L'Ombre de Lucie


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TW : Bad End, Dépression, Sc!rific!tion 

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Lucie avait 17 ans, mais elle se sentait beaucoup plus vieille. Ses journées semblaient s'étirer à l'infini, une succession de moments vides et dénués de sens. Cela faisait des mois qu'elle avait sombré dans la dépression, une souffrance silencieuse que personne ne semblait vraiment voir, ou peut-être préféraient-ils l'ignorer.

Autrefois pleine de vie, Lucie avait changé. Les éclats de rire avec ses amis avaient laissé place à des silences pesants, ses sourires étaient devenus rares, presque étrangers. Elle passait ses journées à errer dans les couloirs de son lycée, invisible aux yeux des autres, et pourtant, tout en elle hurlait à l'aide.

Ses parents avaient remarqué son changement, bien sûr. Ils l'avaient envoyée voir des psychologues, lui avaient parlé de médicaments, de guérison. Mais pour Lucie, c'était une guerre à laquelle elle ne voulait plus participer. Les mots résonnaient dans sa tête, vides de sens, comme un écho lointain dans un tunnel sans fin. Elle n'avait plus la force de se battre contre ce monstre invisible qui s'agrippait à elle, la tirant un peu plus bas chaque jour.

Ses nuits étaient les pires. Alors que le monde dormait, Lucie faisait face à ses démons, seule dans sa chambre faiblement éclairée. Les pensées sombres étaient inévitables, oppressantes, elles tournaient en boucle, la noyant sous leur poids. Chaque soir, elle regardait la lame qu'elle gardait soigneusement cachée sous son lit, une tentation silencieuse qui grandissait à chaque fois que la douleur devenait insupportable.

Elle avait déjà essayé de parler, de dire à ses amis combien elle se sentait perdue. Mais leurs réponses, bien qu'emplies de bonne volonté, résonnaient creuses : "Ça va aller," "Tu es forte," "Accroche-toi." Personne ne comprenait vraiment l'ampleur de ce qu'elle vivait. Alors, peu à peu, elle avait cessé de parler. Elle avait cessé d'essayer.

Un soir d'automne, alors que la pluie battait contre les fenêtres de sa chambre, Lucie s'était assise devant son miroir. Elle regarda son reflet, mais c'était comme observer une étrangère. Ses yeux étaient vides, son visage marqué par la fatigue. Elle ne se reconnaissait plus.

Elle prit la lame.

Les jours suivants, ses bras étaient couverts de traces de son combat silencieux. Personne ne les remarqua vraiment, ou peut-être faisaient-ils semblant de ne pas les voir. Elle se sentait seule dans une foule, un fantôme vivant au milieu des rires et des conversations.

Puis arriva le jour où elle décida que c'était assez. Lucie ne pouvait plus vivre avec ce poids qui l'écrasait, elle n'avait plus l'énergie de se battre contre cette tristesse infinie qui dévorait chaque parcelle de sa vie. Ce soir-là, elle écrivit une lettre, une simple feuille de papier sur laquelle elle laissa couler ses pensées, ses regrets, ses adieux. Elle s'excusa auprès de ses parents, leur disant qu'ils n'étaient pas à blâmer, que c'était elle, juste elle, qui ne trouvait plus de raison de continuer.

Elle se coucha ensuite dans son lit, ferma les yeux, et ne chercha pas à les rouvrir.

Le lendemain, sa mère la trouva, inerte, froide. La lettre était posée sur son oreiller, trempée de larmes. C'était une fin qu'elle n'avait jamais envisagée pour sa fille, une douleur qu'elle ne pourrait jamais oublier.

Lucie avait enfin trouvé la paix qu'elle cherchait, mais elle laissait derrière elle un monde brisé par l'absence de celle qu'on n'avait pas su comprendre à temps.

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Cette histoire est conçue pour refléter la solitude et la détresse profonde qui peuvent accompagner la dépression, et souligne le tragique d'une fin sans retour.


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Fin

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