le mal (partie 2)
Instinctivement, je lui sautais dans les bras en le remerciant. Surpris, il se raidit légèrement avant de me rendre mon étreinte. Lorsque quelques secondes après, je réalisais ce que j'avais fais, je m'écartais vivement, les joues brûlantes. Me mordant la lèvre inférieure, gênée, je le remerciais de nouveau du bout des lèvres avant de reprendre le chemin, n'osant pas le regarder. Après quelques pas, il s'exclama, rieur:
-Tu sais que tu viens d'enlacer un prince ?
-Hein ?
De plus en plus mortifiée, je tournais tout de même la tête vers lui.
-Eh oui, je suis le fils cadet du roi.
Il haussa les épaules, comme s'il ne venait pas de lâcher la pire bombe que je n'ai jamais entendu. L'examinant attentivement, d'un oeil nouveau, je me fis la remarque qu'il ne lui ressemblait absolument pas.
-Je sais ce que tu es entrain de te dire, mais je t'assure, c'est bien mon père. Je suis le troisième de ma fratrie, alors je peux aller où bon me semble. Contrairement à mes frères, il y a peu de chance que je monte sur le trône. Alors, s'il m'arrive quelque chose, ce n'est pas réellement grave.
-Il doit tenir à toi, quand même.
Il haussa de nouveau les épaules:
-Oh, tu sais, il est surtout intéressé par sa royauté.
-Tout de même !
L'idée d'une famille qui n'était pas régie par l'amour me semblait réellement inconcevable. Lui saisissant la main, faisant fi de toute gêne, je la serrais doucement, tentant de le réconforter de ce mal être que je sentais. Puis, se trouvant à présent devant la porte de la maison, j'entrais, me dirigeant instinctivement dans la chambre de ma mère, entraînant mon compagnon à la suite, les mains toujours liées.
-Maman ! Je me précipitais dans sa direction. Est-ce que ça...
Je m'interrompis, horrifiée.
Ma mère, allongée sur son lit, me regardait, les yeux vitreux, semblant à peine me reconnaître. Un frisson d'horreur parcouru mon échine et je reculais de quelques pas. Sa peau déjà laiteuse d'ordinaire était à présent digne d'un cadavre, toutes forces semblant avoir quitté son corps. Amaël attrapa ma main, me tirant vers lui en un étreinte qui bien que forcée, fut bénéfique.
-Le mal... Murmura mon compagnon.
Je n'osais m'approcher d'elle, de peur que le mal ne m'atteigne. Elle semblait déjà vaincue, et à cette pensée, mon corps commença à trembler.
J'allais perdre ma mère. La femme qui m'avait mise au monde et s'était sans cesse occupée de moi et de mes frères et soeurs.
À cette pensée, une larme s'échappa de mon corps, bientôt suivie d'une miriades d'autres. Les larmes se tranformèrent peu à peu en sanglot et impuissante, je m'agenouillais, repliant la tête sur mes genoux. Fermant les yeux, je pleurais toutes les larmes de mon corps. La main d'Amaël se posa affectueusement sur mon épaule, qu'il caressa doucement, cherchant sans doute à m'apporter un certain réconfort. Je nous revoyais, courant tous ensembles, riant jusqu'à en pleurer. La vie n'avait pas toujours été tendre, mais au moins, nous étions ensembles.
-Maman... Laissais-je échapper entre deux sanglots. N... Ne me...
Un gémissement de désespoir traversa la barrière de mes lèvres.
«Maman, ne me laisse pas.» avais-je envie de lui crier, mais à mon grand damne, formuler plus de mots paraissait impossible.
-Meïly, il faut qu'on y aille.
Je relavais brusquement la tête vers lui, incrédule. Il n'y pensait pas sérieusement ! Abandonner ma mère était impossible. J'avais conscience qu'il fallait évacuer, mais je n'allais pas la laisser mourir sans rien faire ! Et seule, de surcroit !
-Un contact trop long pourrait aussi nous être fatal. Si tu tiens à la vie, viens avec moi, s'il te plaît Meïly.
Les larmes ne tarissaient pas et je fixais le corps quasiment inanimé de ma mère. Comment allais-je expliquer ca à Nazerl et Lihanna ? Lihanna allait grandir sans parents, et j'allais devoir endosser le rôle de chef de famille dans un nouveau lieu que nous ne connaitrions pas. Les prochains mois promettaient d'être les plus compliqués de nos vies. Je pouvais difficilement trouver un emploi. Personne ne voudrait embaucher une jeune fille de seize ans, surtout dans la capitale.
-Meïly s'il te plaît, me supplia Amaël.
Pleurant à chaudes larmes, je posais la tête sur son l'épaule, ayant profondément besoin de réconfort. Il me serra patiemment quelques secondes avant que l'urgence de la situation ne revienne au galop.
Le mal touchait toute personne. De tous âges sans aucune distinction. Il tuait sa victime en à peine vingt-quatre heures, dépossédant tout d'abord le pauvre humain de toute énergie. Il laissait à peine de quoi rester conscient à la pauvre personne, afin que celle-ci se regarde mourir. Il tuait sa victime de l'intérieur, broyant à la suite tous les organes.
Une fois qu'il est lancé, rien ne peut l'arrêter.
-Pars.
Un simple mot. Articulé difficilement entre deux respirations hachées et qui me sembla l'effet d'un coup de massue.
Je n'avais pas le choix, il allait falloir que je quitte cet endroit. Bien que je ne voulais pas le reconnaître, ma mère était condamnée et rester ne ferait que rallonger la liste des pertes que ma famille endurerait.
-D'accord.
Sans jeter un regard en arrière, je me précipitais dans les chambres de mes frères et soeurs, emmenant les nounous préférés de Lihanna ainsi que mon lapin fétiche, les photos de familles, un ou deux livres auxquels nous tenions particulièrement ainsi que quelques objets de valeur. Le troisième sac fut rempli de nourriture: fruits secs, pain, afin de pouvoir avoir de légères réserves pour le trajet.
Amaël me regarda faire hébété, appuyé contre un mur. Il semblait loin, perdu dans ses pensées, mais pour l'instant, je n'avais pas le temps de me soucier de lui. Séchant mes dernières larmes, j'annoncais que j'étais prête à partir. Amaël sembla se réveiller et nous sortîmes enfin de cette maison.
Je m'empêchais de pleurer, mais lorsque mon compagnon s'arrêta, et l'air toujours aussi déconfit, me prit dans ses bras, je ne pus résister. La tristesse prit le pas sur tout autre sentiment et je m'effondrais, là, dans les bras d'un garçon que je connaissais à peine. J'avais peur, réellement, de tout ce qui allait nous arriver. Je sentais le poids des responsabilités arriver au grand galop, ainsi que la peur de ne pas réussir à les supporter. Tout allait trop vite, je n'y arriverais jamais.
Le futur n'avait jamais été aussi incertain.
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Coucou tout le monde !
Eh oui, je n'ai pas oublié ! 😂 Par contre, j'avais raison, je suis abrutie de travail (d'ailleurs, je devrais être entrain de bosser là 😂 mais bon, tant pis)
Cette nouvelle ci me plaît particulièrement, je ne pensais pas réellement possible d'écrire de la SF en nouvelles, surtout que je n'ai jamais réellement testé l'écriture de ce genre là, et franchement, je me suis plutôt éclatée sur l'écriture 😎 (ce que prouve le nombre de mots qui s'est emballé) 😂😂😂.
D'ailleurs, je publie ici mon texte pour la semaine 8 avant celui de la semaine 7 😂😂 (there is no sense) (spoiler alerte, je n'ai pas gagné la semaine 7, mais c'est pas grave, c'était sympa de participer😄) et je publie des nouvelles écrites le 8 avant d'autres écrites le 1er 😂😂 mais oui, bien sûr max, bonne idée.
Non, en vrai, je préfère publier les participations au concours d'abord parce qu'autrement ça fait des trucs comme ça où je connais les résultats avant d'avoir posté ici 😅😂
Bon, je vais arrêter de blablater et aller faire ma géo 😂
Byzzz
écrit le : 8/05/2021
Publié le: 11/05/2021
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