Les portes du pénitencier vont bientôt se refermer. C'est un signe ! Ce soir nous préparons notre évasion. J'ai peur bien sûr, mais lui aussi. Il fait le fort, il fait le dur mais il n'est qu'un singe parmi tant d'autres. Pourquoi un singe enfermerait-il d'ailleurs un de ses semblables dans une cage aux barreaux d'argent ? La différence est certainement cette chose qu'il porte sur lui qu'il nomme " habit " et son absence de pilosité. Non en fait, il a bien des duvets mais seulement sur la tête. Beurk, qu'il est laid !

Mon singe à moi est bien plus doux. Quand il me prend dans ses bras, je vois la vie en rose. Mais encore qu'elle n'est pas toujours rose, hein ! Des fois elle est grise... Quoiqu'il en soit, lorsque je dors à ses côtés, il ronfle tellement fort que ça en devient incroyablement viril. J'ai déjà entendu le ronflement du gardien, c'est d'un pathétique !

La nuit est enfin là, l'énorme banane blanche nous éclaire à demi. Des fois elle a des allures de ballon, et des fois des lucioles l'accompagnent dans sa tâche à faire de la nuit un monde sauvage. Cela me rappelle mes nuits sous la belle étoile ; là-bas dans ma jungle natale.

Mon homme ouvre la serrure avec une fascinante adresse. Finalement, le gardien se réveille. Je souris : Gare au gorille !

Ce texte à gagné le concours : Début, milieu, fin (semaine 20) : Catégorie continuité.
(Le 10 septembre 2022)