Au sommet...


Le sommet de la montagne est couronné par des pins majestueux. Je gravis la pente en profitant du mieux que je peux de ce levé du soleil. Ces rayons chassent l'ombre des nuages, manteau gris qui recouvre la plaine. Je prends une grande inspiration en purifiant mes poumons. L'air de la montagne me fait frémir ; il fait toujours froid dans les hauts. D'ici, on entend le bêlement des brebis, le glatissement de l'aigle, le sifflement des bergers. On aperçoit les arbres engoncés dans leur feuillage qui donnent au vent une odeur agréable.

Je m'agenouille en silence. Cela me paraît être le meilleur moment pour prier. Je m'adresse à Dieu qui, je suis sûre, entendra mon mutisme. On dit que si l'on tend l'oreille, on peut entendre le Créateur nous parler.
Moi, je n'appréhende que le vent. Mais peut-être que la voix de Dieu, c'est cela au final : cette voix que tu dois écouter, pas seulement te contenter d'entendre.

Je viens placer une mèche brune, derrière mon oreille glacée. Je renifle, resserre mes jambes posées sur l'herbe infléchit. Alors je joins mes mains et ferme les yeux. Quand je pris, j'ai toujours l'impression qu'une chaleur indiscible entour mon corps fragile. Après tout, je ne suis qu'une mortelle. Je lui adresse des prières précises et des remerciements. Je lui demande de me protéger de l'aigle, de veiller sur mes chèvres et de m'aider à l'écouter… Puis j'inspire, on croirait presque être seul au monde. 

Finalement, je me lève et observe le ciel. L'aigle est parti. J'entends une petite voix me dire : « C'est une belle journée qui commence ». Et moi, je réponds : « Nul doute ». Je souris, mes mots s'envolent, emportés par le vent.


Ce texte à gagné le concours : Début, milieu, fin (semaine 8) : Catégorie style
(Le 19 Juin 2022)

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