La duchesse de Montebelle II
Il y aura une description de violence parentale, si vous n'êtes pas à l'aise avec la maltraitance fictive, je ne vous conseille pas cette histoire.
J'étais entrain d'aider Philémon, mon petit frère adoré, à faire ses devoirs de mathématiques quand ma mère arriva en trombe dans le séjour. Même si je l'avais entendu arriver depuis le couloir, ses talons piquant presque le sol, je n'étais jamais prête à la sentir venir aussi remontée.
- Violet!
Mon prénom crié transperça le silence et la pièce devint aussitôt angoissante. Je remarquai un paquet de magasines dans sa main.
- Je viens d'avoir un appel de Luisa! Elle m'a raconté des horreurs, je n'osais pas y croire... Et puis, j'ai vu ça!!
Elle jeta sur la table toute la presse people d'aujourd'hui et sûrement de la veille également. Sans exception, on voyait mon visage et celui de Livai en première de couverture avec les gros titres: Le duchesse de Montebelle, Violet Fiducia et le milliardaire allemand Livai Ackerman, dans une relation secrète?
Silencieusement, j'ouvre l'un des magasines pour tomber sur plein de photos de paparazzis. Je retins à sourire. Nous avions réussi à ne pas passer inaperçu. Rien de bien choquant, juste Livai et moi nous baladant dans Paris, avec des masques et des lunettes de soleil pour faire mine de ne pas vouloir être reconnus...
- Vous avez une explication?! Déjà que vous avez planté Arthur à sa soirée et que j'ai dû remuer ciel et terre pour nous en excuser... Maintenant, on vous retrouve avec ce mafieux douteux qui avait également disparu dans la soirée!
- Livai Ackerman est quelqu'un de très bien. Je m'entend à merveille avec lui, expliquais-je assurément.
- Ah bon? Et c'est qui d'ailleurs, ces soi-disant "sources proches" qui racontent que vous vous connaissez depuis longtemps et que vous entretenez une relation amicale profonde?
Je remercie secrètement mes meilleurs amies pour avoir répandu à merveille cette idée. Bien sûr qu'elle n'iraient jamais rien déballer de faux à la presse... sauf quand je leur demande.
- Je n'en sais rien, fis-je en haussant les épaules. Mais elles n'ont pas faux. Vous étiez tellement concentré sur les Schäfer que vous n'aviez pas vu que j'approchais ce milliardaire.
- Vous êtes engagée auprès des Schäfer!
- Officiellement, non... Mère, vous ne trouvez pas qu'Ackerman est un meilleur parti. Son entreprise est rentable et il est connu mondialement. Alors qu'Arthur... se cantonne à l'Europe.
- Vous... vous... insinuez qu'il pourrait y avoir plus, demanda ma mère aussitôt très intéressée?
- Pour l'instant, évidemment que non. Mais cela se pourrait si les rumeurs de mes fiançailles cessent. Il verrait peut-être une ouverture. Il doit aussi se marier prestement donc je ne pense pas qu'il n'ait pas de temps à perdre.
- Vous semblez bien renseignée tout d'un coup, Violet.
Je savais que ce petit discours programmé n'allait pas convaincre ma mère. Je joue carte sur table:
- Je vais être honnête, mère. J'essaye à tout pris d'éviter Arthur. Je déteste cet homme, expliquais-je assurément.
Mais elle n'a même pas fait attention à ma remarque qui l'aurait tout de suite énervée d'habitude. Elle m'aurait traité d'enfant ou quelque chose du genre... Non, là... Elle tourna en rond dans la pièce en réfléchissant.
- Il faut... il faut que j'en parle à votre père.
Elle n'a rien ajouté d'autres et est partie silencieusement hors de la pièce, perdue dans ses pensées.
- Violet, tu es sérieuse?! Tu as toujours dis que tu ne voulais pas te marier. Et maintenant, tu flirtes avec un héritier?
- Ecoute, Phil... Ne t'immisce pas dans cette histoire saugrenue. Je gère...
Je pose un regard aux magasines toujours étalés devant nous. Je farfouille dans plusieurs d'entre eux. Je pense que je vais leur donner de la matière pendant plusieurs semaines.
Je ne sortais jamais de chez moi auparavant. Je restais dans ma chambre à lire des revues scientifiques et remplir des devoirs maison informatisés. Mais depuis peu, j'ai eu la soudaine envie d'aller faire du shopping aux champs Élysées ou bien... d'aller profiter sur un yacht dans la Méditerranée ou bien encore... visiter des expositions contemporaines. Tout ça, évidemment aux bras de Livai Ackerman...
C'était amusant d'ailleurs: nous ne répondions jamais aux questions sur notre relation et évitions tout contact trop suspects, au point d'en frustrer les paparazzis. Mais moi, je ne l'étais pas... A défaut de mentir sur toute notre histoire, Livai et moi continuions d'avoir une aventure ensemble, caché aux yeux de tous.
Il n'y avait que son garde du corps qui pouvait deviner la supercherie et fort heureusement, il est très professionnel. Je me suis même attaché à lui. Il m'arrive de discuter avec lui quand Livai n'est pas là. Qui aurait cru que ce grand costaud pouvait être un grand fan de petit gekko, des reptiles trop mignons de l'ordre de saurophidiens.
Mon père m'a sorti un soir: arrête de te foutre de nous, il faut qu'on le rencontre avant que tu t'imagines quoique ce soit!
Et ma mère m'a lâché que j'avais l'air trop vulgaire sur les photos alors que l'on se touchaient à peine. Elle parlaient peut-être de celles en maillot de bain sur la yacht?
Et... je vous passe le moment où elle me dicte que je suis encore trop grosse.
Cela veut dire que l'image de notre "couple" n'était pas si lunaire. Je devinais bien toute ma famille éplucher tous les dossiers possibles et inimaginables des Ackerman. Et c'était même Livai qui les leur offrait sur un plateau d'argent. Bien sûr... Ils ont rougi et leur cheveux se sont dressés de leur crâne en voyant les sommes pharamineuses que l'entreprise rapportait. J'ai même entendu un de mes oncles chuchoter qu'il avait bien fait d'y acheter des actions et que mon père devrait en faire de même.
Avec le temps... mes parents ont vite abandonné les Schäfer en fanfaronnant le même discourt que je leur ai sorti: je n'étais en rien engagée avec Arthur et s'il l'avait voulu, il m'aurait déjà fait sa demande. On me questionne souvent sur comment Arthur va. Je n'en sais absolument rien et cela me va à merveille.
Le plan semblait marcher. J'arrivais même à me rendre à la fac pour assister à des cours magistraux. Mes parents me laissaient plus de temps libre. Je pouvais voir mes copines, aller à des soirées étudiantes (toujours en cachette) et je sympathisais plutôt bien avec la cousine de Livai. J'avais même été invité à son mariage avec Eren Jaeger.
C'est assez comique car celui-ci ne vient absolument pas de ce milieu. Il est l'ami d'enfance de Mikasa et je trouve ça assez mignon qu'ils viennent à se marier. Son travail est assez banale d'ailleurs, à ce que j'ai compris il est web master. Peut-être qu'il a aidé pour le site de Ackerman Körperschaft...
Je n'ai pas encore rencontré l'oncle de Livai mais je ne sais pas si j'ai hâte... Vu ce qu'on me raconte du personnage, je risque d'être assez dépaysée. Assez bourrin et mal élevé, aucunement l'image qu'il renvoi dans les médias de l'homme d'affaire imposant. En tout cas, c'est ce que Livai m'avait raconté.
Ce soir... c'était la première d'une pièce à l'opéra d'état de Berlin. Je n'appréciais que moyennement l'opéra. Il fallait rester assise pendant des heures dans le noir à crever de chaud, entourée de pleins d'inconnus. Il ne faut pas s'endormir évidemment. Ce serait très mal vu. Et supporter les commentaires analytiques d'Arthur qui pensait que j'étais trop idiote pour comprendre la pièce.
Mais... les décors sont souvent magnifiques et je suis toujours autant impressionnée par les chants que les cantatrices arrivent à sortir de leur poitrine.
- Alors, laquelle tu choisis, duchesse? Demanda Livai en se relevant du lit.
J'inspectais minutieusement chaque robe qu'il avait étalé soigneusement sur les draps, en peignoir au milieu de la chambre d'hôtel. Il m'avait achetée trois robes pour l'occasion Toutes les trois magnifiques: il avait encore fait des folies. Il se prostra à mes côtés en attendant une décision de ma part qui ne vint pas. Je restais indécise à tapoter mon ongle contre ma canine.
- J'aime beaucoup la marine, marmonais-je au bout d'un long silence, mais... elle est trop révélatrice.
- Trop révélatrice, répéta-t-il en allant prendre la robe pour la soulever? Je trouve qu'elle est parfaite au contraire.
- Oui, bien sûr... Elle est très belle, fis-je gênée. Mais le décolleté... ça ne va pas. Même si j'ai une petite poitrine, tout le monde ne verra que ça.
Il la reposa lentement.
- Dans ce cas, la verte?
- J'aime la forme mais le vert est la couleur que je déteste le plus, Livai. Tu devrais le savoir... ricanais-je en frottant mon pied contre ma jambe fraichement épilée.
- Je sens que ton cœur va vraiment vers la bleue, soupira le noiraud. Pourquoi t'en priver? Si je croise un seul regard mal placé, je vais faire regretter ce type pour son manque d'éducation... Crois moi...
Il glissa lentement la fameuse robe marine entre mes mains.
- Il n'y a que moi aura le droit de te regarder ainsi, murmura-t-il.
Je frissonnais sur place avant de déguerpir vers la salle de bain. En temps normal, j'aurais sûrement rouspété que je n'appartiens à personne mais je suis complètement impuissante face à lui.
Je me racle la gorge en me regardant dans le miroir avant d'ouvrir les boites qu'il avait déposé sur le meuble pendant que je me douchais. C'était un assortiment de bijoux. Encore...
Ils brillaient énormément, même un peu trop. J'aurai quasiment l'air d'une boule à facette avec ça.
Je réalisais que, peu importe la robe que je choisissais, les bijoux auraient convenu. Il a du goût... s'il n'est pas aidé par une habilleuse.
Je retire mon peignoir et enfile péniblement la robe. La fermeture éclair fut assez compliquée à fermer. Même s'il connait mes mensurations, les robes ne sont pas forcément adaptés à ma silhouette. Je me regarde à nouveau dans le miroir, pas très emballé par l'effet serré aux niveaux de mes hanches. Merde! Elle avait pourtant l'air si jolie. J'ai juste l'air boudinée à l'intérieur. Et bon sang, ce décolleté! Même Benedict en serait jalouse.
Après plusieurs minutes de parfaire, je sors timidement de la salle de bain sur la pointe des pieds. La robe est drôlement longue et cache presque mes pieds. Livai était entrain de lire quelque chose depuis le bureau de la chambre. Il était concentré mais ses traits se détendirent quand il se tourna vers moi. Mon cœur se réchauffa.
- Wow, tu vas leur en mettre plein la vue, duchesse...
- Tu trouves? Je pense qu'elle est... un peu trop petite pour moi.
- Je ne suis pas d'accord. Tu n'as pas mis les bijoux?
J'écarte des mèches de ma coiffure pour montrer mes oreilles ornées des boucles d'oreille.
- Je trouvais que mettre le collier et le bracelet auraient fait un peu trop.
Il pencha la tête quelques instants avant de traverser la pièce pour ouvrir sa valise.
- Tu as peut-être raison... Tiens!
Il me lança quelque chose de foncé et je découvris des ballerines noires dans mes mains. Oh mon dieu... Cela faisait bien des années que je n'en avais pas mises. Je les enfile prestement
- Tu ne trouves pas que ça fait un peu... simple.
- T'as pas l'air d'aimer les talons de ce que j'ai vu. C'est mieux que de te promener pieds nus dans l'un des plus beaux opéras d'Europe, tu ne penses pas?
J'esquisse un sourire en soufflant du nez. Je regardais le résultat dans le miroir. Ce n'était pas si mal finalement. Je me trouvais presque jolie. Livai se faufila derrière moi et me regarda dans les yeux depuis le miroir. Je frissonne. Sa main dégagea légèrement ma nuque pour qu'il y dépose un baiser.
- Il manque... un petit quelque chose à cette robe.
- A...ah bon?
En levant sa main pour la prostrer devant moi, il me dévoila un petit appareil mauve foncé d'une forme étrange. Il me fut un léger moment pour comprendre ce que je regardais et je rougis aussitôt jusqu'aux oreilles. Je souffle, tremblotante:
- C'est...
- Il est connecté à mon portable, répondit le noiraud du tac au tac. C'est moi qui aura les commandes. Tout ce que tu as à faire... c'est de le porter.
- Mais qu'est-ce que... qu'est-ce qu'il fait? Je n'en ai jamais vu de pareil.
Il redéposa un baiser sur mon épaule. Ses yeux brillaient à travers la glace.
- C'est ton premier, duchesse? Ne t'inquiète pas. Ce n'est pas bien dangereux. Au contraire... je pense que tu vas aimer.
Je m'écarte légèrement pour lui faire face.
- M...mais tu es fou! Utiliser cette chose... entourés de tout ce monde... Ils le remarqueront tout de suite!
- Il sera totalement silencieux pour toute les personnes autour de nous. Et... tu auras juste à rester silencieuse. Alors... je t'aide à l'enfiler?
J'avale ma salive lentement en alternant mon regard entre le jouet et l'air taquin de mon amant. Au fond de moi, j'étais un peu curieuse.
Peut-être que cela allait rendre l'opéra intéressant.
- Oui... réussis-je à articuler.
___
J'avais peut-être jugé trop vite l'évènement. L'opéra était magnifique et les décors à couper le souffle. J'étais comme une enfant à admirer chaque salle dans laquelle j'entrai alors que je suis censée être habituée aux grandioses... Livai, à mon bras, avait été moins réceptif à ce qui l'entourait. Il semblait préoccupé par autre chose pendant toute notre balade jusqu'à nos sièges.
J'ai croisé quelques regards louchant sur ma robe. Mais c'était plus de la surprise que du matage. Je crois même avoir croisée Luisa Schäfer même si elle m'a évitée comme la peste.
Assise désormais depuis une demi-heure, la pièce avait commencé après que les lumières se soient éteintes. J'étais assez impliquée par ce que je voyais et entendais. C'était en plus de ça, une pièce française qui était à l'honneur.
Nous étions dans une des loges en hauteur mais nous n'étions pas seuls. Il y avait d'autres membres de la famille Ackerman. Eren était assis à côté de moi et il avait les yeux de quelqu'un qui découvrait ça pour la toute première fois. Mikasa, sa fiancé, était une place après et semblait plus concentrée à se peloter contre lui. Je souris discrètement en les trouvant mignon.
Cette famille ne respecte pas vraiment sa réputation qui se dit louche. Selon mon avis personnel... si... on exclut leur oncle.
Ce n'était qu'après plusieurs scènes qu'une légère gêne se fit sentir dans mon entrejambe. Je réalise que je sentais... des petites pulsations à l'intérieur de moi et... sur mon clitoris. J'écarquille lentement les yeux et serre progressivement les jambes pour ne pas paraître suspecte.
En me tournant discrètement vers Livai, je réalisai qu'il n'avait pas bougé d'un cil... si ce n'est sa main droite étant enfoui dans la poche de son costume, où je devinais son portable. Son autre main était sur l'accoudoir, occupé à tapoter négligemment sa joue. Il ne m'accorda aucun regard mais...
Les vibrations s'intensifièrent. Je me redresse sur mon siège mais pas assez pour qu'Eren le remarque. J'avais gagné en sensibilité, ce qui voulait dire que je commençais vraiment à ressentir un plaisir difficile à dissimuler.
J'avale ma salive et frotte inconsciemment mes cuisses. J'étais incapable désormais de me concentrer sur la pièce en face de moi, je pensais juste au battement de ma boule de nerf qui n'arrangeait rien.
C'était tellement fort, beaucoup plus que je ne pouvais l'imaginer. Je n'avais jamais utilisé ce genre de chose avant. Et réflexion faite, ce n'était peut-être pas le meilleur endroit pour essayer.
Merde... Je ne vais quand même pas me retrouver à jouir dans un silence de cathédrale entourée de centaines de personnes.
Je me racle de nouveau la gorge quand cela devint de plus en plus intense. Cette fois, c'était mes cuisses qui se frottaient entre elle. Inquiète, je louche sur mon voisin de gauche mais réalise qu'il est occupé à embrasser sa copine. Personne ne suit cette pièce en fait! Le couple à côté de moi se galoche; Livai est très certainement concentré sur les effets du sextoys sur moi; et je me dandine de plus en plus sur ma chaise, ce jouet commençant à lentement me faire tomber dans les abîmes du plaisir interdit.
J'ouvre très légèrement la bouche pour laisser échapper ma respiration fuyante et cela fit enfin réagir Livai qui se tourna vers moi. Nos regards se croisèrent. Il vit enfin mon état de transe et je remarquais son visage se tendre aussitôt. J'agrippe son bras pour lui demander silencieusement d'arrêter ce merveilleux massacre.
Il était figé et je réalise l'instant d'après, par un coup d'oeil mal placé, que son pantalon s'était progressivement déformé au niveau de son entrejambe. La situation a peut-être un peu dérapé.
Je jette un regard derrière nous où les autres invités ne semblent pas du tout se préoccuper de nous, ni du couple à côté.
Enfin, les vibrations diminuèrent légèrement mais ne s'arrêtèrent pas pour autant. Livai leva un peu la tête au dessus des gradins et me murmura:
- L'entracte arrive bientôt. On se casse...
Il se leva prestement sans rien ajouter. Je reste interdite, regarde la scène avant de me mettre à le suivre. J'espère que personne ne nous a vu partir en même temps, de quoi éveiller les soupçons. Son garde du corps se contenta de rester dans la loge.
Dans les couloirs de l'opéra, je peinais à le suivre, le jouet continuant son travail à l'intérieur de moi. Livai avançait à vive allure, ouvrait chaque porte qu'il voyait et la refermait aussitôt. Je m'adosse au mur avec la tête qui tourne.
- Livai, j'en peux plus... Eteins le.
Il m'ignora, ouvrit ce qui semblait être un cagibi et me fit signe d'approcher. Je regarde derrière nous pour vérifier que personne ne nous voit. Il attrapa mon poignet pour me tirer à l'intérieur. Il faisait sombre et la pièce était minuscule. L'obscurité s'intensifia quand Livai referma la porte et la verrouilla derrière lui. Je crois qu'il n'a pas cherché à allumer la lumière.
Il s'élança contre moi et prit aussitôt en otage mes lèvres dans un baiser vertigineux. Sa main souleva ma cuisse de sorte que ses hanches se frottent aux miennes, et par défaut, son érection tapa intentionnellement le jouet encore en action. Je ne peux plus me retenir de gémir.
- Ah, mon dieu! Livai!
Il rattrapa mes lèvres pendant que ses mains parcouraient mes côtés et mes hanches. Je me perdais dans ses baisers. L'obscurité de la pièce faisait que je prêtais beaucoup plus attention à son toucher qu'au regard.
Soudain, il me retourna pour me plaquer vivement contre le mur. Je me suis retrouvée comme qui dirait coincée, pendant qu'il s'amusait à remonter sa main le long de ma cuisse. D'un geste habile, il passa toute la longueur de ma robe sur le devant pour dégager mes fesses. J'attrapai le tissus pour l'aider.
Malgré la robe ô sexy et le jouet sexuel, j'avais opté pour une petite culotte en tissus bien confortable en dessous. Mais il avait l'habitude. Il n'y fit pas attention, plus préoccupé par me l'enlever qu'autre chose. Ma respiration était sifflante. Je le laissais faire glisser ma culotte le long de mes jambes et levai les pieds un à un pour la retirer.
Mais... je le sentis rester accroupi derrière moi. Et c'était excitant comme angoissante. Sa bouche embrassa ma cuisse gauche et sa main se faufila à l'intérieur. Il remua un peu le jouet toujours en action et souffla du nez. Sa main avait aussitôt été profanée par ma mouille.
- Dis moi... Tu n'aurais pas joui par hasard, duchesse?
Je repensais à moi, assise devant la pièce à me mordre la joue jusqu'au sang. J'esquisse un sourire.
- Peut-être... Aha!
Il venait juste de le retirer. J'entendais le bruit sourd et intense de l'appareil. Il avait vraiment été silencieux pendant tout le long. Livai l'éteignit et le posa à côté de lui. Je baisse le regard, un peu honteuse en me demandant si je ne venais pas tacher le sol. Mais je pouvais pas le voir d'ici.
Le calme fut de courte durée. Je tressaille de nouveau en sentant le visage de Livai s'enfouir entre mes jambes. Il les écarta volontairement.
- Ah non! Pestais-je en sentant sa langue me caresser.
Il s'éloigna lentement et la remplaça par ses doigts.
- Tu es tellement mouillée, duchesse. Je pense que je vais t'offrir ce gadget. Si j'ai toujours le droit de le contrôler...
Je n'étais même pas en état de répondre à son jeu salace. Mon dos se cambrait de plus en plus. Livai se releva derrière moi. Sa main continuait de rouler autour de mon clitoris. C'était assez compliqué pour moi de se retenir. Mon envie durait vraiment depuis très longtemps. Je tourne le visage de sorte à pouvoir le voir.
Sa main tenait presque l'os de mon bassin, préoccuper de me tirer vers lui. Il semblait calme avec une respiration assez courte. Ma vue s'était habituée à l'obscurité.
Imaginez patienter pendant de longues minutes, au bord d'un précipice. J'avais juste envie qu'il arrête d'être attentionné et qu'il me fasse passionnément l'amour. Mais je me sentais incapable de prononcer des mots pareils. Je pose ma tête sur le mur froid et serre les paumes de mes mains.
- Livai, l'entracte ne va pas durer indéfiniment.
C'était la seule excuse que j'avais trouvé pour lui demander de passer à la vitesse supérieure. J'étais tellement entrain de me noyer dans ma frustration que je n'avais pas réalisé qu'il avait enlevé son pantalon. Mais j'entendis l'emballage d'une capote être déchirée. Je tressaille. Ca y est...
J'étend mon dos pendant qu'il abaissa légèrement mes hanches. On entendait que nos deux souffles dans la pièce... qui s'accéléraient tant il commençait à me pénétrer. Je rate un gémissement quand il ressortit vivement pour me donner un coup de bassin plus assumé. Mes jambes se crispent. Ses mains passèrent le long de mes côtés avant de commencer un rythme très agréable. Chaque vas et viens me poussaient contre le mur, tant et si bien que j'ai fini collée contre celui-ci.
Et je ne pouvais pas m'enfuir, car derrière moi il y avait cet homme qui m'offraient des étoiles dans les yeux. Je pouvais enfin déverser toute ma satisfaction de sentir ce corps collé et en moi. Cela devait douloureux de pouvoir se contenir. Je sentis son pouce rencontrer la commissure de mes lèvres. Nos yeux se croisèrent. J'ouvris lentement la bouche, juste assez pour laisser rentrer son doigt. Son rythme se calma le temps qu'il prenne en possession ma bouche. Il l'ouvrit et se pencha vers moi pour lécher ma lèvre supérieure. Je frémis de plus belle. J'acceptais de sucer son pouce jusqu'à ce qu'il échappe de ma bouche.
Mais je l'oublis aussitôt face aux nouveaux baisers qu'il m'offrit. Sa langue glisse contre la mienne, elles se concordent à chaque mouvement. Il recommença à s'enfoncer profondément en moi, claquant son aine contre mes fesses. Je gémis, incapable de garder mon plaisir au fond de ma gorge.
- T'es vraiment belle pendant l'amour... m'a-t-il susurré contre mes lèvres.
Je rougis et sens mon cœur comme grossir dans ma poitrine. Ses mots m'avaient particulièrement touchée. J'ai flotté de bonheur un instant avant qu'il se recule un peu pour ne pas oublier son objectif principal: me faire tomber avant que la pièce ne reprenne. Il s'y donna à cœur joie. Il repassa son pouce contre ma langue avant de faire tomber sa main entre mes fesses. Chaque vas et viens est encore meilleur que le précédent. Je vais être morte après, je le sais... mais je suis incapable de demander à ce qu'il arrête.
Sa main, toujours sur ma fesse, l'écarte un peu. Je sens son souffle chaud dans mon cou. Petit à petit, je découvre qu'il m'amenait vers un nouvel orgasme.
- Je suis proche, murmura-t-il avec une voix cassée, son pouce humide caressant mon entrée.
Mon cerveau s'éteint. Ses gémissement étaient à de damner. Il grossissait à l'intérieur de moi et son pouce n'arrangeait rien. J'étais désormais incapable de parler ni de répondre à sa prochaine question.
- Tu penses que tu pourrais jouir avec moi?
Je lâche un violent gémissement pendant qu'il devient monstrueux. Je pouvais tomber à genoux à tout instant. Mes jambes n'allaient plus tenir longtemps. Je cris presque un "oui" au bord de la jouissance. Je tremble et pressurise son sexe et il cède au même moment. Ses ongles se plantèrent dans ma peau et m'affligea un dernier coup de bassin qui nous mit tous les deux à terre. On se compressa l'un contre l'autre pendant qu'on gémit, pour extérioriser à quel point nous étions satisfaits.
Puis... le silence tomba. Juste nos respiration entrecoupées quand nous avalions notre salive. Livai ne disait plus rien. Je ne le voyais pas. Je ne savais pas quelle tête il pouvait faire en ce moment. Ce que je savais, en revanche, c'est que mon cœur tambourinait dans ma poitrine. J'avais adoré chaque secondes de ce moment, et pas seulement parce que c'était l'une des meilleures des parties de jambes en l'air que j'avais eu mais... surtout parce que c'était Livai.
Je crois... que je commence à avoir des sentiments pour lui.
- Tu peux marcher? Me demanda-t-il enfin.
Je me relève complètement et regarde mes chaussures et ma culotte éparpillées sur le sol. Mes jambes tremblaient dès que je prenais appuie dessus. Je réalisais que Livai avait déjà remis son pantalon.
J'étais presque vexée qu'il soit aussitôt revenu de marbre après ce qu'il venait de se passer. J'attrape ma culotte pour la renfiler.
- Désolé... si j'y suis allé un peu fort...
- Tu parles du jouet? Oui... Un peu. Je n'avais jamais essayé ce genre de chose et tu n'as pas lésiné sur la puissance.
- On ne refera plus ça en public mais... je note que ça t'a plu.
Malgré son visage calme, ses yeux avaient brillé à la fin de sa phrase. J'enfile mes ballerines.
- O...on y va?
- Ne le prend pas mal, duchesse. Mais... tu as encore la tête de quelqu'un qui sort d'une folle partie de sexe.
- Vaux mieux ça que l'on soit absent trop longtemps. Les gens vont commencer à se poser des questions. Je prétexterais avoir trop chaud dans la salle.
- Cela doit être fatiguant... de devoir toujours faire attention à son apparence.
- Tu viens de résumer mon existence, ricanais-je en ouvrant la porte du cagibi.
Je tombe nez à nez avec le couple qui était assis à côté de moi, plus tôt dans la soirée. Ils étaient bras dessus bras dessous à se promener dans les couloirs. Eren me regarda avec des yeux ronds avant de tomber sur Livai derrière moi. Mikasa, elle, resta assez indifférente.
Il était difficile de justifier pourquoi Livai et moi sortions d'un cagibi vide et dans le noir complet. Mais aucun mots ne furent échanger et ils continuèrent leur chemin.
Mikasa nous informa juste qu'il restait 5 minutes d'entracte.
- Merde... J'aurai dû être plus discrète en ouvrant la porte. Ils doivent savoir ce qu'on a fait.
- Ne t'inquiète pas, ils s'en foutent, répondit simplement Livai en regardant sa montre. C'est pas comme s'ils étaient restés au stade des bisous sur la joue... Tu viens?
- Hem...
Je me retourne pour regarder le couloir et remarque le panneau indiquant les toilettes pour dames.
- Non... Je vais me repoudrer le nez. Ne m'attends pas.
- Tch... D'accord.
Si j'avais vraiment l'air aussi rougie, il faut bien que je cache un peu les dégâts. Je quitte Livai pour me rendre aux toilettes. Je fouille dans ma pochette et sors ma poudre. Mes joues sont teintés et mon mascara a un peu coulé. Livai n'y a peut-être pas prêté attention mais il aurait pu au moins me le faire remarquer. Plutôt que devoir se balader avec un panda.
J'étais entrain de rouspéter intérieurement contre mon amant quand une autre femme entra dans la pièce. Elle alla silencieusement se poster à côté de moi pour se regarder dans le miroir.
Au début, je ne lui ai pas vraiment prêté attention. C'est quand je me suis rendue compte qu'elle faisait semblant de me maquiller que je me suis interrogée sur son identité. Son visage m'était familier mais je ne savais où j'aurai pu la voir. Quand nos regards se croisèrent et elle m'adressa un sourire qui semblait un peu hypocrite.
- Bonsoir, souffla-t-elle.
- B...bonsoir. On ne se serait pas déjà vu quelque part?
- Non. Jamais. Mais vous m'avez peut-être déjà vu sur des photos. Je suis Petra Ral.
Oh... Ca y est, ça me revient. Je ne l'ai pas reconnue tout de suite car elle était devenu brune entre temps.
Je suis, tout d'un coup, beaucoup moins à l'aise d'être en présence d'une des ex petite-amie de Livai. Même si je n'ai rien à me reprocher. Je m'éclaircis la gorge et sors cette voix enjouée que j'avais l'habitude d'avoir depuis mon adolescente.
- Violet Fiducia, me présentais-je. Enchantée.
- Je sais qui vous êtes. Vous êtes aussi dans les magasines...
Son ton était plus froid qu'avant. Elle avait laissé son petit jeu avec le maquillage et se tenait droite devant moi, comme si elle allait me sauter au cou.
- ... au bras de mon fiancé, finit-il.
Je reste interdite un moment devant la brune et son regard menaçant. Je réfléchis quelques instant avant de balbutier:
- M. Ackerman?
- Il vous en faut, du temps... souffla-t-elle en levant un sourcil.
- Mais... hum... sans vouloir paraître déplacée, vous... vous n'êtes plus ensemble. Et puis... je ne sors pas avec M. Ackerman. Il est juste de bonne compagnie, essayais-je d'expliquer.
- Oui, prenez moi pour une idiote, cingla-t-elle plus férocement. Je connais Livai et tout son petit jeu avec les femmes. C'est un salaud sans cœur! Et vous êtes tombée bêtement entre ses griffes.
- D'accord, fis-je peu convaincue. Dans ce cas, c'est mon problème. Si c'est un "enfoiré sans cœur" comme vous le dites... Pourquoi prétendez-vous être sa fiancé?
- Parce que c'est le cas. Nous ne nous sommes jamais séparés et il me trompe avec vous, pétasse!
Je sursaute presque devant mon nouveau surnom. Je n'aimais vraiment mais alors vraiment pas cette situation. Je n'arrivais pas à croire ce qu'elle me disait. J'allais répliquer mais Petra me coupa la parole en pointant un doigt devant mon visage.
- Donc si tu ne veux pas que j'aille raconter tout ça à la presse! Tu arrêtes de lui tourner autour. Je connais des choses qui pourraient te faire tomber, "madame la duchesse", crois-moi. De quoi ruiner ta réputation d'héritière parfaite et te traîner plus bas que terre. Rien que l'image de la maîtresse nymphomane t'irait à merveille! Je te préviens... Que je ne te vois plus avec lui!
Elle déguerpit presque aussitôt de la pièce après ses dernières menaces. Je reste chancelante dans la pièce, à essayer de déceler le vrai du faux.
Puis finalement, je n'ai pas eu d'autres choix pour sortir et rejoindre Livai dans la loge. Il était en train de discuter avec sa cousine. Quand ils me virent, il se décala pour me laisser la place. Je m'assis lentement en ne le quittant pas des yeux, essayant d'interpréter ses réelles intentions.
- Ca va? On dirait que t'as vu un mort, duchesse?
Je reste silencieux jusqu'à ce que les lumières de la salle s'éteignirent. Je me demandais si à cet instant, Petra nous regardait.
J'ai toujours pensé, depuis que je connais Livai, que sa réputation de coureur de jupons étaient fausses. Ou bien... si c'était le cas, je faisais exception à la règle. Je me sentirai bien idiote de découvrir le contraire après ces semaines passées ensemble. Je serre les accoudoirs et me tourne vers la scène.
- Non, rien... Et vous pouvez arrêtez de m'appeler duchesse?
Cette fois, c'est lui qui me regarda avec un drôle d'air. Je n'avais pas réalisé sur le moment mais je m'étais mise à le vouvoyer et je l'ai corrigé pour la première fois depuis que je le connais.
___
Iris soupira longuement après que j'eu finis de lui expliquer mes préoccupations. Elle me regarda avec cet air de "je t'avais prévenu, ma grande" mais n'ajouta rien à ce sujet.
- Et tu ne lui as pas reparlé depuis?
Je finis de boire les gorgée de ma bière et essuie un peu mon visage.
- Non... Je t'avoue que je l'évite un peu depuis cet incident. Ce n'est pas tout les jours qu'une pseudo fiancé vient me menacer dans les toilettes d'un opéra.
- Mais qu'est-ce qu'elle a, cette Petra, concrètement contre toi?
- Je n'en sais rien et je crois que je n'ai pas envie de savoir. Rien, à mon avis. Mais on ne peut pas dire que je sois toute blanche non plus. Si mes parents venaient à apprendre toute la vérité sur moi, je serais morte... littéralement.
Ma meilleure amie s'adossa plus profondément dans son fauteuil en réfléchissant à quel conseil amical elle pourrait me donner. Je finis nerveusement ma bière avant d'en ouvrir une autre avec mon briquet.
- Je pense... que tu devrais simplement en parler à Livai. Seul lui pourrait te répondre. Après... reste à savoir s'il saura honnête ou pas. C'est à toi d'essayer de le déceler. Même si vous n'êtes pas dans une relation sérieuse, la communication reste importante entre vous.
- Justement... à ce propos, murmurais-je en frottant ma nuque. Il se pourrait que... je commence à avoir des sentiments pour lui.
Cette fois, ce n'était pas de l'exaspération mais un sourire qui illumina son visage. Elle ricana, songeuse:
- Cela ne m'étonne pas, Violet. Ce n'était pas trop ton genre, cette histoire de galipettes... Au fond, il t'a toujours plu.
- Oui, et maintenant que j'apprend à le connaitre, c'est encore pire! Il n'est vraiment pas celui qu'on pourrait penser. Il est attentionné et sincèrement gentil. Je ne m'ennuie jamais avec lui, on parle de plein de choses ensemble! Même s'il a toujours cette froideur quelques fois dans ces propos, je trouve que... ça fait parti de son charme.
- Son charme? Wow... Il faut vraiment que tu lui parles! Etre dans ce genre de relation alors que tu es entrain de tomber amoureuse, ça va commencer à te sembler compliqué. Tu vas vouloir plus... Est-ce qu'il t'a montré un réel intérêt?
- J'aurai pu te répondre oui si... je n'avais pas croisé cette Petra. Maintenant, je ne sais plus quoi penser, pestais-je. Et si elle disait la vérité? S'ils étaient vraiment fiancés et que je suis juste une maîtresse?
Je pose mon téléphone un peu plus loin après l'avoir réglé en silencieux, fatigué d'entendre les appels de mes frères.
- Honnêtement, je n'y crois pas, songea Iris. Cette fille n'a sûrement pas dû accepter leur rupture et doit être obsédée par lui. C'est ma propre intuition mais... cela semble plausible. Pour l'instant, il faut que tu parles sérieusement avec Livai et que vous mettiez les choses au clair. Tu ne peux pas l'éviter indéfiniment.
- Je sais... soupirais-je en croisant les jambes.
Iris attrapa son portable qui vibrait aussi depuis tout à l'heure. Il resta silencieuse en scrollant à toute vitesse chaque notification. Un bruit dans le couloir nous indiqua que Benedict et Kiama devaient être arrivées.
- Violet, murmura Iris...
Bene ouvrit frénétique la porte du salon et tomba sur nous. Elle avait toutes les sucrerie et bouteilles de vins prévus pour notre soirée fille. Mais son expression n'avait rien d'enthousiaste.
- Ah, Violet! Tu es là? Comment tu te sens?
La rouquine, encore toute habillée, fit le tour du canapé pour se mettre à genoux devant moi et attraper mes mains. Elle avait lâché prestement toutes ses courses sur la table. Iris releva les yeux de son portable, elle était blanche comme un linge. Je sentis la main de Kiama contre mon épaule.
- Quoiqu'il se passe, sachez que nous sommes là pour vous, les filles, continue Bene!
- Mais qu'est-ce que tu racontes? Demandais-je, angoissée par la situation.
- La photo! Vous ne l'avez pas vu?!
Sans que j'ai eu le temps de répondre quoique ce soit, Iris avait tourné son portable pour me montrer. Je blêmis.
Vous vous voulez savoir de quelle photo il s'agissait? Je ne savais même pas qu'elle existait... Que quelqu'un avait réussi à la prendre.
Celle d'Iris et moi, entrain de s'embrasser en pleine soirée étudiante.
Et... il n'y avait pas de doutes. On me reconnaissait clairement. Et Iris aussi. Ce fameux baiser échangé, alcoolisées et qui en soit, ne signifiait rien et... qui était en ce moment entrain de faire le tour du monde.
Je vous épargne tous les titres qui sont allés avec, tel que "Violet Fiducia, le coming out bientôt?"; "La duchesse trompe déjà son milliardaire allemand" ou bien " Livai Ackerman a perdu face à une femme"...
Qu'est-ce qu'on pouvait raconter pour justifier ça, mise à part la vérité? Personne ne me croirait, et j'ai entraîné Iris et Livai dans cet énorme désastre médiatique.
Ma famille a essayé de me joindre par tous les moyens et j'ai essayé de rentrer chez moi le plus discrètement possible. Même si j'ai été suivi par des dizaines de paparazzis qui essayaient de me poser des questions à propos de cette photo.
J'ai été accueilli... par une gifle de la part de ma mère... puis de mon père quand il est arrivé dans la pièce. Ils m'ont hurlé dessus pendant des heures, tellement que je ne comprenais même ce qu'ils essayaient de me dire. Entre le fait que j'étais la honte de la famille, des insultes homophobes envers Iris et "une véritable trainée", selon mon frère.
Le seul moment où j'ai pu me libérer de cet enfer, c'est quand mon téléphone a sonné et qu'ils ont vu "Livai Ackerman" sur l'écran. J'ai voulu m'éclipser pour prendre l'appel mais ils ne m'ont pas laissé le choix de rester dans la pièce avec toute ma famille enragée. Même mes deux frères ne me montraient aucun soutient. J'accepte l'appel d'une main tremblante et ma mère s'empressa de mettre le haut parleur. Ma voix était blanche.
- Allo?
- Duchesse? C'est quoi ce bordel? Il y a une photo qui tourne partout et des journalistes devant ma résidence. J'ai dû m'enfuir dans un hôtel pour avoir la paix.
- Je suis désolée, réussis-je à formuler.
- C'est qui cette fille? Ta petite amie? Tu aurais pu me prévenir...
Son ton était plus grave qu'au début de l'appel. Je me sentais impuissante. J'avais envie de fuir la pièce pour tout lui raconter. Mais j'écourtais les explications:
- Non, c'est une amie d'enfance. On ne sort pas ensemble.
Mon regard croisa celui de ma mère et je me retourne aussitôt pour ne pas céder à mes larmes.
- Me prend pas pour un con. Je m'en contrefous que tu sois bisexuelle ou quelque chose comme ça. Je trouve juste que c'est pas putain de correct au vu de ce qu'on a fait. J'en ai rien à carrer d'avoir l'image d'un cocu parce qu'officiellement, on sortait même pas ensemble. Les médias vont vite passer à autre chose. Mais merde... on couche ensemble... J'aurai voulu être au courant que t'avais quelqu'un dans ta vie.
Mon cœur s'arrêta. Il avait lâché une bombe à l'oreille de mes parents. Je n'ose même pas les regarder. Je sens juste leurs yeux me poignarder.
- Violet? Fit Livai après un long silence.
- Je... ne sors pas... avec Iris, soufflais-je en me savant définitivement perdante.
- Tch... Tu veux pas venir à mon hôtel pour qu'on en parle?
- Non, répondis-je vivement.
- Je peux demander à Erd de venir te prendre. Il a l'habitud...
- Non. Au revoir, M. Ackerman! Fis-je vivement avant de raccrocher.
Je m'écarte aussitôt du comptoir, en sachant mon père derrière moi. Je percute une des chaises hautes qui tomba au sol. Ma mère me coinça de l'autre côté.
- Violet, vous avez eu des relations sexuelles avec ce type?!
- N...non, attendez! Je peux tout vous expliquer!
Les larmes me montèrent aux yeux en sachant ce qui m'attendait. Ma mère agrippa mes cheveux pour me tirer en arrière. Ma tête frappa contre le meuble en marbre. Cette douleur, cette putain de douleur ne m'avait en rien manqué. Je reste immobile contre le marbre blanc, mes larmes inondant mes joues.
- Expliquer quoi? Hein? Espère de trainé! Tu t'es bien foutue de notre gueule!!
Cette fois, c'était mon père qui attrapa ma nuque pour relever mon visage. J'avais perdu le contrôle de tous mes muscles. J'avais l'impression d'être une poupée de chiffon, tétanisée pendant que je sentis un autre coup remplie de rage de la part de ma mère. Mon regard croisa celui de Gilbert qui n'avait pas bougé d'un cil. Mes jambes cédèrent à cause de la peur.
- Non, père! Je vous en supplie! Arrêtez! Non. Noooonn!!!
___
Je tape plusieurs fois la paume de ma main contre la porte de la chambre, essayant de réveiller le locataire à l'intérieur. Je sentais le regard d'Erd sur moi. Il avait été silencieux depuis qu'il m'avait ramassée dans une des avenue de la ville. Lui qui était d'habitude bavard avec moi, n'avait pas décroché un mot en voyant l'état de panique dans lequel j'étais.
La porte s'ouvrit sur Livai qui était encore habillé. Depuis que j'avais finalement appeler son garde du corps, il devait attendre ma visite.
- Tch... Finalement, tu t'es décidée à venir.
Je baisse la tête et entre rapidement dans la chambre sans rien dire. Je l'entend échanger quelques mots avec Erd avant de refermer la porte derrière lui. Je m'assois sur un des canapés. Je vis une bouteille de Whisky bien entamée et un verre en cristal sur la table basse. Je reste les bras recroquevillés devant mon manteau sombre. Je ne sais pas si ma balade nocturne est passée inaperçue, vu que les paparazzis me collent à la peau depuis ce matin.
Livai arriva à ma hauteur et je le vis attraper son verre.
- Bon... On va reprendre depuis le début, soupira-t-il. Tu peux te détendre, il n'y a pas de caméras ici.
A l'inverse, je me crispe. Je respire un bon coup avant de lâcher mon manteau. Je retire lentement mon masque et mes lunettes de soleil. Les yeux de Livai s'écarquillèrent en découvrant tous les hématomes sur mon visage. Il posa brusquement son verre qui se renversa sur la table et alla s'asseoir à côté de moi. Il attrapa mon visage et je gémis de douleur.
- Bordel de merde, mais qui t'as fait ça?!
- J...je... Je savais pas où aller. Partout où j'irais, on me reconnaîtrait et ç'aurait été idiot de me cacher chez Iris, sanglotais-je.
J'essayais de dégager ses mains mais il revenait à chaque fois.
- Violet, qui t'a fait ça? Ce sont ces enfoirés?! T'as retenu leur visage!!? Je vais leur coller un procès au cul!
- Non... fis-je en détournant enfin le visage. Ce sont mes parents...
La révélation me fit fondre en larmes. Livai resta interdit quelques instants avant d'écarter mes cheveux.
- Tes parents?! Mais on dirait que tu as été roué de coups par une dizaine d'hommes!
Sa remarque ne m'aida pas à me sentir mieux. Honteuse, j'enfouis mon visage tuméfié dans mes mains.
- Mais pourquoi ils auraient fait ça? A cause d'une stupide photo?
- Ils t'ont entendu, Livai! M'exclamais-je. Ils t'ont entendu dire qu'on couchait ensemble. On était sur haut parleurs! Ils ont tout entendu!
Je me noie à nouveau dans mes larmes en repensant à la terreur quand j'ai ressenti quand ses mots avaient résonné dans la pièce.
- Admettons qu'on se soit foutus de leur gueule, ça ne justifie en rien ce qu'ils ont fait!
- Livai, ils ont appris que je n'étais plus vierge! A ton avis, comment tu pensais qu'ils allaient réagir, m'écriais-je en me levant? Mon père est devenu dingue! Cela faisait des années que je ne l'avais pas vu comme ça. Je ne suis pas n'importe qui. Ils tenaient à ma virginité... Ce n'était pas gênant qu'ils ne soient pas au courant quand ils ont voulu me fiancer à Arthur car je ne voulais pas l'épouser. Et ils détestent être trompés. Ils me prennent désormais pour une véritable salope!!
- Des années, répéta-t-il?
Je roule les yeux et m'éloigne des canapés en me baladant dans la pièce, incapable de lui faire face. Je mord violemment ma lèvre.
- Mes parents... ont toujours eu la gifle facile... quand il s'agissait de moi. Ils ne m'avaient pas frappé depuis longtemps, avouais-je en pleurant de nouveau. Depuis qu'ils veulent me marier...
- Pourquoi tu ne me l'as pas dit?
- A quoi bon, demandais-je en haussant les épaules? Qu'est-ce que ça aurait changé? C'est ça... la haute société, que du vent, du semblant. A l'intérieur des foyers, personne ne s'aime. Mon père m'ignore, ma mère est accros à l'héroïne et mes frères boivent. J'ai grandi dans cette famille donc j'ai l'habitude. Alors oui... j'ai eu des hommes dans ma vie parce que ça m'a apporté un peu de bonheur. Et j'ai embrassé ma meilleure amie car j'avais bu et que mes blessures ne me faisaient plus mal. C'était juste... pour penser à autre chose, être heureuse.
Maintenant, ça va être l'horreur. Mes parents vont se rendre compte que je me suis enfuie ici. Les médias vont me coller jusqu'à obtenir des réponses. J'ai même mis ma meilleure amie dans mon propre enfer. Et toi aussi...
Je me retourne vers Livai. Il avait une main sur son front et semblait réfléchir. Je remarquais le whisky qui était dans son verre, goutter sur le tapis blanc. Je m'approche pour reposer le verre sur le plateau.
- Il faut que t'aille voir un médecin, lâcha le noiraud.
- Non... Il ne faut pas qu'on me voit comme ça.
- Ils sont tenus par le secret médical. Il n'ira pas voir les journalistes, si c'est ça qui t'inquiète.
- Non, je vais devoir expliquer ce qui m'est arrivé.
- Dis la vérité. Que c'est ton connard de père!
- Qu'est-ce que ça va changer, Livai...? Ca ne va faire qu'ajouter plus d'emmerdes, alors que je suis déjà en plein dedans.
- Putain, mais ne les protège pas en prime! Regarde toi, bordel! Je ne pourrais même pas te reconnaître dans la rue. Ne raconte pas ça avec légèreté, ça m'énerve!
- Ne... me crie pas dessus, répondis-je seulement en m'éloignant.
Il y eut un long silence pendant lequel Livai tapotait nerveusement son pied contre celui de la table. J'enlève mon manteau pour le jeter sur le lit. J'ouvre une bouteille de vin qui était posé sur une table et bois plusieurs grosses gorgées.
- Sans parler de cette folle de Petra qui me menace, murmurais-je.
- Petra? Qu'est-ce qu'elle a à voir avec cette histoire?
- Si ça se trouve, c'est elle qui a vendu la photo. Je me demande comment elle aurait pu l'obtenir.
Je reprend encore du vin. Ma mâchoire bleutée me fait mal dès que je déglutie.
- Elle est venue me voir, expliquais-je enfin. A l'opéra, dans les toilettes. Pour me dire que vous étiez fiancés et que je n'avais pas le droit de t'approcher, sous peine qu'elle aille l'ouvrir dans les médias.
Livai enfonça son visage et massa ses tempes quelques instants. Je sèche mon visage avec les manches
- Okay... Je vais l'appeler pour lui remonter les bretelles. Mais c'est pas le plus important, soupira le noiraud en se levant. Je vais demander à Erd de me ramener de quoi te soigner. Ce sera jamais aussi bien qu'avec un professionnel mais c'est mieux que rien.
Il s'arrêta, après avoir pris son portable, sur moi, à moitié assise sur la commode. Son regard alla de mon corps à ma tête. J'ignore son regard inquiet:
- Alors, c'est vrai? C'est ta fiancé?
- Tch...ne dis pas n'importe quoi, fit-il presque vexé. C'est pas elle que je veux épouser.
Après m'avoir soigné comme il pouvait, Livai m'a demandé d'aller dormir un peu. Il devait être quatre heures de matin quand j'ai réussi à fermer les yeux. Ma nuit fut pénible. J'avais mal partout et j'étais beaucoup trop angoissée pour dormir plus d'une heure normalement.
J'ai laissé tombé aux environs de huit heures. Livai n'était pas dans la chambre. Je suis allée me doucher et j'ai remis de la crème cicatrisante sur ma lèvre et mon arcane sourcilière qui avait été fendu. Livai avait raison. J'étais irreconnaissable.
J'ai appelé la réception pour leur demander de la glace et s'ils savaient où étaient Livai. Il était parti courir apparemment. Il n'avait pas peur qu'on le reconnaisse dans la rue. Je n'ai même pas allumé mon portable, de peur de voir tous les messages que j'ai dû recevoir.
On a frappé à la porte et j'ai bien vérifié que c'était un employé pour lui ouvrir. Il n'avait pas emmené de la glace mais un charriot entier rempli de croissant, pain au chocolat et autres collations de petit déjeuner. Il y avait un seau rempli de glaçon à côté.
- Merci mais... je n'avais besoin que du seau.
J'eu un peu honte de la tête que je présentais devant l'homme. J'espérais ne pas attirer de problème à Livai en faisant penser que c'était lui qui m'avait fait ça.
- C'est M. Ackerman qui a commandé tout ça pour 9 heures, madame.
- J...Je vois. Vous pouvez rapporter une nouvelle bouteille de vin? Fis-je en tendant celle qui est vide.
- Bien sûr, madame.
Je fais rouler le charriot jusqu'aux canapés et m'assois en me recroquevillant. J'avale deux croissants et me serre une grande tasse de café bien chaude. Là, maintenant, j'aimerai être entourée de mes copines pour pouvoir souffler et penser à autre chose que cette stupide photo.
Livai rentra dans la chambre en tenu de jogging. Il me regarda, assise sur le canapé en train de vider le charriot.
- Toujours de l'appétit, à ce que je vois.
Il se servit aussi du café pour venir s'asseoir en face de moi. Je reste silencieuse en buvant ma boisson. Je me demandais s'il avait dormi cette nuit. Il ne semblait pas vraiment fatigué.
- Tu... Tu as croisé des journalistes, demandais-je lentement?
- T'as vraiment envie de savoir? Cingla-t-il en levant les yeux. On changera sûrement d'hôtel pour ce soir. J'appellerai pour mon jet privé. On sera plus tranquille en Allemagne.
- On ne va pas aller fuir chaque fois que notre localisation sera découverte. Et puis... je ne peux pas partir comme ça. Il faudra bien que je rentre chez moi.
- Il est hors de question que tu retournes dans cette maison. Déjà que t'as bien failli me mettre un couteau sous la gorge quand j'ai voulu appeler mes avocats... tu t'obstines toujours à les protéger.
- Tu ne peux pas comprendre, soufflais-je en détournant la tête.
- Non, je ne comprends pas. Effectivement.
- Je ne vais tout de même pas laisser mon petit frère, ni même mes amies d'ailleurs. Ils sont tout ce que j'ai.
Livai soupira longuement.
- Je crois qu'il faudrait que tu fasses une pause... de tout ça. Que tu prennes du recul sur la situation.
- Qu'est-ce que tu veux dire?
- J'ai l'impression... que t'as jamais eu le temps de souffler depuis que t'es née, n'est-ce pas? Un vrai souffle où tu te sens libérée. T'as jamais été vraiment heureuse, duchesse. Je comprenais pas pourquoi t'as aimé passer du temps avec un con comme moi mais je comprend que t'as pas vécu avec mieux. Enfin... sauf tes amies... qui t'aiment tellement qu'elles te galochent.
J'esquisse enfin un sourire depuis le début de la matinée.
- Au début, je t'ai sincèrement prise pour cette petit bourgeoise qui n'arrivait à se décoller de ses parents. Et putain... je suis désolé d'avoir pensé ça. J'avais pas compris l'emprise qu'ils avaient sur toi. Qu'ils voyaient comme un putain d'objet. Au point qu'ils s'énervent lorsqu'ils découvrent que leur gamine adulte n'est pas une poupée modelable...
Tu sais... ma famille a une propriété en plein milieu des montagnes suisses. Il n'y a pas plus tranquille comme endroit. Je pense que ça te plairait... pour enfin souffler.
- Tu... me prêterais l'endroit quelques jours?
- Je dirais même quelques semaines, le temps que cette histoire se tasse et qu'on t'oublie. Ne t'inquiète pas, je te laisserai quand même quelques agents de sécurité à tes côtés. L'idée, c'est que tu fasses le point sur le merdier que t'es en train de vivre. Crois moi, il y a des choses que tu peux régler par toi-même. Et je te promet que tes parents ne sauront jamais où tu te caches.
- Pourquoi tu fais tout ça pour moi? Je veux dire... C'était juste un pacte qu'on avait entre nous et il est un peu brisé, non? Ta famille va aussi savoir qu'on les a mené en bateau.
- Tch... Ce truc, il a à peine duré quelques jours... Je crois que c'est autre chose qui se régit entre nous. T'as décidé de venir chez ton faux petit ami pour te cacher alors que tu avais d'autres options qui s'offraient à toi... Même si c'est en parti de ma faute ce qui t'est arrivé, j'essaye de me racheter, duchesse.
___
Ces petites vacances ont duré plus de deux mois. Deux mois pendant lesquels j'ai réfléchi sur ma situation, le bourbier où je m'étais enfoncée avec mes mensonges et j'ai essayé de trouver des solutions.
J'en avais juste marre d'être la duchesse de Montebelle dont tout le monde s'amusait à nuire. J'en avais marre qu'on s'intéresse à ma vie. Qu'on s'immisce dans ma quotidien. Qu'on veuille créer une image fausse de moi.
Je veux être moi-même, et que personne ne sache qui je suis.
Mais... je sais que c'est impossible.
C'est pourquoi il m'a été difficile de quitter ce chalet en suisse. J'y étais si tranquille. Si seule. Je n'avais de compte à rendre à personne. Je passais juste mes journées à réviser en buvant des mojitos.
Le retour à Berlin a été compliqué. J'ai pris l'avion le plus privatif possible et malgré les voitures teintés du chauffeur, je n'osais montrer mon visage aux passants. En Allemagne, je suis moins connue mais il y a de ça deux mois, mon visage a fait le tour du monde. Alors je ne vais pas tenter le loup.
C'est une fois rentrée dans le restaurant que je me suis sentie assez tranquille. Le serveur a pris mon manteau et j'ai avancé entre les tables vides. Personne dans ce 4 étoiles... A part dans un coin de la salle.
Il m'a entendue arriver avec mes talons et descendu son journal. J'eu de la difficulté à retenir un sourire en voyant son visage. Il se leva quand j'arrivai à sa rencontre.
- Livai...
Aussitôt, il attrapa ma main pour déposer un doux baiser sur le dos. Une simple attention qui nous amusa.
- Violet...
Je m'assis à la table et regardai dans le blanc des yeux l'homme qui m'avait invité à dîner. Il attrapa nonchalamment le menu qu'il devait déjà connaître.
- Comment va Iris, demandais-je aussitôt?
- Elle va bien. Plus personne ne parle de cette histoire. J'ai réussi à étouffer l'affaire un maximum.
- Et Phil?
- Ca... Seuls tes parents pourraient te répondre. Mais suppose qu'il va bien si ce que tu m'as raconté était vrai. Ils n'étaient pas vraiment préoccupé par leur cadet.
- Ah bon?
Je parcours vite le menu pour choisir rapidement ce que je souhaitais manger.
- Figure toi... qu'ils m'ont accusé de t'avoir kidnappée, vu qu'ils n'avaient plus de nouvelles de ta part. Je leur ai répondu, en interne, qu'ils devaient éviter de profaner à mon propos au vu de ce qu'ils te font subir. Ca les a calmé.
- Tu... les as menacés?
- Seulement avertis. Violet... Ils doivent payer pour tout ce qu'ils t'ont fait subir.
- Je sais... mais...
- Si ce sont les moyens qui te manquent, je peux te payer des avocats et...
Voyant que le sujet me mettait mal à l'aise, il décida de changer. On commanda auprès du serveur. Le vin me calma un peu.
- J'ai découvert ce que cela faisait de pas être inquiétée de sortir sur un balcon sans être photographiée, soupirais-je. C'était si simple mais ca m'a fait du bien.
- J'imagine... Tu pourras y retourner quand tu le souhaites.
- Ce serait le paradis, soupirais-je en triturant ma tarte aux pommes. Mais bon... c'est comme ça. Je me demande ce que je vais faire, maintenant. Je vais peut-être aller vivre chez une amie. Je continuerai les cours par correspondance. Quoique, non... Je n'ai pas envie de l'embêter. J'ai reçu un mail qui proposait des formations en océanologie en Australie. Ca pourrait être sympa. Je devrai peut-être proposer ma candidature. Ou aller au japon, je pense que je serais tranquille sur une de ces montagnes en campagne...
- Et si tu m'épousais?
Livai avait lâché ça avec le plus de sérieux possible mais je ne pus me retenir de pouffer:
- T'es sérieux?
Il ne sourcilla pas une seconde. J'ouvre ma bouge, perplexe devant son assurance. Livai continua de manger son gâteau, me faisant mariner après sa proposition. Après qu'il ait fini, il essuya un peu sa bouche et reposa lentement la serviette en tissus.
- Très. Laissons ce marché débile de côté et deviens réellement ma femme.
- Ca ne marche pas comme ça, Livai, ricanais-je en roulant des yeux.
- Très bien, donne moi tes arguments. Je te dirai les miens, fit-il en posant ses coudes sur la table et sa tête entre ses mains.
- Eh bien, j'ai 21 ans déjà! Je n'ai pas du tout envie de me marier maintenant! On ne se connait que depuis quelques mois. Et puis, je reste avec ma part de niaiserie. Je voudrais un mariage avec des sentiments. J'aspire à une famille, un avenir... J'ai pas envie de penser toute ma vie que j'ai épousé un type pour me sortir des griffes de mes parents. Cela n'aurait pas de sens.
Je ne sais pas pourquoi mais j'avais eu l'impression que Livai ne m'écoutait pas. Il retira ses coudes et fouilla dans son manteau pour me montrer une petite boîte. Je n'avais pas besoin de l'ouvrir pour savoir ce qu'il y avait dedans. Mon cœur rata un battement et je lève un regard lourd sur lui. Il en était à ce point de m'en acheter une...?
- Dès la première soirée que nous avons passé ensemble, j'ai su tout de suite que je te voulais comme femme. T'as été simple, rigolote, un peu pompette et tu te baladais pieds nus dans l'un des domaines les plus chic d'Allemagne. T'as fait futilement l'idiote avec un grand milliardaire sans t'en soucier. Les premières personnes auxquels tu penses sont celles qui t'aiment. Tu protèges même les pires ordures car tu sais que cela pourra nuire à ton petit frère.
Depuis que je te connais, tu poses sur moi ce regard doux que j'interprète comme de l'amour... Je ne pensais pas que cela allait me manquer pendant ces deux mois. Et... j'aime pas grand monde dans ma vie. Tous les enfoirés hypocrites que j'ai pu rencontrer, m'ont vraiment dégoûté de ce monde mondain. Je veux en finir... partir loin...
Je me perd dans mes pensées à la fin de sa phrase en regardant le boitier devant moi. C'est vrai. Il a raison. Je l'aime. Mais j'aime aussi espérer que ma vie change. Je suis au bord de ce changement drastique et j'ai peur de faire une bêtise.
Livai aussi a posé ce regard sur moi qui voulait dire: "Tiens, toi t'es différente. J'aimerai bien passer du temps avec toi." Et ca m'a fait beaucoup plaisir. C'est pourquoi...
- Non.
- Hein? Fit-il interloqué.
- Non, je ne veux pas t'épouser, répétais-je.
Il resta ébahi face à ma réponse. J'esquisse un sourire en arrêtant de le torturer:
- Pas tout de suite...
- Tch... Ne me fais pas languir. C'est un coup à me taper sur les nerfs. Et je connais une folle sur qui ça va retomber...
- Livai, j'éprouve la même chose pour toi... En fait, je crois que... je t'aime... bien. Mais avant de me marier, je voudrais faire des études. J'aimerai beaucoup obtenir un diplôme. C'est important pour moi.
- Je comprend, fit-il rassuré. Tu penses que tu peux les continuer en France ou alors, ailleurs? En Allemagne? Je pourrais t'avoir une place dans une institut de biologie. Je connais quelqu'un qui y travaille...
- Ce... serait génial, avouais-je. Je ne sais pas... comment te remercier!
Livai pencha son visage pour venir embrasser tendrement mes lèvres.
- Ce que la duchesse veut, susurra-t-il.
- Par contre, tu vas devoir arrêter avec ce surnom si je deviens ta femme. Je vais définitivement perdre tout lien avec ma famille.
- Je crois que ce serait vraiment une bonne chose. Mais de ce que je vois, t'as refusé ma demande en mariage donc je ne m'arrêterai pas jusqu'à ce que tu acceptes.
- Quel horrible chantage! Je propose du champagne pour fêter cette demande refusée!
Fin de ce one shot
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