La montre (bonus - Cody)
-La prochaine fois, je te crève l'oeil, murmure l'adulte à mon oreille, relachant par la même occasion mon bras.
Je m'éloigne, pas le moins du monde surpris de ces paroles. Si seulement c'était la première fois que j'entendais de telles choses... Mais non, elles font partie de mon quotidien.
-Aller, barre toi.
Je ne demande pas mon reste et m'élance dans les rues, courant à toutes jambes. Notre pays est marqué d'une ségrégation très importante et est coupé en deux parties sociétales distinctes. Ceux qui ont une maison, un travail, en bref, une vie des plus normales, sans pour autant être aisés, et les pauvres. Ceux ci peinent à trouver un foyer, ou encore de quoi se nourrir.
Sans surprise, je fais partie de cette deuxième catégorie.
Ma mère m'a abandonné lorsque je n'étais qu'un nourrisson, me confiant à sa sage femme qui n'a pas hésité à me vendre afin de tirer profit de la situation. Je ne leur en veux pas. De ce que j'en sais, ma mère était atrocement jeune, et la sage femme n'avait aucun compte à me rendre. Son acte n'en est pas moins inhumain, mais sa vie s'est sans doute améliorée grâce à cette vente.
Une dizaine d'années plus tard, je me suis retrouvé à la rue après avoir été jeté d'une énième famille qui m'avait accueilli contre un peu d'argent. J'étais désespéré et affamé alors, pour survivre, j'ai volé.
-Alors ? Tu nous ramènes quoi ?
Sans m'en être rendu compte, j'ai rejoint ma planque. Quelques mois après mes premiers vols, j'ai été repéré par un groupe de quelques personnes. Ils m'ont pris sous leurs ailes, et m'ont aidés psychologiquement à faire face. Ma vie n'avait peut être pas été rose, mais vivre dans la rue était inédit.
-Rien du tout, balbutié-je, maussade. Je me suis fait chopper.
Sézanne, alias Séz, sourit. Il est ce qui se rapprocherait le plus d'un meilleur ami. Bien qu'il ai deux ans de plus que mes vénérables quatorze ans, nous nous entendons comme cul et chemise. Il me remonte sans cesse le moral, et est un ami précieux.
-T'inquiète mon frère, j'ai ramené un véritable festin.
Je lui souris à mon tour, ému de ce partage. Son "festin" ne doit pas réellement en être un, mais il n'hésite pas à le partager avec moi, quite à ne pas manger énormément. Etonnemment, ne rien avoir rend bien plus altruiste que posséder beaucoup. En n'ayant rien, on a conscience de la valeur des choses, et lorsque quelqu'un est dans le besoin, il est presque impossible de ne pas vouloir l'aider.
-T'inquiètes ! Nargué-je, la prochaine fois, je ramènerai assez pour bouffer pendant des mois !
Il rit, sincère et je me joins de bon coeur à lui. Le rire s'avère souvent être une activité requinquante: ça remonte le moral, allège l'esprit, et purifie l'âme. Rire, c'est être libre , l'espace de quelques instants.
Au final, peu importe le moment, tant que l'on arrive à en rire, rien d'autre n'est important.
____
Bonjour à tous !
J'espère que vous allez bien 😁 je crois qu'il y a eu une couille dans les publications, parce que j'étais sur les jours paires, et me voici en impaire 😂 mais bon, tant pis.
Et oui 😇 j'avais écrit celui là en plus des autres après coup 😎 voici donc à quoi ressemblait la vie de Cody avant 😭😅
Je compte prendre une petite pause d'une semaine je pense 😁😄 et avec le bac de français en approche (je passe le 28) je vais prendre un petit temps 😄.
À bientôt
Byzzz
Écrit le: 8/06/2021
Publié le: 23/06/2021
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top