La montre (bonus- an 2742)
Mes doigts sont ensanglantés. Je n'en peux plus. Un léger picotement accompagne tout ce sang. J'ai encore explosé mes phalanges sur un miroir.
Voir mon reflet m'insupporte. Il me confronte à toutes mes craintes, toutes mes peurs.
Il me rappelle que je ne suis plus tout jeune. Il me rappelle que le trépas n'est pas loin. Et de peur, j'en tremble.
Cette peur a éloigné tous les gens qui tenaient à moi, je n'ai plus aucun ami, et mon village me surnomme "le vieux fou" parce que je tente d'y remédier.
Mais je n'y peux rien, j'ai peur. Oh, atrocement peur, et je ne trouve aucune solution. Tout ce que j'ai essayé ne fonctionne pas, et je sens mon corps faiblir, au fur et à mesure des jours. Il me faut rapidement trouver une solution.
La terreur accapare tellement mon esprit que je n'en dors presque plus la nuit.
Je vais devenir fou.
-Retourne chez toi, espèce de taré !
L'adolescent qui a crié ça fait rire un petit groupe, puis fuit, lâche qu'il est. Je suis pour une fois sorti, afin d'acheter de la nourriture. Un miroir a croisé ma route, et je n'ai pu m'empêcher de l'exploser. D'ordinaire, j'envoyais quelqu'un pour moi, mais à présent que je suis totalement seul, il va falloir que je m'en occupe.
Les remarques de ce genre sont nombreuses, et si elles me touchaient au départ, ce n'est maintenant plus le cas. Qu'ils pensent ce qu'ils veulent. Ça ne changera pas la personne que je suis. Je marche, aidé par une canne qui facilite mes déplacements et la paume toujours sanguinolente, ignorant les quelques autre phrases qui touchent mon ouïe.
Mon humeur est morose, comme à son habitude, et le ciel, d'un gris sombre annonciateur d'orage, semble être du même avis.
Je me reclus de plus en plus, et à vrai dire, la solitude ne me dérange pas réellement. Au contraire, en plus de ne plus supporter mon portrait, je supporte de moins en moins que les gens puissent ne serait-ce que m'apercevoir. Ainsi, je reste souvent chez moi, ou bien sors le plus souvent, comme aujourd'hui, accompagné d'une capuche.
Pourtant, ma réputation n'est plus à faire et tout le monde me reconnaît. Les adultes éloignent leurs enfants lorsqu'ils me croisent et les gens se placent au plus loin de moi lorsqu'ils me croisent.
À croire que je suis atteins d'une quelconque maladie contagieuse.
Mon genoux lâche, et je manque de m'étaler sur le sol en pierre qui tapisse la rue. Me rattrapant, les rires moqueurs ne m'échappent pas.
Il faut absolument que je fasse quelque chose contre cette gangrène de vieillesse qui m'attaque de tous côtés.
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Coucou !
Voici un court bonus, pour vous montrer l'état d'esprit de la montre avant toutes ces monstruosités😇
Byzzzz
À bientôt
Écrit le: 29-30/05/2021
Publié le: 21/06/2021
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