Dans le tumulte de Piltover, la ville où la magie et la technologie fusionnaient pour former l’Hextech, deux âmes que tout opposait allaient s’unir contre toute attente. Layne, une ingénieure brillante mais solitaire, trouvait son refuge parmi les engrenages et les circuits de ses inventions. Elle avait grandi dans les bas-fonds de Zaun et avait gravi les échelons grâce à son esprit affûté, intégrant enfin l’Académie de Piltover. Cependant, le mépris latent des élites pour ses origines la rendait méfiante. La seule chose en laquelle elle croyait véritablement, c’était la mécanique : l’imprévisible des relations humaines lui semblait trop compliqué.

Et puis il y avait Eryn, une Enforcer respectée et redoutée. Grande et athlétique, avec des yeux d'un gris perçant, elle incarnait tout ce que Layne haïssait. Les forces de l’ordre étaient, à ses yeux, les marionnettes d’un système corrompu. Pourtant, une rencontre imprévue dans une ruelle sombre allait bouleverser cette vision.

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Layne s’était aventurée à Zaun pour trouver des pièces rares qu’on ne pouvait dénicher qu’ici. Tandis qu’elle fouillait parmi les débris dans une boutique clandestine, des hommes de la pègre locale l'encerclèrent. Trop concentrée sur ses trouvailles, elle n’avait pas vu le danger venir. Avant qu’elle n’ait le temps de réagir, une silhouette imposante apparut derrière elle.

— Laissez-la tranquille, ordonna Eryn d’une voix froide, posant une main sur la crosse de son arme.

Les hommes hésitèrent une seconde avant de battre en retraite, visiblement peu désireux d’affronter une Enforcer. Layne leva les yeux vers sa sauveuse et croisa ce regard glacial.

— Merci, marmonna-t-elle à contrecœur, mal à l’aise d’être redevable à une autorité qu’elle méprisait.

— Tu n’as rien à faire ici, dit Eryn en l’évaluant du regard. Ces ruelles ne pardonnent pas, surtout à quelqu’un qui semble venir de Piltover.

— Ça tombe bien, je n’ai jamais cherché à plaire à personne, répondit Layne en haussant un sourcil.

Un silence pesant s’installa. Pourtant, quelque chose dans l’assurance de Layne éveilla l’intérêt d’Eryn. Une étincelle, minuscule mais suffisante, venait de naître entre elles.

Entre fascination et rejet

Les jours suivants, Layne tenta de chasser l’image d’Eryn de son esprit. Mais malgré elle, la silhouette de l’Enforcer continuait de hanter ses pensées. Elle n’aimait pas ce que cela signifiait : pourquoi était-elle attirée par une femme qui incarnait tout ce qu’elle haïssait ?

De son côté, Eryn se surprit à chercher des prétextes pour croiser Layne à l’Académie ou dans les marchés où la jeune ingénieure traînait. Leur opposition en apparence totale la fascinait. Il y avait une rage et une passion chez Layne qu’elle n’avait jamais vues chez personne d’autre.

Une nuit, elles se croisèrent à nouveau lors d’une fête organisée par l’Académie. Layne avait bu plus que de raison, cherchant à noyer son malaise intérieur.

— T’es là pour me surveiller ? lança-t-elle à Eryn avec un sourire narquois, vacillant légèrement.

— Non. Juste pour voir si tu allais bien.

— Et moi qui croyais que les Enforcers ne faisaient pas dans l’empathie, ricana Layne.

Eryn soupira, mais au lieu de partir, elle attrapa la main de Layne et l’entraîna hors de la foule bruyante.

— Viens, tu as besoin d’air frais.

Elles se retrouvèrent sur un balcon surplombant la ville illuminée. Sous le clair de lune, le visage de Layne semblait moins dur, plus vulnérable.

— Pourquoi tu fais ça ? demanda-t-elle soudain, le regard embué.

— Parce que je pense qu’il y a plus en toi que tu ne veux bien le montrer, murmura Eryn.

Le silence retomba entre elles, mais cette fois, il était chargé de quelque chose de différent. D’un espoir timide, d’une connexion inattendue.

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Les semaines qui suivirent furent marquées par une danse hésitante entre attraction et méfiance. Elles passaient de longues soirées ensemble, discutant des injustices de la société, des rêves qu’elles n’osaient plus avoir, et des douleurs qu’elles cachaient. Leur relation était une contradiction vivante : Eryn représentait l’ordre, Layne le chaos. Pourtant, ensemble, elles trouvaient un équilibre fragile, comme deux rouages d’une machine complexe.

Un soir, après une journée éreintante, Layne se laissa enfin aller. Elles étaient assises sur le toit de l’appartement d’Eryn, contemplant la ville qui brillait sous leurs pieds.

— J’ai toujours cru que je serais seule, murmura Layne.

Eryn tourna la tête vers elle, surprise par cette confession.

— Et maintenant ?

— Maintenant, je sais que je me suis trompée.

Avant qu’elle ne perde courage, Layne se pencha et déposa un baiser léger sur les lèvres d’Eryn. L’Enforcer laissa échapper un souffle surpris avant de répondre avec tendresse, comme si ce moment avait été inévitable depuis leur première rencontre.

Un avenir incertain

Mais leur bonheur fut de courte durée. L’Académie découvrit bientôt que Layne collaborait avec certains chercheurs de Zaun sur des projets expérimentaux jugés trop dangereux. L’administration lui ordonna de cesser toute collaboration, mais Layne refusa.

— Tu ne comprends pas, protesta Layne un soir en rentrant chez Eryn. Ils veulent étouffer les progrès que nous faisons !

Eryn serra les dents, tiraillée entre son devoir et son amour pour Layne.

— Si tu continues, ils vont te bannir de l’Académie. Peut-être même t’arrêter.

— Alors laisse-les venir, répliqua Layne, le regard brûlant. Je ne laisserai pas ce système corrompu m’arrêter.

Eryn savait qu’elle devait faire un choix. Mais comment choisir entre la femme qu’elle aimait et le devoir qu’elle avait toujours servi ?

Le sacrifice

Une nuit, les Enforcers firent irruption dans l’atelier de Layne. Eryn avait tenté de les prévenir, mais elle était arrivée trop tard. Layne fut arrêtée et emmenée sans ménagement.

Lors de son procès, Eryn témoigna en faveur de Layne, risquant sa carrière. Grâce à son intervention, Layne échappa à une peine de prison, mais elle fut exilée de Piltover, bannie de l’Académie.

Le cœur lourd, Eryn la rejoignit une dernière fois avant son départ pour Zaun.

— Je suis désolée, murmura-t-elle en serrant Layne contre elle.

— Ne sois pas désolée, répondit Layne en lui caressant doucement la joue. Je savais dans quoi je m’engageais.

Eryn l’embrassa une dernière fois, le goût amer de la séparation sur leurs lèvres.

— Reviens-moi un jour, murmura-t-elle.

Layne hocha la tête, un sourire triste aux lèvres.

— Toujours.

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Eryn continua son service à Piltover, mais son cœur resta à Zaun, avec Layne. Chaque lettre échangée entre elles était une promesse silencieuse : celle de se retrouver, un jour, au-delà des frontières et des règles.

Layne, quant à elle, trouva une nouvelle famille parmi les inventeurs de Zaun. Mais malgré la liberté qu’elle avait gagnée, une seule chose lui manquait vraiment : Eryn, et l’amour qu’elles avaient construit ensemble, contre toute attente.

Dans un monde où les rouages ne cessaient jamais de tourner, deux âmes avaient trouvé leur propre mécanisme. Et même séparées par des murs et des lois, elles continuaient de battre à l’unisson.

Fin