Il était là

Je ne sais pas si c'était un rêve mais il était là. Près de moi. Avec moi. La vie l'a éloigné de moi, mais ce rêve l'a ramené dans mes bras, le temps de l'instant. Mon petit moment de plaisir.

Lovée contre son corps, nos âmes étaient en accord parfait; synchronisation totale, mélange idéal. Nos sentiments, nos pensées, ils se reflétaient dans nos iris; passion sans pareil, affection sans limites.

S'il est avec moi, le monde s'éclaire. Devant mon oeil, la vie est alors claire. Le noir ne m'effraie pas, il enflamme les étoiles ce soir; nyctalopie des amants, force des anges. Ma main dans la sienne, son corps contre mon corps, j'étais pleine de joie. Je pensais ne jamais le revoir, ne jamais le regarder, ne jamais le frôler; espoirs ranimés, joie présente.

Il m'a embrassée, pendant des secondes interminables. Ses lèvres ardentes posées contre les miennes, je laissai de côté mon angoisse de ce voile sombre cachant nos corps. Ce contact passionné ravivait en moi des sentiments enterrés si profondément. Le chagrin, après son départ; terrible peine, importante colère.
Mais en moi résonnaient des vibrations, des battements saccadés. Mon corps tremblait à ce baiser charnel. Et mon visage prenait une teinte rosée. Et mes cils battaient rapidement, probablement trop rapidement. Il était à moi, à cet instant, il était avec moi; possession animale, compagnie faite de passion et d'affection.

Et l'on s'envolait vers le ciel. Je m'envolais, avec ma moitié reprise.

Mais, la seconde d'après, le soleil s'est levé. Il a alors remplacé le satellite de la Terre. L'homme dans mes bras s'est évaporé avec, il est parti. Le lit est vide à mes côtés. Cela faisait combien de temps ?  Je ne sais pas. Possiblement trois secondes, trois mois, trois ans, trois siècles. Le temps, et ma vie, se sont arrêtés. Le soleil ne se déplace pas, il reste à son point fixe, et ne brille pas énormément. Dans mon sablier, rien ne s'agite. Le monde s'est arrêté, l'homme ne le fait pas avancer. Le temps, le monde, j'aimerais les mettre en marche arrière, et il reviendra probablement à mon côté.

Mais il est trop tard à présent, bien trop tard.

Je le sentais encore dans la pièce. Son essence si personnelle avait envahi la chambre. Mélange de roses, d'épices ; combinaison parfaite. Elle emplissait mes narines, et renforçait son absence. Il était vraiment parti, j'en étais à présent certaine.

Et en simplement trois battements dans ma poitrine, j'étais également partie. 

Était-ce de simples rêveries ?
Était-ce mon imagination ?
Était-ce bien la réalité ?
Car il était bien là.
Près de moi.
Avec moi.


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