Muzan x Kana (OC)
Commande de personne, bonne lecture !
/!\ Kana c'est mon OC /!\
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À l'Ère Heian, Muzan Kibutsuji était un humain âgé de dix-huit ans. Mort-né et vivant avec une maladie inconnue de tous, le jeune homme ne pouvait faire aucun effort physique – même marcher durant plus de cinq minutes. C'était un vrai calvaire, devant resté chaque jour allongé dans son futon à attendre, attendre qu'il aille mieux ou qu'il meure.
Son médecin cherchait après un remède, Muzan le voyait chaque jour et à chaque fois c'était un médicament nouveau, avec de nouveaux ingrédients et un goût encore pire que les autres. Le goût était vraiment affreux sauf que l'homme espérait que ça soit enfin le bon – malheureusement aucun médicament ne le soignait.
Si ça continuait ainsi, le noir serait mort d'ici ses vingt ans. Il ne lui restait plus que deux ans à vivre et ça le mettait en rogne, ne pouvant s'empêcher de penser qu'il devrait changer de médecin et en trouver un plus compétant.
Le médecin de Muzan avait une fille – ayant deux ans de moins que le Kibutsuji – étudiante en médecine qui l'aidait à trouver un remède à sa maladie. Kana Sanzu, elle était jeune mais intelligente et ses yeux violets pétillaient de détermination à l'idée de trouver un antidote pour Muzan. Cette fille avait beaucoup trop d'énergie pour le malade, c'était insupportable au début pour lui.
Arrivant dans la chambre du patient, Kana tenait en mains un plateau repas et était habillée d'un kimono lavande avec un tablier blanc par-dessus. Elle s'avança vers le plus âgé et se mit à genoux près de son futon.
— Tenez, il vous faut des forces !
Tournant le dos à la brune-violette, le Kibutsuji refusa catégoriquement de manger, Kana insista sans être brusque ou harcelante :
— Il est important que vous mangiez ! Surtout que vos médicaments ne peuvent pas être pris à jeun !
Au final, l'homme aux longs cheveux noirs se redressa dans son futon sans retenir un grognement de frustration. Il attrapa le plateau que la Sanzu tenait dans ses mains et il manga la moitié de son repas.
— Tu es contente ? lui demanda-t-il.
— Oui ! rétorqua-t-elle avec un sourire satisfait et triomphant.
Une fois que le patient marqua la fin de son dîner, l'adolescente le débarrassa de son plateau afin de lui tendre un verre rempli d'un sirop. C'était le médicament de Muzan, ce dernier reconnaissait son odeur et en avait marre de devoir supporter son goût horrible qui lui donnait plus envie de vomir qu'autre chose.
Le noir amena le verre en direction de sa bouche, les sourcils se fronçant en prévision de l'arôme amer qu'il ressentira d'ici quelques secondes et il se mit à boire d'une traite sans interruption. Lorsqu'il avala la dernière gorgée, son expression changea pour devenir de la surprise.
— Le goût a changé...
— Je sais que vous n'aimez pas le sirop alors j'ai fait des expérimentations pour qu'il vous soit plus supportable et agréable ! J'y ai mis un arôme de fruits rouges !
— C'est vrai que ce n'était pas désagréable à boire. Tu as vraiment pris le temps de changer le goût pour un patient difficile comme moi ?
Riant, Kana hocha la tête tout en rétorquant :
— Vous n'êtes pas difficile, moi-même lorsque j'ai goûté l'ancien sirop j'ai trouvé ça ignoble. Tout le monde aurait fait comme vous !
— Comment ça, toi aussi tu y as goûté ?
— Lorsque j'aide mon père à faire les médicaments, je les goûte ! Bien évidemment je n'en prends pas une grande quantité sinon ce serait mauvais pour moi mais je prends le temps de le tester afin d'être sûre qu'il soit supportable ! Mon but n'est pas non plus de vous dégoûter de vos médicaments.
— C'est aimable de ta part de penser aux autres ainsi, jugea-t-il calmement sans montrer le moindre sentiment.
Kana savait toujours quoi dire pour mettre Muzan à l'aise, celui-ci était étonné d'à quel point elle était aimable – commençant lui-même à l'apprécier. La Sanzu ne se montrait pas uniquement comme une apprentie médecin, elle essayait également de donner espoir au noir et de soulager ses tourments. Elle était comme une confidente.
C'était la première fois que quelqu'un se montrait ainsi envers Muzan, tout le monde l'avait abandonné car ses proches redoutaient le jour où ils se réveilleraient avec un cadavre dans le Domaine. Mais Kana, elle, avait promis au malade de rester avec lui, de le soutenir et de continuer à le voir après sa guérison.
— Vous vous sentez comment ? demanda gentiment la brune-violette avec sincérité.
— Kana, appelle-moi par mon prénom et surtout tutoie-moi. J'ai seulement deux ans de plus que toi.
— D'accord, c'est noté mais tu te sens bien, Kibu... Heu, Muzan ?
— Oui, ça va.
Les jours passaient, l'irritation qu'avait l'homme envers l'adolescente commençait à se dissiper et son cœur s'ouvrait peu à peu à Kana. Ils partageaient beaucoup de moments ensemble, se racontant tout un tas de choses. La bonne humeur de la Sanzu faisait tellement de bien au Kibutsuji, il ne voulait plus la voir quitter sa chambre et le laisser seul face à sa maladie.
L'hiver arriva, la pire période de l'année pour le patient. Le froid pouvait lui faire développer une seconde maladie qui empirerait son état et qui le tuerait. Kana était alors encore plus présente qu'avant, s'assurant que Muzan n'ait pas froid.
La jeune apprentie mettait une serviette humide et chaude sur le front du Kibutsuji qui se trouvait allongé dans son futon. Il soupirait de soulagement en sentant la source de chaleur.
— Merci... fit-il.
— C'est normal.
— Ton père est venu me voir tout à l'heure, commença-t-il doucement en fermant les yeux.
Hochant la tête affirmativement, Kana lui répondit positivement :
— Je sais, c'est ton médecin alors c'est normal qu'il vienne te voir.
— Oui, mais... Il m'a dit que c'est ton anniversaire aujourd'hui.
Silence durant plusieurs secondes, un petit sourire s'esquissa et elle rétorqua :
— En effet, c'est mon anniversaire.
Ouvrant les yeux pour observer le visage de la plus jeune, Muzan la questionna avec déception :
— Pourquoi ne pas me l'avoir dit ? J'aurais pu tenter de t'offrir quelque chose...
— Je n'aime pas être le centre du monde et être avec toi est déjà un magnifique cadeau.
Cette révélation ne laissait pas Muzan indifférent, se demandant comment un homme aussi faible et malade que lui pouvait procurer du bien-être à une femme en si bonne santé et libre de faire ce qu'elle désirait. Ses joues rougissaient, ce qui inquiéta l'adolescente.
— Tu ne te sens pas bien ? questionna-t-elle en posant ses mains sur ses joues puis les faisant glisser un peu plus bas sur son cou.
— Si, je vais bien...
L'homme tenta de se redresser, Kana se protestant et lui demandant de rester couché mais le Kibutsuji n'en faisait qu'à sa tête et se mit en position assise. Ensuite, sans crier gare, il attrapa le poignet de la brune-violette afin de l'attirer vers lui et de l'embrasser sur les lèvres.
Les yeux violets de la fille s'écarquillèrent, n'imaginant pas une telle action de son patient mais elle aimait ce baiser alors elle le laissa faire. Au bout d'un moment, leurs visages se séparèrent et leur respiration fut saccadée.
— Tu me rends fou, Kana, et je ne sais pas comment faire pour que tu ne me fasses plus autant d'effet... Je comprends rien à ce que j'éprouve en ta présence.
— Je ne comprends pas, tu m'aimes mais tu veux arrêter de ressentir ça pour moi ?
— Je ne sais pas quoi penser, je ne sais pas ce que je ressens pour toi. Ou alors c'est ma maladie qui empire...
Kana comprenait mieux, Muzan qui n'avait jamais eu d'amour jusqu'à maintenant ne connaissait pas ce sentiment et en croyait même que c'étaient de nouveaux symptômes liés à sa maladie.
— Muzan... Ce que tu ressens c'est normal et je ressens la même chose... Ce sont des sentiments amoureux...
— De l'amour... répéta-t-il dans un murmure.
— Oui, de l'amour.
Kana se rapprocha de nouveau, voulant embrasser une nouvelle fois le noir et le fit durant une courte durée.
— C'est agréable, non ? Tu ne préfères pas ça à tes symptômes, Muzan ?
— Tu as raison. C'est vraiment perturbant... J'ai jamais ressenti de telles choses envers quelqu'un... Je déteste perdre le contrôle sur mes sentiments.
— Ne t'en fais pas, tout va bien.
Depuis, Muzan n'aspirait qu'à combattre sa maladie uniquement pour pouvoir s'unir avec Kana pour de bon. Il la voulait dans sa vie, il voulait passer sa vie à ses côtés et ne jamais être séparé d'elle.
Ils passaient encore plus de temps ensemble, Kana rendant au Kibutsuji le goût de la vie et son père était même d'accord avec leur relation.
Un an passa et Muzan avait dix-neuf ans, il ne lui restait plus qu'une année pour avoir un remède avant de rendre l'âme. Kana et son père redoublèrent d'effort, cherchant à tout prix des ingrédients qui manquaient à l'antidote. Le père de la fille se redirigea vers les fleurs, n'ayant pas encore utilisé ces dernières dans ses recettes. Il leur fallait de la rapidité pour trouver ce qui manquait.
Un soir, le parent de Kana entra dans la chambre du Kibutsuji, le regard sérieux comme s'il s'était passé quelque chose. Le noir se redressa dans son lit et demanda :
— Où est Kana ?
Restant debout et stoïque devant le futon de l'homme, le médecin prit la parole sur un ton grave et essayant de garder son sang froid :
— Kana est décédée.
Enfin, le silence régna et la mâchoire du patient tomba sous le choc. Il se demandait si c'était une blague, s'il avait bien entendu. Tout un tas de choses se passaient en lui, ne sachant pas quoi dire, faire, penser ou ressentir. Le médecin continua :
— Elle s'est fait poignardée en sortant de la bijouterie...
La main du docteur alla dans sa poche pour en sortir une boîte noirâtre qu'il tendit à Muzan. Ce dernier l'attrapa, toujours restant silencieux, et l'ouvrit. Un nouveau choc, dedans étaient deux bagues en or avec leurs noms gravés dessus, "Kana ♡ Muzan". Les mains de l'homme se mirent à trembler.
— Elle t'aimait sincèrement et elle voulait t'épouser, expliqua le Sanzu qui se retenait de montrer une quelconque tristesse afin de ne pas rendre l'ambiance encore plus tragique que ce qu'elle ne l'était déjà.
— Elle est morte...? demanda-t-il en confirmation.
— Oui. Je suis désolé.
Alors qu'il quitta la chambre, Muzan restait fixe durant plusieurs minutes. Il ne voulait pas croire au fait que Kana était partie trop tôt, qu'il ne la reverrait plus jamais. Tout ce qu'il lui restait était la bague. Dans un moment de rage, l'homme se mit à hurler et à jeter tout ce qui lui passait sous la main. Son cœur était brisé tout comme l'espoir de vivre la vie qu'il désirait aux côtés de la seule personne qui l'aimait.
Muzan n'a pas pu aller aux funérailles de Kana, étant toujours malade, sauf que le médecin lui a promis de mettre au doigt de sa fille la bague de fiançaille. Le Kibutsuji avait gardé la sienne, l'ayant également mise. Depuis, sa vie était grise comme avant, ne montrant plus aucun sentiment et ne voulant plus jamais s'attacher à personne.
Pris d'une colère noire qui le mettait hors de contrôle en se rappelant de sa mort proche, Muzan tua le médecin à l'aide d'une hachette. Il s'en fichait complètement qu'il était le père de sa bien-aimée, il le trouvait inutile car aucun de ses médicaments ne fonctionnaient.
Enfin, c'était ce qu'il croyait...
Au bout d'un moment, il s'était rendu compte que son médicament le rendait plus fort physiquement. Le Kibutsuji ne ressentait plus ses symptômes, ayant beaucoup d'énergie et de force tel un athlète – et guérissant de ses blessures à une vitesse phénoménale. Malgré cela, le soleil lui était fatal et son envie de manger de la chair humaine était incontrôlable, ce qui ne lui dérangeait pas tellement.
Muzan avait alors étudié la composition du médicament et a repéré le lycoris bleu. La fleur dont la légende dit que quiconque met la main dessus, gagne l'immortalité.
Immortalité...
Ce mot résonnait dans l'esprit de Muzan qui était dorénavant devenu un démon. Il s'était mis alors en tête de récupérer cette fleur et pouvoir sortir sous les rayons du soleil sans jamais craindre la mort - et ce, par tous les moyens.
Les siècles sont passés et ça faisait dorénavant des milliers d'années que Muzan enchaînait meurtre sur meurtre sans jamais ressentir le moindre regret. Pour lui, ces vies ne valaient rien et étaient insignifiantes à ses yeux. Dans son esprit, personne ne pleurerait leurs morts.
C'était l'Ère Taisho, le Kibutsuji avait beaucoup de démons sous ses ordres tandis que lui faisait des expériences pour recréer le remède et l'achever afin d'atteindre son but ultime. Nombreux étaient les sbires qui avaient remarqué la bague au doigt de leur Maître, se demandant s'il avait quelqu'un dans sa vie mais personne n'osait poser la question - ayant peur de s'attirer la colère du Roi des Démons pour se mêler de ce qui ne leur regardait point.
Face à une pierre tombale, présente depuis des siècles mais malencontreusement vieille et fissurée, les yeux rougeâtres du Kibutsuji fixaient l'inscription silencieusement.
Sanzu Kana...
Ce nom restera gravé dans sa mémoire, son visage et son beau sourire étaient encore frais dans l'esprit de Muzan. Celui-ci était maintenant le seul à se souvenir d'elle, il était la seule preuve de l'existence de la jeune médecin.
— Kana... marmonna-t-il. Si j'étais devenu un démon plus tôt j'aurais pu te protéger. J'aurais fait sa fête à cette enflure qui t'a pris la vie. J'aurais pu te transformer en démon et rester avec toi toute ma vie.
Ses poings se serrèrent. Imaginer sa vie avec Kana était ce qui lui procurait du mal et en même temps du soulagement. C'était un sentiment des plus étranges, il ne voulait pas être loin d'elle mais il fallait voir la vérité en face.
— Tu étais beaucoup trop gentille. Parfois cette gentillesse me manque mais je ne la retrouverai avec personne d'autre.
Déposant des fleurs sur la tombe, Muzan tourna les talons, prêt à s'en aller. L'homme marqua une pause avant de dire :
— J'espère qu'un jour on pourra se réunir à nouveau et que tu sauras pardonner mes crimes.
Une fois dit cela, plus aucune trace du démon. Il était reparti s'occuper de sa mission, de son but dans lequel les pourfendeurs lui mettaient des bâtons dans les roues – en particulier Ubuyashiki. Le noir pensait de moins en moins à Kana, se laissant guider par la haine et le désir de l'immortalité.
S'il repensait à sa bien-aimée défunte, ce désir ne ferait que diminuer à petits feux. Kana Sanzu était son point faible, même morte. Le Kibutsuji ne devait pas se permettre de laisser ses ennemis découvrir cette faiblesse, c'était une question de vie ou de mort.
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Coucou, j'espère que ça vous aura plus !
C'est triste, mais j'ai aimé l'écrire. On se revoit bientôt pour le prochain chapitre !
Bye !
Chapitre suivant : Kyojuro x Giyuu 🍋.
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