Dans les ombres épaisses, où le silence se glisse,

Un souffle glacé, sans visage, se tisse.

Il n'a ni forme, ni voix, ni pas,

Mais pourtant, on sent son poids.

Il hante la nuit, il ronge les pensées,

Ses griffes invisibles sont toujours aiguisées.

On écoute, on frissonne, en quête d'un bruit,

Mais rien ne résonne au cœur de la nuit.

Dans les couloirs étroits, quand la lumière fuit,

On presse le pas, on se croit poursuivi.

Un souffle pressant s'approche, se noie,

Un écho lourd et vide, planté derrière soi.

Sous les draps on se cache, le cœur en sursis,

Dans la chambre obscure, on sait qu'il est ici.

Il observe en silence, le regard affûté,

Invisible et fixe, prêt à nous happer.

Sous la douche, on frissonne, le verrou est fermé,

Mais derrière le rideau, un regard fait trembler.

On devine sa présence, il attend, il respire,

Prêt à nous saisir, à nous déchirer.

Il rôde et il guette, vorace et tenace,

Un monstre terrible, insaisissable et fugace.

On le sent là, tout proche, et pourtant il s'efface,

Car c'est le monstre qui n'existe pas.