Mon Étrange Nuit

Je me couche dans mon lit, fatiguée. À peine ai-je fermé les yeux que je tombe dans les bras de Morphée. La journée a été longue, voilà plusieurs heures que je rêvais de ce moment.

Un tourbillon de couleurs se dessine sous mes paupières, alors que je suis encore consciente. Sans parvenir à ouvrir les yeux, je me rassure en me disant que ce n'est qu'un rêve. Probablement.
Mais les couleurs prennent de l'intensité, m'éblouissent presque. Je tournoie, je vole. Mon estomac en a l'impression aussi, et ça me fait sérieusement peur, quand tout s'arrête subitement. Soulagée, je m'endors complètement. Il faut dire que j'ai les nerfs en compotes depuis cette affreuse journée pendant laquelle j'ai dû danser et chanter des heures durants...

***

Je me réveille, et je découvre vite que le tourbillon de couleur n'avait pas grand chose à voir avec mes nerfs. L'odeur ambiante est plutôt étrange, très agréable mais anormal. Un parfum de fruits, tellement nombreux que je ne pourrais dire lesquels. En ouvrant les yeux, ce que je découvre me fait bondir sur mes pieds. Des cerisiers à perte de vue. Je me trouve sur une grande forêt pleine d'herbes, d'arbres et de fleurs en tous genres. Mon lit est là, derrière moi, posé par terre. Tout est magnifique.
Je dois être dans un rêve, me dis-je. Un rêve lucide.
Plus intriguée qu'effrayée après cette constatation, je me dirige vers l'un des cerisiers et passe ma main sur l'écorce. Elle me paraît terriblement réel. Je continue mon chemin jusqu'à ce qu'une voix grave ne m'interpelle.

"Eh, humaine, que fais-tu ici dans cet endroit sacré ? Tu n'as rien  à faire là."

Je sursaute. La voix semble venir de derrière moi et résonne dans, me semble-t-il, toute la forêt.

"Excusez-moi, Monsieur... Je... Pourriez-vous me dire où je suis ?

- Où tu es ? Ben voyons ! S'exclame la voix en ricanant. Tu le sais probablement mieux que moi. Ne fait pas l'innocente, j'ai reconnu ta voix, Mathilde."

Je sursaute une nouvelle fois à l'entente de mon prénom. Comment cette voix me connaît-elle ?!

"De quoi parlez-vous ? bredouillé-je. Qui êtes-vous ?"

Un bruit sourd se fait entendre derrière moi et, en me retournant, je me retrouve face à un grand homme. Une forme dans son dos me pousse à le contourner pour jeter un coup d'œil et je pousse une exclamation de surprise. Deux excroissances sortent de son T-shirt, pleines de plumes. Un seul mot me vient à l'esprit à cette vue : ailes.

"Vous... Comment avez-vous eu ces...

- Enfin, Mathilde, que t'arrive-t-il ? s'exclame l'homme-oiseau. Toi aussi tu as des ailes, je ne comprend pas pourquoi tu es aussi bizarre !"

Je me tords dans tous les sens pour apercevoir deux formes blanches similaires aux ailes de l'homme. J'ai un hoquet douloureux. Avec un effort surhumain, je parviens à agiter ces excroissances.

"Suis-je bête ! s'écrie l'homme en se tapant le front. Tu ne te souviens de rien ! Oh là, là... Excuse-moi, Mathilde. Je m'appelle Lyliaz. Tu te trouves dans ton Irréel. C'est... Disons que tu te trouves dans le monde dont tu rêves sans vraiment le savoir. Tous tes rêves les plus fous se trouvent ici. Tu peux désirer tout ce que tu veux et ça apparaîtra devant toi. Fait un essai !"

À moitié agacée par cette blague de mauvais goût, à moitié amusée, je cherche quelque chose d'absurde à souhaiter. Avant même que j'ai eu le temps de penser à un canard géant, une créature énorme apparaît devant moi. Un canard géant... Comme promis.

J'écarquille les yeux, sonnée.

"Comment...

- Je viens de te le dire, s'agace Lyliaz, tu es dans ton Irréel. Fais ce que tu veux ici. Je ne pensais pas que ce serait si dure de te voir m'oublier, soupire-t-il ensuite comme pour lui même.

- Vous oubliez ? Je ne vous connais pas, comment aurais-je pu...

- Laisse tomber. Tu referas bien vite ma connaissance, maintenant que tu as dépassé les quinze ans."

Je fronce les sourcils. Comment peut-il savoir une autre chose sur moi ? D'autant plus que mon anniversaire avait lieu hier...!

J'essaie d'oublier et part en exploration en tournant le dos à Lyliaz. Tentant le tout pour le tout, je me concentre et parvient à grande peine à bouger mes ailes de sorte à décoller du sol. Heureuse - ç'a toujours été mon rêve de voler -, je prend mon envol et surplombe à présent l' énorme forêt. Riant, je me dépêche de la traverser par la voix des aires, savourant les sensations. Les oiseaux semblent me sourire. J'arrive à un énorme lac dans une crevasse au milieu de montagnes enneigées. Ma méfiance du début oubliée, je me pose sans difficulté et plonge dans l'eau étonnamment chaude, à peine surprise de voir mes jambes se relier en une queue magnifique. Médusée, je nage encore et encore, tantôt plongeant avec les poissons, tantôt usant de mes ailes pour observer le lac de haut. Une minute, quatre heures..., je ne sais pas combien de temps j'y passe. J'ai l'impression d'être dans un rêve éveillé, mais plus de doute : tout est réel, je le sais au fond de moi.

Avec un cri comblé, je me laisse tomber dans l'eau. Mon visage se décompose lorsque je vois apparaître devant moi Lyliaz.

"Heureux de voir que tu t'amuses, commente-t-il. Mais il va falloir que tu t'en ailles."

Mon sourire déjà inexistant penche à présent vers le bas.

"Comment ?! Mais... Pourquoi ?!

- Toutes les bonnes choses ont une fin. (Je sens ma tête tourner et ma vision se tâche de couleurs vives.)  Tu pourras revenir... autant que... tu... souhaiteras..."

La voix de l'homme ailé se décompose, comme son corps et son visage. Sans comprendre, je plonge dans l'inconscience.

***

"Chérie ? Chérie ? Mathilde, debout, tu vas être en retard au lycée !"

J'ouvre difficilement les yeux. Ma mère est penchée sur moi, et je fronce les sourcils. Le lycée ? Pourquoi ? J'étais tellement bien dans... dans quoi, déjà ? Je ne sais pas, sûrement un rêve.

Je bondis sur mes pieds. L'Iréel ! Bien sûr ! Tout sourire, je me prépare. J'ai terriblement hâte au soir, j'ai tellement hâte à revoir Lyliaz...

"Tiens, l'autre jour je suis tombée sur une de tes poupées, déclare ma mère en me suivant. Tu t'en rappelles, celle avec des ailes ? C'était un homme d'ailleurs. Je ne sais pas où tu avais trouvé ce prénom, mais tu l'avais appelé Lyliaz."

1047 mots

Eh ! On peut dire que je m'améliore ! Un tout petit peu moins et ça nous fait 1000 mots tout pile !

J'espère que cette nouvelle vous a plu, après Halloween j'ai voulu faire quelque chose de plus joyeux ^^

Dites-moi ce que vous en pensez en commentaire !

Bonne journée ^^

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