Réécriture: le lac enneigé
Aujourd'hui était un jour spécial, en effet, c'était l'anniversaire de mon meilleur ami: Mathias. Nous avions décidés de nous rejoindre à vingt heure, dans une planque seulement connue de lui et moi, dans la forêt de Chénéraille. La nuit commençait à tomber. Un grand chêne trônait au milieu de la plaine qui constituait notre repaire et mon ami, étant déjà arrivé, avait grimpé à la cinquième branche de l'arbre, à environ trois mètres du sol. Il était sacrément haut.
«- Mathias ! Hurlais-je, à peine arrivée. Descends de là ! Tu vas tomber !
-Non! Répondit le malotru en me regardant dans les yeux, sachant pertinemment que je n'oserai jamais monter à une telle hauteur pour venir le chercher. Je suis bien là.»
Il se mit d'un coup à marcher le long de la branche, comme pour me montrer qu'il ne risquait rien, lorsqu'on on entendit un craquement plutôt sinistre. Mes yeux s'ouvrirent de terreur, alors que j'imaginais aisément la chute qu'il ferait si la branche daignait à se casser.
Il regarda sous ses pieds et tout le long de la branche puis me dit:
«Ce n'est pas moi, regarde autour de toi !»
Pas très rassurée car la nuit venait de tomber entièrement, je me mis à chercher d'où pouvait venir le bruit quand, des dizaines d'autres se firent entendre à ma droite, vers les bois.
Mon ami qui m'avait rejointe entre-temps courut dans leur direction. Je le suivais tant bien que mal, et m'arrêtais derrière lui une fois qu'il eut atteint le bord de la prairie.
«Qu'est ce que tu fais ?» M'exclamai-je, alors que ma propre conscience m'aurait plutôt poussée à fuir un quelconque danger.
Pour toute réponse, il tendit un doigt tremblant vers les bois, et, tandis que je regardais par dessus son épaule, le souffle me manqua.
Les arbres s'étaient écartés pour former un chemin et une flamme violette flottait dans l'air, comme pour nous demander de la suivre.
Étrangement, moi qui n'étais pas très rassurée, je me trouvais beaucoup plus en confiance depuis que cette source de lumière assez... inhabituelle était apparue. Je fis quelques pas pour la rejoindre, comme hypnotisée, alors que quelques secondes avant, je pronais la fuite du danger, quand mon ami me tira par le bras.
«Tu ne vas tout de même pas la suivre?» me questionna-t-il légèrement paniqué.
Je haussais simplement les épaules et le fis me lâcher le bras avant de faire quelques pas vers elle.
«très bien! S'écria-t-il, si tu veux y aller, vas-y! Je rentre chez moi.»
Et il partit en courant. Je me retournais une fois que je l'eu perdu de vue et m'appercevais que la flamme avait disparue pour réapparaître quelques mètres plus loin. Je la suivais donc.
Après avoir marché près de dix minutes j'arrivais au bord d'un étang.
Sur celui-ci marchait, ou plutôt dansait de manière élégante, une femme entièrement vétue de blanc, sa robe faite d'un tissu semblant voler autour d'elle. Sa peau était si blanche que la lumière de la lune semblait se refléter sur elle, l'entourant d'un halo mystique. Ajoutant à cette impression, son corps semblait entouré de flocons. Pourtant, le 10 octobre, il ne neigeait pas normalement! Ses cheveux blonds descendaient jusqu'à sa taille et étaient sertis d'une tiare remplie de dizaines de petites pierres précieuses blanches, qui reflétaient les reflets de l'eau en une douce lumière qui entourait son visage rempli de grâce. Sa silhouette longiligne et les pas qu'elle effectuait ne faisait que m'hypnotiser d'autant plus devant tant de grâce et de beauté.
Je sortis de mes pensées en voyant un jeune homme d'environ quinze ans et brun me passer devant et rentrer dans l'eau, comme attiré par la femme.
Je mis quelques secondes à réaliser que ce jeune homme n'était personne d'autre que mon ami et qu'il continuait son avancée, sans se soucier du niveau de l'eau qui montait. Je lui criais plusieurs fois, totalement paniquée de s'arrêter, puis voyant le manque d'effet que provoquaient mes paroles, je me précipitai dans l'eau, étrangement chaude et le tirais rapidement par le coude pour le mettre face à moi.
À peine retourné, me prit-il par les épaules et me projeta en arrière dans l'eau, comme si je n'étais qu'une vulgaire poupée de chiffon. L'eau qui m'arrivait jusque là à la taille me submergea entièrement et le temps que je me relève, il avait encore progressé de quelques pas. Aucun doute là dessus, mon ami n'était pas dans son état normal. L'hypnose qu'il ressentait semblait plus profonde que ne l'avait été la mienne. Il avait tout simplement un objectif, et ayant essayé de l'en détourner, j'avais été vue comme une gêne que l'on se devait d'éliminer.
Je réalisaiz alors que tout ce raisonnement s'apparentait à la légende des naïades. Ces sortes de sirènes déchues qui après avoir été déçues par un homme, hypnotisent pour noyer tous ceux qu'elles peuvent. Les hommes sont alors incapables de penser à autre chose et seraient près à tout pour éloigner toutes gênes notables.
La seule façon qui me vint à l'esprit pour le sauver était de l'assommer, bien que cette idée paraissait absolument barbare, puis le ramener sur la berge en le traînant tout en vérifiant que la naïade ne faisait rien.
Je vérifiais le niveau de l'eau de mon ami. Elle lui arrivait maintenant à la taille, et me précipitais tremblante de froid vers le bord de l'eau. Je pris le premier bout de bois me semblant assez solide pour l'assommer et me jetais à nouveau dans l'eau.
De nouveau à son niveau, je lui assénais un bon coup sur la tête, et il s'effondra tête la première dans le lac. Je le mettais sur le dos afin d'éviter qu'il ne se noie et commençais à le ramener sur le bord.
La naïade qui s'était arrêtée pour voir ce que je faisais, envoya des centaines de flocons sur moi, visiblement très en colère, mais je ne prenais pas la peine de la regarder vraiment. Lorsqu'ils m'atégnirent, un immense froid se déploya dans tout mon corps, me glaçant jusqu'à l'os. Je traînais tant bien que mal mon meilleur ami sur la rive, mes muscles lâchant les uns après les autres à causes de ses maudits flocons.
Tout le bas de mon corps paralysé, je nous traînais finalement par la seule force de mes bras. Mais, chose plutôt étrange, une fois sortis de l'étang, toutes les sensations s'effacèrent et je pu aisément me mouvoir.
Je me relevais rapidement, attendant des représailles mais la naïade s'était simplement, pour ma plus grande surprise, assise sur une chaise faite d'eau, et m'observait d'un œil attentif.
Elle se releva lentement, sans me quitter des yeux et s'approcha d'une démarche gracieuse et assurée. Ses yeux, auxquels je n'avais pas fait attention jusque là, me coupèrent le souffle tant ils étaient beaux. Violet, ils étaient violet. Alors que j'étais toujours happée par leur couleur, la naïade, maintenant près du bord, étendit lentement sa main, paume ouverte vers le ciel, une petite pierre aigue-marine trônant à l'intérieur.
«Prend la, me dit-elle d'une voix toute aussi gracieuse que sa seule présence l'inspirait, d'une voix quasi surnaturelle tant elle semblait résonner dans l'espace. Elle prouvera que tu as sauvé un homme d'une noyade assurée. Si un jour, il t'arrivait à nouveau de croiser ma route, tu n'auras qu'à me montrer cette pierre pour que je te reconnaisse et t'accorde un service. Ne t'en sépare jamais. Puis elle jeta un regard à Mathias et rajouta. Il ne se souviendra de rien quand tu le reverras. Ses paupières se plissèrent, menaçantes. Fais attention, certains hommes cachent très bien leur jeux. »
Je hochais la tête et pris l'aigue-marine tout en ayant sa dernière phrase tournant en boucle dans ma tête. «Certains hommes cachent très bien leur jeu»? Que voulait-elle dire par là?
Cette question sortit rapidement de ma tête quand je fus violemment projetée en arrière et que je m'écrasais au sol, après avoir mis la pierre en sûreté dans ma poche droite. Me massant l'arrière du crâne douloureusement, je regardai justement celle-ci. Un fort raid de lumière en émanait. Une fois de nouveaux debout, ce fût une violente nausée qui prit la place. Je baissais la tête quelques secondes et lorsque je relevais la tête, le paysage m'apparut comme familier. En effet, j'étais sur le chemin que j'empruntais pour aller à notre clairière à moi et Mathias et toutes sensations anormales avaient disparues.
Je regardais dans ma poche pour savoir si l'aigue-marine était toujours là mais malheureusement, ma main se referma seulement sur du vide.
Mon cerveau fut heurté par deux faits: le soleil était sur le point de se coucher alors qu'il faisait nuit depuis une bonne demi-heure lors de mon aventure et mes vêtements ne portaient plus aucunes traces de l'eau qui les couvrait peu avant.
Je me précipitais vers la prairie, espérant y trouver mon ami et l'aperçu pour mon plus grand bonheur sur la cinquième branche à environ trois mètres du sol. Comme lorsque j'étais venue la première fois.
Quand il m'aperçut, il descendit de l'arbre et s'approcha :
« Laisse moi deviner, tu avais tellement envie de me voir que tu as couru pour venir ? S'exclama-t-il en faisant jouer des sourcils, visiblement ravi. »
Faisant rapidement une observation de son état, je remarquai qu'il n'avait plus rien et, comme l'avait dit la naïade, ne semblait se souvenir de rien. La phrase prononcée par celle-ci me revint en tête et je lui répondis donc:
«-Non. Pourquoi, ça t'aurait fait plaisir?»
Il sourit à son tour sans pour autant répondre à ma question. Puis il fouilla dans sa poche gauche et s'exclama en me tendant une pierre que je connaissais bien:
«Je sais que c'est mon anniversaire, mais j'ai trouvé ça en chemin et j'ai pensé que ça te plairait.»
Je m'empressais de la reprendre en lâchant un remerciement et la glissai rapidement dans ma poche, surprise que cette pierre soit à présent en sa possession.
Mais je me promettais que je ne me séparerai jamais, au grand jamais, d'elle.
Juste au cas ou...
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Coucou ! Voici donc la réécriture du lac enneigé. J'espère que cette version semblera meilleure que la précédente. J'ai essayé de conserver l'histoire telle qu'elle était exactement, tout en modifiant le style d'écriture plus qu'approximatif 😊😆😁 (par contre, je suis passée plutôt rapidement sur la relecture 😂) cette version là est donc un peu plus longue que la précédente.
Byzzz
écrit le: 24/04/2021
publié le: 28/04/2021
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