Entre Rouage Et Douleurs
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Entre Rouages et Douleurs
[Inspirés]
Genre : Romance, aventure, drame
Lieux : Piltover (la ville des sciences et de l'ordre) et Zaun (le quartier pauvre, souterrain, rebelle)
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Prologue : Fêlures du Passé
Le père adoptif de Kaelen disait toujours : « Un mécanisme imparfait finit par tomber en panne. Ne sois jamais imparfaite. »
Ces mots l'avaient suivie toute sa vie. Chaque rouage qu'elle posait, chaque vis qu'elle serrait, était une manière de prouver qu'elle méritait son existence. Dans l'ombre de Piltover, la ville éclatante de progrès technologique, Kaelen errait entre les attentes de son père et son propre besoin de liberté. Elle n'avait jamais vraiment appris à vivre.
Jusqu'au jour où elle rencontra Nyx, une tempête aux cheveux bleus et au regard indomptable.
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L'Engrenage qui Grince
Kaelen travaillait seule dans un atelier exigu à Piltover. À dix-sept ans, elle avait déjà la réputation d'une mécanicienne brillante mais taciturne. Ce jour-là, une commande urgente la tenait enfermée depuis l'aube. Une machine sophistiquée – un cœur artificiel – devait être terminée pour l'un des laboratoires de la ville haute.
Le père adoptif de Kaelen, un inventeur respecté, avait préféré la laisser gérer seule ce projet. Une énième manière de tester ses compétences sans jamais lui accorder de reconnaissance.
Elle en était à visser la dernière pièce lorsque la porte de l'atelier s'ouvrit à la volée. Une silhouette fine, vêtue d'un manteau usé, fit irruption. Nyx.
— Salut, Genius ! Tu veux exploser un truc ? lança-t-elle avec son sourire insolent.
Kaelen leva à peine les yeux de son travail.
— Non. Va embêter quelqu'un d'autre.
Nyx s'accroupit sur le comptoir en désordre et se mit à jouer avec un tournevis.
— Mais t'as l'air de crever d'ennui. Sérieux, t'as toujours été comme ça ? Une âme enchaînée à un tas de boulons ?
Kaelen inspira profondément, tentant de masquer son agacement. Elle connaissait Nyx depuis peu, mais cette fille semblait trouver un plaisir infini à briser les silences et les barrières. Et, malgré elle, Kaelen ne pouvait nier que Nyx apportait un souffle d'air frais dans sa vie routinière.
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Un soir, Kaelen céda finalement à l'insistance de Nyx. Elles quittèrent l'atelier et se retrouvèrent dans une partie basse de Piltover. Là-bas, Nyx lui montra son art secret : les explosions créatives. Chaque détonation peignait des traînées lumineuses sur les murs, transformant la destruction en une sorte de poésie urbaine.
— T'es folle, tu sais ça ? murmura Kaelen, fascinée malgré elle.
— Peut-être, répondit Nyx avec un clin d'œil. Mais au moins je vis. Pas toi ?
Ce soir-là, quelque chose changea. Kaelen ressentit, pour la première fois, le goût de la liberté.
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Le temps passa, et leurs escapades devinrent une routine secrète. Dans l'ombre de Piltover, elles trouvaient ensemble un refuge loin des attentes et des jugements.
Nyx ne posait jamais de questions sur le père adoptif de Kaelen, mais elle devinait sans peine la pression qui pesait sur ses épaules. Elle voyait à quel point Kaelen essayait de tout contrôler, comme si une erreur pouvait tout faire s'écrouler. Et, en retour, Kaelen commençait à entrevoir les fêlures derrière l'énergie débordante de Nyx. Elle aussi fuyait quelque chose.
Un jour, alors qu'elles s'abritaient de la pluie sous une arche délabrée, Nyx avoua doucement :
— Tu sais, tout le monde finit par me laisser tomber. Même ceux qui prétendent m'aimer. Je suis trop chaotique, ils disent. Trop dangereuse.
Kaelen tendit la main, hésitante, puis la posa sur celle de Nyx.
— Je ne suis pas comme eux. Je reste.
Ce fut leur premier vrai moment de vulnérabilité. Le début d'une promesse silencieuse.
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Mais Piltover n'était pas une ville qui tolérait le désordre. Leur complicité attira l'attention des autorités. Un soir, après une escapade particulièrement chaotique, Kaelen fut arrêtée par les Enforcers, les gardes de la ville haute. Elle fut traînée de force jusqu'à l'atelier de son père adoptif.
— Tu es une honte pour moi, lui dit-il froidement. J'aurais dû te laisser dans la rue.
Ces mots, plus tranchants qu'une lame, brisèrent quelque chose en Kaelen. Elle comprit que, quoi qu'elle fasse, elle ne serait jamais assez pour lui. Alors pourquoi continuer à essayer ?
Elle retourna vers Nyx ce soir-là, le cœur en feu.
— Emmène-moi loin d'ici. Je ne veux plus être parfaite.
Nyx la regarda avec une intensité rare. Puis, sans un mot, elle la prit par la main.
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Elles fuirent ensemble vers Zaun, la cité souterraine où les règles de Piltover n'avaient aucun pouvoir. Là-bas, au milieu du désordre et des ruines industrielles, elles trouvèrent enfin la liberté qu'elles cherchaient.
Leur cabane devint leur maison. Elles vivaient au jour le jour, volant ce dont elles avaient besoin, réparant des machines défectueuses, et peignant le ciel nocturne de leurs explosions artistiques.
Mais surtout, elles s'aimaient. Non pas d'un amour parfait, mais d'un amour vrai. Celui qui accepte les cicatrices et les erreurs. Celui qui ne cherche pas à changer l'autre.
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Un soir, alors qu'elles regardaient les étoiles à travers le toit troué de leur repaire, Nyx murmura :
— Peu importe ce qui arrive, tu resteras avec moi, n'est-ce pas ?
Kaelen serra sa main, les yeux brillants.
— Oui. Toujours.
Et dans ce moment suspendu, elles comprirent qu'elles avaient enfin trouvé ce qu'elles cherchaient : quelqu'un qui les aimait pour ce qu'elles étaient, et non pour ce qu'elles auraient dû être.
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Dans un monde divisé entre l'ordre de Piltover et le chaos de Zaun, Kaelen et Nyx avaient créé leur propre équilibre. Elles savaient que rien n'était jamais certain, mais elles n'avaient plus peur. Tant qu'elles étaient ensemble, elles pouvaient affronter n'importe quelle tempête.
Et si un jour tout devait exploser ? Elles le feraient avec un sourire. Ensemble.
FIN
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