6. Départs quotidiens
Petite précision avant la lecture : la lune est un homme et le soleil une femme (qui sont personnifiés)
(en me relisant j'ai trouvé que c'était un peu confus avec les pronoms sans cette précision).
Bonne lecture !
*.*.*
— Désolé, mais je dois partir.
La voix résonna dans l'immense vide de la galaxie. Son ton doux effleura les étoiles alors que son teint scintillant ternissait, sa peau de nacre devint grise comme la poussière. Son beau visage était renfrogné, froissé par ses sourcils blancs à peine visibles. Ses lèvres pâles se refermèrent après ce court refus, renversées. La lune fixait le ciel, tournant le dos au soleil.
Lune ne pouvait pas la voir, Soleil. Jamais. On lui avait dit que devant sa beauté flamboyante, il ne voudrait plus la quitter. On lui avait dit que si la lune et le soleil s'unissaient, ils partiraient loin, seuls, et qu'il n'y aurait plus personne pour se charger de plonger le monde dans la nuit, ni pour réveiller ses habitants le jour.
Alors il partait. Chaque jour, il s'élançait autour de la Terre, fuyant le soleil, qui avait toujours la même requête.
— Lune, disait-elle, viens, reste...
Mais la lune partait, et devant son départ chaque matin, Soleil pleurait. Elle laissait une traînée de larme sillonner un chemin sur sa peau d'or, brûlante de chagrin, fermait ses yeux devant ce spectacle douloureux. Impuissante, elle assistait chaque jour à la fuite de la lune, qui dessinait en continu un cercle autour de la Terre en prenant soin d'éviter l'astre lumineux, se cachant toujours derrière sa planète.
Attristée par ces départs quotidiens, le soleil réfléchit. Comme convaincre son âme sœur, son opposé, de rester, juste une fois, en sa compagnie ? D'arrêter de fuir, de partir ? Mais elle observait les terriens, ils avaient besoin d'elle, de sa chaleur, mais également de la sérénité de la lune.
Au fil des siècles, Lune devenait de plus en plus curieux. Il avait ce sentiment d'attraction étrange pour Soleil, comme un besoin de la voir. Il en avait marre de partir, de la quitter avant même qu'elle n'arrive.
Alors un jour, il ne partit pas. Alors que, comme à chaque aube, le soleil lui demandait de rester, il accepta l'offre et il la vit. Enfin devant elle, il put admirer ses cheveux de feu, sa peau d'or, son regard éblouissant. Enfin devant lui, elle put admirer ses mèches de nacre, son teint d'argent et ses yeux apaisants.
— Tu n'auras plus à subir mon départ, déclara la lune.
Il aurait aimé partir avec elle, la garder pour lui tout seul, mais il aimait profondément les habitants de la Terre et savait qu'ils avaient besoin d'eux. Alors il promit simplement de revenir la voir et d'arrêter de la fuir et ils se séparèrent.
Les humains sur Terre furent stupéfaits par cet évènement, et appelèrent leur amour éclipse.
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Voilà ma nouvelle pour le concours de PlumeDuMonde51 (encore désolée pour le retard) ! Le thème était le départ. La nouvelle est assez courte, mais j'ai trouvé que ça suffisait pour raconter ce que je voulais.
N'hésitez pas à me faire des retours !
Update : j'ai eu la deuxième place ex-aequo !
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