Ces yeux
Je vais vous raconter une aventure extraordinaire qui m'est arrivée et qui, à l'heure où je vous parle, me donne encore là chair de poule ! C'était il y a dix ans de cela. J'arrivai enfin après un long voyage fatigant chez un ami que je n'avais pas vu depuis longtemps et qui m'avait proposé de m'accueillir pour les vacances.
Il habitait une grande maison de campagne chaleureuse. Derrière la bâtisse se trouvait un petit bois, mais il me confia ne jamais s'y être aventuré car des choses étranges s'y étaient apparemment passées. Je n'osa pas demander plus de détails, rien que d'imaginer, ça me faisait frissonner, froussarde comme je suis ! Nous dînions rapidement et j'allai me reposer, exténuée de mon long voyage.
Pendant la nuit, un orage éclata et le tonnerre me réveilla. Il pleuvait des cordes et les éclairs se déchaînaient dans l'obscurité de la nuit. J'ai eu beau vouloir me rendormir, je ne retrouvai pas le sommeil. Alors, je m'assis à ma fenêtre et observai la pluie tomber. Le vent attaquait par de violentes bourrasques les arbres, qui étaient secoués dans tous les sens. Les éclairs illuminaient la nuit par à-coups, et le tonnerre réveillait tous les animaux de son grondement monstrueux. J'avais énormément peur de l'orage à cette époque, mais je dois admettre que ce spectacle nature était si beau !
J'observais les éléments se déchaîner, quand je remarquai alors deux yeux, dans l'ombre de la forêt. Ils étaient d'un blanc éclatant. Ils me fixaient, et je les fixait en retour. Ils étaient loin, mais je ne voyais plus qu'eux. Ils m'obsédaient, me fascinaient. Quelque chose en eux m'intriguaient, et je ne pouvais en détacher les miens. À qui appartenaient-ils ? Qui pouvait bien être assez fou pour être ici, dans cette forêt, alors qu'un violent orage surplombait les alentours ? Je me posais tant de questions, mais elles partirent en même temps qu'ils disparurent. Mais je voulais les revoir, alors j'enfilai en vitesse mes pantoufles et je sortis dehors.
Malgré le froid, la pluie, et ma peur panique de l'orage, je courai vers la forêt. Je courai vers le dernier endroit où j'avais pu apercevoir ces deux yeux transperçants. Le vent et les arbres me fouettaient le visage, et je ne savais pas où j'allais, ni dans quoi je m'aventurais. J'étais folle de vouloir les suivre, mais c'était comme si je ne me contrôlais plus. Je voulais les voir de plus près, je me devais de les voir de plus près.
Et là, dans une clairière, très éclairée par la lune, je la vis. Cette énorme bête affreuse ! Elle devait être deux fois plus grande que moi, et faisait sûrement le double, voire le triple même, de mon poids. Je revis ces yeux transperçants, mais, à cet instant-ci, ils m'effrayaient plus qu'ils ne m'attiraient. La bête avait un corps biscornu et poilu, ainsi qu'une mâchoire énorme et de longues gouttes de bave en coulaient. Son apparence plus qu'horrifique me glaça le sang, et je sentis mes poils se hérisser quand ses yeux se posèrent sur moi.
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