'essai. Mal orthographié: la correction automatique l'ayant repris pour "Violette Fiduciaire". Je soupire en tapant bruyamment sur les touches pour effacer les fautes avant qu'on s'en aperçoive.
Puis, je reste à inspecter la page vide, pas du tout d'humeur à travailler d'arrache pied jusqu'à... vingt et une heures comme indiqué sur l'horaire de la fiche.
Alors... le duodénum... cet angle duodénojéjunal de merde et...
- Salut.
Mes cheveux se dressent sur ma tête en entendant le ton lourd teinté de sévérité. Le son fait frissonner ma colonne vertébral et mes doigts se figent sur mon clavier.
J'étais tellement plongée dans mes pensées (et mon travail acharné...) que je n'avais pas entendu ses bottines Doc Martens piétiner vers nous. La prise ferme de ses doigts tatoués sur mon épaule me fait lever les yeux. Même sous le bord de son bob, je pouvais voir les étoiles de colère danser dans ses yeux clairs. Ses sourcils plus que tendus témoignaient de son irritation, en plus de sa prise.
- On peut se parler?
- A propos de quoi, répondis-je un peu trop vite avec naïveté?
Ça ne lui a pas plus.
- Oh, je t'en pris... ricane-t-il sarcastiquement.
Le siège à côté de moi est arraché brusquement et le noiraud s'y jette. Il se tourne face à moi, son genou tapant l'extérieur de ma cuisse. Toujours cette proximité soudaine qui me fait perdre mes moyens.
- Ne me prends pas pour un con.
- Livai, appelle Hanji pour calmer le jeu. Détends toi. On est au BU, là.
Plusieurs gens s'étaient tournés à l'arrivée brusque de Livai (qui était populaire en plus de ça). Un bref coup d'œil autour de lui et il inspira profondément par le nez, son tee-shirt se serrant autour de poitrine.
- Tu vas bien, insista Hanji?
Je quitte mon clavier pour croiser mes bras devant moi, comme pour me faire une barrière à sa colère. Car je le sentais encore bouillir à l'intérieur malgré son mécanisme d'apaisement. J'avais oublié à quel point Livai pouvait être sanguin car il a toujours été doux avec moi. Sûrement car je n'avais rien fait pour l'énerver (mise à part quand je l'insultais d'enfoiré mais c'était plus un jeu entre nous).
- Ouais.
Il tapota ses doigts contre la table, lançant un regard faussement calme à Hanji qui inspectait la scène au dessus de ses lunettes.
- Je veux juste parler.
Un silence, il développa:
- Seul, s'il te plait.
Je pense qu'Hanji a hésité à me laisser seule avec cette boule de nerfs. Mais comme le silence devenait gênant, je lui indique par le biais d'un signe de main que je pouvais gérer.
- Tu m'appelles ce soir, s'enquiert-elle quand même après qu'elle ait ramassé ses affaires?
Elle lance un regard introspectif à Livai avant de disparaître dans les rayons. Et d'un coup, je me suis retrouvée seule avec l'homme que j'avais avidement évité pendant la dernière semaine.
- T'es fâchée contre moi, interroge aussitôt Livai? J'ai fait quelque chose de mal?
Je serre les lèvres et fais défiler les pages de mon manuel pour éviter son regard transperçant. Mon cœur battait la chamade et je savais que mes mains tremblaient.
- D...de quoi tu parles, rétorquais-je avec un sourire gêné?
- La vitrine, par exemple.
- Oui... et?
Livai avait toujours toléré (quelques fois difficilement) mon attitude irritante par moment. Lorsque je faisais un commentaire mesquin pour cacher mon malaise ou mes yeux au ciel. Sauf que cette fois, ce fut lui qui roula des yeux, associé à une mâchoire serrée.
- Arrête de jouer à ça. Ça me fait franchement chier.
- Jouer? Répétais-je ironiquement. C'est culotté venant de ta part.
Je m'étais emportée. Ma tristesse s'était transformé en un excès de colère. Je détourne la tête.
- Je ne pige pas trop là, rétorque-t-il.
Pourquoi il ne comprend jamais mes sous-entendus?
- Pourquoi tu n'es pas venue à ma vitrine?
Je reste muette comme une tombe, incapable de produire un autre son. Je savais que je pouvais craquer à tout instant et juste fondre dans ses bras en m'excusant.
Il s'approche d'avantage, essayant clairement d'attirer mon attention sur lui.
- Livai...
Ma voix se coince quand je sens son souffle s'étaler contre ma peau. Rapide et agité. Cela me fit regretter sa respiration profonde et paisible qu'il faisait lorsqu'il était emmitouflé dans ma couette, les cheveux ébouriffés à force de se retourner et appréciant mes doigts grattant sa nuque. Il sentait le dentifrice à la menthe et son odeur naturelle car il a toujours mis très peu de parfum.
- Je n'y suis pas allée parce que c'était... infructueux, avouais-je.
Je ferme doucement mon ordinateur, sachant pertinemment que je n'allais plus avoir le courage de travailler après ça. Puis je fais face à l'homme à côté de moi.
- Ta présence dans ma vie est infructueuse, expliquais-je avec plus d'assurance.
- Qu'est-ce que ça veut dire?
- Infructueux, répétais-je?
Quand je rencontre ses petits yeux clairs, je ne pouvais pas le supporter. Je ne le pouvais pas car c'était ça qui avait transformé quelque chose de si spéciale dans mon cœur. Je voulais juste battre en retraite et reconstruire les murs les plus hauts, afin que ma sécurité émotionnelle ne soit plus jamais détruite. J'esquisse un léger sourire mesquin:
- Je sais que c'est un mot difficile mais tu es un grand garçon, Livai.
L'expression de son visage me fait regretter le coup bas instantanément.
- Putain de merde, souffla-t-il en s'éloignant. Pourquoi es-tu...
Je recule un peu, m'attendant à une insulte blessante de sa part.
- ...aussi mauvaise, Violet?
Oh.
Hum...
Pour une raison que j'ignore, ce simple mot me fait plus mal que n'importe quel gros mot.
Livai savait la lourdeur de ce mot au vu de mon passé.
- Je ne suis pas mauvaise, fis-je tremblante.
- Je sais que tu ne l'es pas...en temps normal. Alors pourquoi agis-tu comme ça?
Mon silence l'énerve d'avantage.
- Tu sais quoi, j'en ai tellement plein le cul que tu me traites comme si j'étais un con.
La confession me déchire et me frappe comme un coup physique. Je me souvins soudain de toutes les fois où je l'avais taquiné à propos de son intelligence et son diplôme en photographie. Alors que je trouve sa créativité adorable, même si je n'ai jamais osé lui dire...
C'était juste des répliques idiotes pour dissimuler mes sentiments pour lui. Je n'avais pas réalisé à quel point Livai les prenait à cœur. Mais, c'était trop tard de toute façon.
- Ce n'est pas parce que je ne suis pas en médecine comme toi que ça fait de moi un décérébré. Et cela ne veut certainement pas dire que tu es meilleure que moi. C'était quoi? Tu pensais que tu étais trop élevée pour aller à l'exposition? Si tu ne voulais pas venir, tu aurais pu au moins avoir l'éloquence de me prévenir. Je me suis inquiété toute la soirée.
Ce qu'il venait de dire n'avait aucun sens mais je doutais que ce soit une bonne idée d'encore le corriger. De toute façon, j'étais trop perdue à cet instant pour lui en prendre rigueur.
- Ce n'est pas ça, marmonnais-je le cœur battant. J'ai juste... J'ai pensé que tu amènerais quelqu'un d'autre...
Livai se fige un instant. Il venait de comprendre enfin mes vagues insinuations.
- Arrête d'agir comme si tu pouvais lire dans mes pensées ou que tu me connais que trop bien, peste-t-il. Parce que tu ne sais clairement rien de moi.
Je le regarde reculer silencieusement sa chaise, se levant avec urgence.
Comment nous en sommes arrivés là? Il y a deux mois, nous étions des amis occasionnels, maintenant, on était presque à en venir aux mains au milieu de la bibliothèque. Je n'aurais jamais dû le laisser entrer dans ma chambre, cette soirée-là, si j'avais su que cela finirait ainsi, si douloureusement.
- Bordel, et j'ai pensé... fit Livai en se retournant vers moi.
Ses lèvres s'ouvrent et se referment rapidement avant qu'il redresse son chapeau.
- Tu sais quoi? Va te faire foutre ou peu importe. J'en ai marre.
___
Je devais avoir l'air bizarre.
Je traversais le campus à toute vitesse avec ma capuche relevée. Je serrais fort mon sac contre ma poitrine afin que mes livres ne prennent pas trop l'eau. Je pouvais à peine voir où j'allais.
J'arrive à atteindre un bâtiment et m'y engouffre pour avoir un peu de répits. Je reconnais l'endroit aussitôt.
Merde, les arts libéraux.
J'avais fait la grasse matinée bien plus tard que d'habitude. En ce moment, j'étais épuisée. J'avais l'impression que toute sles ressources que j'essayais de pomper pendant mon sommeil, s'évaporaient dès que je posais mon pied hors du lit.
Ce matin, c'était vraiment compliqué, plus que les autres jours. C'est pourquoi j'avais emprunté ce raccourci maléfique et interdit, dans l'espoir d'arriver à l'heure à mon cours magistral.
On était mardi. Livai n'a pas cours normalement le mardi. J'avais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour l'éviter et fuir les endroits qu'il fréquente.
Je n'avais pas eu de nouvelles de lui depuis... l'incident. Pas de SMS ni d'appels. Cela faisait très mal mais c'était ce à quoi je devais m'attendre. Après tout, je n'avais pas été gentille avec lui la dernière fois que nous nous sommes parlés. Et ce n'était pas comme s'il s'en souciait au départ.
Je l'imaginais déjà, la mort dans l'âme, enterré avec une nouvelle fille. A lui faire les mêmes choses qu'à moi...
Et pendant ce temps, je n'étais pas capable de quitter ma foutue chambre sans penser à lui.
La ferme, cerveau de merde! Je dois penser à mon objectif: aller en cours.
Je décide que la musique est le meilleur moyen de me distraire. J'attrape mon portable au fin fond de ma poche et tente de trouver mes écouteurs. Je soupire, excédée lorsque j'entends quelques vois lointaines, les seuls du couloir:
- Ce sont ceux de la vitrine de ce week-end. Nous les enlevons la semaine prochaine.
Je me suis arrêtée net. L'évocation d'une vitrine, la vitrine, fait battre mon cœur avec un bruit assourdissant.
Merde.
Mon crâne semble exponentiellement plus lourd que la normale lorsque je le soulève, rompant le contact visuel avec le sol en béton. Il y a des photos accrochés tout le longs des murs blancs du centre du campus. Sans doute les restes de l'évènement que j'avais délibérément évité.
Je roule la tête en arrière pour relâcher la tension inconfortable dans mes muscles. En grignotant nerveusement la lèvre, je réalise ce qui m'entoure enfin. Mes mains sortent de mes poches pour relever ma capuche. Mon corps faisait désormais équipe avec la curiosité.
Je n'ai jamais su ce qu'était le sujet de prédilection de Livai. Et maintenant que j'y réfléchissais, je n'avais vu aucune de ses photographies. Jamais.
Un rapide coup d'œil ne ferait pas de mal, pas vrai?
C'était peut-être ce dont j'avais besoin pour passer à autre chose. Un dernier adieu à l'homme qui retenu mon esprit captif pendant bien trop longtemps.
Avec une profonde inspiration et le cœur lourd, je fais les grands pas dans le couloir presque vide. Je me berce presque le long des murs, remplie d'une sorte de résilience.
La plupart d'entre eux prennent une ambiance moderne et sombre, affichant des personnages et des objets dans des décors mornes. Une mer de gris et de noir, dépourvu de couleur. Je jette un œil aux étiquettes en dessous. Les sujets choisis étaient également sombres.
La vie imite l'art.
Je me demande si ces étudiants souffrent aussi d'un chagrin d'amour.
Une touche de couleur me fait m'arrêter. Mes sourcils se froncent lorsque je fixe la toile. Il y a une rose rouge sang. L'objectif est tellement zoomé que la fleur dévore le portrait. L'imagerie est surréaliste, presque comparable à un cœur. Pas un cœur dessiné, l'organe humain littéral. Et j'y connais quelque chose pour l'avoir étudié en profondeur. Je trouvais ça si magnifique qu'il se démarque des autres.
Mais... la police noire imprimée le long de la bordure me fait reculer.
Amour - Livai Ackerman
Le sujet est étrange et m'embrouille mais la photographie a du sens. C'était le travail de Livai mais je restais perplexe. Je trouvais ça bien ironique qu'il ait choisi ce thème quand on connait le personnage. Cela semblait trop... niais. Je me suis même mise à douter en relisant son prénom, ne réalisant pas une première fois.
La photo d'après est une pièce, un mur blanc décoré de photo peu distinguables. La petite lumière, sûrement dû à une lampe, donnent à l'image une lueur dorée. Au centre de la photo se trouve une femme allongée sous une couette bleu clair. Son dos nu fait face à la caméra, les cheveux longs en désordre étalés sur l'oreiller. La... conséquence de l'acte d'amour physique.
J'aurai pu prêter attention à tous ces détails si l'un d'eux ne m'avait pas aussitôt frappé. La couette était assez découverte pour dégager une partie du dos et laisser découvrir un tatouage... d'ailes contraires. Mon tatouage. Le même qu'avait Livai.
C'était moi.
Livai avait dû la prendre pendant que je dormais.
Une vague d'émotions juxtaposées et déroutantes me submerge. Mes paumes deviennent moites alors que j'essaye de traiter l'information.
Pourquoi a-t-il fait ça?
Inclure une photo de moi dans un projet, littéralement intitulé "Amour"... J'étais complètement perdue. Envahie par des sentiments trop forts et sans réponses.
Je regarde encore bouche bée la photo suivante.
Des feux d'artifice.
La seule fois où je me souvins avoir entendu des feux d'artifices, c'était... le soir de la fête.
Merde.
___
- Livai, soupirais-je en collant mon front humide contre le bois de sa porte.
Je n'aurais jamais pensé finir dans cette situation, à courir après un homme qui m'avait fait pleuré.
- Livai, je sais que tu es là-dedans...
Je devais faire du face à face avec cette porte depuis au moins dix bonnes minutes. Je frappais, suppliais, mendiais et recommençais. En vain. Le bruit de pas de l'autre côté me fait lever la tête, les yeux écarquillés d'espoir. L'optimisme disparait une fois que les bruits doux cessent complètement. Ils n'ont servi qu'à conformer mes soupçons. Livai était l'intérieur et il fait exprès de m'ignorer.
L'ironie...
Plus tôt, dans la semaine, les rôles étaient inversés. C'était Livai qui cherchait mon attention. Maintenant, je savais exactement ce qu'il a dû ressentir ce jour-là à la bibliothèque. Et je n'aimais pas ça du tout.
- Écoute, soufflais-je. Je sais que tu n'as probablement pas envie de me parler en ce moment mais... je suis vraiment désolée, Livai.
La seule réponse que je reçois est le sifflement de l'eau courante.
Mes épaules s'affaissent face à ma défaite. De toute évidence, il ne va pas répondre à la porte. Pourquoi le ferait-il? Il avait le droit d'être énervé contre moi. Je n'avais pas hésité à le congédier, lui et ses passions, quand c'était moi qui était contrariée.
Peut-être que les choses sont mieux ainsi.
Livai est complètement, entièrement et totalement différent de moi, et moi de lui. A tel point que nous étions incompatibles.
On s'était à peine plongé dans quelque chose de sérieux qu'on était tous les deux déjà en train de se battre et de mal communiquer. Et c'était en grande partie de ma faute.
Cela ne marcherait pas. Ce n'était pas possible.
Néanmoins, au fond de mon cœur, je savais que rien de tout ça n'était vrai.
J'avais beau essayé de rester rationnelle, je n'arrivais pas à me convaincre que ma vie était meilleure comme ça. Car chaque fois que j'imagine un avenir avec Livai ou que je réfléchis au passé, je ne voyais et ne ressentais rien d'autre que du bonheur. Peut-être que les caractéristiques de Livai que je jugeais différentes et irritables étaient ce qui rendait le fait d'être avec lui si euphorique.
Mais rien de tout cela n'avait d'importance. Quelle que soit la chance que j'avais pu avoir, je l'avais complètement gâché. Avec une grimace retenant mes larmes et un creux à l'estomac, je décide que la meilleure chose que je puisse faire pour lui est de le laisser tranquille.
Je reprend mon sac et commence à déambuler dans le couloir, les épaules basses et la respiration sifflante.
Juste au moment où j'atteins le bout du couloir, j'entends le clic et un craquement fort. Je me tourne si vite que je m'en tord le cou.
Livai se tient dans l'embrasure de sa porte, me regardant d'un air vide avec une bosse à dent qui sort de sa bouche. Il est torse nu, les muscles ondulant sous sa peau laiteuse. Normalement, je fond à la vue de sa poitrine tonique et ses tatouages éparpillés sur son corps mais mon attention est ailleurs.
- Salut, fis-je avec un soupire de soulagement.
- Hé, marmonne-t-il.
Sa voix est étouffée par les poils de sa brosse à dent. Il la retire, laissant un léger filet qui coula sur son menton et qu'il effaça avec dégoût.
- Qu'est-ce que tu fais ici?
- Je...
Tout ce que je voulais dire s'était échappé de mon esprit comme les petites gouttelettes d'eau qui coulaient sur mon visage.
Il répond à mon silence par un soupire non amusé et commence à fermer la porte.
- Livai, attends! M'écriais-je aussitôt en m'approchant frénétiquement. J'ai vu la vitrine!
Il marque une pause.
- Tu l'as vu? Comment? Demanda-t-il confus.
- C'est toujours dans le bâtiment des arts libéraux, m'empressais-je d'expliquer.
Il hoche lentement la tête alors qu'un silence gênant s'abat sur le couloir. Je pouvais deviner sa colère encore présente et la tension me rend mal à l'aise.
- J'ai des crêpes... et des bières fruitées, proposais-je nerveusement.
C'était tellement ringard mais je n'avais pas mieux en stock. Je jouais ma dernière carte. Je pries pour qu'il comprenne la référence et qu'il se souvienne de la façon dont il s'est présenté à ma chambre ce soir de Noël, exactement de la même manière. La nuit fatidique qui a tout déclenché.
- Intéressant, fit-il en luttant contre un sourire et je me détends. Quel goût?
- Caramel, évidemment!
Il fredonne un bruit contemplatif, me scrutant de haut en bas. Mes cheveux dégoulinent et mon sweat colle à ma peau.
- Pourquoi es-tu mouillée?
- Il pleut, soulignais-je en haussant un sourcil.
Livai jette un œil au dessus de son épaule pour voir la fenêtre de sa chambre le ciel gris et mouillé.
- Et tu es venue ici sous la pluie?
J'hoche ma tête, empêchant mon air condescendant de revenir. La lueur dure dans ses yeux s'adoucit. Il soupire et passe une main dans sa nuque, en signe de défaite. Puis il me tendit la main, me faisant signe de rapprocher:
- Il faut vraiment être idiot pour faire ça, gamine. Je vais te chercher des vêtements.
Gamine.
Je n'aurais jamais pensé être aussi heureuse d'entendre ce surnom.
Je le remercie en fonçant vers sa porte ouverte avant qu'il ne change d'avis. J'ignore, enfin j'essaye, la chair de poule qui se forme sur ma peau lorsque ma main effleure la sienne. Ce simple toucher réchauffe mes joues.
- Attends, dit-il en disparaissant dans sa salle de bain.
Je place les crêpes sur sa table basse et reste debout maladroitement au milieu de la chambre. Ce n'est pas exactement comme ça que j'avais imaginé ma première fois chez Livai.
Tout en admirant paresseusement ce qui m'entoure, j'aperçois une petit tableau blanc au dessus de son lit. Sur celui-ci, griffonné au marqueur bleu, est dessinée une silhouette féminine. Je rougis aussitôt en reconnaissant la faible poitrine et les cuisses trop potelés et décide d'oublier ce que je viens de voir. Le détail artistique est trop précis pour quelque chose d'aussi "enfantin".
Juste en dessous du tableau se trouve un collage de petites photographies. Je me penche pour distinguer les polaroids de lui et Hanji, avec à la main des boissons alcoolisés. Ils semblaient plus jeunes, le noiraud avait les cheveux longs. Après tout, les deux sont amis depuis des années.
La suite m'était complètement inconnue et je me rend compte que ma connaissance sur Livai est très limité.
C'était deux jeunes avec lui, que je ne reconnaissais pas: une rouquine avec des couettes désordonnées et un blondinet. Ils ne devaient pas être sur ce campus.
Il y avait aussi la photo d'un chien noir dont il n'a jamais parlé. Les photos sont floues ce qui témoigne de la difficulté qu'il a dû avoir pour les prendre.
La prochaine photo me fait sourire. Cela devait être lors de sa remise de diplôme d'étude secondaire. Il était entouré d'une femme qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, un homme au visage sévère caché par un chapeau et une adolescente aux trais asiatiques. Je devine qu'il s'agit certainement de sa famille. Aucun d'eux ne sourit vraiment, ce qui me renforça dans l'idée de leur lien de sang. Mais je voyais une certaine fierté dans les yeux de celle qui semblait être sa mère.
J'avais encore beaucoup à apprendre pour connaitre Livai. Je note mentalement toutes les questions que je voudrais lui poser plus tard.
S'il y a même un plus tard.
La porte de le salle de bain s'ouvre et Livai sort en me tendant une pile de vêtements soigneusement pliés. Il y a un sweat à capuche noir large. Je le reconnais car je lui volais de temps à autre. Je sens son odeur quand je le rapproche de moi et mon air devint maussade, pendant que le noiraud s'assit sur le bord de son lit.
- Je suis désolée, répétais-je d'une voix frêle.
Livai ne répond rien. Il ne fait que regarder dans mon âme avec ses yeux scrutateurs.
- Est-ce qu'on... pourrait parler, s'il te plait?
- Je voulais parler à la bibliothèque, cingla-t-il avec un air regard sévère et il craqua ses doigts. J'ai essayé de te parler toute la putain de semaine!
Je sursaute face à son ton accusateur. La honte m'envahit et je lâche sans le réaliser l'habit qui tomba à mes pieds. Livai remarque ma surprise et son ton s'adoucit:
- Tch... Je...
Je ramasse le tissus étalé sur le sol et je le dépose près des crêpes oubliées. Livai passa une main dans ses cheveux, mal à l'aise d'avoir perdu son sang froid:
- Je suis désolé.
Il n'avait pas été aussi bruyant. C'était plus abrupt qu'autre chose. Mais Livai ne m'avait jamais crié dessus avant, les seuls fois étant quand on se charriait sans l'intention de blesser. Du moins, c'est ce que je pensais et je maudis mes anciennes paroles.
Je découvrais une nouvelle facette de sa personnalité sanguine et j'étais en train de naviguer dans des eaux inexplorées.
- Ce n'est pas grave, murmurais-je. Tu as le droit d'être en colère.
Sa main descendit pour se pincer l'arête du nez. L'autre tapote à côté de lui sur sa couette bleue marine.
- Je ne suis pas fâché, soupire le noiraud. Viens ici.
- Mais... Je suis mouillée, rétorquais-je faiblement.
- On s'en fout. Assis toi.
Je m'exécute en m'enfonçant prudemment dans le lit. Malgré toutes nos escapades intimes, je ne me suis jamais sentie aussi vulnérable avec lui. D'habitué avec Livai dans un lit, il halète au dessus de moi, il dort à mes côtés ou il apprécie mes papouilles. Avec ce visage calme comme un chat prélassé ennuyeusement.
Désormais, j'assurai une certaine distance en inspectant silencieusement mes ongles rongés.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé, interroge-t-il à bout de souffle? Tout allait très bien et puis tu t'es retournée contre moi. Comme pour la vitrine. Sérieusement, gamine? J'étais le seul sans invité.
La déception dans sa voix me blesse profondément. Mais l'image de lui à l'évènement, attendant avec hâte mon arrivée, complètement seul, me fend le cœur.
- Je... Pardon, j'ai merdé, soufflais-je tremblante.
Il m'avait choisi, pour être sa muse et je l'ai rejeté. Le regarder était une décision compliquée, parce que je me perdais aussitôt dans ses yeux. Ces magnifiques yeux d'acier, captivant et sans fin. Rempli de douleur et d'incertitude. Je réalise que le seul moyen de faire disparaître cet affreux regard, c'était d'enfin avouer:
- Je t'apprécie beaucoup, Livai. E...en fait, non... Je veux dire, plus que de simples amis.
Une fois de plus, je me heurte à un silence. Le visage de Livai est illisible et pourtant si familier. J'avais déjà vu cette expression. Je n'arrivais pas à déterminer quand et où exactement mais cela fait battre tellement fort mon cœur que mes oreilles bourdonnent.
- Alors... continuais-je en avalant ma salive. La dernière fois... que nous devions nous voir, quand tu as annulé à la dernière minute... J'ai été vraiment contrariée.
- J'étais en train de terminer mon projet.
- Oui, et ensuite, j'ai vu une photo de toi à une fête.
- Ouais, je voulais prendre des photos des feux d'artifices, se défend-il avec un air exaspéré.
Il semblait incapable de suivre le fil de mes pensées, comme très souvent j'ai l'impression. Il me disait que j'étais comme un livre ouvert mais je dois être plus compliquée qu'il ne le pensait. Je me déplace légèrement sur le lit, mal à l'aise.
- Je le sais maintenant, admettais-je. Mais la photo provenait de l'Instagram de Petra et c'était sa soirée...
Il fronça les sourcils et grommela:
- Petra? Je n'ai pas parlé avec elle depuis des mois.
- Mais vous étiez... "quelque chose", bégayais-je en m'enfonçant dans ma justification.
- Pourquoi est-ce important, maintenant? Petra et moi avons mis fin à notre "quelque chose" avant même que je commence à te fréquenter. Je n'ai couché avec personne d'autre depuis que nous existons. Je te l'ai dis en plus.
Les dernières phrases étaient plus taquines. Un sourire narquois avait commencé à naître sur ses lèvres. Ah, il avait enfin compris: toutes mes actions étranges au cours de la semaine étaient le produit de la jalousie et de la possessivité que j'avais envers lui. Cela semblait l'amuser. Toute trace de sa colère persistante fut lavée avec la révélation.
- Oui mais...
Je réfléchis à mes pensées, hésitant à parler. Je commençais à réaliser à quel point j'avais été ridicule et puérile jusqu'à présent. Hanji avait certainement raison.
- Je ne sais pas. La manière dont tu me l'a dit me semblait assez... louche.
Livai m'infligea une pichenette sur le front en pouffant. Je regarde la chose se dérouler maladroitement, encore mal à l'aise. J'étais gênée de mes aveux.
- Livai, ce n'est pas drôle.
- Arrête de penser! Ton cerveau est putain de maléfique!
Hum... Il n'avait pas forcément tord.
- Pour ma défense, rétorquais-je en attrapant ses poignets dont les mains me taquinaient. Tu as littéralement mentionné Petra pendant que nous faisions l'amour!
- Hein?
- Fixation oral, insistais-je en levant légèrement les yeux au ciel.
Ses yeux s'écarquillèrent au souvenir.
- Oh merde, jure-t-il! En y repensant, c'était tellement connard de ma part mais sur le coup, je le disais sans y penser. Je jure que je ne voulais pas te blesser. Je suis stupide. Désolé, gamine.
Stupide.
Ce mot fait écho dans ma tête. Livai s'allongea en signe de défaite, une main sur son front pour cacher ses yeux. Il devait s'imaginer la scène et réaliser sa bêtise.
- Ne dis pas ça, murmurais-je.
Je m'approche de lui et dégage sa main lentement. Il me jette un coup d'oeil hésitant et je pouffe un peu, réalisant la gravité de la situation. C'était moi qui me sentait stupide. Comment j'avais pu être aussi mauvaise avec lui?
Il glissa ses doigts entre les miens et ce geste eut plus d'effet que d'escompter. Il laissa planer nos mains au dessus de sa tête.
- Tu n'es pas stupide, Livai. Et encore moins un connard ou un enfoiré. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui voit le monde comme tu le fais. Tu es si créatif et intelligent à part entière. Je suis désolée si je t'ai donné l'impression que tu ne l'étais pas ou que je ne le pensais pas. Parce que c'est tout l'inverse...
- Hé, soupira Livai. Ce n'est pas grave.
- Si, ça l'est, pestais-je furieusement. Et je suis aussi désolée pour la vitrine. Je savais à quel point c'était important pour toi.
- Chut... Aller, ne pleure pas. Tu t'es excusée alors tout va bien, n'est-ce pas?
Il pressa un baiser sur le dos de ma main jusqu'à remonter au bout de mes doigts. J'avais l'impression qu'un poids énorme s'était retiré de mes épaules. Je renifle:
- Et... pour ce que ça vaut, ton portfolio est magnifique.
- Tch... non.
Il vint entourer ma taille pour m'encourager à s'allonger à ses côtés.
- Tu dis seulement ça parce que tu es dedans.
Je souris légèrement, reconnaissant enfin ses taquineries. Il embrassa le bout de mon nez puis on reste allongé l'un contre l'autre un long moment, face à face. Je pense que je pourrais rester comme ça pour toujours, à se regarder l'un l'autre. Livai reparla en premier:
- Pourquoi tu ne m'as pas juste parlé de cette photo?
- Je suppose que... j'avais vraiment peur de te perdre. Mais ensuite, j'ai commencé à juste t'ignorer car j'avais trop peur de souffrir, ce qui n'a aucun sens. J'aurai dû probablement t'en parlé, j'avoue...
Il me lança un regard exaspéré en imaginant la montagne de problèmes que je m'étais crée. Je ris un peu gênée avant de murmurer:
- Je t'aime beaucoup, Livai.
- Je ne fais pas dans les relations.
Mon sourire se fane aussitôt. Je sens mon cœur se briser en un million de morceaux.
Ce qu'il est cruel!
Mais il s'empressa de continuer en voyant ma mine dépérir:
- Attends! Je me suis mal exprimé. Ce que je voulais dire: c'est que je n'ai jamais été dans une relation. Je n'ai aucune putain d'idée sur ce que je suis censé faire mais... je t'aime aussi et je te veux. Malgré tout ça, je ne sais pas si je serais un bon petit ami avec toi. Mais...
Il me regarde pour la première fois depuis sa divagation nerveuse. Ses yeux semblent aussi paniqués que les miens. Il vient de dire le mot "petit ami"?
- Je suis prêt à essayer... Violet, c'est ce que tu voudrais?
Je n'avais jamais rien voulu de plus.
Sans prévenir, j'écrase mes lèvres contre les siennes. Un baiser bâclé et impétueux auquel il répond aussitôt. Il s'éloigna quelques secondes après en grinçant:
- Bordel, je crois que tu m'as pété une dent! Cette merde veut dire oui?
J'hoche la tête frénétiquement.
- Tch... Maintenant, donnes moi un vrai baiser. Qui n'a rien à voir avec la merde amateur que tu viens de faire.
Je roule des yeux et l'embrasse à nouveau, la tête pleine de nuages et le ventre grouillant de papillons. Livai m'attrape les cuisses, me dirigeant vers lui, les genoux de chaque côté de sa taille cintrée. Mes lèvres sont plus contrôlées cette fois-ci. Il y avait une légère action de langue, rien de bien impétueux, comme si nous voulions tâter le terrain. Tout est lent et sans hâte. J'avais l'impression de flotter, de léviter...
- Je préfère ça, souffla-t-il contre mes lèvres.
Son nez chatouillait le mien. C'était tellement niais dans un sens et je ne pouvais qu'imaginer à quel point nous avions l'air stupides, nous regardant avec les yeux brillant et des sourires béants.
Cependant, Livai reste Livai.
Un grincement de fermeture éclair interrompt ce moment romantique.
Je ne m'empêche pas un sourire et une rigolade en fixant son air coupable et ses mains sournoises encore sur la fermeture. Le mal était fait, mon pull glissait déjà de mon épaule nue.
- Espèce de pervers, gloussais-je! Est-ce que tu ne penses vraiment qu'au sexe?!
- Hum... Seulement avec toi, fredonne-t-il en passant son pouce sur ma peau.
Sans que je le réalise vraiment, mon sweat trempé se retrouvait lancé au loin dans sa chambre.
- Pourquoi es-tu si couverte?
Livai se releva et passa innocemment une main sur mon sein à travers mon débardeur blanc. Il pinça un peu mon téton durcit et je gémis faiblement.
- Tu dois enlever ça, soupire-t-il d'un ton rêveur.
Il est très nécessiteux aujourd'hui. J'aurais pu protester mais je me sentais déjà dans le même état que lui.
Mes joues me picotent lorsque je me retrouve le torse complètement déshabillé. Il se contentait de me regarder fixement. C'était à la fois inconfortable et rassurant. Seul Livai me procurait ce genre de sentiment. Je ne peux m'empêcher de remuer sous son regard intense.
- Pourquoi es-tu si timide? Tu es ma copine, maintenant. N'est-ce pas, chérie?
Sa copine. Je fond malgré moi.
- Hum... C'est juste un peu gênant. J'ai l'impression que ton regard me transperce.
- Je fais ce que je veux, cingla-t-il. Retires moi ces bras.
Le changement de voix me coupe le souffle. Il devenait presque condescendant.
Il est dans l'une de ses humeurs.
Livai avait rarement essayé de me dominer. Peut-être avait-il trop peur de m'intimider. Ou peut-être que j'avais trop peur pour me lancer. Mais son agressivité est étrangement émoustillante.
La dualité entre le calme et l'arrogance détendue qu'il a quotidiennement et la débauche mélangée à de la sensualité, me mettait l'eau à la bouche.
- Ah oui, vraiment? Essayes un peu pour voir, murmurais-je.
Sans crier gare, Livai écarte vivement mes bras et les tord derrière mon dos, tenant mes poignets ensemble d'une main. Je ne peux rivaliser face à sa force. Le mouvement rapide me fait haleter.
Tout ce que je pouvais voir était ses cheveux de jais emmêlés. Son front repose contre ma clavicule, des expirations lourdes s'éventent sur ma poitrine.
- Ça va, gamine?
Les rafales chaudes frôles mes mamelons et la stimulation envoie une secousse électrique à ma colonne vertébrale.
- Oui, gémissais-je seulement.
De sa main libre, le noiraud saisit ma mâchoire et m'offre un doux baiser. Je me sentais déjà dans un état lamentable.
- Regardes toi...
Il tourne ma tête vers un miroir fixé au mur. Je suis forcée de regarder le reflet. La vue de mon corps nue me gêne et instinctivement, je tente de me reculer. Mes hanches se frottèrent aux siennes et l'opération est délicieuse.
- Hé, arrêtes, murmure-t-il d'une voix bourrue. Détends toi. Respires profondément.
J'obéis lentement évitant son regard.
- Pourquoi es-tu si combative aujourd'hui? Est-ce que je ne prends pas toujours soin de toi?
- Si...
- Tu me fais confiance?
J'hoche simplement la tête mais la réponse ne lui plait pas.
- Utilises tes mots.
- J'ai confiance en toi, Livai.
Il esquissa un sourire et me fit à nouveau face à la glace. Son toucher est beaucoup plus doux, cette fois. Il ricana légèrement lorsqu'il me surprend à l'admirer plutôt lui.
- Ne me regarde pas... Je veux tes yeux sur toi.
Malgré la résistance initiale, il m'était moins difficile de faire face à mon reflet cette fois. Je regarde quelques détails dont mes cheveux à moitié mouillé qui collent à ma peau. Ma poitrine pressée contre la sienne et mon dos cambré sur lui à cause de sa main. Livai aussi semblait détaillé ces choses et il souffla:
- Regarde comme tu es belle.
Bien que les mots de Livai me réchauffent de l'intérieur, je n'irais pas jusque là. Je fredonne seulement en réponse, retenant de rouler mes yeux. Désormais habitué à nous regarder coller l'un contre l'autre dans le miroir, je réplique:
- Tu es beau aussi.
- Tu crois, demande-t-il calmement?
Cette fois, je ne retins pas mes tics expressifs. Cet homme est littéralement un ange tomber du ciel (ou un démon), ou bien un être mythique qui était trop éthéré pour exister sur Terre. J'hume contre sa mâchoire avant de la mordre un peu. Il remonta mon visage pour picorer mes lèvres. Ses mains, frottant des lignes apaisantes le long de mon dos, sont si chaudes.
- J'aimerai que tu me voies comme je te vois, souffla-t-il.
Mon cœur gonfle deux fois trop et je ne sais pas comment réagir ni quoi dire.
- Bon, fille de l'espace, s'exclame-t-il en me donnant une claque aux fesses. Allonges toi, ça fait longtemps que je ne t'ai pas mangé.
Il ricane devant mon air étourdit. Son bras impatient et tatoué est accroché sous ma cuisse, me jetant sur le côté avant qu'il ne se relève. Son commentaire obscène réveille mes sens.
- Attends, est-ce que je peux... bafouais-je en baissant mon regard sur son entrejambe. Tu sais?
- Quoi? Interrogea-t-il amusé. Me sucer?
Je serre les lèvres devant sa question rhétorique.
Les préliminaires consistent principalement à la tête de Livai entre mes cuisses et ses doigts à l'intérieur de moi. Quelque fois, j'osais le toucher s'il me le demandait mais ça s'arrêtait là pour lui.
Maintenant qu'il est mon petit ami, je me sentais plus à l'aise à lui rendre la pareille. D'autant plus qu'il avait l'air délicieux avec ses cheveux en désordre et sa peau en porcelaine encrée.
- S'il te plait, fis-je étranglée, les joues brûlantes d'embarras devant la rapidité avec laquelle ma supplication s'est échappée.
- Tu n'as pas besoin de mendier, continua-t-il en s'avançant entre mes cuisses écartées.
Je déglutis. Je sens son renflement grandissant buter contre moi.
- En fait... Oui, tu vas le faire. Tu as vraiment été mauvaise ces derniers temps, hein?
Oh, merde. Il voulait jouer à ça. Mais me rappeler ma stupidité me sortit légèrement de ma transe.
- Mais tu avais dit que nous avions dépassé cela.
Ses yeux perçant m'observaient de haut par dessus son nez fin. Son sourcil percé se réhaussa.
- Oui, reconnait-il. Mais j'aurai besoin d'être rassuré. Donnes m'en un peu, chérie.
- Comment ça?
Je sentis aussi sa main sous mon menton, ses doigts parsemés sur l'os de ma mâchoire et son pouce contre mes lèvres. Je défaille.
- Suce-le, m'ordonne-t-il. Montre moi à quel point tu me veux... juste pour que je sache...
Ô seigneur... je ne pouvais pas refuser ça. Pas quand sa voix est trempée de luxure et qu'il a l'air aussi appétissant. Je me prête au jeu, feignant l'assurance. Je passe une main pour dégager mes cheveux de mes épaules et attrape son poignet, prenant son pouce dans ma bouche jusqu'à sa paume. Légèrement excitée, je fais tournoyer ma langue autour de son coussinet.
Il y prend goût, plongeant et tirant son doigt dans ma succion humide. Je relève le regard pour voir ses lueurs brillantes dans ses iris.
- Tch... Ça suffit, peste-t-il frustré jusqu'à l'os.
Sa voix est tendue. Je remarque sa mâchoire serré. Il passa sa langue sur son pouce juste par lubricité avant de murmurer:
- Alors... est-ce que je suis assez dur pour toi?
Bien évidemment, qu'il l'était, depuis déjà plusieurs minutes. Et il le savait également. Mais je lui fais plaisir en faisant mine de vérifier, déposant un baiser sur la ligne V de son bassin. En plongeant, je place un coup de bec affectueux sur la dureté caché par son pantalon. Il y avait même une petite tâche à la pointe.
- Oui, susurrais-je en passant ma main dessus pour le frotter.
- Merde... Vas-y, alors...
Je tire son pantalon vers le bas, le laissant s'accumuler à ses genoux. Sa bite retombe et manque de me toucher de peu. Il halète et je réalise que je ne l'ai jamais vu d'aussi près.
- Contrôles la, Ackerman, pestais-je.
- Je ne peux pas, souffla-t-il en enroulant sa main autour de la base. Elle te veut.
Il s'amuse à la personnifier, maintenant? C'est nouveau... J'essaye de ne pas trop en tenir rigueur mais mon visage remplit de jugement me trahit. Je réalise que Livai n'en prend pas compte, beaucoup trop absorbé par mon visage si proche de lui.
- Est-ce que ça va aller, questionna-t-il?
- Je ne sais pas, répondis-je honnêtement.
- Tu l'as déjà fait auparavant?
Je grimace un peu en tentant de me souvenir de mes anciennes expériences. Son regard changea d'expression.
- Deux fois. Je ne suis pas sûre que je sois vraiment douée.
Il balaie aussitôt mes préoccupations en fronçant ses sourcils:
- Tch... Ne t'inquiète pas pour ça. Juste savoir que tu vas me sucer me met hors de moi.
J'avale difficilement ma salive. Il caressa ma joue et me releva pour me blottir contre lui. Je soupire d'aise, reconnaissante pour ce geste rassurant. Il déposa un baiser sur mon front avant de nous faire tomber complètement sur le lit. Il se tortilla au peu pour s'installer contre ses coussins pendant que j'attrapais l'élastique à mon poignet pour m'attacher les cheveux.
- Attends, s'exclame-t-il en attrapant mon coude! Non. Laisse les, s'il te plaît. J'aime tes cheveux détachés...
Je me souvins de la photographie dans son portfolio. J'étais presque sûre que Livai avait placé mes cheveux à sa guise avant de la prendre, ils prenaient une grande partie de la photo.
J'obéis et les lâche pour qu'ils retombent en boucle contre ma poitrine et mon dos. Le noiraud passa sa langue sur la commissure de sa lèvre en jetant un regard de côté.
- Si ça peut t'aider, j'ai du lubrifiant aromatisé, dans ma table de chevet.
Évidemment, Livai possède du lubrifiant aromatisé. C'est plutôt dans l'air du temps quand j'y réfléchis. Mais mon souffle se coupe lorsque j'ouvre son tiroir du haut, dévoilant presque tout l'attirail trouvable dans un sex shop.
Bon, j'exagère peut-être et je suis sûrement légèrement dramatique.
Mais je ne peux m'empêcher d'observer avec intérêt. Il y avait des paquets de préservatifs, évidemment. Le petit objet à côté me donne un léger sursaut, certainement un womaniser d'après les images que j'ai vu. J'ai bien dû le chercher sur internet, Livai ne faisait que m'en parler. Je me demanderai presque ce que cela vaut. Je déglutis. Livai n'avait pas prêté attention à mon silence, occupé à caresser mes cuisses. Mais il se tourna vers moi.
- Tu fouilles dans mes affaires, gamine?
- Tu... Vous avez ici toute une collection, monsieur Ackerman, remarquais-je.
- Monsieur Ackerman? C'est sexy, songea-t-il avant de me donner une claque inattendue. Tu vois quelque chose qui t'intéresse?
Les joues en feu, je reste concentrée sur mon objectif. J'aperçois un lubrifiant à la myrtille parmi tout le bazar. Je le ramasse, ce qui fait sortir un morceau de métal brillant avec un éclat violet.
- Sérieusement, Livai?
Celui-ci froncent les sourcils de confusion jusqu'à ce qu'il aperçoive le plug argenté dans ma main. La petite gemme violette était très certainement pour m'achever. Je ne pensais pas qu'il allait autant assumer en me l'arrachant de ma main moite et le regarder avec fierté:
- Tu as vu? Il est joli, n'est-ce pas?
- Va te faire foutre. Je n'arrive pas à croire que tu en aies acheté un.
- Pourquoi pas, j'ai dis que j'allais le faire.
- Je sais, murmurais-je nerveusement. Mais je ne pensais pas que tu étais sérieux.
- Ne me mens pas. Tu as bien aimé ça, la dernière fois.
- Non! Fis-je un peu trop vite.
Ce genre de chose n'était même pas sur mon radar sexuel.
Quoique...
Eh ben, ce n'était pas tout à fait vrai.
Je l'avais peut-être bien apprécié lorsque nous avions fait l'amour sous la douche, avec son pouce à l'intérieur de moi. Je me souvins à quel point il était agréable d'être autant rassasié.
- En fait, je ne sais pas...
- Ne te tracasse pas. Ce n'est pas grave. Nous n'avons pas besoin de l'utiliser. J'ai juste pensé que ce serait bien de l'avoir, au cas où tu voudrais expérimenter...
Je le regarde pose l'objet sur la table.
Il était tellement rassurant et attentionné que mon cœur se gonfle.
Maintenant que j'y réfléchissais, ma sexualité est fondamentalement inexploitée. J'avais à peine effleuré la surface de la découverte de soi. Avant Livai, je n'avais jamais connu d'homme qui se souciait de mon plaisir ou qui m'encourage à essayer des nouveautés pour me faire plaisir.
Sans arrières pensées, être avec Livai était comme sauter en parachute. Horrible au début mais cela change la vie dès que vous avez fait le grand saut. Avec lui, le parachute était là, que je décidais de sauter ou non.
Je me sentais pleinement en sécurité alors pourquoi ne pas sauter le pas?
- Livai... Je crois que... j'ai un peu envie d'essayer... le plug.
- Pas "un peu", pesta-t-il. Je veux que tu sois sûre de toi!
- Je le suis, répondis-je assurément.
La conviction le fait sourire. Brique par brique, je m'ouvrais. Chaque jour passés ensemble, mes murs s'érodent un peu plus.
- J'ai pris la plus petite taille que j'ai pu trouver, explique-t-il. Ce n'est pas si éloigné de ce à quoi je t'ai habitué.
Malgré moi, je m'impatiente pendant qu'il faisait tourner l'objet entre ses doigts. J'écrase vite mes lèvres contre sa joue.
- D'accord... Mais je peux te sucer maintenant?
Il resta silencieux, pivotant lentement son regard vers moi. Je mord ma joue. Son index tourna en cercle. Je cligne des yeux vers lui d'un air vide. Il décide de s'exécuter plutôt que de m'expliquer. Il me déplace avec une facilité déconcertante, s'asseyant à la taille pour me faire tourner jusqu'à ce que je sois en face à face avec sa troisième jambe, reposant patiemment sur son ventre.
- Ouais... Comme ça, marmonne-t-il rêveusement.
Ma poitrine est écrasée contre ses abdominaux. Je le sens accrocher ses doigts à la ceinture de mon pantalon qu'il tira le long de mes cuisses.
- Bordel...
Son souffle tapa de plein fouet mon intimité trempée.
- Je ne sais pas par où commencer.
Il m'ignora quelques instants en pressant sa paume sur le bas de mon dos, affaissant mon bassin pour lui donner un plein accès. J'imaginais ses yeux rêveurs m'observer comme un plat qu'il allait déguster. Il accepta enfin de m'adresser à nouveau la parole:
- Tu veux de l'aider?
- S'il te plait, gémissais-je en fondant sous son contact.
J'entendis distinctement le tube de lubrifiant être ouvert et la main de Livai apparut dans ma champ de vision. Son sexe devint aussitôt induit et brillant lorsqu'il s'adonna à quelques pompes langoureuses. Je serre les lèvres, le spectacle est appétissant, ses grandes mains tatouées autour de sa bite rougie. Puis il releva un peu sa main mouillée pour la présenter devant mes lèvres.
- Goûte, dit-il seulement.
J'obéis et ma bouche s'ouvrit doucement pour sucer deux de ses doigts. Le liquide est sucré et a le bon goût de myrtille, mais loin d'être aussi appréciable que le gémissement guttural profond et le regard de Livai. Sa langue se promenait sur la peau sensible de mes cuisses, évitant volontairement une certaine zone.
- Ah... Ta bouche est si bonne, chérie...
Il éloigna ses doigts à contre cœur, recouverts désormais de ma salive et je devinais ce qu'il allait en faire.
J'étais maintenant laissée pour seule face à son membre tendu et un peu bleuté à cause du lubrifiant. Il reposait sur son bas ventre, légèrement remuant.
- Tu peux commencer doucement, si tu veux... marmonna-t-il entre mes jambes.
Je tire légèrement la langue et le soulève pour découvrir le goût fruité sur sa couronne, avec des légers bruits de claques humides. Je la penche un peu pour continuer sur la longueur. La myrtille était constante et délicieuse.
Je sentais Livai écarter une de mes fesses et étirer mon intimité serrée. Je sursaute de surprise, serrant un peu trop la base de son sexe. C'était le deuxième fois qu'il me faisait ça et la sensation était toujours aussi surprenante.
- Putain... Mets-la dans ta bouche, gémit-il en serrant ma fesse gauche.
Il y avait plusieurs raisons qui faisaient que je trouvais les fellations problématiques. Malheureusement, j'avais été maudite par une réflexe nauséeux et hyperactif. Assez peu idéal dans cette situation. Cependant, mes principales préoccupations furent le goût et la texture. Livai semblait lisse comme du beurre qui pouvait fondre en bouche, soyeux et le lubrifiant lui donnait un gout de bonbon.
J'étais contente que Livai me mette tous ces paramètres de mon côté afin que je me sente à l'aise et plus en confiance.
- Ça va? Tu aimes, demanda le noiraud en ricanant face à mon empressement?
Je devais avoir l'air avide et consciencieuse, léchant et suçant la première moitié avec entrain. Je fredonne en réponse, faisant lentement tournoyer ma langue autour du bout avec détermination. En me donnant un coup de main, au sens propre comme un figuré, Livai commence à caresser le reste, stimulant les parties que je n'avais pas encore englouties.
- Tu en veux plus?
Je ne savais pas s'il faisait allusion à ses doigts ou à ma bouche, même si j'étais d'accord pour l'un comme pour l'autre, complètement fascinée par lui.
Il est tellement sexy que je pourrais en mourir.
En gémissant, je serre mes cuisses l'une contre l'autre et je sens avec horreur une légère goutte se faufiler hors de mon intimité pour couler le long de ma jambe, juste sous ses yeux. Il n'a pas attendu plus...
- Livai!
Je sursaute si fort et j'étais presque sûr que tout le dortoir m'avait entendu. Il avait posé sa langue à plat, faisant remonter mon excitation jusqu'au creux de mon ventre, puis plongeant sensuellement entre mes plis. Il trace tranquillement de haut en bas, me poussant trop vite dans les limbes du plaisir.
- Fais gaffe à tes dents, peste-t-il lorsque je m'emportais. Sois plus douce...
En m'excusant, je tente de refocaliser mon attention sur ma fellation en prenant garde à l'ouverture de ma mâchoire. Je décide d'abandonner mon petit manège et me concentre sur ma respiration en soufflant du nez lorsque je le prend entièrement en bouche. Je tente de garder un rythme régulier, combattant contre ces maudits réflexes nauséeux. Il me serra un peu plus contre lui, comme s'il s'accrochait à moi sous le plaisir lorsque je frôlais le fond de ma gorge.
Complètement captivée par ses gémissements et ses jurons, je ne remarque pas le bouchon du lubrifiant être rouvert. Je sens juste quelque chose de glacial et des mains chaudes sur mes fesses. Sa langue m'avait malheureusement abandonnée.
- Je vais le mettre, d'accord? Marmonne-t-il en pressant l'argent contre le muscle serré. Fais moi savoir si ça te fait mal.
Son pouce vint presser lentement mon clitoris pendant qu'il insérait lentement l'objet étranger. Déconcentrée, je retire son membre de ma bouche pour siffler de contentement. La douleur n'est pas la première chose qui me frappe. C'était peut-être même la dernière.
Non, la claque émotionnelle fut de constater que j'aimais plus ça que je ne le pensais. Il s'arrêta à la moitié.
- Ça va?
- Oui, maugréais-je. C'est juste... gros.
- Hum... C'est la plus petite taille, pouffa Livai. Ne t'inquiète pas, tu le prends bien.
Je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel et retourner avec hâte autour de sa bite. Mes gémissements sont trop obscènes pour le laisser indifférent.
Bientôt, je devinais qu'il avait fini car ses deux grandes mains pressaient chacune de mes fesses, comme pour tester la vue. Il marmonna quelques mots intelligibles pour lui-même et dans une élan de non-lucidité, il se releva frénétiquement, m'enfonçant au passage, ses quinze centimètres au fond de la gorge. Je défaille et une toux violente m'envahit, mes yeux me piquent. Je roule sur le côté pour m'écarter de lui.
- Violet! Merde... Je n'avais pas l'intention de faire ça, je te le jure.
Il se fondit en excuse pendant que je le fixais avec le regard le plus mauvais que je pouvais lui faire, en espérant que sa conscience brûle en même temps que ma gorge.
Il rampa vers moi alors que je me relevais, les yeux toujours féroce et la toux s'atteignant.
- Non, vraiment... Je suis désolé, c'était un accident. J'ai voulu...
J'ai coupé net sa voix suave en hissant une jambe au-dessus de sa hanche pour m'enfermer à califourchon sur lui.
- Tu n'arrives vraiment donc jamais à te contrôler, minaudais-je d'un ton las.
Je planais au dessus de lui avec un sourire taquin. Cela sembla le rassurer. Je n'arrivai jamais à être fâché contre lui assez longtemps. Il pousse un soupir de soulagement, la panique ressortissant de son corps aussi vite qu'elle était venue.
- Jamais, rétorqua-t-il. Pas quand une si jolie fille est sur moi.
Il passa ses bras autour de ma taille. La proximité que j'ai ressenti sur l'instant était indescriptible et je ne pouvais pas être plus heureuse. Elle n'était pas spécialement physique, même sa poigne était chaude et réconfortante. C'était émotionnel. Je perdais totalement le contrôle quand il posait son regard inquisiteur et acier sur moi. Ce type crée un véritable chaos dans mon ventre, à base de sauts périlleux quand sa peau frôle la mienne. J'avais un peu plus envie de lui à chaque instant.
Livai le ressent également, tout cet amour et cette passion qui émanent de moi. Le changement subtil, mais douloureusement évident, dans ma dynamique. La tension a également changé.
Je devais lui sembler différente, plus confiante. Et intrépide, alors que je m'asseyais sur lui. Il adorait ça. Une idée lui vint aussitôt en tête:
- Tu vas me chevaucher, chérie?
Je murmure pour acquiescer. Sa langue passa à la commissure de sa lèvre avant que je l'embrasse comme une adolescente fiévreuse. Ressentant cette nervosité, enveloppée d'une excitation insupportable, comme lorsque je croisais un béguin de jeunesse dans les couloirs. Ce fut exactement la même chose avec Livai.
Une explosion. Un feu d'artifice.
J'échange un regard timide avec Livai alors que son souffle effréné tapait ma peau. Nos yeux se croisent à nouveau lorsque nos mains se touchèrent pour attraper son érection, avides de vite combler l'écart pour ne faire qu'un. Il me laissa faire en remontant ses mains le long de mon dos. Être au dessus de cet homme reste impressionnant et me donne quand même l'impression qu'il me domine.
Maladroitement, j'échouai la première fois. Nous étions tous les deux si mouillés que sa pointe rougie a glissé, manquant complètement mon entrée pour se loger sur la ligne de ma hanche.
- Désolée, fis-je d'un air embarrassé.
Son regard m'indiqua que ce n'était nullement important et il m'intima à simplement recommencer. Le fait de seulement sentir la tête contre mon intimité me fit comprendre qu'il y allait avoir une période d'adaptation. Une sorte d'étirement mais il y en avait toujours eu un avec Livai. Néanmoins, je pressentais que cette position serait différente, qu'il serait plus long et plus ferme. Avec une prise assurée sur ma hanche, il me dirigea de nouveau contre le bas sa verge, propageant une symphonie de gémissement et de soupirs dans la pièce.
- Comment c'est?
Presque trop, je pensais.
Le plug intensifiait la pression et serrait précisément son membre vers l'endroit le plus agréable. La chaleur donnait l'impression de démarrer un feu ardant au creux de mes reins. Je soufflais simplement de contentement, restant cependant immobile à manger un peu plus de sa longueur. Je me penche un peu contre lui pour que le bout de mes cheveux effleure son torse.
- Prends ton temps, marmonna-t-il désagréablement sous le pression de mes doigts contre ses biceps.
Juste en plein milieu de l'acte sexuel, mon corps me rappelait continuellement que j'étais en apprentissage. Il faisait de son mieux pour paraître bon mais je savais que chacun geste connotait à quelque chose de primal. C'était ce que j'ai deviné face à l'expression de Livai dont le regard restait figé sur nos bas ventres. Je savais qu'il luttait contre l'idée d'agripper mes hanches et, grossièrement dit, de me culbuter jusqu'à ce que j'oublie comment penser, gémissante et larmoyante.
Il essayait vraiment de bien faire.
Cette lutte interne se fit entendre lorsque sa voix graveleuse arriva jusqu'à mes oreilles après qu'il ait obtempérer avec ses nerfs tendus:
- Commence lentement.
Éventuellement, la légère douleur tiraillante se transforma en une faim insatiable. Lorsque je l'admirais, j'apercevais les rougeurs de sa forte nuque et les tendons encadrant sa pomme d'Adam. Sa bouche se fendit tant il succomba à l'intérieur de mes murs.
Quel putain d'homme! Sexy et mystérieux!
J'ai pensé pour moi-même. Mon homme. Encouragée par ma détermination de plaire, j'ai commencé à remuer frénétiquement les hanches pour rebondir contre les siennes. Ça ne lui a pas plus. Il m'a stoppé fermement.
- Doucement, doucement, rétorqua-t-il sévèrement avant de redevenir doux: pourquoi es-tu si pressée? Nous avons toute la nuit devant nous.
- Je suis désolée...
- Cesses de t'excuser, ricana le noiraud et ses mains tatoués m'excitèrent. Commençons par ajuster ta position. Appuies toi sur moi.
Obéissante, mes mains furent placées contre ses muscles dansant. Il profita de la souplesse de mon dos. L'angle différent rendait sa courbe encore plus délicieuse.
- Et cela sera certainement plus agréable pour toi, de bouger dans cette position.
Il serra mes fesses dans ses grandes paumes et ses bagues refroidirent ma peau. Au lieu d'aller de haut en bas, j'allais d'avant en arrière sous sa directive.
Il avait définitivement raison. C'était beaucoup mieux ainsi. J'avais l'impression de gémir et de bouger pour le sensationnel mais tout était vrai. Ses mains m'encourageaient et son regard perçant me traversait.
Je ne pouvais pas savoir quelle idée était en train de se nicher dans l'esprit de Livai, mise à part quelle soit sale.
Rien n'était de lui. Je savais qu'il préférait que ce soit rapide et rude. De se faire quémander en taquinant avec le bout de sa queue pour l'enfoncer jusqu'au plus profond.
Mais merde, la lenteur.
Le mouvement sensuel de mon bassin contre lui réduisait son cerveau en bouillit. Il fixait d'un air rêveur mes seins se balader devant lui et la manière dont je mouillais la moindre parcelle de son aine pouvait faire virer le missionnaire en deuxième position préférée. Il semblait hypnotisé par mes languissements dans ma voix puis il revint à la réalité.
- Ah, Livai...
Je l'encourageais presque, caressant ses cheveux fins qui bordaient l'oreiller. Il se redressa, jouant avec ses abdominaux, pour venir mordre un de mes seins qui devint aussitôt trop sensible. La succion mit un temps d'arrêt au mouvement qu'il se fit un plaisir de reprendre et je sifflai en abandonnant mes forces.
- Tu as tellement bon goût, souffla-t-il. Je n'arrive pas à t'enlever de ma bouche.
Il pencha à nouveau un regard vers nos intimités. Il écarta légèrement les jambes, ce qui m'aida étonnement et il m'encouragea:
- Ouais, vas-y. Prends tout. Putain de merde... Utilises moi, Violet!
Tout atterrit directement vers mon cœur. Son souffle devint plus insistant et il jura. Son nez se retroussa au même titre que ses sourcils. Je pouvais me vanter de savoir qu'il atteignait ses limites et que cela ne lui plaisait pas. Il avait une politique assez simple qui était: les femmes d'abord. Il devait vite trouver une solution, son regard croisa mon clitoris négligé contre sa peau lisse.
Comme une ampoule au dessus de sa tête, son visage s'illumina et il pencha sur le côté, me serrant un peu plus fort contre lui pour que je ne m'échappe pas. Je déglutis lorsque je vis le jouet sexuel entre ses mains.
- Tu as l'air terrifiée, pouffa-t-il.
- Je me demande bien pourquoi. "Ce truc fait jouir n'importe quelle fille en quelques minutes." imitais-je de la meilleure manière possible Livai et son air impassible.
- C'est la cas, confirma-t-il assurément. Mais il y a différents volumes. Essayes le plus bas...
Le petit objet rose pâle est placé directement vers l'endroit le plus sensible de mon anatomie. Pour tranquillement détruire ce qu'il me restait de pensées. Une longue vibration traversa le long de mon échine lorsque l'objet frôla à peine mon clitoris.
- Tu vois, ce n'est pas si mal?
Faux.
Le manque de préliminaire m'a rendu pour ma part au bord d'un précipice. Lorsque Livai pressa cette vibration sur le capuchon, je me perd aussitôt dans quelque chose de nouveau. Ma voix se cassa et je retombai contre le lit:
- Putain! Et c'est la vitesse la plus basse?!
- Dis moi ce que tu ressens, maugréa Livai en supportant que je me serre contre lui.
- J...je ne sais pas... Je n'arri...ve pas à penser...
- Ah bon, c'est embêtant pour une fille qui se croit intelligente, sermonna-t-il.
Oh. Il voyait ça comme une punition.
Je ne pouvais pas vraiment l'appeler comme car c'était vraiment trop bon.
Le ravissement parcourant mes veines me force à m'arrêter, griffant les épaules du noiraud. Il repris donc là où je m'étais arrêtée, me pilonnant avec vigueur, touchant parfaitement tous mes points sensibles. Cela, combiné avec le plug lisse et le vibromasseur sur mon clitoris, me submerge et me met hors de contrôle.
- Merde! Livai! Je ne peux pas... plus longtemps... C'est trop...
J'ai joui même avant qu'il n'ait eu le temps d'émettre une objection. Les cuisses et les mains tremblantes. Mes yeux se fondant dans un noir abyssal. Mon corps entier me brûla un fragment de seconde et le noiraud me guida dans le tsunami d'émotions où m'a emmené cet orgasme. Littéralement.
- Tu as squirté, admet-il.
- Oh...
- Je n'ai pas eu la chance de le voir. J'observais ton beau visage mais je suis certain de l'avoir senti.
Je me cachai presque, honteuse, contre sa poitrine en sentant effectivement des seaux chauds contre son ventre. Il n'en semblait pas gêné, lui, caressant calmement le long de ma colonne vertébrale, me permettant de reprendre mon souffle.
- Je suis désolée...
- Ne t'excuses pas, c'était excitant. Mais... pour ma part, je n'ai pas joui. Cela ne te gêne pas qu'on continue?
J'hoche simplement de la tête et il vint m'embrasser.
- Essayons autre chose, murmura-t-il avec intérêt
Stratégiquement, il me souleva sur le côté et s'installa derrière moi. J'étais blottie contre son corps, mon dos s'arquant au rythme de sa poitrine haletante, son bras magnifiquement dessiné enroulé autour de ta taille. L'autre repose sur le lit, tendu droit devant moi pour que je l'utilise comme oreiller. Ma jambe gauche est jetée par-dessus sa hanche, s'ouvrant suffisamment pour qu'il puisse faire glisser sa longueur entre mes cuisse. Attrapant le womanizer, il le ramène vers mon clitoris enflé. Le contact me fait pousser un cri.
- J'adore à quel point tu es sensible, murmura-t-il contre mon oreille. Il n'est même pas allumé. Qu'en est-il si je le fais?
- Je pense que... je tomberais amoureuse de toi.
Sa respiration lourde s'arrêta lorsqu'il verrouilla son regard dans le mien. Je n'arrivais plus à savoir s'il était censé avoir les yeux noirs ou que ses pupilles étaient simplement très dilatés. Tout se mélange comme le ciel nocturne, rempli de petites étoiles d'émotion brute. Il médite quelque chose, ses lèvres humides s'entrouvrant et se refermant alors que sa pensée s'évanouit.
Rien n'était dit mais je m'en fichais, car dès l'instant où il me pénétra de nouveau, je les comprenais. Tous les mots qui n'étaient pas prononcés me frappèrent en pleine figure. Sans prévenir, il alluma le jouet à un volume trop élevé et je compris aussitôt qu'il allait arrêter d'être gentil avec moi.
Sa main qui dormait contre le lit vint rejoindre mon visage et serrer négligemment ma gorge. Je n'arrivais pas à faire la part des choses avec le grincement de son sexe, les vibrations et la possession qui l'avait envahi.
- Tu es à moi, n'est-ce pas?
J'étouffais dans le plaisir. Il m'a fallu un moment pour intercepter cette phrase. Livai s'impatienta, étouffant ses gémissements entre ses dents et puisant dans ses forces pour retarder son orgasme.
- Dis le, chérie.
Son index entrouvrit ma bouche comme pour m'inciter à le faire. Je l'ai entendu ricaner lorsque j'ai commencé à le sucer. Il l'éloigna et j'admets enfin:
- Je suis à toi, Livai...
- Ouais, soupira-t-il en hochant la tête. Et je suis à toi aussi.
Ses coups de bassins devenaient de plus en plus irréguliers, il pouvait enfin se laisser aller. Cette déclaration réciproque de possessivité a eu raison de nous et nous avons jouis à l'unisson, soupirant dans la bouche de l'autre. L'extase pure et euphorique envahit chacun de nos deux corps. Chaque cellules chatouillent. Nous avons essayé de nous embrasser mais notre seaux fut séparé par mes gémissements. J'étais heureuse de sentir Livai frémir contre moi et sa voix rauque berçant mes oreilles.
Lorsque nous avions finis, aucun de nous deux ne fut résout à nous séparer. L'orgasme a laissé nos corps en sueurs vides et léthargiques. Quelques légers baisers furent plantés sur mon épaule. Nous n'avons pas bougé sans rien dire pendant un moment.
- J'ai un plan, lâcha le noiraud.
Je décide enfin à tourner mon cou vers lui et j'articulais:
- Un plan?
- Tiens tes jambes pour moi. J'ai aucune envie de dégueulasser mes draps.
Comprenant son allusion, je lève malgré moi les yeux au ciel et retombe contre son bras.
- Livai... Je pense qu'il est trop tard. J'ai littéralement joui dans ton lit.
Son regard tomba sur sa couette et il haussa un sourcil. Il savait que je n'avais pas tord mais obtempéra tout de même.
- Je veux limiter la catastrophe. Je compte sur toi, chérie.
Sans plus me prévenir, il se retira et je fus obligé de relever le bassin et placer mes mains pour retenir ce que je pouvais. Je jure aussitôt contre le noiraud qui s'était mis à courir vers sa salle de bain.
Je jette un regard vers sa commode, étonnée qu'en connaissant le personnage, il n'ait pas de mouchoirs prévu à cet effet. Je remarque une boite premier prix encore plein et tire plusieurs tissus.
Livai revint, toujours complètement nu, avec une serviette dans les mains, constatant que je jetai plusieurs mouchoirs usagés dans la petite corbeille de son bureau.
- Une serviette, c'était mieux, soupira-t-il.
- Tu aurais dû la laver.
- Au pire, je m'en fous. Profites de la ramener pendant que tu vas pisser.
Quelque chose avait changé dans mon apparence, lorsque je me suis vue dans le miroir. J'avais enfilé un tee-shirt noir de mon copain qui traînait par terre et redressé mes cheveux dans un chignon mal fait.
La jeune femme en face de moi semblait... heureuse. Il n'était plus question de me comparer à d'autres filles comme Petra. Tout ce que je voyais était mes yeux de biche, mes joues rebondies et rougies par l'effort et une peau étincelante. Je savais à qui était dû tout ça.
Lorsque je revenais dans la chambre après m'être prestement lavée, cette fameuse personne finissait de mettre les draps. J'admirais ses tatouages s'onduler dans son dos avant de croiser son magnifique visage encore un peu rêveur de notre partie de jambe en l'air. Juste parfait à croquer.
Il s'était simplement recouvert d'un boxer et ne semblait pas vouloir enfiler autre chose. Sa main s'est baladée sur ma hanche dénudée lorsque je suis venue me nicher dans ses bras. Je ne me lasserai de l'odeur de sa peau.
Quand nous fûmes allongés dans le lit propre, je remarquais les crêpes au caramel sur la table basse et mon sac rempli de bière. Mais Livai semblait juste vouloir dormir alors qu'il n'était pas si tard.
- Tu sais, maugréa-t-il d'un ton mauvais. Tu m'as plu dès le premier jour.
- Hum... Tu veux dire, celui où j'étais saoule à crever et que tu m'as traité de salope?
Il ouvrit les yeux pour me transmettre son agacement. Sa langue s'enfonça contre sa joue.
- Gamine de merde... Tu vois très bien où je voulais en venir. Sinon tu ne serais pas dans ce lit avec moi.
- Certes... parce que... même à travers ton attitude, je sentais qu'il y avait un je ne sais quoi qui me plaisait chez toi.
Il huma simplement en réponse et il se tut, une main reposa contre mon ventre tant il ferma les yeux. J'ai fixé un long moment les polaroids contre son murs. Puis au bout de longues minutes, j'ai compris que j'étais beaucoup trop excitée pour le rejoindre au pays des rêves.
- Livai?
Pas de réponses.
- Livai?
Il grogna légèrement.
- Est-ce que tu es réveillé?
- Non. La ferme.
- Mais tu viens de me répondre.
Un silence.
- Est-ce qu'on peut continuer Sailor Moon?
- Chérie, pesta-t-il et son ton n'avait absolument rien d'affectif. J'essaye de dormir, bordel...
Il y a nouveau un temps de pause pendant sa prise de parole. Je levais les yeux au ciel et jouais avec mes cheveux.
- D'accord, soupira-t-il agacé. Un épisode. Un seul.
J'esquisse un sourire de victoire pendant qu'il remuait dans le lit pour changer sa position. Sa tête se heurta à ma poitrine et il ronchonna lorsqu'il croisa la luminosité de mon téléphone.
Il a donné de sa personne, murmurant des "ouah" et des "non, jure" lorsque je calais une anecdotes sur mes personnages préférés. A la moitié de l'épisode, j'entendais sa respiration lourde frôler mon cou. Les ronflements de Livai passaient au dessus de l'argumentation entre Usagi et Rei.
J'ai laissé tomber mon portable pour venir gratter le haut de la tête de mon copain.
Mon copain.
J'avais vraiment hâte de finir la saison. Mais il nous faudra encore pas mal de temps avec Livai pour regarder Sailor Moon dans son entièreté. C'était un enfoiré, certes mais je pouvais m'en accommoder. Passer le reste de ma vie avec lui ne semblait pas être une si mauvaise chose.
Oh.
Voilà dans quoi je me suis embarquée.
Fin de ce one shot
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