UN CHANT D'ESPOIR DANS LA NUIT

Les gouttes de pluie crépitant sur les toits d'Annapolis, mes pas frappant sur le bitume enneigé. Seul le claquement de mes dents me certifie que je fais encore parti des vivants.

Je m'emmitoufle dans le pull de mon ami. Aujourd'hui, c'est vendredi et toutes nos activités de la semaine sont vérifiées. Je préfère dormir à la belle étoile que d'endurer les châtiments de mon absence.

Quand je me sens à l'étroit, je vais dans une clairière bordant le lac. Le plus beau ici, c'est les reflets de la lune et le chant des animaux nocturnes.

Une chose différente de mes nuits habituelles. Une ombre près du lac. M'observant derrière un arbre, je vois cette silhouette disparaître de la clairière.

Je cueille quelques tiges de mil et remplis mes poumons de la délicieuse brise. La pluie avait stoppé depuis un moment laissant l'herbe mouillé.

Ma voix resonna dans la nuit, la chanson Arcade s'éleva de mes lèvres. Le souffle court après cette prestation, je fixe la lune.

Le craquement d'une branche me fit sursauter et une voix peu assurée me questionna :

- Peux-tu chanter Happy for you de Lukas Graham s'il te plaît ?

Dans l'obscurité, ses traits étaient presque imperceptibles mais je voyais qu'elle était noire et avait les cheveux courts.

Moi ( Tapotant près de moi ) : Assieds-toi.

Elle s'exécuta et je me laissai porter par le chant. Elle était parfumée à la fleur d'oranger.

Elle ( après ma prestation ) : Ta voix est magnifique. Merci.

Moi ( regardant le lac, gêné ) : Tu n'es pas d'ici. Comment tu t'appelles ?

Elle ( jouant avec ses doigts ) : Je fais une escapade avec ma famille dans cette ville.

J'ai hoché la tête et les seuls sons audibles furent nos respirations et mes soupirs incessants. Elle se leva et m'annonça :

- L'eau est meilleure quand elle est froide. Tu devrais l'essayer.

J'allais lui répondre malgré ses pas s'éloignant continuellement du lac mais elle rétorqua :

- Avec un savon, ça sera encore mieux.

Je retombe brutalement sur mes fesses, estomaqué par sa franchise, plutôt excessive. Je secoue la tête frénétiquement en l'insultant mentalement.

Roulant le long de la coline surmontée d'arbres, un flacon d'eau de Cologne. Je lève le bras et hume une odeur putride, me faisant retrousser le nez.

Sérieusement ?

Elle ne peut me donner ni son prénom ni son âge mais elle peut me dire que je pues.

Le pire, c'est qu'elle l'a sous-entendu tellement fort, que j'ai ressenti sa pensée jusqu'au plus profond de mon être.

Ma réponse est en un mot, 7 lettres : Enfoiré.

J'espère que je la reverrai plus en ville. Il y a bien assez de pimbêches dans le coin. Pas besoin d'une autre.

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