Désolé de n'avoir rien publié ici depuis un moment, je travaillais sur ce one-shot en collaboration (plus d'informations à la fin) et la personne avec qui je l'ai fait à pris plus de temps que prévu à l'écrire (je sens que je vais me faire taper moi...) Enfin, je ne vous embête pas plus, bonne lecture!

Je rentrais dans l'établissement, posais mes affaires de l'après midi dans mon casier et allais au point de rendez-vous que j'avais avec ma meilleure amie. Avant d'arriver, je la vis dans un coin de la cour entourée de garçons du lycée, je m'approchais et demandais nonchalamment,

-Vous voulez quoi?

Un des lycéens me fixa longuement puis dit,

-On lui demandait juste du feu.

Oh! Juste ça? J'aurais pensé que vous la draguiez!

-Oh, j'dois avoir ça, deux secondes

Je fouillais dans mon manteau à la recherche d'un briquet. Comme à chaque fois que le premier de l'an avait lieu, je trouvais des choses improbables dans mon manteau, des bonbons, des papiers, et même mon fidèle couteau, toujours présent dans ma poche, quand je trouvais enfin ce que je cher­chais, je le sortis de ma poche et leur lançais,

-Prenez le, c'est cadeau.

L'un d'entre eux, probablement le plus âgé me regarda une lueur de luxure dans le regard puis an­nonça d'une voix aguicheuse,

-Et les filles...vous voudriez pas faire un tour chez nous tout à l'heure?

-Sans façon, on a été éduquées pour ne pas suivre les inconnus! Allez, viens Anna, on y va!

Je commençais à m'en aller quand un des gars m'attrapa par l'épaule,

-Hé, ma jolie, je crois pas qu'on t'ai laissé le choix...

Je soupirais, et annonçais en mettant ma main dans ma poche,

-Non mais sérieusement les mecs...Je vous ai déjà filé un briquet, ça vous suffit pas?

-Mais...t'as l'air cool toi, si tu veux, on laisse ta pote tranquille et tu viens avec nous, tu vas voir, c'est super!

Je le regardais avec dégoût pour finalement lancer,

-Non.

-Viens avec nous.

Je sentais dans le regard de ceux qui l'entouraient qu'ils allaient avoir recours à la violence, je déci­dais donc de jouer le tout pour le tout. Je me mis à sourire légèrement et à dire,

-Vous comprenez pas quoi dans non? Parce là, la seule chose qui va être cool c'est quand je vais faire flamber vos fringues alors que vous êtes dedans!

-Tu joues à la dure, tu vas voir, on va te-

Il arrêta sa phrase lorsque j'eus dégainé le couteau présent dans ma poche et l'eus placé sous sa gorge. Comme nous étions dans un coin plutôt reculé, rares étaient les personnes faisant attention à ce qu'il se produisait ici.

-Je vous aurais prévenus, donc, partez si vous voulez pas un mort sur les bras.

J'avais dit ça d'un ton calme et assuré, ils décidèrent de partir pour ne rien risquer. Quand je me re­tournais, je vis Anna me regarder avec peur, j'éclatais de rire,

-T'en fais pas, t'en fais pas, je l'aurais pas fait, hein!

Elle eût un soupir de soulagement.

-Tu m'as fait peur tu sais...

-Yep! Mais combien de fois je t'ai dit de faire attention de pas traîner dans les coins comme ça?

-Désolée...

-Enfin, peu importe, ce qui est passé est passé! On va en cours?

-Oui, le prof doit nous rendre les contrôles.

-Ah...ouais...celui-là...

Elle rigola et dit,

-Oui, celui que t'as pas révisé!

-Hé, enfonce pas le couteau dans la plaie! Si j'ai la moyenne ce sera un exploit!

-Bon, on y va!

Quand j'entrais dans la salle d'histoire, le professeur me regarda avec désespoir. À en voir sa tête, j'avais pas eu la moyenne. Quand nous fûmes tous assis, il rendit les contrôles, arrivé à moi, il dit,

-J'avais espéré que tu travailles un peu plus Eva...

Quand il me tendit la copie, je vis un cinq dans la partie dédié à la note,

-Outch, ça pique un peu ça! Dis-je en m'adressant à ma meilleure amie.

Je m'installais confortablement sur ma table, tout en essayant de dormir. Au bout d'un certain temps à tenter en vain de sombrer dans le sommeil, je me mis à observer Anna. Ses longs cheveux charbon dévalaient son dos et encadraient son visage joufflu au traits enfantins. Je me souvenais encore que, quand nous étions en quatrième, elle était souvent prise pour ma petite sœur alors que nous avions le même âge. Je remarquais qu'elle était en train de dessiner, j'essayais d'apercevoir son dessin mais en vain. Je commençais alors à détailler son visage, ses joues étaient parsemées de petites tâches de rousseur, elle avait des lèvres et un nez fin. Je levais légèrement le regard et aperçu ses yeux vairons, aux teintes presque similaires, posés sur moi. Je fermais immédiatement mes paupières en espérant qu'elle n'ait pas remarqué que je la fixais, je sentais mes joues chauffer et j'espérais de tout mon cœur que je ne rougissais pas. Elle ne fit pas de remarque, j'en déduisis donc qu'elle ne m'avais pas vue. Aux bout d'un moment, je finis par m'endormir.

Je fus soudainement réveillé par le professeur qui criait d'un air sarcastique,

-Tu ne voudrais pas un coussin et une couverture Eva?

Je me redressais en baillant et dis d'une voix fatiguée,

-Pourquoi pas, mais fallait pas me réveiller pour me dire ça, je dormais bien moi!

-Tu te moques de moi? Dans le bureau du CPE, immédiatement! Anna, tu l'accompagnes.

Dans ces moments là, j'étais contente qu'elle soit la déléguée de classe.

-D'accord.

Je dis donc d'une voix enjouée,

-'Kay, let's go!

Nous sortîmes alors de la salle et, une fois dehors, Anna me dit d'un air désespéré,

-Qu'est-ce qu'on va faire de toi...

Je me souvins alors d'une chose et lui annonçais en rigolant,

-Mais c'est pas ma faute! Ce prof est soporifique! Et puis t'es mal placée pour parler, tu dessines en plein cours d'histoire!

Je la regardais et nous éclatâmes de rire.

-Bon, ok, t'as gagné, mais bon, je t'emmène quand même voir le CPE, je veux pas me faire punir à cause de tes conneries!

J'aurais essayé...

-Mais! Je...

-Pas de mais!

Je la regardais, et déclarais en faisant semblant de pleurnicher,

-Bien si c'est comme ça...t'es plus ma copine!

Elle me regarda, désespérée, puis nous nous mîmes à rire. Elle reprit alors son sérieux et toqua à la porte du bureau du CPE, et me dit, un grand sourire aux lèvres.

-Bon, je t'abandonne ici!

Je dis alors en riant toujours,

-Traîtresse!

Le CPE ouvrit la porte, nous dévisagea toutes les deux puis demanda,

-Exclusion je présume?

Il retourna dans son bureau puis revint une fiche d'exclusion à la main qu'il tendit à Anna.

-Tiens, tu peux retourner en cours maintenant.

-Merci.

Anna s'en alla, me laissant seule avec le CPE. J'entrais dans son bureau.

-Bon, quelle est la raison de ta présence ici cette fois?

-Et bien, j'étais fatiguée après une nuit blanche passée à regarder L'ère des Cristaux, c'est un très bon animé d'ailleurs, mais je m'égare. Donc, j'étais fatiguée et comme les cours d'histoires sont plutôt ennuyants, je me suis endormie. Au bout d'un certain temps, le prof' m'a réveillé et m'a de­mandé si je voulais un coussin et, comme la table était pas trop confortable, j'ai accepté. Puis il m'a viré.

Le CPE ne répondit rien pendant quelques secondes à mes paroles, c'était évident après ce que j'avais dit.

-Eva. Tous les soirs jusqu'à la fin de la semaine prochaine, tu les passeras en colle.

-D'accord!

Je retournais en cours calmement, puis, à la fin de la journée, rentrais chez moi en compagnie d'An­na.

Étant voisines, nous empruntions chaque jours le même chemin. Pendant que nous nous dirigions chez nous, ma meilleure amie demanda,

-Et du coup, il t'a dit quoi le CPE?

Je répondis alors en rigolant.

-Bah, comme d'hab' il m'a engueulée après que je lui ai expliqué la raison de ma présence ici.

-C'est bon, on ne peut plus rien faire pour toi! Répondit mon amie d'un ton désespéré.

Je fis la moue en disant.

-Tu es méchante!

-Tu rigoles j'espère? Enfin, peu importe! Il y a une question qui me tourne dans la tête depuis ce matin...

-Qui est?

Elle me fixa longuement puis demanda, en criant presque,

-QU'EST-CE QUE TU FAISAIS AVEC UN COUTEAU SUR TOI?

Elle a pas oublié. Je dis alors d'un air pensif,

-Oh ça...Et bien...on a fêté le premier de l'an et...comme tout les ans, je me retrouve avec plein de trucs dans mes poches...

Bon, ok, j'ai menti, j'ai toujours ce couteau sur moi.

-Je comprend toujours pas comment tu fais. Tu ne bois pas, ne te drogues pas, on est seulement deux chaque année et pourtant, tu te retrouves toujours avec un truc improbable dans tes poches sans t'en souvenir et sans que je te vois le mettre dedans! Et en plus, tu ne vides jamais tes poches, ça doit être le bordel!

Dois-je lui dire que moi non plus je ne comprend pas? Je déclarais alors en souriant,

-Ce doit être...DE LA MAGIE!

-Oui...oui...c'est ça...Elle était désespérée par mes bêtises, ça se voyait.

Je rigolais et rentrais chez moi.

J'étais allongée sur mon lit. Je réfléchissais à une chose. Lui dire, ou ne pas lui dire. Le temps pas­sait et je ne cessais d'y penser. J'avais compris il y a peu de temps que ce que je ressentais pour mon amie ne s'arrêtait pas à un simple sentiment amical. Oui, c'était bien plus. Mais, devais-je lui dire? Devais-je lui annoncer alors que ça pourrait briser notre amitié?

Oui.

J'allais le faire.

J'allais lui dire.

Je regardais l'heure, il était environ deux heures du matin, je ne pouvais pas sortir par la porte. Je récupérais la clé de ma fenêtre et ouvrit cette dernière. Je sortis de ma chambre et me retrouvais de­hors, en pyjama et pieds nus. Je fermais la fenêtre à clé et descendis, heureusement que j'étais au rez de chaussé, je pouvais ainsi rentrer et sortir de chez moi à ma guise sans pour autant alerter mes parents.

Je me rendis ensuite dans le jardin avoisinant, celui de la maison de Anna en passant par un trou que nous avions fait quand nous étions enfants. Quand je fus là bas je grimpais dans l'arbre avec mes mouvements habituels, m'accrochant aux branches abîmées par le temps et les nombreux passages que j'avais effectué.

Je frappais légèrement sur la vitre de la chambre de la jeune fille à plusieurs reprises quand finale­ment, elle ouvrit sa fenêtre.

-Quoi encore?

Elle avait dit ça d'une voix ensommeillée et légèrement exaspérée.

-Moi aussi je suis contente de te voir!

-Mais...tu pourrais pas passer par la porte d'entrée de temps en temps? Et il est deux heures du ma­tin!

-Et bien...je voulais pas réveiller tes parents, et puis c'est le week-end donc peu importe!

J'étais motivée pour lui dire et toute la fatigue que j'avais ressentie s'était envolée.

-Bon, qu'est-ce que tu voulais?

-Squatter! J'avais envie de discuter avec toi!

-Et ça pouvait pas attendre le matin?

-Non!

Sinon, je perdrais toute ma motivation.

-Pourquoi? C'est important?

-Oui et en plus...

Je pourrais faire passer ça pour un rêve si je me prend un râteau. Je peux pas dire ça, non?

-Et en plus?

-Et bien...personne nous dérangera pendant la discussion! Je peux rentrer? J'ai un peu froid.

Ça passe? Ça passe?

-Entre, entre...

ÇA PASSE!

Je rentrais dans la chambre d'Anna un sourire aux lèvres.

-Bon installe-toi, explique-toi, puis laisse moi dormir parce que je suis crevée.

Je m'asseyais sur le lit, pris mon courage à deux mains et commençais,

-Ok! Alors...

Je peux pas le dire!

-Et bien...je voulais te dire...Je voulais te dire..

Non, rien à y faire, je n'y arriverais pas.

-Ah! J'arrive pas à m'en souvenir! Mais c'était important en plus! Enfin...je crois!

Replis stratégique!

-Attends...si je comprend bien, tu m'as réveillée à deux heures du matin pour me dire un truc super important que tu viens d'oublier?!

Elle y a cru.

-En quelques sortes! En attendant je peux squatter?

-Mes parents savent pas que tu es là, donc...

-Mais allez! Les miens sont pas au courant non plus! J'suis sortie par la fenêtre!

Je la prenais au dépourvu, et j'en étais parfaitement consciente

-Raison de plus! Allez, rentres chez toi! Tu me diras ça demain!

Je me levais tout en l'observant et me dirigeais vers la fenêtre, dès qu'elle eût le dos tourné, je me jetais sur son lit et lançais,

-Bonne nuit!

Elle ne sût comment réagir et bégaya

-Mais...mais...Je t'ai dit de rentrer chez toi!

Après qu'elle ait dit ces mots, je m'endormis profondément.

Je me réveillais pendant la nuit, il faisait complètement noir mais je sentais la présence d'Anna à mes côtés. J'étais sous la couverture, Anna avait dû me couvrir avant de dormir. Je me tournais lé­gèrement vers elle, j'essayais de deviner ses traits dans l'obscurité mais je n'y parvenais pas. Je sen­tais son souffle chaud frôler légèrement mon cou. Je sentais également mes joues brûler mon visage, elle était si proche. Je ne sus pas ce qu'il me prit mais, je la serrais contre moi et me blottis dans ses bras pour finalement me rendormir, bercée par le rythme régulier de son cœur.

Je me réveillais une nouvelle fois, toujours contre Anna, je m'écartais légèrement et l'observais. Elle était si paisible quand elle dormait, sa poitrine se levait et s'abaissait dans un rythme régulier. Je me mis alors à jouer avec ses cheveux, enroulant puis déroulant les longs fils noirs autour de mon index.

Au bout d'un certain temps, mon amie ouvrit un œil, celui qui était vert forêt, puis ouvrit le deuxième, il était vert-marron, même si sa teinte était proche de celle de l'autre, si on y faisait atten­tion, on pouvait le remarquer.

Quand elle ouvrit les deux, elle me fixa quelques secondes puis sursauta, je fis de même quand elle poussa un cri.

-Ah! Putain, qu'est ce que tu fais là! Elle sembla réfléchir. Ah, oui, c'est vrai...Mais...qu'est-ce que tu fous avec mes cheveux?

Je dis alors d'une voix innocente,

-Bah, je me suis réveillée, tu dormais toujours, et je m'ennuyais alors j'ai trouvé une occupation!

-Et...tu n'aurais pas pu me réveiller? Tu aurais pu rentrer chez toi comme ça!

Je la regardais tendrement et dis en souriant.

-Mais...j'ai pas osé te réveiller! Tu es trop mignonne quand tu dors!

Il y eût un grand silence au milieu duquel Anna rougit légèrement. Elle toussota et détourna le re­gard puis dit.

-Donc! Tu t'es souvenu de ce que tu voulais me dire?

-Oui!

-Parfait, alors que voulais tu me dire?

C'est mort je parlerais pas!

-Et bien...En vrai....je voulais juste squatter ici pour la nuit...

Elle me fixa longuement d'un air mi-énervé, mi-amusé puis dit,

-Je te frappe ou je te tue? TU M'AS RÉVEILLÉE A DEUX HEURES DU MATIN POUR ÇA?!

Je pris l'air le plus sérieux que je pouvais et répondis,

-Et bien...Je préfère me faire frapper, parce que la mort, c'est pas cool et...oui!

Je la vis prendre un coussin et se préparer à le lancer. Je n'eus pas le temps d'esquiver que je me le reçu en pleine face, en plus d'une gentille remarque de la part de ma meilleure amie,

-Vire moi cet air sérieux! Ça colle pas avec tes paroles! Et ça colle pas avec ta tête non plus d'ailleurs!

-Hum...je dois le prendre comment ça? Je suis très sérieuse tu sais!

Je la regardais, vis son regard posé sur moi et commençais à rigoler. Alors que nous étions en plein fous rire, quelqu'un toqua à la porte de la chambre. Anna se retint de rigoler et annonça

-Oui?

La mère d'Anna répondit

-Il y a les parents d'Eva, ils la cherchent, elle serait pas venue pendant la nuit par hasard.

Oups! Je me dirigeais vers la fenêtre et lançais en rigolant,

-J'suis pas là! Bon, je m'enfuis Anna, je tiens à ma vie!

Je sortis par la fenêtre et descendis de l'arbre puis couru vers ma chambre.

Quand mes parents rentrèrent, ils me crièrent dessus à cause de mes heures de colle quotidiennes. Malgré ça, je réussi à voir Anna. Après qu'elle soit arrivée, nous allâmes dans ma chambre. Je profi­tais alors de l'occasion pour lui demander,

-Dis, dis, je voulais savoir?

-Hum hum?

-Tu aimes quelqu'un toi?

-Et bien, oui, enfin, je ne sais pas trop si c'est de l'amour mais, en tout cas...je pense que oui. Et toi?

Je me doutais bien que ce n'était pas moi. Je décidais donc de mentir.

-Personne!

-Même pas Arthur? J'avais l'impression qu'il te plaisait bien!

-Non, c'est pas lui!

Elle ne dit plus rien, moi non plus, puis elle brisa le silence.

-Donc, c'est quelqu'un!

Et merde! j'ai gaffé

-Et merde! Bon! Qui tu aimes?

-Changes pas de sujet! Dis le moi et je te le dirais!

-Quelqu'un qui, je pense, ne pourra jamais m'aimer en retour. Ça doit faire longtemps que je l'aime mais je viens à peine de le réaliser. C'est quelqu'un qui a toujours été la pour moi, pour me soutenir dans les moments difficiles mais...c'est impossible que cette personne m'aime aussi...

Si avec ça elle comprend pas...

-Oh? Mais je veux un nom moi!

Elle n'a pas comprit. J'insistais alors.

-Moi aussi je veux un nom tu sais!

Elle se retourna et fit semblant de bouder. Je me remis à jouer avec ses cheveux puis dis,

-Allez! Je veux savoir! Et puis, pour toi savoir ne t'avancera pas à grand-chose étant donné la pro­babilité que ce soit réciproque!

Elle ne bougea pas.

-Allez Anna!

J'hésitais avant de dire la fin de ma phrase.

-Bon, tu veux vraiment que je te dise qui c'est?

Elle ne se retourna toujours pas mais répondit,

-Oui! Et après je te dirais peut-être qui j'aime!

-Pas de peut-être!

Si elle croit que je vais tomber dans le panneau.

-De toute manière, je sais que c'est pas réciproque!

Oh?

-Et pourquoi ça?

-Parce que je suis moi! Enfin...c'est impossible que quelqu'un puisse m'aimer!

Impossible hein?

-Moi, je connais quelqu'un qui t'aime!

Elle se retourna d'un coup.

-Ah bon? Qui ça?

-Ah, j'ai oublié! Peut-être que si tu me disais qui tu aimes ça pourrait m'aider à m'en souv-

Je me pris alors un coussin dans la tête sans m'y attendre.

-Aïe! Arrêtes de me lancer des coussins dessus! En plus c'est le mien celui là.

-Te fous pas de moi non plus! Je sais que tu as une mauvaise mémoire mais là, tu essaies juste de savoir qui j'aime!

J'aurais essayé.

-Oups! Grillée!

Un léger silence s'installa. Puis Anna dit doucement en détournant le regard.

-Mais...Tu connais réellement quelqu'un qui m'aime?

-Yep! Mais je pense pas que ce soit la personne que tu aimes...

C'est troublant de parler de soi à la troisième personne.

-Bon, peu importe! Tu devais me dire qui tu aimes! Et change plus de sujet!

-J'aurais essayé...

-Alors?

Je ne répondis pas, gênée.

-Je le connais au moins?

Oui, tu LA connais très bien!

-Oui...très bien même...

-Allez! Dis-moi qui c'est! Je veux savoir!

Roh, mais t'es un boulet, c'est pas évident?

-Je peux pas te le dire...

-Pourquoi?

Hum...c'est gênant? Ou alors...

-Si je te le dis, plus rien ne sera comme avant, et je ne veux pas que ça arrive...

-Mais non! Pourquoi ça changerait?

Parce que ça te concerne! J'insistais alors,

-Tu me le promets?

-Oui!

-Tu me promets que tu vas faire abstraction de ce que je vais te dire et rester ma meilleure amie, qu'on ne s'éloignera pas à cause de ça?

-Oui! Pourquoi tu t'inquiètes autant! Il n'y a aucune raison que ça change, si?

Aucune raison, aucune...Je ne répondis pas.

-Ça va?

Je ne dis toujours rien.

-Si tu continues à ne pas me répondre, j'utiliserais la torture pour te faire parler!

Genre...la torture...Non! Je ne dirais rien.

-Bon, tu l'auras voulu!

Elle se jeta soudainement sur moi et commença à me faire des chatouilles. Pourquoi je n'ai pas ré­pondu? Je remarquais alors qu'elle était vraiment proche de moi, je sentais mes joues chauffer, je me mis également à sourire, ce qui n'échappa pas à la jeune fille qui me dit d'un air triomphant,

-Aha! J'ai réussi à te faire sourire! Dis moi qui c'est!

Bon c'est le moment ou jamais. Je ne répondis rien et la serrais contre moi. Je sentais les battements de mon cœur s'accélérer et j'entendais également les battements du sien. Au bout d'un moment, elle demanda, gênée.

-Et mais...attends! Qu'est-ce que tu fais, là?

Je le savais, j'aurais pas dû faire ça. Je la lâchais, me levais et commençais à me diriger vers la porte en disant,

-Désolée. Je...je vais prendre l'air quelques minutes...

Anna ne comprit pas pourquoi j'avais fait cela et me cria,

-Hé! Eva! Attends!

Je sortis de la maison en courant puis, une fois dehors, je m'adossais contre le mur et commençais à pleurer doucement. Je sentais les larmes dévaler lentement mes joues puis j'entendis la voix d'Anna résonner,

-Pourquoi tu pleures? J'ai fait quelque chose de mal?

Je hochais négativement la tête.

-Et bien pourquoi tu pleures alors?

Je me levais, repris mon sang froid et déclarais,

-Rien d'important! Bon, dis moi qui tu aimes toi!

-Mais! Tu me l'as pas dis toi!

Là, je désespère, elle est vraiment pas douée.

-Si! Enfin...en quelques sortes...T'es juste pas douée pour remarquer ce genre de choses!

-Hein? Comment ça?

Je sentais les larmes me monter aux yeux.

-C'est juste que...c'est...c'est...

Anna me coupa

-OH! Ne recommences pas à pleurer toi!

Je rigolais légèrement même si les larmes continuaient à dévaler mes joues

-Mais! Arrêtes de briser mes rêves comme ça toi! J'allais faire ma déclaration et tout et puis toi tu casses tout!

Elle avait brisé mon élan d'un coup! j'allais enfin réussir à me déclarer! Elle restait silencieuse en fixant le vide, les larmes aux yeux, puis elle dit doucement.

-Ta...déclaration? Tu veux dire que...

-Ah bah putain! T'es longue à la détente! Bon maintenant, oublies ce que je viens de dire et dis moi qui tu aimes!

Son regard était perdu, puis elle murmura, entre deux sanglots, tout en m'enlaçant; je sentais ses larmes couler dans mon cou, c'était troublant...pourquoi pleurait-elle?

-Je...je t'aime aussi.

Hein? J'éclatais de rire puis annonçais,

-Je m'en vais réfléchir au sens de ma vie à présent!

Elle me regarda d'un air perdu,

-Hein? Comment ça?

-Et bien, je te critiquais pour pas avoir remarqué que je t'aimais mais bon, j'ai pas fait mieux.

Nous nous regardâmes puis nous mîmes à rigoler. Je dis alors, pour changer de sujet car j'étais gênée,

-Bon! C'est pas tout ça, mais j'ai froid! On rentre?

-Ok!

Nous retournâmes dans ma chambre, puis quand nous étions installées, Anna me demanda,

-Mais...tu m'aimes vraiment?

-Bien sûr que oui! Pourquoi je t'aurais menti?

-Et bien...pour ne pas me faire de peine...

Je ne répondis pas, me tournais vers elle, la regardais dans les yeux, puis l'embrassais. C'était la première fois que j'embrassais quelqu'un, c'était très agréable, je me sentais bien ainsi mais je me détachais d'elle pour lui demander, en rougissant probablement,

-Bon...ça va mieux? Tu n'es plus inquiète?

Anna mit sa tête entre ses bras et resta silencieuse.

-Ça va?

Elle me répondit d'une voix tremblante.

-Oui, oui...je suis juste gênée et heureuse...c'est troublant comme sentiment.

Je relevais délicatement sa tête et aperçu des larmes sur son visage,

-Hé, tu es sûre que ça va? Tu...tu pleures!

Elle répondit en rigolant doucement,

-Trop d'émotions pour moi!

Je l'enlaçais une nouvelle fois, j'étais heureuse et j'espérais que ce sentiment dure pour l'éternité.

FIIIIIIIIIIIIIIIIN! Comment ça c'était une fin joyeuse? Bah, oui, j'ai pas eu le choix, j'ai été forcé d'écrire un truc joyeux donc...Enfin comme dit plus haut, j'ai fait ce one-shot en collaboration avec quelqu'un, donc si vous voulez le point de vue de Anna, il faut aller voir sur le compte de Baya-chan

Sur ce, j'espère que ça vous à plu et nous nous reverrons peut-être un jour...je crois.