Le papillon 🦋

Il y a quelques temps, je me suis dis qu'écrire des petites choses, même des nouvelles, pouvaient être mon moyen de rester attachée à cette écriture que j'aime tant sans pour autant me détacher émotionnellement de mon roman. Alors, une idée m'est venue: choisir un thème banal, qui me traverse l'esprit, et écrire dessus.
Les publications seront très irrégulières, chaque histoire étant une envie soudaine de quelque chose (je ne les ai d'abord pas écrites dans le but d'être publiées mais pour autant, maintenant, j'en ai envie). Pour preuve, celle ci et celle qui viendra après traînait depuis août dans un carnet.
J'espère que le concept vous plaira et qu'il fera quelques heureux 😉

Le jeune garçon était assis sur le rebord de la fenêtre, chez lui. Il observait à travers; Le ciel était recouvert d'une épaisse masse de nuages qui dissimulaient le ciel bleu qu'il aimait tant. Il n'aimait pas l'été -oh non- même si le ciel était peu nuageux et qu'il pouvait rester des heures à l'observer, mais il faisait décidément trop chaud pour le garçon. Alors, il restait là, dans cet intérieur climatisé, afin d'éviter de se retrouver confronté à ces températures extrêmes.

Après quelques temps à regarder, cherchant quelconque signe de vie qu'il ne trouva pas, il décida qu'il était temps de bouger.

La maison était grande, sans trop l'être non plus, mais à cet instant, il se trouvait minuscule, seul dans cet environnement qui lui était pourtant des plus familier. L'enfant décida d'aller dans le salon et d'allumer la télé. En chemin, il croisa comme à chaque fois, les papillons que son père avait accroché au mur.

Il trouvait ça triste, que son père se complaise à attraper des insectes comme ceux-ci, puis les expose comme de vulgaires cadres... C'était des vues tout de même ! Les adultes semblaient penser que leurs vies valaient plus que celles d'autres êtres, plus que celle de l'écureuil qu'ils croisaient parfois, plus que celle de ce chat qui venait à leur rencontre, quémandant des caresses, ou plus que ces fameux papillons, accrochés à tout endroit de la maison.

Il arriva au salon, après ces réflexions et alluma la télévision qu'il fixa, l'oeil absent. Il s'interrogeait sur la passion que sa famille pouvait avoir pour ces créatures volantes: son père les chassait, les capturait et les enfermait, mais sa mère n'était pas en reste. Elle possédait d'innombrables ouvrages contenant des informations à propos d'eux et s'en était même fait dessiner un, bleu, sur la jambe droite. "Pour qu'ils soient toujours avec moi" disait-elle. Tatouer lui semblait être le terme exact. A la télé, le héros se transforma grace à une petite créature en chat noir puis s'élança sur les toits de la capitale.

Le garçon détourna son attention du héros de Paris lorsqu'un petit bruit attira son attention vers l'extérieur. Un insecte volant se frappait contre le carreau de la vitre, luttant pour sortir de la bâtisse. "Il a sûrement vu ses amis au mur, c'est pour ça qu'il veut s'en aller" pensa l'enfant. Il se releva et s'approcha du spécimen qui ne lui accorda pas la moindre importance.

- Pourquoi veux tu retourner dehors ? Il fait chaud tu sais ?

L'enfant savait que l'animal ne le comprenait pas, mais il ne put s'empêcher de lui parler quand même.

- J'en ai déjà vu des comme toi dehors. Mais papa ne vous trouve pas jolis, trop banals il dit, alors même si tu restes ici, tu ne risques pas grand chose.

L'insecte se posa sur le rebord de la fenêtres semblant prêt à écouter et le garçon le prit colle un encouragement; il lui raconta sa vie, présenta sa famille, lui parla de ses goûts, et d'à quel point il trouvait le monde injuste pour les petites bêtes telles que les papillons. Il lui parla de la méchanceté des adultes envers la terre et les autres et lui dit qu'il ne voulait pas devenir comme ça. Que lui voulait changer les choses.

Une clé dans la serrure interrompit son échange, ou plutôt son monologue et il ouvrit précipitamment la fenêtre afin que son nouvel puisse vivre. Mais il ne bougea pas, alors l'enfant le força a s'en aller, conscient des pas qui se rapprochaient à mesure des secondes. Une fois le papillon envolé, il referma et couru vers la télé pour faire croire qu'il était devant depuis un moment. Lorsque sa mère entra et vint embrasser son fils, il jeta un dernier regard à la fenêtre et vit que l'insecte s'était posé de nouveau, cette fois sur le rebord extérieur.

"Va t'en avant de te faire attraper" pensa le garçon, et comme s'il l'avait entendu, l'insecte s'envola.

écrit le : 20/08/2020
Posté le : 22/04/2021

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