Le chat malicieux aimant Un roi
Celui-ci est pour toi ma belle The_Lonely_Blue pour ton anniversaire. J'espère qu'il te plaira 😘 et navrée du retard 😅
Il était une fois, en des temps reculés alors que la magie était monnaie courante, que créatures fantastiques peuplaient chaque contrées, que les différents peuples humains, animales ou magiques vivaient en paix, un chat malicieux connu pour sa roublardise et ses farces se languissait d'un roi.
Ng'yuelen Opfa'liguen Ma'gNuslen Ban'u'elluen plus communément connu comme Magnus par ses camarades de pitreries, passait ses journées à jouer des tours aux fées, aux humains et même aux trolls, pourtant réputés susceptibles et fortement agressifs. Il vivait de rire et de paresse, fort content de la vie qu'il menait.
Pourtant, un jour, il fit une farce un peu trop poussée à l'un des humains qu'il ne fallait pas et se retrouva manu-militari au cachot dans l'attente de son procès devant le roi.
Quelle idée de s'attaquer au capitaine de la garde Royale aussi ! Soupirant face à ses décisions bien trop risquées il se lamenta de sa trop courte vie car il était certain que sa tête roulera sur le sol à la fin de la journée. Il se considérait comme bien trop jeune, ne pas avoir profité assez de sa vie mais les rumeurs sur le caractère implacable et dur du roi ne laissait guère place à l'optimisme. Avec un soupir à fendre l'âme il attendait sagement que l'on vienne le sortir de cet endroit pour le moins humide et sale. Que ne donnerait-il pas pour revoir la lumière du jour -et un bon bain- ! Revoir le sourire espiègle de Ragnor et le tendre sourire de Catarina... Avec une résignation qui ne lui était pas coutumière il chanta sa misère, ses regrets. L'un de ses plus grands regrets était de ne pas avoir connu l'Amour.
Les heures s'écoulèrent, ne sachant si le jour était tombé ou s'il était encore haut dans le ciel. Alors qu'il somnolait en rêvant de dryades à sa poursuite, le verrou de sa cellule s'ouvrit sur un homme à haute stature, au cheveux blonds et au regard fermé.
Le capitaine de la garde royale.
- Debout chat malin. Le Roi t'attend pour ton procès.
Se remettant péniblement sur ses deux jambes humaines, il ne put s'empêcher de lancer un regard peu aimable à l'humain. Il n'était pas un être du mal, les humains et leurs croyances des dernières années les rendaient stupides et dangereux. Proférant rapidement à l'encontre des êtres magiques et animales des maux qu'ils ne possédaient pas.
- Je ne suis pas un être du mal fit-il durement. Je suis un chat malicieux. Je suis tout autant que vous autres humain, un être doué de raison et de sentiments.
- Les chats ne peuvent se transformer en humain.
Devait-il réellement expliquer à ce bipède fermé la différence entre les chats communs et sa race ?
- Ceux que vous considérez comme des chats ne sont qu'une partie éloignée de notre lignée fit-il pourtant. Prenez un singe et un humain et vous comprendrez la subtilité. Quoi que... Vous devez tenir plus du singe que de l'humain, et encore. J'ai l'impression d'insulter leur lignée en vous comparant à eux.
Le garde sembla s'offusquer de ses propos mais Magnus n'en tint point compte. Il n'aimait pas cette fermeture d'esprit qui se créait chez les humains. Ils avaient toujours étaient en paix entre les différentes races, malgré quelques divergences. L'humain ne le laissa pas approfondir plus longtemps ses pensées qu'il le traîna dans le dédale des geôles, les poignets fermement ferrés par de lourdes entraves où une chaîne était reliée à ses fers aux pieds.
L'eclat de lumière qu'il reçu en sortant des cachots l'aveugla un instant. Ainsi le jour n'était point tombé. Ses pupilles se rétractèrent pour s'en protéger et il suivit le plus dignement possible le garde qui maintenait d'une poigne de fer son épaule pour le conduire vers la salle du trône où le roi donnait ses audiences et procès.
Le cœur lourd, le félin avança tel le condamné qu'il était.
Mais nous sommes dans un conte, ne l'oublions pas.
Lorsque les lourdes portes s'ouvrirent, le chat ne put qu'être soufflé par les lieux. Il avança avec une timidité qui lui était inconnue jusque là, intimidé par la prestance des lieux avec une touche de chaleur. La queue battant derrière son dos et ses oreilles oscillant entre pointé vers l'avant et couché sur les côtés montrait ses émotions avec plus de clarté que si des mots avaient été prononcés.
- Ainsi Ng'yuelen Opfa'liguen Ma'gNuslen Ban'u'elluen fit la pitreries de trop.
Le félin se figea sur place. La voix était calme, un brin amusée. Les sonorités n'étaient pas sans rappeler le grondement du tonnerre et le roulement paresseux des vagues au bord de mer. Le garde le poussa à avancer jusqu'au pied de l'estrade où siégeait le roi. Quand enfin il eu le courage de relever la tête après d'interminables frissons parcourant le long de son échine, ses petits crocs se plantèrent durement dans sa lèvre inférieure. S'il avait été un chat, il aurait sans doute eu le plus beau pelage de leur contrée. D'un noir soyeux plus profond que la nuit, serti de deux orbes où la houle de l'océan se disputait les cieux pour avoir le dessus. Le sourire mi-amusé mi-surpris sur les lèvres charnues le fascina instantanément.
- Magnus.
- Magnus ?
- Euh oui votre euh... Majesté ? Je... Mon prénom est euh très long donc hm Magnus est très bien même si vous l'avez très bien dit s'empressa le félin de préciser.
Un nouveau sourire amusé étira la commissure des lèvres à la couleur de fraises sauvages.
Avaient-elles le même goût ?
- Je suis ravi de l'entendre. Alors qu'avez-vous donc fait à mon précieux capitaine de garde.
- Oh... Ça...
- Oui ça.
La voix du Roi était clairement rieuse et Magnus se prit à vouloir l'entendre rire. Il tenta de rassembler ses pensées pour ne pas les laisser filer tel le vent vers d'autres moins... Pieuses. Il tortilla ses doigts, espérant réellement s'en sortir. Il baissa de nouveau la tête cherchant à ne pas s'emmêler dans ses propos.
- Eh bien hm. Je... J'aime faire des farces. Je euh. Suis un chat malicieux, c'est dans ma nature. Et votre bip... Euh huma... Capitaine ?
Un rire discret le fit relever la tête, les oreilles pointées vers l'avant, le regard écarquillé. Que le son était beau ! Son petit cœur de félin loupa un battement. Le Roi tentait de garder son sérieux mais ses yeux aussi limpide que les rivières des nymphes étaient plissés de d'hilarite contenue.
- Si beau...
Il plaça sa main devant sa bouche, surpris que sa langue se soit déliée si aisément.
- Eh bien... cela me flatte ?
La chaleur qui se dégagea de son visage lui fit bouger la queue nerveusement.
- Donc, mon capitaine ?
- Oui ! Oui euh je ne savais pas qu'il était si euh... Important ? Et ce n'était pas... Méchant ? Nous voulions juste l'embêter un peu. Il n'arrêtait pas de euh coiffer son pelage, il semblait y tenir alors euh... J'ai... Lancé de euh... La boue dedans ?
Cette fois le rire se fit plus franc, lumineux et Magnus su qu'il s'agissait de la plus belle des mélodies. Il tomba immédiatement amoureux de ce roi décrit comme dur et implacable mais qui était pourtant si... Si... Si... Beau ? L'esprit du félin s'étiola en des pensées sans finalités réelles où toutes représentaient le Roi.
- Cher chat malicieux ?
- Oh pardon. Excusez-moi je... J'étais... Loin ?
- Concentre-toi chat vil.
Il tourna son regard vers l'antipathique capitaine.
- Je vous ai dit de ne pas me nommer ainsi.
Le sifflement qui sortit de sa poitrine était un avertissement.
- Capitaine Herondale. Je vous prierai de tenir votre langue lorsque vos croyances entrent en conflit avec la justice.
Magnus comprit à cet instant pourquoi la rumeur parlait d'un roi implacable. La voix s'était faite sèche sans remise en question possible. D'ailleurs le garde baissa la tête en signe d'obéissance et le félin en tira une satisfaction mesquine. Lui qui était là pour y être jugé venait de se faire défendre par le Roi. Un sourire assez hautain lui tordit les lèvres. Bien fait.
- Quant à vous, petit chat malicieux, il est l'heure de votre jugement.
Magnus ne fit plus du tout le fier. Baissant ses oreilles de soumission il attendit sa peine.
- Vous passerez les prochains jours sous la tutelle de mon capitaine.
Les deux concernés s'étranglèrent à la sentence. M
- Mais...
- Avec ce...
Le roi leva la main et leurs protestations moururent.
- Silence. Mon jugement est irrévocable. Cela apprendra à mon capitaine à ne pas juger sans connaître et la discipline pour vous, Magnus.
Que les étoiles lui viennent en aide.
- C-combien de jours osa le félin.
- Hum. Partons sur une base d'une semaine. Si vous n'arrivez toujours pas à vous entendre ou à faire preuve de contrôle, je rallongerai peut-être vos sentances.
Une semaine. Sept long et interminables jours. Notre cher félin n'était pas réputé pour sa patience et encore moins pour l'obéissance.
- Une chambre vous sera mis à disposition dans l'aile des soldats Magnus. Vous suivrez comme son ombre le capitaine et écouterez chacun de ses ordres. Quant à vous capitaine, je ne veux entendre de plaintes sur sa race, ni de bizutage. Est-ce clair.
- Oui fit le félin.
- Compris répondit de mauvaise grâce le garde royal.
C'est donc l'âme en peine que les deux condamnés répartir une fois Magnus libre de ses mouvements.
Le roi observa avec amusement les deux hommes. Il était certain que les jours à venir seront pour le moins distrayant. Il avait trouvé l'homme chat des plus adorable et des plus agréable entre ses appendices félins qui montraient sans mensonge ses émotions et ses bafouillements attendrissants. Et pour ne rien gâcher, il était d'une beauté sauvage et captivante entre sa peau cuivrée, ses yeux en amande d'un ambre étincelant aux pupilles fendues, ses petits crocs dépassant de ses lèvres fines aux couleurs de boutons de roses roses. Inutile de préciser que sa queue sombre balançant dans son bas de dos en un rythme hypnotique l'avait pour le moins distrait régulièrement lors de la scéance. Il avait hâte de découvrir ce qu'allait donner ces prochains jours.
Ce fut les sept plus long jours des deux condamnés mais hautement divertissant pour le souverain. Entre regards en chiens de faïence, piques bien placés, coups bas dès que le suzerain avait le dos tourné, les deux ennemis -nom officiellement reconnu des deux- étaient éreintés. Le roi avait donc statué pour une nouvelle semaine de torture. Alors que Magnus poussait un énième soupir énamouré envers la silouhette du roi, le garde royal secoua la tête de dépit.
- Tu n'es pas sans savoir que c'est voué à l'échec.
- Je ne vois pas de quoi tu parles se renfrogna le félin.
Il n'était point stupide. Outre le divergeance de race, il restait un chat de la plèbe alors que son humain était un noble. Un Roi qui plus est. Mais il ne fera pas le plaisir à son ennemi de l'avouer.
- Alec n'est pas fait pour un chat des rues. Et encore moins pour une passade.
- Je le sais ! Figurez vous cher bipède stupide que je le sais parfaitement ! Il suffit de le regarder pour voir le fossé entre nous. Je n'ai pas besoin de tes propos perfides.
Sa voix chevrota la fin de sa tirade. Il n'était pas stupide. Seulement amoureux d'Alexander Gideon Lightwood. Un homme droit, faisant facilement des jeux d'esprit, au cœur généreux et beau à se damner. Mais il était aussi humain et surtout roi. Alors il passera sa vie à le contempler de loin, et mourra à petit feu de son affection. Les chats malicieux étaient ainsi. Un seul et unique compagnon de vie. Il se détourna du capitaine, ne voulant lui donner la satisfaction de voir sa peine.
- Ch... Magnus !
La poigne sur son bras le fit feuler, les oreilles plaquées en arrière. Il ne voulait pas découvrir l'amour ainsi, impossible et douloureux.
- Sais-tu comment aime les chats malicieux ? Non bien sûr que non. Nous n'aimons qu'une fois. Une seule et unique fois. Nous sommes extrêmement fidèles et dévoués. Alors oui, je suis farceur, j'aime m'amuser mais je reste un être avec des émotions.
- Je... Je suis désolé.
- Tu ne m'apprécies pas et c'est réciproque mais ne remets plus jamais mes sentiments au bas rang d'une lubie.
Le plus dignement possible le félin parti. Son cœur était lourd. Si lourd de ses émotions tournoyant telles les feuilles des arbres dans le vent.
Les jours s'écoulèrent avec une routine bien ancrée. Le capitaine s'appliqua à apprendre la discipline au félin qui tenta d'écouter au mieux, son attention souvent distraite par la présence du roi qui semblait passer régulièrement pour voir leurs avancées. Le garde remarqua d'ailleurs avec surprise que son souverain était là bien plus souvent qu'en temps normal, quand son ennemi n'était pas encore parmis eux. Cela lui fit se poser des questions sur l'intérêt qu'il portait au chat. C'est ainsi qu'il finit par un soir se diriger vers le bureau de son suzerain et ami.
- Majesté, avez-vous un instant ?
- Bien sûr. Fermez la porte.
Il s'affala dans un fauteuil à disposition. Le capitaine de la garde royale n'était à cet instant plus lié par son serment dans l'intimité du bureau.
- Que me vaut le plaisir de ta visite mon ami.
- C'est à propos du chat.
- Magnus ? Pourquoi l'appelles-tu ainsi. Il n'est pas mauvais.
- Je sais je sais. C'est seulement un jeu entre nous maintenant.
- Vos jeux me laisse perplexe mais soit. Que se passe-t-il ?
- Alec. Dis-moi plutôt ce qui se passe de ton côté. Tu es mon ami depuis le berceau. Nos parents étaient amis et j'ai juré de toujours te protéger toi et la couronne. Tu n'as jamais montré d'attention envers qui que ce soit sauf ce chat de malheur.
Le roi se ferma et s'enfonça dans son fauteuil. Il ne pensait pas être si peu discret. Qu'y pouvait-il ? Magnus était aussi insaisissable que l'air, aussi fougueux qu'un étalon et plus beau qu'aucun être vivant déjà vu. Il était attendrissant dans ses balbutiements face à lui, cultivé malgré sa basse naissance, drôle dans ses histoires racontées et émouvant dans ses intentions de cacher ses sentiments. Comment ne pas laisser son cœur battre pour cet être ? Il finit par soupirer.
- Que veux-tu que je te dise Jace.
- La vérité.
- Mon coeur bat pour lui. De ses oreilles frémissantes en passant par ses yeux ensorcelants, de sa silhouette fine et musclée à son tempérament farceur et sérieux. Mais je suis lucide Jace. Nous n'appartenons pas à la même espèce et puis, il n'est pas de ceux que l'on enferme dans une jolie cage dorée.
- Et son avis ?
Le roi fut surpris de la question.
- Comment cela ?
- Vous êtes vous parlé en dehors des fois où mes hommes et moi n'étions pas là ? Sais-tu ce que lui ressent et désir ?
- Jace, il me semblait que tu détestais tout ce qui n'était pas humain.
- Seuls les idiots ne changent pas d'avis bougonna le garde. Et puis, je préférerai le chat à des profiteurs.
Il se leva.
- Je dois y aller et le surveiller avant qu'il ne mette le feu quelque part par inadvertance ou trompe son ennui avec de nouvelles farces. Réfléchis-y Alec. Il est peut-être celui qui te faut. Enfin, sans doute. Même si cela m'ennuie fortement.
Le roi resta le reste de sa soirée et sa nuit à méditer ces paroles. Pouvait-il le courtiser ? Sa préférence pour la gente masculine n'était un secret pour personne bien que le manque d'héritier faisait grincer des dents régulièrement à ses ministres. Les couples inter-espèces n'étaient pas si rares. Le soucis le plus grand serait sans doute sa basse naissance. Il y réfléchit encore et encore jusqu'à ce que ses pensées s'entrelacèrent en idées sans queue ni tête, alors il alla se coucher, des yeux fauves l'accompagnant dans son sommeil.
La pluie tombante du lendemain découragea Magnus à poser ne serait-ce qu'une griffe dehors. Il appréciait l'eau uniquement lors des bains. Il erra dans le château, à la recherche d'une activité plus attrayante que faire des exercices redondants et mortellement ennuyeux. Ses pas le menèrent bien malgré lui vers la salle du trône. Le roi y était-il ? À pas de loup il s'y approcha et voulu ouvrir la porte avec discrétion.
- Le prédateur se serait-il fait prendre ?
Le félin se figea, la main sur la poignée de porte. Vraiment ? Il avait si peu de chance ?
Le roi se retint de rire. Voir le jeune félin prit sur le fait avait quelque chose d'amusant. Ses oreilles qui pointaient un instant plus tôt vers l'avant étaient à présent baissées et il en allait de même pour sa queue. Il vit Magnus se retourner avec une extrême lenteur. Il ne su dire s'il était embarrassé ou honteux. À moins que ce ne soit les deux.
- Je euh...
- Vous me cherchiez hasarda le roi.
Les pommettes du jeune félin rosirent délicatement sous sa peau hâlée et Alexander ne put trouver cela que charmant.
- Je me dirigeais vers les jardins couverts, m'accompagnerez-vous ?
- Vous êtes hm, sûr ? Je suis juste... Moi.
- Et c'est très bien ainsi sourit le souverain.
Leur marche jusqu'au jardin se fit dans un silence reposant que le roi apprécia.
Magnus suivait l'homme dont il s'était épris, le cœur en déroute et le ventre cabriolant. Devait-il parler ? C'était la première fois qu'il se retrouvait seul avec lui et si habituellement il taquinait, babillait, il ne savait quoi dire en cet instant. Son odorat fut titillé par les plantes et il se rendit compte qu'ils étaient sous une immense serre où rosiers, lys, tulipes, plantes grimpantes, violettes et une autre multitudes de fleurs et arbustes étaient mêlées dans un agencement délicat.
- C'est... Magnifique.
- Je suis ravi que cela vous plaise. Le parfum des plantes ne vous incommode pas trop ?
- Non, c'est certes légèrement entêtant mais votre jardinier a fait un travail excellent en utilisant des plants qui se complètent. Merci de vous en inquiéter.
- J'y ai fait poser un banc, allons nous y installer, nous serons plus à notre aise.
- Je vous suis.
Une fois installé, il observa du coin de l'œil le profil altier d'Alexander. Sa peau pâle réfléchissait la lumière des lampes à huile disposées tout autour de la serre, nimbant son visage d'une douce lueur.
- Vous plaisez vous au palais ?
Il hésita à dire le fond de sa pensée. Il ne voulait pas faire d'impair.
- Hum. Puis-je parler ouvertement ?
- Bien évidemment. Ce n'est pas parce-que je suis souverain que je suis incapable d'écouter la vérité.
- Eh bien, je n'aime pas vraiment ma peine mais c'est logique, c'est une sentence mais je ne suis pas fait pour être... Obéissant ?
Le rire discret du roi lui tira un sourire.
- Mais je... Vos sujets sont très agréables enfin. Sauf le singe bipède.
- Le singe bipède ? Jace ?!
L'eclat de rire fut si inattendue et spontané que Magnus resta coi un long moment, profitant de ce son si enchanteur.
- J'aime beaucoup votre verve. Alors ainsi, mon capitaine de la garde royale est un singe bipède. Je garderai cette idée lorsque nous serons en pleine joute verbale.
- Je peux vous donner nombres d'idées fit le félin d'un ton conspirateur.
À nouveau le rire du souverain s'éleva et Magnus se fit la promesse de le faire rire le plus possible tout au long de leur entrevue...
Les jours qui suivirent furent ponctués de rencontres entre le chat malicieux et le roi ainsi que sa pénitence auprès du capitaine malgré sa mauvaise foi évidente en la matière. Peut-être mettait-il du cœur à ce que cela ne se termine pas, afin d'avoir encore et encore des rendez-vous avec l'élu de son cœur...
Le rapprochement entre Magnus et Alexander ne passa pas inaperçu auprès de la cours où les rumeurs s'égrènent plus vite que la brise matinale. Pourtant le roi continua d'approcher le jeune félin, apprenant à le connaître, partageant sa jovialité et son esprit fascinant. Chaque jours ils tombèrent un peu plus amoureux de l'autre au point où le souverain délaissa légèrement ses tâches et que le chat malicieux esquivait ses corvées auprès du capitaine.
- Puis-je vous poser une question demanda le roi au jeune félin alors qu'ils étaient dans les jardins extérieurs, installés sur un banc en pierre blanche.
- Bien sûr.
- Votre compagnie m'est des plus agréables et... Lorsque votre sentance sera terminée, je me demandais si... Vous... Seriez d'accord pour que l'on continue de se voir ?
Magnus sentit son organe vital virevolter joyeusement dans sa cage à ces mots. Son cher et tendre humain voulait encore de sa compagnie...
- J'en serais des plus heureux dit-il avec douceur.
Leurs doigts se frôlèrent et un timide sourire prit place sur leur visage alors que leur regard était porté sur un petit bassin où flottait des nénuphars. Leur après-midi fut des plus agréable où leur tendresse pudibonde s'épanouissait dans la douceur d'une éclosion printanière. Leurs yeux échangèrent mille mots et leurs sourires mille promesses. Avec une pudeur cajoleuse ils finirent leur rendez-vous par un baise main de la part du roi à la lueur de la lune.
- J'ai hâte de pouvoir vous faire la cours.
À ces mots, le jeune félin perdit ses mots et son palpitant partit dans une course effrénée.
- J'ai hâte de pouvoir y répondre répondit-il avec émotion.
- Passez une bonne nuit Magnus, que les étoiles protègent vos rêves.
- Vous aussi mon roi. Que votre nuit soit douce.
Avec une caresse légère sur sa joue ainsi qu'un sourire affectueux, le souverain disparu des jardins.
La punition prit fin trois semaines après le jugement et c'est avec un soulagement certain que Magnus fut libéré de ses obligations. Pourtant il n'était pas pressé de s'en aller car il n'était pas certain de pouvoir revoir le roi comme il le faisait en étant au château.
- Prêt le chat ? Tu vas enfin pouvoir retrouver ta vie.
- Oui...
Mais l'engouement ne fleurissait pas de retrouver sa liberté. Elle avait le goût âpre de la séparation avec son humain. Une main se posa sur son épaule, réconforte.
- Alec s'est entiché de toi Magnus. Je ne sais pas ce que vous vous êtes promis mais il tient toujours ses engagements.
- Mais... Je ne suis qu'un chat comme tu dis. Lui est si... Doux, si prévenant, fort, bon, si beaux... Il est roi et moi... De la rue...
- Tu sais, Alec ne s'embarrasse pas des convenances. Il n'aura jamais d'héritiers car il aime les hommes mais il ne s'en est jamais caché alors un partenaire de la plèbe cela lui importe peu.
- Euh...
- Quoi ?
- Je hm, ne dis pas que nous allons nous marier, mais hm, les chat malicieux mâles peuvent hm, enfanter...
- Que ?! Mais... Tu... D'accord. Je garderai cette information fit le garde légèrement perturbé. Si ça c'est pas un signe au final...
Le jeune félin sentit ses joues se colorer. Aurait-il dû garder cette information ? À part son espèce, peu sont au courant de leur fonctionnement comme s'il s'agissait d'un secret de polichinelle. Il laissa ses crocs mordiller sa lèvre, incertain de savoir s'il avait bien fait ou non d'en parler.
- Je te promet de garder le secret Magnus fit solennellement le capitaine.
- Merci souffla le félin.
- Allez viens, Alec ne doit pas être loin.
Ils trouvèrent le souverain en compagnie d'une belle jeune femme à la chevelure à la couleur du soleil couchant dans les jardins extérieurs.
- Magnus ! Quel plaisir de vous voir.
- M-moi aussi mon roi.
- Oh. B-bonjour douce Clarissa.
Le félin observa avec surprise le capitaine perdre ses moyens face à la jeune humaine.
- Bonjour capitaine.
Oh. Ainsi leurs sentiments étaient réciproques au vue des delicates rougeurs s'épanouissant sur les pommettes de la jeune femme et les balbutiements du garde.
- Laissons les murmura le roi qui s'était approché discrètement de Magnus.
Le souverain tendit son bras que le félin s'empressa de prendre. Ils déambulèrent ainsi un petit temps avant qu'Alexander ne prenne la parole.
- Qu'allez-vous donc faire maintenant que votre liberté vous est rendue ?
- Eh bien jouer quelques tours à un certain garde fit malicieusement le chat.
Le rire grave du roi s'éleva dans l'air et Magnus s'en gorgea.
- Plus sérieusement, je ne saurais dire. Les semaines passées parmis vous m'ont montré que ma vie bien qu'elle me plaisait avant sera fade maintenant. Je me suis rendu compte que je n'avais jamais rien accompli, je ne suis doué dans aucun domaine. Je suis trop frêle pour les métiers manuels, je ne suis point un érudit même si je sais lire et écrire, je n'ai pas l'esprit tactique pour être soldat...
- Avez-vous des passions ?
- J'aime la botanique, le chant, la danse bien que je sois un mâle.
- Voudriez-vous apprendre avec mon jardinier ?
- V-vous pensez ?
- Bien sûr, mon jardinier commence à avoir de l'âge et un apprenti lui serait des plus bénéfique. Et puis, je pourrais vous voir sans chercher d'excuses dit le roi dans un sourire.
Celui du félin s'ourla avec timidité. Le suzerain parlait avec tellement de naturel, de facilité...
- J'en serais des plus heureux. Mon roi ?
- Appelez-moi Alec dans l'intimité, je n'aime pas la distance que cela crée lorsque vous me donnez ce titre.
- Oh euh, cela vous dérange si je vous appel plutôt Alexander ? Votre prénom vous caractérise bien trop pour le raccourcir.
Pour la première fois depuis leur rencontre il vit son roi s'empourprer et trouva cette délicate coloration des plus belles.
- J-je, oui bien sûr.
Alors que quelques feuilles d'arbres virevolaient, Magnus laissa son regard se perdre sur les plantes méticuleusement agencées.
- Quand dois-je commencer ?
Le roi sembla réfléchir à la question.
- Hum, je suppose que vous souhaitez retrouver vos proches quelques jours et puis, il faut que je mette mon jardinier au courant, préparer une chambre, vous laisser le temps de préparer vos affaires. Que dites vous de revenir dans une semaine ?
- J'ai hâte d'y être !
- En attendant, passez encore un peu de temps en ma compagnie. Je brûle d'entendre l'histoire de votre course contre un troll que vous m'aviez promis.
- Bien bien. Laissez-moi donc vous conter la fabuleuse et intrépide histoire du chat malicieux ayant tenté de chaparder le gourdin du troll...
Ils passèrent le reste de la matinée ensemble. Magnus racontant mille et une de ses péripéties, parfois seul, parfois avec son acolyte de toujours, Ragnor.
- Vous êtes malgré vos farces des plus ingénieux. Qui aurait pu penser qu'une fée se laisserait avoir par de telles paroles rit le roi.
- Je vous assure ! C'est comme la fois...
- Majesté ! Vous êtes là.
- Ah, ministre Carstairs.
- L'heure du déjeuner est passé ! Vous avez des audiences dans moins d'une heure !
Le pauvre homme semblait proche de la défaillance.
- J'arrive. Allez-y, je vous rejoins.
Le ministre inclina de la tête et reparti en trottinant.
- Hélas, le devoir m'appel tendre Magnus.
- Vos responsabilités avant tout, ne vous inquiétez pas.
- Malheureusement.
Les doigts du roi effleurèrent la joue du félin. Le regard aux couleurs du ciel l'observèrent, indécis.
- Puis-je ?
- Quoi donc...
- Approcher mes lèvres de votre doux visage.
Le cœur du félin fit une embardée aux mots de son roi. Voulait-il l'embrasser ? Mais, et les convenances ?
- Je vous en prie chuchota le chat, de peur de briser l'instant.
Le monarque se pencha avec une lenteur étourdissante, rendant le cœur du jeune mâle aussi désordonné que son souffle. L'une des main du roi se posa délicatement sur sa joue tendit que l'autre entrelaça sa jumelle. Il avait l'impression qu'il allait s'évanouir à tout instant quand enfin, les lèvres charnues se posèrent sur son front en un doux baiser qui lui brûlèrent la peau et rendit son cœur encore plus amoureux de cet homme.
- Revenez-moi vite, félin de mon cœur.
Le roi déposa un tendre baiser sur la main entrelacer et Magnus fit de son mieux pour se souvenir comment respirer.
- Je ne puis m'éloigner longtemps de vous, vous avez capturé mon cœur en un battement de cil murmura Magnus.
- Et vous le mien. Tendre aimé, c'est avec peine que je me dois de vous laisser, le devoir m'appel.
- Filez avant que je ne vous enlève et ne vous garde que pour moi.
D'un sourire ils se promirent de se revoir rapidement, avant même que le jeune félin ne commence à travailler à la cours. Après tout, leur amour mutuel était jeune, aussi délicat d'un bouton de rose, plus grand qu'un chêne, brillant comme une étoile et aussi chaleureux qu'une soirée d'été...
Leur amour grandit chaque jour, s'épanouissant aussi tendrement que deux personnes le peuvent. Le roi fit la cours au jeune Magnus un an durant avant d'oser prononcer de vive voix son amour pour lui. Les yeux brillants d'amour et le sourire éblouissant fut la plus belle des réponse aux yeux du souverain. Le capitaine de la garde royale observa de loin l'évolution de leur relation, les couvant d'un œil discret et bienveillant, protégeant leur amour des quelques ministres récalcitrants.
Il fallut six mois de plus pour que le roi ose faire sa demande en mariage au jeune félin qui, le cœur en dérive et les larmes aux yeux sauta au cou de son tendre aimé et accepta avec engouement sa demande.
Un an plus tard.
Alexander était au bord de la panique - et peut-être même de l'évanouissement-. Des mois qu'il s'était préparé mais voilà, arrivé le moment il ne savait plus ni quoi faire, ni quoi dire, ni même bouger. Il était devant son bel époux, incapable de décrocher son regard de ces yeux aux pupilles fendues.
- Mon cher époux ?
Le roi regarda son mari, incapable de répondre. Le soupir qui franchit les lèvres fines de son tendre amant ne le fit pas plus réagir.
- Alexander, pour l'amour des étoiles ! Veux-tu bien aller chercher l'accoucheuse ?! Notre enfant doit arriver. Maintenant !
Sortant de sa léthargie, le roi se précipita hors de leur chambre, fit quérir la guérisseuse et retourna auprès de son époux qui semblait souffrir mille tourments.
- Je suis là mon aimé. Elle va arriver, tiens bon. Je suis là. Tout va bien se passer. Ça ira, je te lâche pas. Je suis là.
- Raaah ! Mais veux-tu bien te taire ?! Si tu dis encore une fois "je suis là" je te promets que tu dormiras dehors !
Le roi se tut instantanément. Il ne savait comment aider son mari et pensait que parler avec de douces paroles aidait mais il s'était fourvoyé apparemment...
L'accouchement dura des heures, mais aux petites lueurs du matin, un magnifique petit garçon naquit. Une peau pâle et des cheveux aussi noirs que ceux de son père humain, de magnifiques oreilles de chats et des pupilles fendues hérités de son père félin. Ce petit hybride fit le bonheur de ses pères et comme dans tout conte, ils vécurent heureux et eurent deux autres enfants...
Wouaaah je me suis laissée emporter 🤣 ça devait pas être si long à la base mais wouala.
J'espère qu'il vous aura plu.
Désolée pour le retard. Comme d'hab je fais tout à la dernière minutes et boum, c'est pas à l'heure...
Breeeef.
Je vous dit à bientôt ~
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