le lac enneigé

Publié le : 25 janvier 2018 (soyez indulgent pour celle-ci, c'était il y a longtemps, vous pouvez même la passer si vous voulez 😂 il y a une réécriture derrière)

Aujourd'hui était un jour très spécial car c'était l'anniversaire de mon meilleur ami: Mathias. Nous nous étions rejoint à précisément vingt heure dans notre lieu secret de la forêt de Chénéraille et la nuit commençait à tomber. Un grand chêne trônait au milieu de la plaine et mon ami, étant déjà là avait grimpé à la troisième branche de l'arbre, à environ trois mètres du sol.

«- Mathias ! Descends de là ! Tu vas tomber ! M'écriai-je.

-Non! Répondit-il de la même façon. Je suis bien là.»

Il se mit d'un coup à marcher le long de la branche, comme pour me montrer qu'il ne risquait rien, quand on entendit un craquement.
Il regarda sous ses pieds et tout le long de la branche puis me dit:

«-ce n'est pas ma branche, regarde autour de toi !»

Pas très rassurée car la nuit venait de tomber entièrement, je me mis à chercher d'où pouvait venir le bruit quand, des dizaines d'autres se firent entendre à ma droite, vers les bois.

Mon ami qui m'avait rejoint entre-temps se mit à courir dans leur direction. Je le suivais tant bien que mal, et m'arrêtai derrière lui une fois qu'il eut atteint le bord de la prairie.

«-Qu'est ce que tu fais!?» M'exclamai-je.

Pour toute réponse,il tendit un doigt tremblant vers les bois, et, tandis que je regardai par dessus son épaule, le souffle me manqua.

Les arbres s'étaient écartés pour former un chemin et une flamme violette flottait dans l'air, comme pour nous demander de la suivre.

Étrangement, moi qui n'était pas très rassurée, je me trouvai beaucoup plus en confiance depuis que cette source de lumière assez... inhabituelle était apparu. Je fis quelques pas pour la rejoindre, quand mon ami me tira par le bras.

«-Tu ne vas tout de même pas la suivre?» me demanda-t-il légèrement paniquée.

Je haussai simplement les épaules et le fis me lâcher le bras avant de faire quelques pas vers elle.

«-très bien! S'écria-t-il, si tu veux y aller, vas y! Je rentre chez moi.»

Et il partit en courant. Je me retournai une fois l'avoir perdu de vue et m'apperçu que la flamme avait disparue pour réapparaître quelques mètres plus loin. Je la suivais donc.
Après avoir marché près de dix minutes j'arrivai au bord d'un étang.
Sur celui-ci marchait, ou plutôt dansait, une femme entièrement habillée de blanc et entourée de flocons. Pourtant le 10 octobre,il ne neigeait pas normalement!
Je sortis de mes pensées en voyant un jeune homme d'environ quinze ans et brun me passer devant et rentrer dans l'eau comme attiré par la femme.

Je mis quelques secondes à me rendre compte que ce jeune homme n'était personne d'autre que mon ami et qu'il continuait son avancée sans se soucier du niveau de l'eau qui montait. Je lui criait plusieurs fois totalement paniquée de s'arrêter, puis voyant le manque d'effet que provoquaient mes paroles, je me précipitai dans l'eau, étrangement chaude et le tirai rapidement par le coude pour le mettre face à moi.

Il se retourna, me prit par les épaules et me projeta en arrière dans l'eau. Celle-ci qui m'arrivai à la taille me submergea entièrement et le temps que je me relève, il avait encore avancé de quelques pas. Il n'était pas dans son état normal, c'était maintenant une certitude. Il avait un objectif et ayant essayé de l'en détourner,j'avais été vus comme une gêne que l'on se devait d'éliminer.

Je réalisai alors que tout ce raisonnement s'apparentait à la légende des naïades. Ces sortes de sirènes déchues qui après avoir été déçues par un homme, hypnotisent pour noyer tous ceux qu'elles peuvent. Les hommes sont alors incapables de penser à autre chose et seraient près à tout pour éloigner toutes gênes notables.

La seule façon qui me vint à l'esprit pour le sauver était de l'assommer puis le ramener sur la berge en le traînant tout en vérifiant que la naïade ne faisait rien.

Je vérifiai le niveau de l'eau de mon ami. Elle lui arrivai maintenant à la taille, et me précipitai tremblante de froid vers le bord de l'eau. Je pris le premier bout de bois me semblant assez solide pour l'assommer et me jetai à nouveau dans l'eau.

De nouveau à son niveau, je lui assénai un bon coup sur la tête, ils'effondra sur moi.

La naïade qui s'était arrêtée pour voir ce que je faisais, envoya des centaines de flocons sur moi ce qui me glaça jusqu'à l'os. Je le traînai tant bien que mal sur la rive, mes muscles lâchant les uns après les autres à causes de ses maudits flocons.

Tout le bas de mon corps paralysé, je nous traînai finalement par la seule force de mes bras. Mais chose étrange, une fois sortis de l'étang, toutes les sensations s'effacèrent.

Je me relevais rapidement m'attendant à des représailles mais elle s'était simplement, pour ma plus grande surprise, assise et m'observait d'un œil attentif.

Elle se releva lentement, sans me quitter des yeux et s'approcha d'une démarche gracieuse et assurée. Une fois près du bord, elle étendit lentement sa main, paume ouverte vers le haut, et je vis dedans trôner une petite pierre aigue-marine.

«prend la. Me dit-elle d'une voix toute aussi gracieuse que sa seule présence l'inspirait. Elle prouvera que tu as sauvé un homme d'une naïade. Si un jour il t'arrivait à nouveau de croiser ma route, tu n'auras qu'à me montrer cette pierre pour que je te reconnaisse et t'accorde un service. Ne t'en sépare jamais. Puis elle jeta un regard à Mathias et rajouta. Il ne se souviendra de rien quand tu le reverras et une dernière chose; fais très attention, certains hommes cachent très bien leur jeux. »

Je hochai la tête et pris l'aigue-marine tout en ayant sa dernière phrase tournant en boucle dans ma tête. «certains hommes cachent très bien leur jeu»? que voulait-elle dire par là?

Mais cette question sortit rapidement de ma tête quand je fus violemment projetée en arrière et que je m'écrasai au sol après avoir mis la pierre en sûreté dans ma poche droite. Je regardai justement celle-ci et remarquai le fort raid de lumière qui en émanait. Une fois de nouveaux debout, ce fût une violente nausée qui prit la place. Je baissai la tête quelques secondes et quand je la relevai,je me trouvai dans un endroit que je connaissais bien: j'étais sur le chemin que j'empruntais pour aller à notre clairière à moi et Mathias et toutes sensations de anormales avaient disparues.

Je regardai dans ma poche pour savoir si l'aigue-marine était toujours là : ma main se referma seulement sur du vide.

Je relevai la tête et remarquai deux choses : le soleil était sur le point de se coucher alors qu'il faisait nuit depuis une bonne demi-heure lorsque mon aventure et mes vêtements ne portaient plus aucunes traces de l'eau qui les couvrait peu avant.

Je me précipitai vers la prairie espérant y trouver mon ami et l'aperçu pour mon plus grand bonheur sur la troisième branche à environ deux mètres du sol. Comme lorsque j'étais venue la première fois.

Lorsqu'il m'aperçut, il descendit de l'arbre et s'approcha de moi :

« -laisses moi deviner, tu avais tellement envie de me voir que tu as courus pour venir ? S'exclama-t-il en faisant jouer des sourcils visiblement ravi. »

 Faisant rapidement une observation de son état, je remarquai qu'il n'avait plus rien et, comme l'avait dit la naïade, ne semblait se souvenirde rien. La phrase prononcée par celle-ci me revint en tête et je lui répondis donc:

«-Non.Pourquoi, ça t'aurait fait plaisir?»

Il sourit à son tour sans pour autant répondre à ma question. Puis il fouilla dans sa poche gauche et s'exclama en me tendant une pierre que je connaissais bien:

«-Je sais que c'est mon anniversaire, mais j'ai trouvé ça en chemin et j'ai pensé que ça te plairait.»

Je m'empressai de la reprendre en lâchant un remerciement et la glissai rapidement dans ma poche.

Il était scientifiquement impossible que j'ai pus... rêver? Oui, sans doutes rêvé, de cette aigue-marine en particulier et qu'elle fasse apparition comme ça. Après avoir établies plusieurs hypothèses plus farfelues les unes que les autres, dont une reprenant la phrase qui tournait en boucle dans ma tête et le fait que c'était peut-être pour ça que c'était Mathias qui l'avait ramené en ma possession, je décidai finalement de ne pas en parler au risque de passer pour une folle et que ce n'était qu'une vulgaire coïncidence.Mais je me promettais que je ne me séparerai jamais, au grand jamais, de cette pierre.

Juste au cas ou... 

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