Solitude

Les pneus crissaient sur la route inondée. Depuis le matin, une pluie torrentielle s'abattait sur la région. Les arbres pliaient, les torrents débordaient et les fleurs s'arrachaient à leur terre d'habitude meuble. Une voiture serpentait dans les virages, s'éloignant de plus en plus de sa trajectoire. Puis la barrière rouillée par le temps se fendit sous le choc et le véhicule entama sa chute le long de la pente. L'épave ensevelie dans la boue laissait échapper une fumée âcre et noire. Les quatre passagers et le conducteur gisaient dans une mare de sang, inertes. Seul un adolescent aux cheveux blonds et ternes remuait légèrement son bras, seule trace de vie dans le paysage mort et froid.

***

Léna sortit de la salle activement : la sonnerie venait de retentir et bientôt, une foule d'adolescents se déverserait dans les couloirs exigus du lycée. La jeune fille n'était pas trop à l'aise avec les autres de son âge. Sa famille venait de passer cinq années en Norvège et venait juste de rentrer, contre son gré. Avec ses longs cheveux noirs de jais et son look excentrique décalé, Léna n'était pas un exemple de la « normalité » actuelle. Au contraire des filles de sa classe, elle ne portait pas de jeans taille basse ou de décolletés plongeants. Elle, elle assemblait suivant son humeur des vêtements qu'elle trouvait dans son armoire : jupe à volant avec un collant rouge tomate ou un t-shirt à manche longue anis et un gilet indigo sans manche. Aussi voulait-elle éviter la bande d'adolescents pré-pubères qui descendrait les escaliers dans quelques secondes.

***

La mère de Léna déposa sa fille dans une ruelle très étroite et dont les pavés se détachaient du ciment grisâtre. L'adolescente chercha du regard le numéro cinquante-deux parmi les vieilles maisonnettes étroites et mitoyennes. Les gouttières rouillaient et crissaient quand le vent avait le malheur de souffler trop fort. La peinture blanchâtre des fenêtres s'écaillait et les carreaux cassés laissaient entrer une brise légère dans les habitats. Si une multitude de corbeaux s'échappaient d'une des portes ouvertes, la jeune fille se serait crû dans un de ces films d'horreur qui se terminait toujours mal. Elle aperçut la maison qu'elle recherchait et grimpa les deux marches qui la séparaient de la porte. Elle sonna deux fois et dû attendre quelques minutes avant qu'une femme blonde d'une trentaine d'année lui ouvrit. Elle portait un peignoir éponge bleu azur et ses yeux pétillants semblaient s'excuser de l'attente. Léna lui rendit sourire :

« Bonjour madame, Léo ne vient pas depuis quelques jours, je viens lui apporter ses devoirs j'espère qu'il va bien.

- Comme c'est gentil de ta part! Il a eu un vilain rhum mais il va mieux maintenant. »

La mère de Léo regarda la jeune fille un instant et semblant reprendre ses esprits elle s'excusa :

« Je suis bête, je t'en pris entre il doit être dans sa chambre au fond du couloir, fais comme chez toi! »

Léna la remercia et refermant la porte sur elle, elle se demanda comment une personne aussi pétillante pouvait habiter dans un endroit aussi glauque. Mais malheureusement, tout le monde n'avait pas la chance d'avoir de gros revenus. La maison s'organisait autour d'un long couloir étroit qui déversait quelques pièces. Elle devina la cuisine sur sa gauche où une délicieuse odeur de gâteau s'échappait du four et embaumait toute la maison. Le parquet grinçait sous ses pas pendant qu'elle avançait. Les murs étaient recouverts de papier peint jaune vif qui se déchirait un peu sur les bords et d'une frise vert pastel représentant des motifs baroques assez originaux.

Au fond du couloir, deux portes fermées se tenaient face à face et la jeune fille se demanda laquelle pouvait être celle de la chambre de Léo. Elle toqua à celle de gauche mais comme personne ne lui répondit, elle entra dans celle de droite sans frapper. Elle tourna la poignée ronde délicatement qui grinça et la porte s'ouvrit doucement. Le spectacle qui l'attendait derrière la porte la frappa. L'adolescent en larme se tenait au dessus d'une baignoire débordante qui dégageait des vapeurs d'eau chaude. Le bras droit tendu au-dessus de l'eau, il tenait dans sa main gauche une lame de rasoir étincelante à seulement quelques millimètres de sa veine. Il ne l'avait pas vu mais Léna stupéfaite, laissa tomber les cahiers qu'elle tenait dans ses bras qui s'écrasèrent brusquement sur le sol. Léo se retourna et pendant un instant, la jeune fille ne su déchiffrer son expression. Il passait de la surprise à la colère puis à la détresse pour finir à la tristesse. L'adolescente se précipita vers lui et lui arrachant la lame des mains, elle le prit dans ses bras pour calmer sa crise de folie. D'abord réticent et distant, il se laissait aller contre Léna en sanglotant doucement.

***

Léo fut absent encore quelques temps. Léna était restée chez lui pendant des heures. Il lui avait expliqué son problème et pourquoi il avait tenté de se suicider. Il parvenait à se livrer à elle sans problèmes et elle l'avait écoutée attentivement, assise près de lui. Ainsi, la jeune fille avait appris que ses parents et ses sœurs avaient péris dans un accident et qu'étant le seul survivant, il voulait les rejoindre. En réalité, il n'était pas malade. Dire la vérité au sujet de sa dépression aurait eu l'effet d'une véritable bombe autour de son entourage et n'aurait fait qu'aggraver sa situation. Pour Léna, cette conversation et ce moment avec lui l'avait elle aussi changé. Elle ne comprenait pas pourquoi un adolescent typique de sa classe, le genre sportif entouré d'un cortège de filles hystériques, pouvait avoir de tels problèmes et les cacher avec une étonnante facilité. Léo lui avait changé sa vision des élèves de son lycée. Après tout, peut être que tout le monde n'était pas celui qu'il prétendait être. Après tout, peut être que tout le monde n'avait pas une vie morne et parfaite comme elle le croyait.

La semaine suivante, Léo revint au lycée, il n'avait plus l'aire d'un cadavre résigné à mourir mais il avait repris des couleurs et semblait un peu plus joyeux qu'avant. Dans le hall d'entrée, les groupes s'étaient formés comme tous les matins. Des filles gloussaient sur des adolescentes qui avaient osées porter un leggings avec une jupe crayon et les garçons débattaient sur qui avait le plus travaillé dans la salle de sport installée dans leur garage. Léo entra par la porte du fond et une de ses groupies accourut vers lui en lui racontant les dernières nouvelles. Il la repoussa gentiment et apercevant Léna du regard, il alla la rejoindre et s'assit à côté d'elle. Le jeune homme lui sourit et commença à lui raconter sa journée de la veille. L'adolescente fut surprise de son choix mais après quelques secondes, elle fut ravie d'avoir enfin quelqu'un, qui ne ressemblait pas aux autres, à qui parler.

***

La sonnerie du portable de Léna retentit et la jeune fille se réveilla en sursaut. Dehors, l'orage qui menaçait d'éclater depuis quelques jours frappait bruyamment à la fenêtre. Le tonnerre grondait, laissant une lumière aveuglante se déverser dans la petite chambre, malgré les rideaux pourpre encadrant la fenêtre. La jeune fille consulta son tactile et lorsqu'elle vit le nom de « Léo » inscrit sur l'écran, elle se dépêcha de décrocher :

« Allô ?!, sa voix cassée trahissait son retard de sommeil accumulé depuis quelques temps.

- Il faut que tu viennes !

- Comment ça ? T'a vu l'heure ?

- Je t'en pris viens!!!

- Où ?

- Au bahut »

Sans prendre la peine de se demander pourquoi elle faisait ça, Léna enfila un manteau et ses bottines en quatrième vitesse et fila par la porte d'entrée en évitant de réveiller ses parents sûrement déjà dans les bras de Morphée. Une fois sous le porche, elle constata la violence de l'orage mais bravant la tempête, elle s'élança sur le chemin menant au lycée. Mi-glissant, mi-courant, elle avançait tant bien que mal sous la pluie torrentielle, essayant d'éviter les poubelles et les boîtes aux lettres des autres habitants. Dans le brouillard épais, il était difficile de voir à plus de deux mètres d'elle si bien qu'elle devait s'orienter à ses souvenirs.

Le bâtiment grisâtre se découpait sous le ciel noir et la grille en fer forgée semblait plus imposante que jamais. Léna soupira et résolue, elle commença à escalader la grille. L'eau ruisselante rendait l'ascension plus difficile que jamais et après un ultime effort, elle atteint le sommet et tomba de l'autre côté dans un bruit sourd. Trempée jusqu'aux os, l'adolescente grommela et chercha Léo dans la cour. Elle l'appelait encore et encore mais le bruit assourdissant l'empêchait d'entendre quoi que se soit. Comme s'il avait lu dans ses pensées, Léo envoya un autre message à Léna. Il y avait seulement deux mots : « Le toit ». Commençant à paniquer, elle chercha du regard l'entrée de l'externat et s'y précipita. Une des portes était ouverte alors que le gardien devait toutes les fermer chaque soir. La jeune fille s'engouffra dans le bâtiment et monta deux à deux les escaliers menant au dernier étage. La grille censée fermer l'accès au toit bayait en grand et la deuxième porte qui accédait au toit l'était également. Que faisait-elle sur le toit à une heure pareil ? Elle se demandait bien ce qui la poussait à faire ça.

Le vent soufflait encore plus fort sur le toit de l'externat. Penché au dessus du vide, Léo, recroquevillé sur lui-même, regardait en bas. L'adolescent semblait encore plus mouillé qu'elle, il devait être là depuis quelques heures au moins. Elle s'approcha doucement lui et elle le salua doucement pour ne pas l'effrayer. Il la regarda longtemps, il paraissait plus perdu que jamais. Elle lui prit le bras et le força à se relever pour l'éloigner du vide. D'abord retissant, il finit par accepter de la suivre dans le hall. Sans ses élèves et plongé dans le noir, celui-ci était mystérieux, presque effrayant. De par son regard, il lui fit comprendre ce qui n'allait pas. Compatissante, Léna l'enlaça amicalement et il lui était reconnaissant de ne pas parler. Léo allait de plus en plus mal, l'adolescente le savait et elle angoissait terriblement. Elle s'était attachée à lui au fil des jours et ne supporterait pas de le perdre.

Lorsque Léna était rentrée chez elle après avoir raccompagné son ami, elle n'avait pas trouvé le sommeil et avait cherché comment elle pouvait l'aider. Les sites internet ne lui apportaient rien. Tous plus débiles les uns que les autres, ils ne parlaient que de situations extrêmes et pratiquement improbables. A cours d'idées, elle soupira longuement. La jeune fille mordilla un de ses stylos afin de réfléchir sur la situation. Léo avait perdu sa famille proche dans un accident de voiture et depuis, il souffrait chaque seconde de sa vie. Elle conclue que le mieux serait de retrouver la partie de sa famille qu'il n'avait jamais connu. Ses parents s'étaient coupés de leurs frères et sœurs pour une raison inconnue si bien que le jeune homme ne les avait jamais vus. Ravie d'avoir enfin trouvé une idée, Léna s'accorda une pause mais sombra vite dans un sommeil lourd sans rêves.

La journée de cours s'annonça plus difficile que l'adolescente le pensait. Entre les TP de biologie, de physique et les nombreux devoirs en anglais ou en histoire, elle était épuisée malgré les recherches qui l'attendaient après. En effet, pendant sa pause du midi, elle avait trouvé sur internet que les archives de la bibliothèque regorgeaient d'informations sur les familles. En général, les habitants s'en servaient pour faire leur arbre généalogique, mais pourquoi ne pas s'en servir pour rechercher la famille de Léo ? Après la dernière heure de cours, Léo et Léna s'élancèrent sur le chemin menant à la bibliothèque, malgré leur épuisement, ils mettaient toute leur énergie et tous leurs espoirs dans ces recherches.

Le lieu sentait les vieux livres et le renfermé. Les fenêtres déversaient une lumière tamisée à cause des nuages si bien qu'en plus de la luminosité naturelle, un halo artificiel éclairait les tables et les rayonnages. Entrant dans les archives, Léna s'activa rapidement et avec son ami, elle volait d'une étagère à l'autre dans l'espoir de trouver un prénom, une adresse ou même une région. Les livres s'entassaient sur les deux seules tables au milieu des archives. Ils étaient les seuls à être dans la pièce, c'était un moment propice à des révélations intéressantes...

Le doigt de l'adolescente glissait sur les pages et sa vue commençait à se brouiller lorsque le nom de jeune fille de la mère de Léo apparu au coin d'une page. Curieuse, elle appela le jeune homme qui, aussi fatigué qu'elle, avançait cahin-caha. Il se pencha au-dessus d'elle pour lire le paragraphe concerné. L'acte de naissance, parce que s'en était un, était jauni par le temps. L'encre bavait un peu mais le texte restait lisible. Il stipulait que non pas un mais deux bébés étaient nés ce jour là. L'autre enfant se nommait Soraïa Martep, ce nom étant le même pour les deux filles. Ils y étaient enfin arrivés! Après des heures de recherches ils avaient trouvé un nom. Le problème était maintenant de trouver où cette femme résidait... et ce n'était pas gagné.

Elle devait sûrement avoir changé de nom depuis le temps. Heureusement pour eux, Soraïa n'était pas un prénom très courant. Léna reposa les documents et se remit au travail. Vingt heures sonna et la pile de feuilles ne cessait d'augmenter. Pour leur plus grand bonheur, la bibliothèque ouvrait en nocturne ce soir-là et ne fermerait ses portes que vers minuit. Léo poussa soudainement un cri de joie si bien que l'adolescente laissa tomber un énorme manuscrit qui fit un bruit assourdissant en tombant sur le plancher. Elle ramassa le livre et le ferma en vitesse. Elle réprima une grimace et espérait que personne ne l'avait vu consulter ce livre. Elle se pencha au-dessus du jeune homme et vit un contrat de mariage avec le nom de jeune fille de la mariée et son nom de mariage. Il ne leur restait plus qu'à regarder sur l'annuaire en espérant qu'elle y soit.

Le lendemain, Léna attendait Léo comme tous les matins. Il ne fréquentait plus du tout ses anciens amis et avait quitté son équipe de football. Les élèves qui le connaissaient le regardaient de travers désormais et laissaient échapper un reniflement hautain à son passage. Qu'ils pouvaient être débiles ces jeunes ! Du fait qu'il ne les fréquentait plus, l'adolescent était devenu pour eux la peste personnifiée. Justement, il entra dans le hall du lycée sous les expressions de dégoût des autres mais affichant un immense sourire. La veille, ils s'étaient séparés juste après avoir trouvé l'acte de mariage. Il devait chercher sur l'annuaire l'adresse de sa tante après être rentré chez lui et vu son visage éclairé, il l'avait trouvé. Il lui montra un morceau de papier stipulant les coordonnées de la sœur de sa mère. Il était excité et semblait impatient de l'appeler. Il le fit justement à la pause du midi après avoir mangé. Léna l'observait, il avait l'air grave et préoccupé au téléphone. La jeune fille mangeait ses cuticules d'angoisse. Et si tout se passait mal ? Léo paraissait enfin sortit d'affaire mais une autre mauvaise nouvelle pouvait le faire replonger d'une seconde à l'autre.

Il resta vingt longues minutes au téléphone. Quand il eut enfin finit, Léna somnolait sous le soleil nuageux du midi. Elle sursauta à son approche et alors qu'elle allait le bombarder de questions, il esquissa un sourire et sauta dans ses bras. Surprise, Léna lui rendit son câlin, se pressant contre son corps tiède qui la réchauffa un peu. Excité, il s'empressa de tout lui raconter : après qu'il se fut présenté, sa tante était restée interdite et stupéfaite. Puis ils avaient parlés longtemps ressassant quelques souvenirs par ci par là qu'ils n'avaient malheureusement pas en commun. Elle avait eu l'air heureuse que son neveux la contacte et s'était empressée de lui donner rendez-vous pour qu'ils se connaissent mieux. Elle habitait à deux ou trois heures de la ville mais elle aurait fait n'importe quoi pour le voir. Se laissant rattraper par les émotions, Léo pleura de bonheur. Il allait enfin mieux.

***

Une semaine plus tard, l'adolescent entra dans le petit parc de la ville. A par quelques bancs disséminés ça et là et quelques vieux arbres rabougris, il n'avait rien d'accueillant mais il était parfait pour être à l'abris des regards indiscrets. Léna lisait, assise sur un banc crasseux -bien que c'était celui qui y était le moins- et attendait Léo, impatiente. Celui-ci avait eu un rendez-vous avec sa tante cette après-midi là dans un vieux café du centre-ville et il devait la rejoindre ici pour tout lui raconter. Avec une heure de retard, il arriva mi-courant, mi-sautant et s'assit à côté d'elle. La jeune fille ricana, il avait l'air bête avec son grand sourire puérile dessiné sur son visage. Avant même qu'elle lui fasse remarquer, il déballa tout. L'après midi c'était merveilleusement bien passée si bien que sa tante lui avait proposé de venir vivre chez lui pendant les vacances. Après que la sœur de sa mère fut partie, il s'était empressé de se rendre chez ses parents adoptifs pour tout leur raconter, de sa crise de suicide -qui, soit dit en passant, avait eu l'effet d'une bombe- jusqu'à son rendez-vous de l'après-midi. D'abord choqué, ils n'avaient pas réagis, mais après avoir longuement parlés avec lui, ils avaient accepté la proposition faite par sa tante. Léna n'aurait pas pu être plus heureuse et sauta au cou de Léo. Elle avait travaillé dur pour lui faire remonter la pente et y était enfin arrivé. Il la remercia chaleureusement de tout ce qu'elle avait fait pour lui et ils s'étreignirent de nouveau.

***

Ca y est c'était le grand jour. L'année se terminait et la première journée du baccalauréat allait commencer. Léo avait bossé dur et était fin prêt pour son examen. La deuxième partie de l'année, il n'avait plus lâché Léna. Elle l'avait même suivi chez sa tante aux vacances de février et semblait s'être autant amusée que lui. Toute l'année avait été superbe, il voulait qu'elle se finisse de la même manière. Afin de faire la route ensemble pour aller au bahut, la jeune fille lui avait demandé de l'attendre au parc de la ville. C'était devenu "leur" endroit. Ils s'y rejoignaient souvent pour parler, s'amuser, réviser ou juste être ensemble. Ils avaient même gravés leurs initiales sur un des vieux tronc centenaire. Aussi, il se dirigea d'un pas guilleret vers l'endroit, ignorant le vent qui augmentait petit à petit.

L'aube brillait de mille feux avec son ciel orangé qui tirait vers le rose, elle illuminait les arbres qui eux, reflétaient leurs ombres noires et mystérieuses sur le parc. Cherchant Léna du regard, il n'aperçut pas tout de suite la masse sombre qui se balançait au grès du vent qui redoublait d'intensité. La branche ployait sous son poids mais ne cédait pas. C'est là que Léo la vit. Abasourdit, il tomba par terre. La corde entourait sa tête livide qui ne masquait pas la colère de la jeune fille. Léna, morte, le regardait, ivre de rage, son expression figée la rendait encore plus vivante que d'habitude. Sur les initiales gravées dans le tronc, un mot était inscrit par dessus, gravé à la hâte comme si elle voulait se dépêcher de mourir : «Crève!».


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