On est là, tous les deux, assis sur le canapé de l'appartement, Sacha, entre mes jambes, son dos contre mon torse. Ses boucles noires effleurent ma joue, nos doigts s'entrelacent sur sa taille. Avec lui, je suis bien, je suis à l'aise, je tuerais pour lui.

Les dernières lueurs du soleil laissent des reflets mordorés dans notre appartement et je lui demande :
— Tu te souviens de nos débuts ?
— Bien sûr que je m'en souviens !

Et ainsi, on évoque nos premières fois. Les premiers regards, les premiers mots, les premiers effleurements,...

Je me rappelle de notre premier regard. Dès les premières secondes, je suis tombé dedans.

Et depuis, ses yeux n'ont jamais cessé de m'attirer.

Ses yeux, c'est ce qui m'a toujours fait revenir. Au début, on s'évitait. On ne voulait rien avoir à faire ensemble. On voulait sûrement échapper à cette attraction inévitable. Puis, notre professeur m'a demandé d'aider Sacha en maths. Je n'étais pas franchement pour. Mais aujourd'hui, je remercie M.Aikei parce qu'il m'a permis de rencontrer l'homme de ma vie.

Autant, Sacha que moi, on était pas contents de travailler ensemble. Mais j'ai réussi à le faire progresser. Et quand il n'a plus eu besoin de moi, on n'est pas arrivé à se séparer. On avait besoin l'un de l'autre. Il était devenu mon meilleur ami, mon confident.

On a continué à se voir, à se raconter nos vies. On s'est attachés l'un à l'autre plus que de raison. Cette attirance que je croyais avoir fait disparaître est revenue. Elle avait toujours été là. Cette électricité entre nous quand je posais ma main sur la sienne pour l'aider à tracer des graphiques, nos regards entre deux calculs, mes yeux qui pouvaient le regarder des heures tant que je ne me faisais pas prendre.

Comment avions-nous pu occulter tous ces petits gestes ?

Sa main a touché la mienne une fois par erreur. Mes yeux sont tombés dans les siens et là, j'ai compris. J'ai compris que j'étais amoureux. Que c'était lui et personne d'autre. J'ai eu un mal fou à l'accepter et je sais que ça a été dur pour lui aussi. Pendant des mois, on a coupé tout contact. On voulait s'oublier même si on savait que c'était impossible.

Puis, je l'ai vu dans ce couloir blanc en larmes. Je ne pouvais pas le laisser comme ça. Il venait de perdre son père. Je l'ai pris dans mes bras sans vraiment réfléchir. Ses larmes ont trempé mon t-shirt mais je n'en avais rien à faire.

Ses sanglots se sont stoppés, je l'ai lâché sans vraiment m'éloigner. Il s'est rendu compte que c'était moi et a bégayé. Il a prononcé des excuses, était à deux doigts de sangloter encore une fois. J'ai posé mes doigts sur son menton que j'ai relevé. Nos yeux se sont croisés. Je lui ai dit que ce n'était pas grave. Il m'a pris dans ses bras et j'ai compris que nous deux, c'était inévitable.

Quelques jours plus tard, on regardait la saison trois de Skam France ensemble. On s'effleurait sans cesse, on se noyait dans les regards l'un de l'autre. On s'est embrassés dehors, un soir sous les étoiles. C'est là que tout a commencé. Depuis, on ne s'est plus jamais lâchés. On a passé chaque moment possible ensemble.

Et aujourd'hui, je suis heureux avec l'homme de ma vie. Je suis amoureux, je suis libre. Je l'aime, il m'aime et c'est tout ce qui compte.

***

On se regarde, souriants.
— Je t'aime. murmure-t-il.
— Moi aussi. je réponds.

Je l'aime tellement punaise !!! Il est incroyable !!! C'est Sacha, c'est mon Sacha. Pour lui, je tuerais. Et pour lui, je vivrais mille fois.