1 : Les larmes d'Eliona.
C'était vers la fin d'après-midi. On avait bu quelque verre avec Abbygaël, elle sautillait sur le trottoir, il n'y avait personne. Il faisait trop chaud en cette fin de mois de juillet. La tragédie arriva bien trop vite. Abby s'était déjà engagée sur le passage piéton. Elle ne vit pas le camion qui lui fonçait dessus.
- Abby, non !
Je m'élançais au près d'elle, mais déjà, elle passait sous les roues de l'engin, sous mes yeux horrifiés. Elle était couverte de sang, ses yeux se fermait progressivement. Non... pas elle, pas ça.
- Ne t'en fais pas Elio... ça va aller, je vais m'en sortir, tu verras. Je t'aime.
Je n'entends plus rien, les gens s'affolent, crient, pleurent, il devait y avoir d'autre victimes. Inconsciemment, les larmes dévalent mes joues. Déjà, au loin, on pouvait entendre la sirène des pompiers. Il ne s'était pas arrêté, il aurait pus.
- Non.... Ne me quitte pas.
***
Je descends les marches. Le manoir est flippant la nuit mais en plein jour, ça va. Depuis tout à l'heure une mélodie résonne en dessous de ma chambre, dans le petit salon. Je sors et aperçois ma mère sur la terrasse.
"- C'est Thomas qui joue ?
- Qui d'autre ma chérie ?..."
Je ne répond pas et remonte dans ma chambre. Celle au lit à baldaquin que je me suis accaparé il y a deux semaines. Mon frère s'est improvisé pianiste pour le séjour. Mais en même temps, qu'est ce qu'il joue bien.
Comme Abbygaël... Ma défunte petite amie. Je suis lesbienne, c'est comme ça. Mon frère voudrait que je sois "normal", que je craque pour une de ces nombreuses stars qui ont le double de mon âge. L'horreur.
Il n'est pas fou, il préfère que son piano soit accordé, à ce que sa sœur soit heureuse, moi. N'empêche qu'il y a quelques années, il s'intéressait encore à moi.
Maintenant c'est; le piano, le piano, le piano et le piano. Je me jette sur mon lit, face contre oreiller. D'ailleurs, je ne sais même pas pourquoi il vient à l'enterrement d'Abby.
Il y a un mois, ma petite amie se faisait fauché devant moi par un camion.
Il y a un mois, je tenais encore sa main alors que je l'accompagnais dans l'ambulance pour l'hôpital.
Il y a un mois, elle mourait en emportant la vision de mon visage en pleurs.
Et demain, oui seulement demain, (car la police à demandé une autopsie que sa famille n'a pas pus refusé) nous l'enterrons.
Le jour J, j'irais sûrement habillée de ma robe noire en dentelle, je déposerais un dernier baiser sur ses lèvres froides quand tout le monde aura le dos tourné, comme une thug.
Et c'est ce que j'ai fait, aujourd'hui, c'est la rentrée, je ne suis jamais en retard. Je me lève de mon lit où je m'étais assise pour me remémorer ses derniers mois de douleur, j'attrape mon sac.
"- Une rentrée sans toi...... Ça fait bizarre."
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Retrouvée les aventures d'Eliona dans : "Ania, Différente" sur le compte d'Hectoplascarpe
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