La douleur n'est qu'illusion. Je ne cesse de me le répéter en boucle comme si ça pouvait m'aider à guérir. Mais elle est là. Comme un rapace, elle guette. Comme un prédateur silencieux qui attend le meilleur moment pour attaquer. Les docteurs pensent que je suis hypocondriaque…
Mais moi, je sais que c'est faux !
Même si elle ne fait pas de bruit, elle est bien réelle. Qui a dit qu'il fallait être visible pour être vrai ? Ils disent que si je n'y pense pas, ça guérira tout seul. Alors je dois tout simplement l'oublier.
L'oublier est le pire des remèdes ! Dit-on à un fumeur d'oublier sa cigarette ? Dit-on à une mère d'oublier son enfant ? Alors pourquoi à moi on me dit d'oublier la douleur ? Si je pouvais, évidemment que je m'y exercerais mais c'est juste impossible… Elle est comme l'encre indélébile sur la lettre qui a annoncée mon anomalie.
Alors je souris, je fais bonne figure mais en réalité je n'ai jamais eu autant mal. On me le répète encore, du matin au soir : « c'est dans ta tête ». Et bien dans ce cas, n'y a-t-il pas moyen de guérir ma tête ? Si elle s'imagine des choses, n'est-ce pas que je suis bien malade ? ; « Il n'y a rien à faire. N'y pense pas, oublie, ça s'en ira tout seul. » Bon soit, les adultes ont sûrement plus de souci que moi s'ils pensent qu'une personne au fond d'un globe délirant peut s'en sortir tout seul. Il ne me reste plus qu'à enfiler un maillot de bain, sûrement faux lui aussi et à m'immerger dans mon cerveau. Rien de mieux qu'un plongeon dans une piscine.
Ce texte a participé au concours Début, milieu, fin : semaine 9 (Le 24 Juin 2022.)
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