Obikaka : Les Confins de L'imaginaire

Résumé :

D'aussi loin qu'il s'en souvienne, les sirènes avaient toujours eu leur place dans l'esprit d'Obito. Élevé seul par sa grand-mère, le jeune Uchiwa avait grandis sous ses récits de ces créatures à corps d'Homme et queue de poisson.

"Obito, mon enfant, retiens bien une chose ; si jamais le chant des sirènes te parvient, vas-y, court à sa poursuite. Le pouvoir du chant des sirènes est sa capacité à apaiser ton âme."

Maintenant que sa grand-mère n'est plus, que lui est devenu un homme dans la vie active, continuera-t-il de se bercer des histoires de sirènes ? Peut-être est-il temps qu'il les rencontre enfin...

Date :

Décembre 2021

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Une sirène au clair de Lune

Les sirènes ont des branchies pour respirer sous l'eau, mais aussi des poumons pour pouvoir rester à l'air libre lors des nuits de pleine Lune. Ces dernières sont essentielles à leur survie ; les rayons de l'astre lunaire leur apportant vitalité et énergie pour le mois à venir. La Lune se reflétait sur leur peau de cristal, parfois d'albâtre ou plus foncée selon les localisations. Leurs écailles de mille couleurs possible scintillaient en reflets magnifiques sur toute la longueur de leur queue de poisson ; attribut par excellence de leur genre.

Attribu même qui les distinguait finalement des humains.

Obito en avait entendu parler des centaines de fois. Les légendes de sirènes n'avaient plus de secret pour lui, il connaissait tout d'elles depuis longtemps. Il fallait dire que sa grand-mère le lui en avait raconté toute son enfance. Le petit garçon devenu grand s'en souvenait encore, et plongé dans la vue de l'océan nocturne devant lui, il se laissa aller aux souvenirs qui remontaient.

Il se revoyait, petit enfant toujours de bonne humeur et joueur, devenu calme à l'heure du coucher. C'était devenu une routine pour lui de venir se coller contre sa grand-mère, sur ses genoux en se laissant bercer par le mouvement d'avant en arrière de son vieux fauteuil à bascule. Il grinçait toujours lorsqu'il partait trop en arrière, mais Obito arrivait à y trouver quelque chose d'agréable et presque captivant. C'était régulier et calme, presqu'autant que la voix de sa grand-mère lorsqu'elle commençait son récit. Les vagues pouvaient être entendues en train de déferler sur la plage juste à côté de leur maison en bord de mer.

Alors, l'histoire du soir commençait, surveillée par la Lune qui s'élevait sans vouloir en perdre une miette.

"Je me souviens de leurs chants Obito, murmurait toujours sa grand-mère en premier lieu. Ça n'avait rien à voir avec les cris discordants que racontent les marchands du port, ni à des mélodies malfaisantes dont le but et de nous rendre incapable de résister à l'appel de créatures ne voulant au final que nous manger."

La vieille dame prenait toujours une pause à cette étape du récit, soupirant dans son vieux fauteuil. C'était alors au petit garçon de relancer le conte de ses yeux captivés.

"Et alors grand-mère ? Si ce n'était ni horrible ni trop beau pour en être méchant, qu'est-ce que c'était ?"

La grand-mère d'Obito lui souriait, caressant de sa main toute ridée les cheveux ébouriffés de son petit fils.

"Le chant des sirènes, c'est un spectacle magique, féerique. Je me souviendrais toujours de cette maladie que j'ai entendu un soir d'été, en rentrant de la pêche avec mon père. J'étais encore jeune mais ennuyée, j'avais besoin de quelque chose, quelque chose de spécial à ce moment là. Et c'est alors que je l'ai entendu, ce chant..."

Les yeux de la dame d'âge mur prenaient alors un reflet brumeux, comme ému rien qu'au souvenir. Elle continuait son récit avec un timbre d'émotion à partir de ce moment donné.

"Je ne comprenais pas ce que cette voix disait, ni si elle disait vraiment des paroles. Peut-être que ce n'était que des murmures, des sons portées par le vent des côtes. Mais je savais que ce n'était pas humain, c'était transcendantale. Alors j'ai tout abandonné derrière moi et j'ai couru dans la nuit, sous la pleine Lune qui illuminait mes pas. J'ai couru sur le sable blanc des plages, traversé une forêt épaisse que je n'avais jamais vu jusqu'ici et finalement, après avoir gravit une colline aux roches instables, je l'ai enfin vu. Une baie, magnifique. Un remblais de l'océan qui avait su se glisser jusque dans un cercle de nature où les feuilles des arbres plongeaient dans l'eau, comme en reflet aux algues qui se dressaient vers le haut. Et au milieu de tout ça, assis sur un rocher, ils étaient là. Des sirènes, tous allongés sur le même grand rocher, ou alors à nager dans l'eau cristalline. Ils fredonnaient tous la même mélodie, et moi, je n'arrivais à me défaire de ce spectacle."

Obito était toujours concentré à ce moment ci de l'histoire, essayant de s'imaginer le décor que lui donnait sa grand-mère. Sa bouille de petit garçon était déformée par la réflexion.

"Je ne saurais jamais comment, mais je me suis réveillée devant chez moi le lendemain matin, les souvenirs flous et le corps aussi engourdies que léger. Mon père m'a découvert allongé dans le sable au petit matin et m'a grondé pendant des heures. L'inquiétude l'avait rongé toute la nuit, lui et ma mère. Ils ne m'ont pas crus quand je leur ai parlé des sirènes, ils ne voulaient rien entendre. Des parents en colère après de l'inquiétude, ce sont les pires de bêtes, murmurait-elle en rigolant doucement. Mais je sais que ce n'était pas un délire, une folie qui m'avait habité. reprenait-elle toujours d'une voix douce mais assurée et apaisée. Je sais ce que j'ai vu et même si jamais plus je n'ai su retrouver le chemin qui menait à cette baie, je sais que les sirènes y sont toujours. Elles chantent mais leur mélodie n'atteignent que ceux qui en ont besoin. J'étais dans ce cas, et depuis, je me sens absolument bien, profondément sereine. Obito, mon enfant, retiens bien une chose ; si jamais le chant des sirènes te parvient, vas-y, court à sa poursuite. Le pouvoir du chant des sirènes est sa capacité à apaiser ton âme."

Et les yeux du petit garçon pétillaient toujours d'admiration avant que la fatigue ne l'emporte pour la nuit à venir. Obito se souviendrait toute sa vie des histoires de sa grand-mère, peut importe le fait qu'aujourd'hui elle ne soit plus là. Déjà plusieurs années que le petit garçon devenu homme avait perdu celle qui s'était toujours occupé de lui. Maintenant sans plus aucune famille mais entouré d'amis qui l'attendent à la capitale du pays, Obito était revenu le temps d'une semaine revoir sa ville natale.

Une petit ville côtière où il faisait beau et chaud presque toute l'année. Un petit coin tranquille du pays, loin de l'agitation des voitures, des trains, des métros et de la foule. Près de la nature, Obito y retrouvait la sensation mélancolique d'un apaisement profond.

"Tu sais Obito, si j'avais le droit de formuler un dernier voeu et qu'il soit entendu, ce serait celui de réentendre ne serait-ce qu'une seule note des sirènes. Ressentir une dernière fois autant de soulagement que lorsque j'ai entendu ce son unique en son genre."

Les derniers mots de sa grand-mère était ce qui avait emmené l'homme d'aujourd'hui à revenir ici. Pas seulement pour y retrouver les souvenirs de son enfance, mais par curiosité vis-à-vis de ce qui l'avait bercé durant toutes les premières années de sa vie.

Les sirènes hein, ces créatures fantastiques que le petit garçon qu'il avait été avait toujours admiré. Puis qu'à la venue de l'adolescence, il avait soudainement trouvé sans grand intérêt. Il n'avait jamais renier leur existence, son respect pour sa grand-mère étant trop grand pour douter de ses mots. Mais voilà, à la venue de l'âge adulte, sa passion d'enfance pour les sirènes s'était amoindrie et les préoccupations de sa vie active avaient pris le pas sur ses pensées.

C'était sûrement triste en un sens que son train de vie l'empêche de prendre le temps de se souvenir, de rêver. Mais ainsi était la vie qu'il menait et elle lui plaisait, enfin, presque.

Restait ce mystère qui l'obsédait presque en continue dans sa tête. Perpétuellement là, il apportait une certaine frustration à l'homme pourtant devenu un personnage sérieux et imperturbable. Loin de là le petit enfant souriant, quelque peu imbécile parfois et turbulent qu'il avait été.

Mais Obito n'avait jamais changé sur un point, son désir secret était resté le même ; rencontrer une sirène.

Le vent de la côte souffla sur la plage, faisant rouler les grains de sable et les feuilles des arbres plus loin. La mer gronda à son tour, comme dans une forme de réponse égalitaire où les vagues semblèrent s'écraser volontairement plus fort encore sur la plage. Quelques mouettes indignées du bruit crièrent dans le ciel bleu parsemé de nuages blancs. Obito sourit, ses cheveux ondulants dans l'air au même titre que sa chemise fine d'un blanc impeccable.

Il faisait déjà chaud alors que le mois d'été n'était même pas entamé. Le vent restait donc agréable sous le soleil de plomb de ce début d'après-midi et ses rayons chaleureux se reflétaient doucement sur la surface foncé de l'océan. Dommage qu'Obito n'ai pas mis son maillot de bain, il aurait pu nager un peu. Mais il venait à peine d'arriver et ses affaires l'attendaient encore dans sa voiture, comme sa réservation à l'hôtel de la petite ville qu'il avait faite.

Ce fut à contre cœur que l'Uchiwa du quitter des yeux l'océan et ses secrets et la plage de sable chaud pour retourner à sa voiture. Garée sur le chemin menant à la côte, Obito la retrouva rapidement et y monta pour rouler jusqu'au village même et y rejoindre le fameux hôtel qu'il avait réservé. En dix minutes à peine il était garé devant et en dix autres, assis sur le lit de sa chambre.

Il n'y avait pas à dire, les gens ici étaient tout simplement adorable. Loin du tumulte incessant de la ville urbaine, ce petit patelin avait tout pour s'y laisser profiler le bonheur et le calme. Obito soupira en se laissant tomber sur le lit moelleux, les rayons du soleil filtrant par la grande baie vitre à sa gauche et chauffaient son visage. Ça lui rappelait toutes ces après-midi où petit, il passait des heures allongés sur la plage à profiter de la chaleur du soleil et du bruit apaisant des vagues s'écrasant à tour de rôle.

Il s'était toujours dis qu'un jour peut-être, l'une de ces vagues apporteraient avec elle une des sirènes que sa grand-mère avait vu. Mais faute d'avouer que jusqu'ici, Obito n'avait pu remarquer rien de tel. Son départ pour la grande ville n'ayant pas franchement aidé non plus à voir ce souhait se réaliser.

Prenant son courage à deux mains, l'homme d'affaires encore en costume se redressa pour aller défaire ses valises. Une fois ses affaires rangées pour les jours à venir, Obito descendit de sa chambre d'hôtel pour se diriger jusqu'à une petite maison quelques rues plus loin. Le jeune homme avait gardé le numéro de précieux amis à sa grand-mère qui habitaient encore le bourg. Ils avaient été plus qu'heureux d'apprendre la venue du petit garçon devenu grand et l'avait invité à prendre l'apéro chez eux. Vu le soleil qui commençait à se coucher à l'horizon et les dix-neuf heures sonnant, Obito se dit qu'il était temps de les rejoindre.

Le chemin de l'hôtel à leur maisonnette ne fut vraiment pas long et Obito eu à peine le temps d'admirer les couleurs du ciel avant d'arriver. Il toqua à la porte en bois et en moins d'une minute, celle-ci lui fit ouvrit par une adorable vieille femme aux grandes lunettes qui couvraient ses yeux bruns.

- "Obito ! Comme tu as grandis ! Mais entre, entre je t'en prie !"

L'amour de femme qu'était Mirabelle n'avait elle, pas changé pour un sous. L'Uchiwa le découvrit en cinq minutes à peine, voyant combien la vieille dame était déjà partie dans un interminable monologue de personne âgée qu'Obito trouvait honnêtement assez attendrissant. Voilà qu'il y a trois minutes elle n'arrêtait pas de commenter le physique de l'Uchiwa et de vanter ses mérites. La minute d'après, Mirabelle ne cessait de déblatérer de la lenteur de son mari à descendre de l'étage où elle l'avait appelé pour les rejoindre. Et la minute suivante, elle terminait sur le magnifique temps que devrait avoir Obito tout le long de son séjour.

Au milieu de tout ça, l'Uchiwa avait du placer trois pauvres mots. Un véritable monologue de grand-mère, rien que ça. Obito ne pu s'empêcher de rire intérieurement, un petit sourire se dessinant sur son visage.

Philippe, le mari de Mirabelle descendit alors et les retrouvailles furent bien moins longues. Le vieil homme, bien plus grand que sa femme qu'une calvitie bien entamée d'un gris clair finissait serra fièrement la main d'Obito. Il lui demanda comment il allait depuis le temps et qu'est-ce qu'il devenait, le tout surplombait de ce sourire taquin qu'on les grands-pères un peu gros durs sur les bords et pourtant si attentionnés.

L'Uchiwa fit installé à la table à manger avec les deux meilleurs amis de sa défunte grand-mère. Il refusa poliment le thé proposé mais ne cracha pas sur les coolies fraîchement sortis du four. Et alors, il se mis à raconter le jeune homme qu'il était devenu. Obito leur parla de ses études, quelques anecdotes de ses folies de jeunesse après l'obtention de son diplôme, puis il continua avec la création de son entreprise et des quelques soucis qu'il avait rencontré. Rien de trop tragiques puisque l'Uchiwa était aujourd'hui le chef de sa compagnie et avait acquéri un partenariat avec un vendeur à l'échelle mondiale.

Obito était un homme d'affaires accomplis. Respecté au travail, aimé de ses amis et ayant un mode de vie sain et une alimentation équilibrée en plus d'une activité physique régulière. Mirabelle ne cessait de chanter ses louanges et Philippe gardait un petit sourire fier sur ses traits.

Mais en tout bonne grand-mère curieuse qui se respecte, Mirabelle vint poser la question, le tout par dessus ses grandes lunettes roses.

- "Et alors ? Tu as quelqu'un à tes côtés ? Une compagne peut-être ?"

Obito rigola simplement à la question, pas forcement à l'aise. Si en plus de sa curiosité pour les sirènes, un point qui n'avait pas changé depuis tout petit était sa difficulté à trouver quelqu'un dans sa vie amoureuse. La seule relation qu'il avait eu dans sa vie était avec sa meilleure amie, Rin qui s'était arrêtée deux mois après avoir commencé.

L'Uchiwa avait toujours aimé son amie aux cheveux châtains, enfin, il avait toujours cru l'aimer. Mais finalement il avait remarqué le manque de profondeur de ses sentiments lorsqu'ils avaient débutés une relation à l'université. La distance avait joué aussi mais Obito comme Rin avaient rapidement remarqué que ça ne fonctionnait pas entre eux. Et heureusement dans un sens parce que grâce à ça, ils ont rapidement rompus et on pu rester meilleurs amis.

Mais voilà, avec cette seule expérience quelque peu désastreuse de l'amour, Obito ne savait pas quoi y penser. Il n'était pas attiré par des physiques en particulier et ni par des personnalités. Il en avait parlé avec Rin qui s'en était étonné tout de même et ils étaient même partis sur la poste d'une possible attirance homosexuel. Mais même là, l'Uchiwa n'avait pas trouvé plus concluant.

Alors forcément, face à la question de Mirabelle il se contenta d'un "pas encore" et fini sur un "le travail d'abord" classique. Heureusement la vieille femme changea rapidement de sujet pour aller à celui de la venue d'Obito.

- "J'avais besoin de revenir pour ma grand-mère, expliqua l'Uchiwa. Je n'avais jamais trop eu le temps de revenir après son décès et j'ai enfin eu l'occasion de le faire. Je compte en profiter un peu pour me promener dans le coin."

Mirabelle et Philippe hochèrent de la tête, comprenant parfaitement Obito.

- "Elle nous manque avec ses sirènes alors... murmura sensiblement la vieille dame en prenant une gorgée de thé. Excuse moi, tu n'as pas besoin d'entendre ça, se reprit-elle prestement comme sortie de son monde. J'espère sincèrement que ça te feras du bien de prendre du temps au calme près de la mer. N'hésites pas à repasser si tu as envie, notre porte te seras toujours ouverte."

L'Uchiwa leur souris doucement, touché par l'attention qu'il savait sincère. Au final, Obito dîna avec le couple de retraité et ne partis que plus tard dans la soirée après que toutes les nouvelles des dernières années soient prises. Le jeune homme salua les deux grands parents chaudement en les remerciant pour tout avant de rentrer à pied vers l'hôtel. Il profita ainsi du froid de la nuit qui lui fit frotter ses mains ensembles et rougir son nez. La Lune éclairait presque d'un croissant complet le ciel dégagé de la côte. D'ici quelques jours, une nouvelle pleine Lune pourra être observée.

Obito s'en réjouit d'avance en se disant qu'il y verrait peut-être des sirènes enfin. Après tout, les sirènes n'étaient-elles pas de sortie à la surface les nuits de pleine Lune ? Si sa grand-mère ne lui avait pas raconté n'importe quoi, il aurait peut-être la chance d'en voir enfin. Qu'est-ce qu'il aimerait...

L'Uchiwa rentra à l'hôtel et se pressa de rejoindre sa chambre pour se réchauffer. Il opta pour une douche rapide avant d'enfiler un jogging et un sweat duveteux pour aller se coucher. La route l'avait fatigué et Obito ne lutta pas plus contre le sommeil. Les prochains jours allaient être chargé et il ne voulait pas rajouter à ça de la fatigue supplémentaire.

Morphée vint rapidement lui tendre les bras et l'Uchiwa s'y lova sans crainte. La nuit allait être agréable maintenant que son âme d'enfant avait retrouvée ses repères de la côte.

Le lendemain matin Obito se réveilla tôt, vestige de son habitude de bureau. Il en profita pour se préparer rapidement avant de sortir dehors. Le soleil était encore assez bas à l'horizon mais le vent soufflait déjà. L'Uchiwa réajusta ses mains dans ses poches pour marcher jusqu'au parking de l'hôtel et y retrouver sa voiture. Là, il démarra et pris la route vers la pointe rocheuse qui surplombait le village en bord de mer. Et autant dire que la route empruntée était plus que déserte. Obito arriva rapidement à destination et se gara au pied de la pointe rocheuse. Il sortis du véhicule et serra plus fort encore sa veste contre lui. Et à l'intérieur de ses poches, ce sont des clefs qu'il serra plus fort encore dans son poings.

Le jeune homme marcha rapidement jusqu'à l'entrée d'un petit jardin entouré de barrières en bois. La verdure y était rare, le sable beaucoup plus présent. Il fallait dire que la proximité de cette habitation avec la plage était plus que moindre. Pour un peu, la mer pourrait venir lui chatouiller les pieds lors des grosses tempêtes d'hivers. Que quelques mètres et une dune de sable fin séparait la maisonnette bleu claire de l'océan.

Cette même maisonnette qui était celle ayant vue grandir Obito. Ce fut avec nostalgie mais aussi empressement dû au froid extérieur que l'Uchiwa en déverrouilla l'entrée avant de refermer la porte derrière lui.

Il soupira, son corps encore gelé du cent glaciale du dehors. Il frotta rapidement ses mains l'une contre l'autre avant d'observer l'intérieur de cette endroit chargé de souvenir.

Ses yeux s'adoucirent. Rien n'avait changé. La luminosité était toujours aussi intense malgré la dune quelques mètres plus loin, plongeant la maison dans une atmosphère lumineuse et chaleureuse. Les jolies couleurs du levé de soleil dans les tons rosés se reflétaient sur le parquet en bois laqué. Obito retira ses chaussures dans la petite entrée à estrade de la maison, réplique des coutumes japonaises.

Il déboucha après le rapide couloir passé dans une vaste pièce. Le salon était à gauche et la voisine mitoyenne à droite, ouverte. Les placards de cette derrière étaient toujours de ce mélange bois et bleu clair alors que le canapé et les meubles autour étaient de cuirs ou couleurs plus blanches. Le grand tapis beige du salon rehaussait les teintes du lieu, laissant ressortir un fauteuil à bascule dans le coin de la maison, perpendiculaire au canapé.

Obito souris à sa vue et se laissa envoûter par le souvenir qui lui revenait. Sa grand-mère passait presque toutes ses soirées dans ce fauteuil, soit à lire le journal, soit à tricoter au coin de la cheminée juste à côté de son fauteuil fétiche. Le petit enfant qu'il avait été s'était rapidement habitué au grincement du fauteuil et se laissait même apaiser par lui les nuits où il n'arrivait pas à dormir seul.

L'Uchiwa continua son tour des lieux en montant à l'étage par l'escalier caché plus loin. Il grimpa les marches et tomba face à trois portes. Celle de gauche était la salle de bain et les autres des chambres. Obito commença par aller vérifier l'état des affaires dans celle de sa grand-mère en face des escaliers. Rien n'avait bougé ici non plus. Les draps étaient toujours les mêmes et les armoires toujours aussi propres. L'Uchiwa se laissa flotter quelques instants en observant la magnifique vue qu'avait la pièce sur l'océan par dessus la dune de sable. Le levé de soleil était décidément magnifique ce matin là. Le rose et le violet se mêlaient avec l'orange dans le ciel pour se refléter dans l'eau.

Obito continua son tour des lieux par sa chambre d'enfant qui n'avait elle non plus pas bougé. Sa petite fenêtre accessible par son lit en hauteur donnait sur une cour intérieure où pensait une balançoire à un vieil arbre. Qu'est-ce que l'Uchiwa avait pu passer de temps à en faire alors...

L'homme retourna finalement en bas pour chercher de quoi faire le ménage. Certes, rien n'avait bougé mais la maisonnette avait bien besoin d'un coup de ménage. Les araignées aussi avaient été charmés par le lieu semble-t-il...

Obito avait discuté avec Mirabelle et Philippe hier de l'avenir de cette maison. Les deux grands parents s'étaient occupés du lieu après le décès de leur amie et grand-mère du garçon. Mais l'Uchiwa ne voulait pas que la situation reste ainsi, après tout elle n'était que provisoire. Le temps lui avait manqué jusqu'ici mais maintenant qu'il en avait il allait enfin pouvoir s'occuper de ça.

Obito comptait mettre cette maisonnette en vente après l'avoir nettoyé et réorganisé. C'était aussi pour ça qu'il revenait. Il avait emmené sa voiture pour pouvoir ramener ce qu'il pourrait vouloir garder. Il pensait revendre le lieu meublé, et vu son emplacement tout de même idyllique pour des vacanciers de la ville, Obito était sûr qu'elle partirait sans mal. Il n'avait besoin que de la remettre à propre et de finir de signer les papiers avec l'agence par laquelle passerait la vente.

L'Uchiwa n'était pas non plus millionaire et ne pouvait se permettre de garder une maison comme celle ci en plus de son appartement en ville. Pour lui, se serrait un gâchis que de priver d'autres personnes de la possibilité d'acheter la maison que de la garder pour qu'elle ne serve presque jamais. Obito travaillait après tout presque toute l'année et n'avait pas le temps de venir ici souvent. En tout cas pas assez pour rentabiliser la maison.

Et l'Uchiwa avait promis à sa grand-mère à L'Aube de sa vie qu'il ne s'accomoderait pas de poids venant d'elle en pensant lui devoir quelque chose. Leur lien était beaucoup plus fort que ça, et ce serait l'humilier que de garder cette maison qui ne servait plus.

Alors Obito travailla toute la journée dessus pour la dépoussiérer, ranger les placards et trier les affaires. Il laissa la vaisselle de côté, les appareillés électroménagers qui marchaient encore et les meubles en bon état. L'Uchiwa fit une rapide pause déjeuner le midi en mangeant le sandwich qu'il s'était pris à la boulangerie en venant. Et il ne s'arrêta le soir que lorsque la luminosité naturelle ne suffisait plus pour voir.

En une journée il avait terriblement bien avancé et ça le réjouissait. Il aurait fini avant la fin de son congé et pourrait donc profiter.

Obito pris donc le chemin du retour à voiture pour revenir à son hôtel. Sur le chemin, il remarqua encore une fois la Lune qui devenait de plus en plus pleine. Peut-être aurait-il le temps aussi de trouver une sirène ? Qui sait ?

Le lendemain fût plus compliqué que la veille. Obito se leva plus tard et eu de terribles courbatures à force de bouger dans tous les sens et soulever des meubles lourds. Il n'arriva à la maisonnette que vers midi et déjeuner rapidement avant de reprendre le tri. Sa voiture commençait à se remplir doucement de petits objets précieux aux souvenir de l'Uchiwa comme le violon de sa grand-mère ou encore le pendentif qu'elle avait porté si souvent. Sinon les objets mis de côté étaient principalement des vieux draps usés et rongés par l'humidité ou des objets cassés. Obito devait passer par la déchèterie en rentrant.

Le deuxième jour se conclu sur la fin du tri et du rangement de la maison. Le lendemain, l'Uchiwa n'aurait plus qu'à passer un dernier coup de ménage avant la venue de l'agent immobilier en début d'après-midi. Obito rentra lorsque la nuit était déjà entamé et ne pu pas observer ce soir ci la Lune. Elle paraissait timide, cachée derrière les nuages.

La rencontre avec l'agent immobilier se passa sans encombres et ils purent estimer un prix à la maison. Elle serrait mise en vente dès la fin de la semaine et Obito put donner les clefs à l'agent le cœur tranquille. Il était content que cette histoire soit enfin terminée pour qu'il n'est plus de problèmes matériels avec sa grand-mère. Il ne lui restait plus que les souvenirs liés à elle et ça lui suffisait amplement.

Obito profita d'être déjà près de la plage pour aller y faire un tour. Il faisait incroyablement beau ce jour ci et il sortis en bermuda et chemise ample pour profiter des chauds rayons du soleil. Le vent était partis et il marcha pied nu dans le sable doux.

Arrivé en haut de la bute de sable sur laquelle il s'était assis des milliards de fois enfant pour observer la mer, l'Uchiwa contempla la vue. Elle n'avait pas changé. Ni la petite plage ni les rochers n'avaient bougés, pas même le grand pin de travers sur sa droite qui cachait le pic rocheux en hauteur derrière lui. Le temps avait suivi son court, le petit garçon devenu grand en était la preuve, pourtant, c'était comme si ce paysage en avait évité les dommages. La vue avait ce petit quelque chose de féérique, renforcé par le bruit apaisant et régulier des vagues s'écrasants sur le sable chaud.

Obito s'assit sur la bute de sable pour ne plus bouger pendant quelque temps. Il voyait l'après-midi se profiler tranquillement et les couleurs du ciel se métamorphoser en celles du crépuscule venue. La mer bleu prenait à son tour des teintes orangées que les mouvements des mouettes faisaient bouger. L'Uchiwa observa un crabe solitaire marcher sur la plage, ramassant avec ses pinces les quelques coquillages sur son chemin.

L'homme d'affaires se demanda si les sirènes étaient en osmose avec les animaux marins. Après tout, les humains s'en étaient très largement éloignés avec la création du numérique et des technologies. Mais était-ce le cas des sirènes ? La chaîne alimentaire devait s'y faire respecter aussi et sûrement qu'elles devaient se cacher des grands prédateurs et se nourrir des plus petits. Mais est-ce que son hypothèse était vrai ? Obito ne pouvait rien en dire.

A quoi ressemblait vraiment les sirènes ? Avaient-elles différentes couleurs de peau elles aussi ? Est-ce qu'elles vivaient en groupe ? Ou alors elles étaient solitaires ? Que mangeaient-elles ? Après tout ça paraissait étrange qu'elles mangent des poissons alors qu'elles mêmes étaient des humains à queue de poissons. Mais était-ce si bizarre que ça ? N'était-ce pas simplement le cerveau d'humain d'Obito qui trouvait ça saugrenu ?

Tant de questions, et tant encore qu'il ne pouvait même pas se poser. Obito préféra s'arrêta là dans sa réflexion, il ne souhaitait pas avoir de maux de tête alors que Philippe et l'adorable Mirabelle allaient le rejoindre d'une minute à l'autre. Ils s'étaient mis d'accord pour venir pique-niquer sur la plage en observant le coucher de soleil pour dire au revoir à la maison maintenant mise en vente.

D'ailleurs l'Uchiwa les entendit arriver ; le moteur de leur vieille voiture grondant au loin. Il se leva pour aller les rejoindre et les aida à amener le panier rempli de mets jusqu'à la plage. Là, Mirabelle enveloppée dans plusieurs épaisseurs de laine se chargea d'étendre une grande nappe pour qu'ils puissent s'y installer. Philippe s'y assis en pleurant son vieux dos qui le faisait souffrir, taquinant ensuite Obito resté en tee-shirt et bermuda qui commençait à avoir froid aussi. Avec le soleil qui s'éloignait dans le ciel derrière l'océan, les températures redescendaient aussi. Les deux anciens, habitués, avaient prévus le coup en venant habillé mais l'Uchiwa non. Il avait bien un sweat dans sa voiture mais il se sentait trop fatigué pour y retourner le chercher.

Obito préféra manger la quiche fraîchement sortie du four de Mirabelle qui le réchauffa de l'intérieur. C'était bien plus agréable. Ils purent discuter à nouveau de tout et de rien en mangeant la superbe cuisine de la grand-mère sous le splendide crépuscule qui prenait sa place.

- "C'est quand même triste qu'on doive vendre cette maison, soupira finalement Mirabelle en rangeant les restes dans ses petites boîtes. Elle était si belle."

Obito se contenta d'hocher la tête, en accord avec les paroles de sa grand-mère de cœur. Il bu la fin de son verre d'alcool qu'avait emmené Philippe même sous les reproches de Mirabelle qui ne supportait pas l'alcoolisme de son mari. Au moins, le liquide avait le pouvoir de réchauffer n'importe qui sans mal, et l'Uchiwa qui n'en était pas plus fan que ça l'aima assez ce soir là.

- "Mirabelle enfin ! Pense un peu à Obito, c'est pour lui que ça doit être le plus dur, gronda Philippe, sachant lorsque la situation le nécessitait hausser le ton.

- Ho mais sainte mère de Dieu, qu'est-ce que j'ose raconter là ! se surprit la petite femme en mettant ses deux mains devant sa bouche. Je suis tellement désolé Obito, je suis bien trop étourdie."

Et l'Uchiwa ne pouvait pas nier le fait. Il rigola doucement en assurant que ce n'était rien, se souvenant de toutes les fois où Mirabelle se retrouvait à demie dans la Lune et sortait tout ce qui lui passait par la tête. Obito était le premier à savoir que ses paroles n'avaient jamais rien de négatifs, simplement elles étaient de nature observatrice et avaient besoin de raconter au monde ce qu'elles pensaient.

- "Ce n'est rien je vous assures, sourit l'homme en regardant la mer s'assombrir en même temps que le ciel. Je suis tout à fais serein et à l'aise avec le sujet, et vendre cette maison ne me fais sûrement pas me sentir coupable. Ma grand-mère m'avait toujours dis qu'elle comptait la vendre de toute façon pour en faire profiter à d'autres, justement parce que cette maison est magnifique. Alors en la vendant, j'ai simplement l'impression de suivre sa dernière demande et ça me rends heureux."

Mirabelle et Philippe s'échangèrent un regard en biais, clairement émus et charmés par la bienveillance et la douceur derrière la carapace parfois froide que s'était construite Obito. Le petit garçon devenu grand n'avait pas fait que pousser physiquement, il avait acquis une maturité exemplaire pour son âge. Et ça, même la grand-mère plus que dans la Lune qu'était Mirabelle l'avait bien vu, ça sautait aux yeux.

Et en parlant de Lune, les trois compères ne se privèrent pas l'observer de sa sphère complète dans le ciel devenu presque sombre. La fin de soirée se résuma à quelques discussions anodines et douces sous le paysage magique d'un soir de pleine Lune.

À vingt-et-une heure passée, Obito finissait d'aider Mirabelle et Philippe à ranger leurs affaires dans le coffre. Ils se dirent à bientôt et ne manquèrent pas de se dire combien la soirée avait été agréable. Ils partirent ensuite en disant à l'Uchiwa de ne pas traîner non plus. Il ne faudrait pas qu'il finisse par attraper vraiment froid. Obito rigola simplement et les regarda s'en aller. Lorsque leur voiture devenait invisible dans le lointain, l'Uchiwa retourna à sa voiture à son tour.

Pourtant, l'homme d'affaires ne partis pas de suite. Il attrapa simplement son pull et l'enfila pour retourner sur la plage une dernière fois. Obito avait besoin de regarder la Lune, la pleine Lune. Sa grand-mère lui avait toujours raconté que c'était les soirs de pleins Lune que les sirènes remontaient toutes ensemble à la surface pour absorber les rayons de l'astre à son apogée. Si l'Uchiwa pouvait en rencontrer une, ce serait ce soir.

Mais le calme emplissait l'espace et Obito ne s'en retrouva pas déranger. Peut-être que c'était mieux ainsi après tout. Peut-être que les sirènes devaient restées des créatures mythiques entre lui et sa grand-mère. Et c'était très bien ainsi, Obito pourrait encore très largement dormir le soir sans en avoir vu de ses propres yeux. Il n'en était pas frustré.

Doucement, il pris le chemin du retour vers la maison où il s'était garée.

Un son le fit se figer. Il tendis l'oreille.

Le son continua après quelques secondes de silence. Il n'était donc pas le fruit de son imagination. Obito redressa la tête et écouta encore.

Le son était en fait mélodie et elle ne s'arrêtait plus. L'Uchiwa en chercha la provenance. D'où venait-elle ?

La droite ! Derrière le pic rocheux. Obito s'y précipita.

Il couru sur le sable blanc des plages, traversa une forêt épaisse qu'il n'avait jamais vu jusqu'ici et finalement, après avoir gravis une colline aux roches instables, il l'a enfin vu. Une baie, magnifique.

Les mots de sa grand-mère devenaient les siens. Les images données par les récits de sa grand-mère prenaient vie. Et Obito avait l'impression de devenir plus qu'un être mu par la vie mais bel et bien par l'envie. Il était là, devant ce remblais de l'océan qui avait su se glisser jusque dans un cercle de nature où les feuilles des arbres plongeaient dans l'eau, comme en reflet aux algues qui se dressaient vers le haut.

"Et au milieu de tout ça, assis sur un rocher, ils étaient là."

Ou du moins, il, était là...

Un homme, assis sur un rocher regardait le ciel. Sa peau d'albâtre semblait faire écho aux rayons lunaire alors que ses yeux noirs à reflets bleutés brillaient doucement comme l'eau sous lui. Ses longues cheveux argentés tombaient en cascade sur ses épaules dégagées où des gouttes d'eau salées s'amusaient à dégringoler pour lécher sa musculature fine et élancée. Et enfin, élément qui était peut-être le plus important ; sa superbe queue de poisson qui remuait doucement dans l'eau clair. Le triton possédait des écailles de différentes teintes bleutées en passant par le turquoise et l'émeraude, brillant sous la Lune et sous les lumières des lucioles qui voletaient autour de lui.

Tout simplement, un ange. Ou plutôt un triton. Ce personnage était en tout cas sublime en tout point, et Obito était figé devant lui, entre deux arbres.

Il n'avait même pas fait attention au fait que la mélodie s'était arrêtée ni à celui qu'il faisait un bruit fou à haleter après sa course.

C'était d'ailleurs sûrement pour ça, ou par le sentiment d'être épié, que deux yeux ternes se posèrent alors sur lui. Obito se retrouva glacé sur place, figé par se regard nullement surpris mais semblant presque... déçus ?

- "Ce n'est pas toi que je voulais appeler... soupira-t-il après avoir détaillé rapidement Obito des yeux."

Il retourna à sa contemplation de la pleine Lune, ses iris paraissaient subitement moins nonchalante lorsqu'elles observaient l'astre brillant. L'Uchiwa n'en revenait pas. Il ne s'était jamais imaginé comme ça sa première rencontre avec une sirène, qui s'avérait d'ailleurs cette un triton, mais il ne pouvait rien faire.

L'homme en face de lui semblait si serein, si calme... Était-ce une habitude pour lui de voir des humains ? Après tout, sa grand-mère était déjà venu, peut-être l'avait-il même vu d'ailleurs. Mais sa grand-mère lui avait parlé avoir observer plusieurs sirènes ici même, hors le triton en face de lui était on ne peut plus seul.

- "Qu'est-ce que tu fais ici l'humain ?"

La voix profonde du triton le ramena sur terre et Obito décida de se décontracter. Il avait toujours rêvé de cet instant, que faisait-il à être aussi tendu qu'un balais devant quelqu'un qui plus ai était si serein ? "L'humain" décida de s'adosser à un arbre à côté.

- "J'ai entendu quelqu'un chanter alors je suis venu voir qui ça pouvait bien être, répondit doucement Obito.

- Hum, réfléchit le triton en fermant les yeux un instant. Et tu n'as pas pensé que ça pourrait être dangereux ? Les humains ne disent-ils pas qu'ils ne faut pas suivre l'inconnu ? Et puis, vous savez que le chant des sirènes nous sert à appâter nos proies pour les manger plus facilement. Est-ce une naïve stupidité ou une curiosité idiote qui t'as amené ici quand même ?"

Obito resta presque incrédule devant les paroles du triton qui ne le regardait toujours pas. La Lune semblait être tellement plus intéressante pour lui. Mais ce qui étonnait le plus l'Uchiwa était les manières pragmatiques et nonchalantes chez son vis-à-vis. Même chez les humains, comme le triton le disait si bien, il n'avait jamais vu autant de flegme chez quelqu'un. Ça lui valu d'ailleurs un léger rire, complètement pris de surprise par la situation plus qu'inédite. Il se demanda vaguement si sa grand-mère aussi avait tenu une telle conversation avec une sirène avant de revenir à elle au petit matin.

Obito décida de répondre à son interlocuteur, remarquant le léger regard intrigué du triton vis-à-vis de son rire.

- "Je connais quelqu'un qui à déjà eu affaire à des sirènes, commença-t-il tranquillement en observant l'eau de la baie. Elle m'a toujours parlé de vous alors évidemment que je suis curieux, encore plus que les autres. Je n'ai pas pu résister lorsque je t'ai entendu. Mais je ne crois pas que ce soit de la stupidité ou de la naïveté. Je suis sûr pas contre que tu ne compte absolument pas me manger, finit-il sur un clin d'oeil surjoué en réponse à l'oeil clairement intrigué maintenant du triton."

Sa seule réponse fût d'ailleurs de décrire Obito comme atypique mais il se tue juste après. Semble-t-il qu'il n'avait pas forcément envie de parler et l'Uchiwa ne comptait pas le forcer. S'il voulait être tranquille qu'il en soit ainsi, tant qu'il pouvait rester près de lui ça lui allait amplement.

Obito décida d'ailleurs de s'assoir au bord de lui avant de sortir un stylo de sa poche. Il en gardait toujours un sur lui au cas où il aurait une idée subite d'intrigue ; son amie Rin qui était aussi écrivaine le lui avait demandé. Elle voulait apparemment avoir des idées qui ne viendraient pas seulement d'elle pour s'entraîner à d'autres formules d'écriture. Obito trouvait ça intéressant et avait accepté, et il s'était d'ailleurs vite pris au jeu à vrai dire.

Muni du dis stylo, il sortit un carnet complémentaire de son gros sweat qu'il se remercia mentalement d'avoir pris. Et c'est alors qu'il se mis en tête l'idée de dessiner le paysage qui s'étendait sous ses yeux. Si sa grand-mère ne se souvenait plus de rien, c'était peut-être parce que les sirènes avaient un quelconque don qui leur permettrait d'effacer la mémoire de ceux les ayant vu. Obito se dis donc que même s'il oubliait, il aurait la preuve dans ce carnet que tout ceci n'était pas un rêve.

Alors il gribouilla la baie sur son carnet. Il en fit un croquis de son point de vue. Puis il essaya d'un autre, en plongé, puis en contre plongé. Il en fit plusieurs comme ça afin de graver ce paysage dans le papier pour espérer le graver aussi dans sa mémoire. C'était la première fois qu'il dessinait dans un milieu aussi apaisant. Les lucioles bourdonnaient doucement au rythme des petites lumières qu'elles produisaient en écho à la Lune. Les arbres bougeaient sous le vent qui revenait tranquillement. On pouvait entendre au loin quelques mouettes et le bruit de l'eau. Le triton était presque entièrement silencieux à ses côtés, seul le bruissement de la mer agitée par sa queue de poisson se faisait entendre.

C'était on ne peut plus paradisiaque. Et même si Obito avait plein de questions, il n'avait pas envie d'en poser une seule de crainte de briser ce silence apaisant. Sa grand-mère n'avait pas menti en tout cas, l'Uchiwa se sentait profondément plus tranquille en la présence du triton alors même que c'était contradictoire. Mais pour ne pas rompre la magie, Obito ne creusa pas le sujet.

Ce fut finalement le triton qui coupa le silence.

- "Tu étais particulièrement proche de ta grand-mère ?"

Obito leva les yeux de son carnet qu'il choisit de poser au sol lorsqu'il vit le regard de son vis-à-vis enfin un minimum sur lui. Ses yeux bleutés étaient toujours d'une nonchalance presque impressionnante mais au moins, ils étaient sur lui et plus sur la Lune. L'Uchiwa décida d'en faire de même en fixant le triton.

- "Oui, beaucoup. Lorsqu'elle était encore en vie, c'était elle qui s'occupait de moi. On a vécu près de vingt ans ensemble.

- Humm... Je vois."

Voyant que l'attention du triton retournait sur l'astre lunaire, Obito pris l'initiative de réentamer la discussion, déçu qu'elle se soit terminée si vite.

- "D'ailleurs, est-ce que vous l'auriez vu par hasard ? Elle m'avait dis qu'elle était déjà venu ici même il y a des dizaines d'années déjà, mais elle m'a toujours raconté que les sirènes vivaient bien plus longtemps que les humains. Ça ne me paraîtrait pas impossible que tu l'es vu."

Et l'Uchiwa avait raison de se poser la question puisque le triton en face de lui avait l'apparence d'un humain dans l'âge d'Obito. Un jeune homme dans la vingtaine en somme.

Son vis-à-vis revint doucement poser son regard sur lui comme pour l'étudier.

- "Ta grand-mère semblait savoir beaucoup de chose sur nous, répondit-il."

Obito était légèrement frustré qu'à chaque fois qu'il posait une question, le triton l'esquivait. Enfin, il ne pouvait pas se montrer compliqué lorsque c'était lui qui était venu déranger son moment de tranquillité visiblement.

- "Elle n'arrêtait pas de me parler de votre espèce en tout cas, sourit Obito. Mais je ne sais pas si elle en savait tellement sur vous, elle se répétait souvent. finit-il en s'amusant des souvenirs qui lui revenaient."

Le triton hocha simplement de la tête tout en secouant plus fort encore sa queue de poisson dans l'eau pour en brouiller la surface.

- "D'ailleurs, reprit rapidement Obito pour ne pas perdre l'attention de son vis-à-vis, tu es tout seul ? Ma grand-mère avait l'habitude de me dire que les nuits de pleine Lune, vous remontiez à la surface pour en absorber l'énergie...

- Ce que tu peux être bavard alors, soupira simplement le triton, fixant de nouveau l'astre lunaire puis l'eau qu'il faisait bouger. Ils sont tous aussi bruyant que toi les humains ?"

L'Uchiwa se retint de rétorquer que répondre par à une question par une autre n'était pas tellement poli. A la place, il se moqua directement du triton.

- "Et toutes les sirènes sont aussi molles que toi ? Ma grand-mère m'avait vendu des êtres merveilleux mais je suis quelque peu déçu de converser avec un mollusque lent du cerveau."

Obito pris une une mine de réflexion sérieuse pour se confondre dans sa soit disant étude. Sa réplique rattrapa néanmoins l'attention du triton qui revint l'observer.

- "Hey l'humain, regarde sous toi."

Obito fut surpris de la réplique du triton et du doigt palmé qu'il pointait en dessous de lui. Son vis-à-vis lui montrait l'eau juste à côté de l'Uchiwa.

Remarquant probablement l'hésitation de l'humain, le triton sauta dans l'eau pour nager doucement jusqu'à Obito. Et l'Uchiwa fut honnêtement captivé par le corps qui ondulait sous la surface translucide de la baie, ses longs cheveux argentés se mouvant au rythme de sa queue de poisson qui brassait l'eau pour avancer.

- "Regarde je te dis. répéta le triton, maintenant plus qu'à un ou deux mètres d'Obito, accoudé au bord de la rivière."

L'Uchiwa décida de ne pas poser plus de questions et se pencha comme demandé au bord de l'eau pour y chercher ce que ce triton voulait apparemment lui montrer. Pourtant, il n'eut le temps que d'entendre l'écho d'un petit rire avant qu'il ne soit tiré dans l'eau.

- "On est partout. Tu en es la preuve."

Obito ouvra péniblement ses yeux dans l'eau pour tenter de voir. Il fut cependant surpris en voyant, non pas de manière floue comme habituellement sous l'eau mais bel et bien aussi normlament que sur terre. L'Uchiwa pu alors contempler plus de ce triton qu'un adorable sourire vainqueur et amusé décorait.

- "Décidément, tu es atypique. "

Obito ne comprenait trop rien à se que sous entendait ce triton. Tout ce qui lui venait à l'esprit était le contact des mains palmées de son vis-à-vis qui tenaient doucement les siennes. Sa peau était faite d'écailles sur ses extrémités, mains et même oreilles comprises. Maintenant qu'il y regardait de si près, quelques centimètres à peine le séparait du visage devant lui, il ne pouvait s'empêcher de le trouver encore plus magnifique.

Le triton se contenta de lui sourire doucement, semblant amusé de captiver autant le regard de l'autre. Mais il décida tout de même de le tirer à la surface, un humain devait respirer, ce serait bête que celui ci lui claque dans les palmes pour quelque chose d'aussi primaire que respirer.

Obito regagna l'air libre et manqua brutalement de s'étouffer. Quel idiot, en oublier de respirer tout ça pour la beauté de son vis-à-vis. L'expression en avoir le souffle coupé n'existait peut-être pas pour rien finalement se dit-il en crachant l'eau accumulée dans ses poumons. La rivière n'était pas très profonde et l'Uchiwa avait pied dans l'eau soudainement glaciale qui fit trembler le pauvre homme.

D'un coup d'oeil il remarqua que le triton était retourner sur le rocher où il l'avait découvert. Maintenant entendu sur le ventre, il avait fermé les yeux et sa tête aux cheveux argentés reposait sur ses bras. Lui ne semblait pas avoir froid du tout en tout cas.

Doucement, Obito vint le rejoindre en nageant jusqu'au rocher assez grand pour l'accueillir aussi. Il s'y hissa et resta assis à côté du triton allongé, observant la baie et sa splendeur encore une fois.

- "Hey. commença finalement l'Uchiwa en osant poser sa main sur l'épaule du triton, et qu'elle ne fût pas sa surprise de remarquer combien sa peau d'albâtre était gelée. Il y a beaucoup d'humains qui viennent ici ? Tu n'avais pas l'air surpris de me voir."

Quelques instants s'écoulèrent en silence où le triton ne bougea pas d'un pouce. La main d'Obito s'était retirée de sa peau aussi claire que la Lune et l'humain observait à présent le mouvement régulier de sa cage thoracique qui traduisait une respiration calme. Tant d'ailleurs qu'il en vint à se demander si son vis-à-vis ne s'était pas endormi.

Finalement, le triton rouvrit faiblement ses yeux pour venir regarder Obito de biais, toujours cette mine ennuyée au visage. L'Uchiwa devina qu'il devait encore le maudire pour toutes ses questions.

- "Oui et non, répondit-il vaguement. Cette baie n'est sûrement pas notre propriété privée mais c'est vrai que peu d'humains s'aventurent jusqu'ici. J'ai toujours trouvé ça bizarre d'ailleurs, c'est pourtant si beau. à ces mots, les yeux du triton brillèrent comme lorsqu'il regardait la Lune, fasciné.

- Je vois, assura Obito en hochant la tête. Mais d'ailleurs, je me suis toujours demandé si pour vous nous étions des créatures fantastiques aussi. Je veux dire, pour les humains, les sirènes sont plus vous comme des créatures de légendes que comme des entités existants véritablement. Presque tous les humains ne croivent absolument pas en votre simple existence.

- Alors tu es décidément tu une exception sur beaucoup de points, se moqua le triton avant de refermer ses yeux calmement. Mais encore une fois, ça dépend donc oui et non. Je crois que vous vivez en groupe vous les humains, non ? Nous c'est pareil. Les sirènes de cette région sont peut-être les moins éloignées des humains donc les moins étonnés d'en voir. D'autres par contre pourrait effectivement vous confondre avec des légendes. Mais ça reste difficile à dire, d'autant que votre espèce empiète sur toutes les autres à l'heure d'aujourd'hui. Ça devient difficile de trouver de quoi manger."

Et à ces mots, le triton fit une sorte de moue plutôt adorable d'ailleurs. Obito ne put que rigoler nerveusement, tout à fait conscient de la justesse des paroles de son vis-à-vis. Mais au fond de lui, il bouillait de joie d'avoir enfin des réponses à ses questions de toujours.

- "Mais si tu es dans un groupe, alors pourquoi tu es tout seul ? ne pu s'empêcher de redemander Obito, ce à quoi le triton soupira d'ailleurs.

- Tu n'arrêtes vraiment jamais alors, souffla-t-il en rouvrant ses yeux exaspérés. Ça ne vous arrive jamais à vous humain de vouloir être tranquille pour profiter des rayons de la Lune ?"

L'Uchiwa jusque là plutôt calme éclata en rires. Le triton se redressa sur ses coudes alors, complètement surpris.

- "Qu'est-ce que j'ai dis de si drôle ? demanda-t-il clairement perdu pour le coup et Obito découvrait un nouveau faciès du triton.

- Trop rien à vrai dire, assura l'humain en se calmant. Simplement les humains ne se prélassent pas vraiment devant la Lune, mais devant le Soleil. Ça m'a complètement pris de court, c'est tout."

Le triton se contenta de l'observer en silence, l'étudiant bizarrement. Finalement il souffla un "hum" et retourna s'allonger tranquillement.

- "Au fait, repris doucement Obito. Comment tu t'appelles ?

- Kakashi.

- Épouvantail ? Pourquoi ce prénom ? demanda Obito sans cacher le ton taquin dans sa voix.

- Parce que lorsque j'avais des cheveux plus courts, mon père avait trouvé que je ressemblais au épouvantail que vous mettez dans vos champs. Je faisais fuir les méduses, soupira le triton.

- Vraiment ? s'étonna l'Uchiwa, incrédule mais clairement amusé.

- Vraiment... soupira Kakashi. Et toi alors ? C'est quoi ton nom ?

- Obito, Obito Uchiwa.

- Hum, ça veut trop rien dire, réfléchit le triton en fixant une luciole près de son visage.

- C'est le prénom que m'avait donné mes parents à ma naissance. expliqua Obito. Je ne les ai jamais vraiment connu alors je le chéri comme le lien qu'il me reste avec eux, finit-il en souriant doucement aux yeux bleutés qui le fixaient de biais.

- Tu es orphelin ? demanda simplement Kakashi.

- Oui, c'est pour ça que ma grand-mère c'est occupé de moi durant mon enfance.

- Hum... concéda l'argenté dans le vague, puis il se redressa pour finir assis à côté d'Obito, sa queue jouant de nouveau avec l'eau. Alors on est pareil toi et moi."

Si Obito était complètement surpris par la révélation, il n'en dis trop rien. Au contraire, il se sentait soudainement lié à Kakashi d'une manière complètement différente qu'il y a encore une seconde. Soudainement, c'était comme s'il avait trouvé son double, et un lien sincère et profond sembla se matérialiser entre eux. Il se renforça encore lorsque le triton laissa sa tête aux longs cheveux s'appuyer contre l'épaule de l'humain.

Obito frisonna, d'une part à cause du froid du aux cheveux mouillés de Kakashi mais aussi à leur proximité. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas été aussi proche de quelqu'un de son âge.

- "Dis Kakashi, murmura Obito, les joues rouges. Comment ça se passe les relations entre sirènes ?"

Le triton grogna et révéla sa tête, laissant découvrir une mine étrange sur ses traits. Un mélange de mécontentement, d'incrédulité et de gêne.

- "Vous parlez tous de sujet aussi privé si vite entre humain ?

- Non, non pas du tout, rigola nerveusement Obito. Mais je me demandais simplement."

Sa réplique ne gagna qu'un soupire de Kakashi qui s'occupa enfin de ses longs cheveux en les brossant avec ses doigts palmés le long de son épaule.

- "On à une saison des amours comme tous animaux. A l'arrivée de l'été, chaque individu dans l'âge de se reproduire doit trouver un partenaire. Pour ça, ce sont les plus âgés qui vont tourner autour des plus jeunes et si un supérieur pose son choix sur toi, tu es supposé s'opposait aucune résistance et accepter. expliqua-t-il rapidement et Obito acquiesça.

- Et alors ? Tu as trouvé quelqu'un toi ? demanda l'Uchiwa ce qui lui valu un regard noir de Kakashi.

- Tu es bien trop curieux l'humain. trancha-t-il froidement. Et pour répondre à ta foutue question ; non j'ai trouvé personne parce qu'on ma trouvé.

- Ça n'a pas l'air de t'enchanter, conclu Obito ce qui continua de lui valoir moulte reproches plus ou moins explicites.

- Tu es pressé de mourir dit donc l'humain... grogna le triton.

- Mon nom c'est Obito, Kakashi, ta cervelle de mollusque pourrait faire un effort pour le retenir quand même, sourit l'Uchiwa triomphalement."

Deux seconde plus tard, Obito était sous l'eau, maintenant par un Kakashi décidément en rogne. Ou qui faisait semblant de l'être, à voir. Et honnêtement, L'Uchiwa s'en fichait. Tout ce qu'il voyait maintenant était une cicatrice qu'il n'avait jamais remarqué sur le visage d'albâtre. Une coupure longue et droite qui barrait son œil gauche.

Kakashi le ramena à la surface.

- "C'est celui qui ma choisi qui m'a fait ça, ecpliqua-t-il seulement en remontant sur le rocher."

Obito suivis son exemple et remarqua que la cicatrice avait disparu. Elle ne semblait apparaitre que sous l'eau.

- "Celui ? Répéta-t-il ? C'est un homme ? Mais vous ne pouvez pas vous reproduire du coup.

- Bien trouvé, se moqua Kakashi, retrouvant une attitude plus douce. Et c'est justement pour ça que ça intéresse les plus âgés. Ils ne veuillent pas s'accoupler tout de suite alors pour éviter les foudres des séniors attachés au tradition, ils trouvent des sirènes du même sexe pour avoir une excuse.

- Et ça marche vraiment contre les séniors ?

- Ouais, je comprendrais jamais pourquoi d'ailleurs."

Obito non plus honnêtement. Mais ça l'inquiétait que Kakashi soit avec un autre triton qui apparemment ne l'aimait guère en plus.

- "Tu as l'air étonné, ce n'est pas comme ça que ça se passe chez vous ? demanda Kakashi ?

- Non, assura vivement Obito, et alors il lui expliqua toutes les étapes avant qu'un couple ne se forme et les procédures à suivre avant le mariage et le bébé éventuel."

Kakashi paru songeur quelques instants après avoir écouté toutes les explications d'Obito.

- "Ça a l'air bien, souffla-t-il finalement.

- Ouais, assura Obito, mais je n'ai pas vraiment d'expérience dans le domaine, avoua-t-il.

- Ça viendra plus tard non ? Mais pourquoi tu voulais savoir comment ça se passait chez les sirènes si déjà chez les humains tu n'y arrive pas ? demanda Kakashi, sans l'ombre d'une taquinerie malgré la question qui pourrait le laisser penser.

- Honnêtement ? Parce que je crois que tu me plaît."

Kakashi le regarda complètement incrédule. Obito se contenta de soutenir son regard, souriant même légèrement.

- "Ça alors, tu es vraiment atypique jusqu'au bout, souffla finalement l'argenté, encore les yeux ouverts de surprise.

- Ça te dérange ? sourit Obito."

Ce fut au tour de Kakashi de sourire, presque de manière joueuse.

- "Tu ne sais pas à qui tu le dis.

- Je t'assures que toi non plus, murmura l'Uchiwa à l'oreille écailleuse de Kakashi."

Ce dernier frisonna au souffle chaud s'abattant contre sa peau froide. Mais il ne perdis rien de son sourire. Alors qu'il allait répondre, sa peau scintilla vivement ce qui le coupa.

- "Je crois bien que j'ai absorbé assez d'énergie, constatat-il. Je vais devoir rentrer.

- Quoi ? paniqua Obito. Maintenant ?

- Il semblerait bien, répondit Kakashi."

Avant que l'Uchiwa n'ai pu dire quoi que ce soit d'autre, il était allongé sur le rocher, le triton au-dessus de lui.

- "Mais je crois bien que tu me plait aussi Obito. Alors attend moi ici le mois prochain, dici là jaurais réglé mes soucis avec mon partenaire, fais-en de même avec tes différents empêchements. ordonna presque Kakashi dune voix terriblement sensuel et grave. Tu n'as pas intérêt à me faire attendre."

Et il finit sa délicieuse tirade par un baiser, posant ses douces lèvres froides contre celles de son humain. Obito grogna, appréciant plus que de raisonnable cet échange langoureux. Il voulu enlacer Kakashi contre lui, serrer ce corps sentant le sel de mer et le lointain mais n'en eu pas le temps. L'argenté s'écarta de lui et plongea dans l'eau. L'Uchiwa n'eut que le temps d'observer sa silhouette encore scintillante s'enfuir dans la mer avant que la magie ne se calme et la réalité le rattrape.

Qu'est-ce qu'il venait de se passer ?

Et pourquoi diable était-il prêt à tout lâcher pour ce maudit triton au caractère insupportable ?

Putain...

Obito se laissa retomber sur le rocher où il avait échangé le plus beau baiser de sa vie. Un sourire se pegnit sur ses lèvres contre son grès. Peut-être que ce n'était pas si mal au final...

Obito se laissa tomber sur son lit, complètement épuisé après sa journée. Le matin même il était à la ville, participant à une interview sur son livre qui ne cessait de faire parler de lui. Et le voilà le soir venu, à des kilomètres de là où l'on pouvait entendre les vagues s'écraser sur la plage en bas de sa maison.

L'Uchiwa soupira en se redressant. Il troqua son costume pour un survêtement bien plus agréable et sortit de chez moi. Arrivé dehors, il observa la Lune dans le ciel parsemé d'étoiles.

Ce que sa vie avait pu changé en quelques années alors...

Obito se souvenait encore lorsqu'il était rentré chez lui après avoir quitté sa ville natale. Il avait rencontré Rin le lendemain qui lui avait demandé s'il avait eu des idées de libre. Et alors l'Uchiwa lui avait raconté une piste qu'il avait eu, très largement inspirée de sa rencontre avec le triton.

Rin était tombée des nues, lui avait sauté au bras au même moment. "Obito c'est incroyable ! lui avait-elle dis !" Et quand Rin était partis dans quelque chose, impossible de la faire s'arrêter. L'Uchiwa avait été pratiquement obligé décrire ses idées et au bout de quelques mois seulement, Rin avait trouvé preneur pour l'éditer.

Et ni Obito ni Rin ne s'étaient attendus à un tel entrain des lecteurs. Le livre de l'Uchiwa était devenu un best-seller en un temps record, et son auteur convoqué à plusieurs interviews. Au final, Obito s'était découvert une nouvelle passion ; l'écriture. Et au bout d'une autre année, il avait laissé son ancien travail pour celui d'écrivain, l'argent de la vente de la maison de sa grand-mère l'avait aidé à faire le pas.

Maintenant ça faisait deux ans entiers qu'il ne se consacrait plus qu'à ça, reclus dans une petite maison qu'il avait fais construire en bord de mer.

Il était honnêtement tellement heureux qu'il n'en revenait même pas. Et il n'était pas le seul à se complaire dans le bonheur qui était devenu son quotidien, même leur quotidien finalement.

Obito se pencha pour attraper un coquillage en forme de corne près de son entrée avant de rejoindre la plage devant sa maison. Là, il porta l'objet à ses lèvres et souffla dedans. Aucun son n'en sortit, du moins aucun perceptible par les humains.

Mais qui a dis que les sirènes étaient des humains ?

Un triton qu'Obito connaissait trop bien maintenant sauta de l'eau et rejoint la côte et le sable doux. L'Uchiwa l'y attendait et ne perdis pas de temps pour soulever le corps de son amant de l'eau et le coller tout contre lui.

Kakashi pris en coupe le visage de son mari et posa son front mouillé et froid contre celui sec et chaud.

- "Tu en as mis du temps, souffla-t-il doucement en fermant les yeux.

- Je suis là maintenant, répondit tendrement Obito en embrassant finalement les lèvres pulpeuses au goût salées."

Les courts cheveux argentés de Kakashi tombèrent sur les siens. Voilà autre chose qui avait changé. Le triton s'était coupé les cheveux un an après le début de leur relation, avouant qu'il les avais laissé poussé pour éviter de ressembler à ce qu'il était lorsque son père était encore en vie. Obito avait appris que ce dernier s'était suicidé tôt et que Kakashi n'avait jamais vraiment réussi à faire son deuil. Mais en coupant ses cheveux, suite à l'annonce que l'Uchiwa allait venir habiter tout le temps près de la côte, l'argenté avait accepté la mort de son paternel.

Maintenant, certes ils n'étaient que d'eux, mais ils étaient deux. Sans parents oui, mais avec des amis et le plus beau des amants.

Voila comment se termine l'histoire, celle d'une rencontre au clair de Lune.


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