Semaine des Langues

Je venais alors de descendre de l'avion dans l'aéroport d'une petite ville de Russie. Là-bas, le climat est assez « frais » et parfois, c'est un doux euphémisme que de dire qu'il fait « frais ». Enfin bref... Je venais donc d'arriver et devais me rendre à Moscou pour y faire un stage qui me permettrait de valider des unités de valeur dans mon école...

Tout ça, on s'en fiche un peu pas vrai ? Alors je vais vous raconter ce qui m'a (un peu) choquée.

Je devais avoir un guide dans les parages. Pourtant, je ne voyais personne qui courait vers moi comme si il était poursuivi par des chiens mort-vivants... J'exagère, mais avouez que les guides sont souvent pressés... Toujours est-il que je dus attendre plus d'une heure pour que quelqu'un s'approche enfin de moi.

Un petit homme assez fort du tour de taille et qui paraissait très jovial me sourit et je me levai pour le saluer d'une poignée de main. Le petit homme parut surpris, mais me serra la main sans mot dire. Ensuite, il fit une chose à laquelle je ne m'attendais pas : il m'embrassa. Très calmement et très simplement.

Je me retirai aussitôt en arrière et le regardai avec des yeux comme des soucoupes et l'homme se mit à rire. Il était plié en deux de rire...  Je devais vraiment faire une tête très horrible pour qu'il rit à ce point là. Au bout d'un moment et après avoir essuyé des larmes de rire, il me dit :

« C'est toujours comme ça avec vous les Français !se moqua-t-il gentiment et en souriant, vous êtes surpris de notre accueil !

-Je dois bien avouer que je ne m'y attendais pas vraiment, souris-je timidement en pensant qu'il me faisait une farce, pourquoi avez-vous fait ça ? C'est une manière de dire bonjour ?

-Tout à fait, jeune fille, sourit-il un peu plus. Suivez moi, je vais vous emmener à Moscou. »

Je le suivis dans les couloirs de l'aéroport et nous finîmes par en sortir. Il me montra un grand 4x4...légèrement usagé. Des traces de boue étaient fièrement étalées sur le pare-choc avant et au dessus des roues ainsi que de la poussière qui parsemaient les vitres de toute la voiture.

« Il roule encore très bien, me rassura-t-il en voyant mon air effaré, ne vous inquiétez pas pour si peu. »

Il me fit donc monter et nous partîmes sur les routes de Russie pour Moscou. Pendant le voyage, il me raconta des souvenirs de sa vie en Russie et me raconta qu'il avait appris le français très tardivement. Je souris malgré moi en pensant à la difficulté que j'avais encore à parler Russe et à sa facilité à parler Français.

Il m'expliqua aussi que la Russie était un très beau pays. Parfois froid, parfois moins froid. Mais qu'il avait toujours aimé l'hiver russe. Il me raconta qu'un jour qu'il devait aller chercher un groupe de touriste à l'aéroport en pleine hiver, il avait du rester chez lui, car pas moins d'un mètre de neige était tombé pendant la nuit, bloquant ainsi sa porte et l'empêchant de sortir de chez lui.

Ils avaient appris que les touristes n'avaient finalement jamais décollés et qu'ils n'étaient jamais arrivés en Russie puisque les vols avaient tous été annulés à cause de la météo. Quelques jours plus tard, il avait du aller faire ses courses en raquettes... La vie n'était pas toujours simple en Russie, mais au moins, si on aimait les sports d'hiver, on était servis.

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