Courir pour la liberté
Défi d'écriture : Écrivez une histoire de 1000 mots dans le genre épique. Il s'agit d'un coureur et devrait inclure un milk-shake. Utilisez également la phrase « Vous êtes un idiot ». Invite bonus : Votre personnage est emprisonné.
2 ans. Cela fait 2 ans maintenant que je suis emprisonné. Et c'est aujourd'hui que j'ai décidé de m'évader. Je suis censé être pendu dans l'après-midi, suite à un crime que je n'ai même pas commis. Il était hors de question qu'une telle injustice se produise, si le monde entier niait mon innocence, je comptais bien faire justice moi-même ! Et pour cela je devais m'échapper.
Les menottes serrent mes poignets, je ne peux pas bouger, et l'insupportable cliquetis des chaînes résonnent au moindre de mes mouvements. Je lève les yeux vers la grille qui renforce les mesures prises à mon égard. Les barreaux métalliques reflètent mon visage fatigué et sale. Même si je parviens à me défaire de mes chaînes, il faut franchir le barrage dressé devant moi. Je baisse de nouveau la tête vers le sol parsemé de poussière rougeâtre. Cette poussière s'est incrustée partout dans mes vêtements, recouvrant même l'un de mes pieds. De telle sorte que je m'étais persuadé que je serais enterré vivant bien avant de voir le jour de mon exécution arriver.
Une ombre passa devant ma cabane de fer, en secouant un objet de sa main droite. Je feins de ne pas le voir ; ce n'était pas encore l'heure. Mon visiteur en décida autrement, il inserra l'objet, que je devinais être une clé, dans la serrure. Et dans un cri strident, la liberté vint se moquer. Le geôlier entra, et posa un grand verre devant moi. Attiré par une odeur alléchante que je ne pensais jamais sentir de nouveau, je regardais avec envie le milk-shake à mes pieds. Il était exactement comme dans mes rêves, coloré, parsemé de bonbons, une paille, et le plus important ; un petit parasol bleu trônait au sommet. La voix du geôlier grinçait à mes oreilles, mais je ne l'écoutais pas. Toute mon attention était portée sur ce dessert dont je rêvais. L'homme se pencha, nos regards se croisèrent furtivement, le temps d'apercevoir dans ses yeux une haine indescriptible. Il attrapa brutalement l'un de mes poignets, le fer frottant contre ma peau me brûla mais je n'en laissais rien paraître. Il m'enleva mes chaînes, et je me jetais sur le précieux dessert. Avant que je l'atteigne, le geôlier se précipita dessus, et y jeta quelque chose. Le dessert se répandit sur le sol, et le parasol fut projeté sur moi. Le milk-shake était foutu. Son changement de couleur me le montrait bien. Le geôlier ricana face à ma déception.
« Vous êtes un idiot. Vous n'espériez quand même pas que je vous laisse savourer votre précieux dessert ? Un homme comme vous ne devrait pas avoir de choix. Vous auriez dû être exécuté il y a longtemps, déjà. »
Il ne prit pas la peine de me remettre mes chaînes. Il sortit de ma cellule tout en ricanant de plus belle. Je fixais le dernier repas que je m'étais fait une joie de choisir, teindre la poussière de blanc. Je te remercie, geôlier, tu veux me voir mort mais c'est grâce à toi que je vais être libre.
Je me lève en titubant, j'étais incapable de me souvenir de la dernière fois où je m'étais tenu debout. Mes souvenirs se résument à être assis, enchaîné dans la poussière, où les seules personnes que je rencontre attendent impatiemment mon exécution. Je me débarrasse de la poussière, et m'avance vers la grille. Il s'agit de mon dernier obstacle. Une fois que j'aurai trouvé un moyen de m'en débarrasser, je n'aurai qu'à courir. J'étais coureur autrefois. Certes ma longue immobilité affecterait ma performance, mais j'attendais depuis si longtemps ce jour où je courrais de nouveau, que je ne m'en inquiétait guère.
Je jetais un œil à mes menottes, puis au verre presque vide du milk-shake. Quelqu'un d'autre arrive. Les pas sont rapides, lourds. Mon exécution arrive. Je me recule précipitamment, manquant de tomber, et reprend les menottes. Je les empêche de tomber en les retenant du bout des doigts. Mes bourreaux vont me sortir de là, je leur fausserai compagnie.
Le geôlier de tout à l'heure faisait partie du cortège. Il allait se remémorer son oubli, je le sentais. Je ne devais rien laisser paraître, ne pas éveiller les soupçons.
Le geôlier me toisa durement, et sourit en voyant le milk-shake que je n'avais pas pris la peine de toucher.
« Allez, debout ! » S'exclama-t-il.
J'obéis en silence, la tête baissée. La grille s'ouvrit, et je me retins de sourire à mon tour. Je jubilais d'avance de me savoir libre dans les secondes à venir. Un second geôlier arriva, et attrapa mes menottes. Il le fit avec une telle force que je manquais de peu de les lâcher. Je passais sou la grille, et me retrouvais à l'extérieur. Je dû me retenir de me débarrasser immédiatement de mes bourreaux, il fallait au moins que je les laisse me conduire à l'extérieur.
Des colonnes de pierres s'élevaient devant nous, c'était l'entrée par laquelle j'étais passé le premier jour. Et aujourd'hui était la dernière fois que je les passais. Quoi qu'il advienne. Dehors, le soleil m'éblouit. Je ferme les yeux, et me laisse guider. Au bout de quelques secondes, je les rouvre. C'est le moment !
Je lâche les menottes qui se retrouvent à pendre sous le regard choqué du geôlier. Je jette un regard furtif vers celui qui avait saboté mon dernier repas, la colère et l'indignation le crispaient. Son poing fonçait vers moi. Je l'évitais et me mis à courir. Mes jambes brûlaient mais ça n'avait pas d'importance. Les geôliers se lancèrent à ma poursuite. Je me retournais, jetant le parasol sur mes poursuivants. S'ils en furent surpris, il n'en avaient rien montré. Je me concentrais sur ma course, et rien d'autre. J'allais les distancer naturellement, je n'avais plus à me soucier de qui me suivait. Désormais, justice était rendue. J'étais libre.
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