On m'a toujours raconter des histoires. Des histoires où il existait des dieux et leurs ennemis. Où il y avait des gentils et des méchants. On me racontait des histoires de princes et de princesses, d'amour et de haine. Ni a-t-il pas la plus belle des contradictions dans ces deux mondes? Une si fine ligne entre une émotion positive et une si négative. L'une qui nous donne envie de vivre alors que l'autre creuse notre tombe.

Pourtant, je suis là, derrière mon bureau à pianoter sur ce clavier d'ordinateur, me demandant ce qui nous pousse à changer ses sentiments. Est-ce de l'autoprotection? De l'autodérision? Je tappe ce nom. Un nom qui s'ajoutera à la longue liste des criminels mit en cage dans ma vie. Une malchanceuse qui à rater sa chance de liberté. Une malchanceuse qui aura droit de vivre dans un monde parallèle, étrange. Le pénitencier. Sans compassion. Tel un automate. Je dois le le faire. C'est mon travail. Arrêter les criminels.

Comment je l'ai attraper me demanderez-vous? À cause d'une barette. Un papillon noire. Mais elle avait déjà basculer dans les ténèbres bien avant. On le voyait à la cruauté de ses crimes. Meurtre sanglant. Sans pitié. En plein coeur. Sans témoignage. Sans survivant. L'horreur de la scène était indescriptible. Laissant quiconque sans mot. Ne laissant que cette sensation terrible de vide à l'intérieur. Nous ne pouvions que nous demander qui sera le prochain. Mon voisin. Mon ami. Mon frère. Moi...

Pourtant, sans le savoir, elle était là. Examinant les preuves. Nous appuyant. Elle faisait partie des nôtres. De cette communauté à qui nous donnons notre cœur, à qui nous vendons notre âme.

Mais un soir, en rentrant chez moi. Je l'ai vu. Ce présage. Celui que l'on parle dans les histoires. J'ai vu sur le sol du couloir cette barette. Sa signature. La peur s'empare alors de nous, nous figeant de la tête au pied. Nous laissant agonisant. Seule. Sans défense. Et la haine réchauffe peu à peu notre cœur gelée en voyant son visage familier. Elle n'aurait pas dû. Elle était de la famille. Des nôtres. Et pourtant, rien ne pouvait changer cette vérité atroce. Ce sentiment de trahison qui pend lentement le contrôle, ce sentiment qui empoisonne notre sang. Parce qu'on se sens seule. Abandonné. À sa merci. Et que l'on sait que l'on va mourir dans les pire souffrance du monde. Car le couteau, jamais je ne l'ai senti me transpercé la peau. Que se soit mon amie. Me regardant droit dans les yeux. Ça. Ça m'a détruit. Je croyais pouvoir lui pardonner si je survivais....

Maintenant. Elle est assise la, son air suffisant aux lèvres. Consciente de ses actes. Et je ne peux cessé de la haïr. Je n'étais que son pion. Qu'un jouet à manipuler. Elle pouvait me changer n'importe quand, m'éliminer dès qu'elle en avait l'envie... Je n'étais rien.

Le crime m'a arracher le cœur, emportant mon âme dans son sillon obscur.