OS n°10 - Makizushis


 Univers : L'Attaque des Titans - Univers Alternatif Monde réel

Personnage-s : Connie Springer, Sasha Braus & Armin Arlert (et apparitions brèves d'autres personnages)

Présence de ship-s : Springles & présence de Yumikuri (ou Christymir)

Longueur : environ 6000 mots


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 Connie et Sasha courraient dans la cuisine, apportant divers aliments sur la table, pendant qu'Armin réglait la position d'une caméra posée sur un trépied. Lorsqu'ils estimèrent que tout était bon, le blond lança l'enregistrement.

- Salut les petites patates ! s'exclamèrent le couple en cœur.

- Comme vous le voyez, continua le rasé, nous ne sommes pas chez nous aujourd'hui.

- Nous avons loué une maison de vacances avec des amis, et on a réquisitionné la cuisine le temps de cette vidéo - mais seulement pour ça, Livaï a dit que ce serait lui qui ferait à manger ensuite, allez savoir pourquoi...

- D'ailleurs, nous avons un caméraman pour l'occasion. Dis bonjour, Armin !

- Euh... Bonjour... !

- Enfin bref, aujourd'hui nous allons vous montrer comment... faire des sushis ! reprirent-t-ils ensemble.

- En fait, ce sont des makis, précisa Armin.

- On s'en fout tant que ça se mange.

« Ah, d'accord. Donc un poulet rôti, je peux l'appeler omelette norvégienne, ou... ? », s'interrogea le caméraman.

- Pour la liste des ingrédients, c'est dans la barre d'infos, comme d'hab'.

- Mais on va vous révéler ici l'ingrédient secret du jour... Une patate !

 Sasha avait sorti de Dieu sait où une pomme de terre, qu'elle levait triomphalement au-dessus de sa tête. Connie quant à lui avait pris une pose exagérée, donnant l'impression que cette patate était un don du Ciel.

- Mais... La pomme de terre n'est-elle pas à chaque fois l'ingrédient secret ? fit remarquer le blond. Je veux dire, c'est un peu comme ça que fonctionne votre chaîne, vous cuisinez avec une patate, alors à quoi ça sert de l'appeler ainsi ?

- Armin... le regarda Connie, affligé. Tu ne sais donc pas ?

- La patate est toujours un ingrédient secret, car on ne peut percer tous ses mystères ! Tant que nous n'aurons pas tout cuisiné avec, on ne pourra pas dire que nous connaissons sa véritable saveur.

 Le caméraman cligna plusieurs fois des yeux et se demanda pourquoi avait-il accepté de participer. Il avait pourtant senti quelque chose d'étrange lorsque le couple avait demandé qui pouvait les aider : les autres n'avaient pas répondu, ou inventé des excuses tirées par les cheveux - à noter que Mikasa et Livaï s'étaient démarqués par un simple « non », ce qui était tout à fait admirable. Et lorsqu'Armin avait accepté, Eren lui avait jeté un regard qui en disait long sur ce qu'il allait subir. À présent, il regrettait fortement.

- Bien, maintenant que nous avons tout, on va commencer ! D'abord... Euh, Sasha, où est-ce que t'as mis les notes ?

 La jeune femme regarda autours d'elle, vida ses poches puis réfléchit.

- Je me souviens qu'Hanji me les avait demandées... Je vais voir !

 Et elle partit, laissant les deux garçons.

- Ça va être coupé au montage tout ça, hein ? s'enquit le caméraman.

- Au montage ? Quel montage ?

 Connie ne semblait pas avoir la moindre idée de ce que ça signifiait.

- Tu veux dire que tu ne sais pas ce qu'est un montage vidéo ?

- Ah, si ! C'est quand quelqu'un fait une vidéo truquée. Mais t'inquiète, nous on est réglos, tout est 100 % vrai !

 Armin pâlit en comprenant que tout ce qui entrerait dans le champ de la caméra et capté par son micro serait publié sur les réseaux sociaux. Sans qu'aucune scène ne soit coupée. Il pensa alors aux internautes et se mit à s'excuser pour ce qu'ils endureraient en souhaitant seulement apprendre à préparer des makizushis.

- C'est bon, je les ai ! s'exclama Sasha en revenant.

- Génial, passons enfin à la préparation.

- Donc, pour commencer... Il faut mélanger du riz - blanc - avec du vinaigre de riz sucré.

- Interrogation interrogativement interrogative, soit la fameuse « 3I » : fait-on cuire le riz d'abord ?

 Pour le caméraman, cela sonnait comme une évidence, mais pour le couple de « cuisiniers », ça méritait réflexion.

- Si on met le vinaigre, c'est pour donner un bon goût au riz, non ? Donc...

- On le fait cuire dedans !

 Armin se donna une claque sur le front, et crût rêver en les voyant remplir une casserole de vinaigre de riz.

- Vous êtes certains que c'est comme ça... ? tenta-t-il de les raisonner.

- T'inquiète, c'est évident que c'est ça !

- Tu vois, c'est comme quand tu mets du sel dans l'eau de cuisson : le riz - ou les pâtes - ont un bien meilleur goût que si tu le mets après cuisson*. Donc là, c'est tout pareil, expliqua Sasha, sûre d'elle.

« Mais ça n'a rien à voir... ! » protesta intérieurement le blond.

 Il les laissa cependant faire, ayant compris que quoi qu'il dise, leur débilité prendrait le dessus.

- En attendant que le vinaigre chauffe et qu'ensuite le riz cuise, nous allons couper le poisson et les légumes. Connie, qu'est-ce que tu as trouvé dans le frigo et les placards ?

- Alors... J'ai un concombre, deux poivrons - un rouge et un vert -, un sachet de tomates séchées, du thon en boîte et du saumon en tranches. Et puis bien sûr...

- La patate !

- Il y en a deux, contredit le caméraman.

- C'est pareil, la patate ne forme qu'une seule entité, donc on dit « la patate ».

« Ça ne veut strictement rien dire »

- Apparemment, dans les sushis les légumes et le poisson sont crus. Sasha, c'est cuit du thon en boîte, non ?

- Hmm... C'est écrit « thon entier à l'huile végétale ». Si ce n'est pas écrit « cuit », c'est que c'est cru.

- Mais tout ce qui est en boîte est cuit, dit Armin.

 Le couple réfléchit, puis hocha négativement la tête, les mains sur les hanches.

- Non, il y a des choses crues.

- Comme le maïs.

- C'est cuit, réaffirma le blond.

- Non, puisque c'est froid et que ça se mange froid !

 La tête qu'affichait Armin à ce moment là était proche de celle d'un mort. Silencieusement, il fit un vague geste de la main vers l'arrière, signant son abandon. Il avait échoué : son intelligence et sa logique avaient été battues par deux esprits emplis de bêtise. Il avait presque les yeux humides, même son nez lui piquait et...

- Attendez, vous sentez pas une odeur bizarre ?

- Elle pique le nez... !

- J'ai les yeux qui brûlent !

 Bien vite, la cuisine fut envahie par une horrible odeur, qui faisait monter les larmes aux yeux.

- Le vinaigre ! s'écria le caméraman en le pointant d'un doigt accusateur. Lorsqu'il chauffe, il dégage des vapeurs acides ! Il faut sortir !

 Il attrapa la caméra - il restait tout de même en charge du tournage -, ouvrit en grand la fenêtre avant de courir hors de la pièce. Sasha et Connie l'avaient suivi, en emportant leurs légumes, les poissons et des couteaux - Dieu sait comment tout ça tenait dans leurs mains.

 Pendant leur course, ils croisèrent Ymir et Historia, qui les regardèrent avec incompréhension avant de se mettre à pleurer et tousser elles aussi. Ils arrivèrent tous les cinq dans le jardin, à bout de souffle car ils avaient retenu leur respiration.

- Putain, mais qu'est-ce que vous foutez dans cette cuisine ! grogna Ymir. Ça va, Historia ?

 Pendant que les deux couples s'expliquaient, Armin réglait la position de la caméra et se plaça en face pour s'excuser à toutes les personnes qui assisteraient à ça.

- Hanji ! résonna soudain une voix dans la maison. On avait dit pas d'expériences dans cette maison-là !

- Mais, Erwin, j'ai encore rien fait !

- Alors qu'est-ce qu'il... Oh mon Dieu ! Connie, Sasha, qu'est-ce que vous avez fabriqué dans la cuisine ?!

- Je crois qu'on a fait une erreur quelque part... chuchota Sasha à son petit-ami.

- Tu penses qu'il fallait couper le vinaigre avec de l'eau ?

- Mais non, bande d'idiots ! C'est pas une erreur que vous avez faîte, mais une énorme connerie ! Je ne sais pas cuisiner, mais je sais au moins que le riz, ça se cuit dans l'eau !

 Ymir, colérique de nature, se lâchait sur le couple... qui n'en avait cure. Ils avaient commencé à s'installer sur la table de la terrasse du jardin, avaient ramené Armin près d'eux pour les filmer et reprenaient comme si de rien n'était.

- Bien ! Après ce petit contretemps, continuons !

- Vous appelez ça « un petit contretemps » ? vociféra Ymir plus loin.

 On entendait également en provenance de la maison divers cris et exclamations dus aux vapeurs acides qui s'échappaient de la cuisine. Le caméraman s'en inquiétait, mais ça ne semblait pas affecter les « cuisiniers », qui agissaient comme si rien ne s'était passé de grave.

- Comme l'a dit Armin, le vinaigre pique les yeux, le nez et la gorge quand il chauffe, alors prévoyez une autre table ailleurs pour continuer à préparer vos sushis.

- Maintenant, nous allons couper les légumes et le saumon - le ton est déjà en miettes, donc on le laisse de côté.

- Connie, j'ai un doute... Tu penses que ça va rentrer dans un tout petit sushi des morceaux de patate, de concombre, de poivron, de tomate séchée et de poissons ?

- Hmm... Ça m'a l'air compliqué...

- J'ai une idée ! On va tout mixer !

 Armin sentit son déjeuner remonter et lui donner des nausées en y pensant.

- Mais oui ! Et on laissera quelques tous petits morceaux de pomme de terre, pour la mâche.

- Donc il nous faut le mixeur...

 Ils se regardèrent, hochèrent la tête comme s'ils venaient d'utiliser une quelconque télépathie. Puis Connie parti en courant du côté de la piscine, sous le regard d'incompréhension du caméraman. Lorsqu'il revint avec un masque de piscine couvrant les yeux et le nez, Armin saisit.

- Sasha, soit une femme et part en expédition dans la cuisine. C'est sûrement la mission la plus dangereuse qu'il te sera donné, mais reste forte et reviens-nous vivante, avec le mixeur. Ah, et pense à touiller le riz !

- Bien, mon commandant ! acquiesça-t-elle, un poing sur le cœur et l'autre dans le dos.

 Elle enfila le masque, et fit signe à Armin de venir avec elle pour la filmer - Connie les suivit, bien évidemment. Ils contournèrent donc la maison pour arriver devant la fenêtre de la cuisine, ouverte un peu plus tôt par le blond, et le couple se fit une accolade.

- Je compte sur toi. Non : on compte tous sur toi. La survie de l'humanité est entre tes mains.

- Je sais.

 La jeune femme fit un salut militaire à la caméra, puis enjamba le mur pour pénétrer dans la zone dangereuse. Son petit ami essuya quelques larmes - en réalité dues aux vapeurs de vinaigre -, et Armin toussa en surélevant l'appareil pour bien cadrer Sasha.

- Le mixeur est dans le troisième placard sur ta droite !

 Elle fit un signe « OK » de la main mais, à la surprise du caméraman, elle se dirigea d'abord vers les plaques de cuisson. Avait-elle fait preuve de bon sens en éteignant le feu, et donc arrêté l'ébullition du vinaigre ? Armin déchanta cependant vite en la voyant remuer une cuillère en bois dans la casserole.

- Connie... Nez me dis pas qu'en plus de tout emporter en partant, vous avez aussi mis le riz à cuire ?

- Ben si, pourquoi ?

« J'ai compris. En réalité, ils ne sont pas humains. C'est pour cela qu'ils ne possèdent pas de logique. Tout s'éclaire... ! »

 Il tentait de se convaincre, de peur de faire une dépression si le couple était réellement humain. Et lorsque Sasha revint, le mixeur sous le bras, il affichait un air bêta, heureux d'avoir inventé une théorie démontrant que l'intelligence et la logique restaient les choses les plus fortes chez l'espèce humaine.

- Pwah ! souffla la jeune femme en retournant dans le jardin. Ce vinaigre est une horreur. Quand je pense aux pauvres maîtres sushis, qui doivent en faire tous les jours, je les trouve hyper courageux.

« Moi, j'ai pitié d'eux. Parce que si un jour l'un d'eux tombait sur votre vidéo, il remettrait toute sa profession en cause en voyant un tel massacre culinaire »

- Le riz est bientôt cuit ?

- Dans deux ou trois minutes, il est parfait ! J'ai l'impression qu'il cuit plus vite dans le vinaigre que dans l'eau.

- Alors c'est un bon plan si on n'a pas le temps ! Les petites patates, vous avez noté ?

- Pitié, ne les écoutez pas, chuchota le blond.

- Maintenant que nous avons le mixeur, retournons à notre table - en plus, ça pique les yeux ici.

 Et de nouveau, les trois amis refirent le tour de la maison. Armin commençait à devenir excellent dans son rôle de caméraman, et réglait le trépied avec beaucoup plus de facilité et rapidité qu'une vingtaine de minutes plus tôt.

- Pendant que Connie part chercher une rallonge pour brancher le mixeur, je vais couper en gros les légumes. Tout va partir dans le mixeur, sauf ce quart de patate, là.

- Ça ne risque pas de donner un goût bizarre, à la fin ?

- Non, t'inquiète. Au final, que tout soit déjà en bouillie ou que tu le mâches, ç'aura le même goût.

- J'ai trouvé une rallonge !

 Armin fronça les sourcils en le voyant arriver, une très longue rallonge à la main.

- Connie... Est-ce que ce ne serait pas, par hasard, une des rallonges pour l'étage ?

 En effet, les propriétaires de la maison les avaient prévenus que l'électricité ne fonctionnait plus à l'étage, mais qu'ils pouvaient utiliser les deux rallonges spéciales qu'ils leur avaient prêtées afin de pouvoir y vivre correctement. Plusieurs multiprises y avaient donc été branchées, toutes dépendant donc de ces câbles - la moitié chacune. Retirer l'une de ces rallonges signifiait alors couper tout apport de courant électrique dans la moitié des pièces. Mais Connie ne pouvait pas avoir commit une telle chose...

- Si, pourquoi ?

 Le blond n'eut pas besoin de répondre : la maison entière le fit à sa place. Livaï rugit en comprenant pourquoi l'aspirateur ne fonctionnait plus ; Eren, Jean et Reiner lâchèrent divers exclamations de dépit en voyant l'écran de la télévision devenir noir alors qu'ils jouaient à la console ; Marco cria depuis les toilettes - qui n'avaient pas de fenêtre, et donc plus aucune lumière - ; et Annie pesta simplement contre Bertholdt car il avait fait tomber le saladier où se trouvaient les restes du repas de ce midi - aucun rapport avec la coupure d'électricité, donc.

- Oh, merde.

- Coniiie ! Sashaaa ! hurlèrent Erwin et Livaï.

- Oh merde ! répétèrent le couple, le ton soudain plus inquiet.

- S'ils vous attrapent, dîtes-leur que je ne suis qu'une victime, moi aussi. Un otage !

- Ils ne nous auront jamais ! Armin, dit Sasha d'un air très sérieux en posant ses mains sur les épaules du blond, remplace-nous le temps de notre fuite. Mixe tout, coupe en petit le morceau de patate et arrête la cuisson du riz - tiens, le masque. Nous essayerons de faire vite, tiens le coup juste quelques minutes. Je sais que c'est dur d'être nous, vu qu'on est incroyablement géniaux, mais on compte sur toi ! Allez, à tout à l'heure !

 Armin resta sans bouger quelques secondes, abasourdi, et ce ne fut que lorsque deux furies - nommées Erwin et Livaï - débarquèrent pour prendre en chasse les « cuisiniers » qu'il se réveilla, paniqué.

- Je vous jure que j'ai rien fait ! se défendit-il avant même que l'on lui dise quoi que ce soit, presque en pleurs - sûrement des traces du vinaigre.

- Par où sont-ils partis ?

- Je sais pas... !

- Livaï, calme-toi, tu lui fais peur.

 Erwin, toujours le plus calme des deux, rassurait Armin.

- Tu as du voir des choses horribles, mais c'est fini. Nous sommes là, maintenant.

- Le mixeur, le vinaigre, le maïs cru, et, et...

- Oh mon Dieu, c'est terrible ! Livaï, ils voulaient le mixer avec du vinaigre et du maïs cru !

- Mais qu'est-ce que... marmonna le brun en lui jetant un regard courroucé : il avait mieux à faire.

- Mais non, ils voulaient préparer des makis, mais en fait, ils ne sont pas humains et ils sont quand même gentils... !

- Oh non, Livaï, il a le syndrome de Stockholm !

 L'appelé se tourna vers les deux blonds, et fit une tête entre l'énervement et l'incompréhension. Armin était au bord des larmes, et Erwin partait dans un délire d'humains mixés et de syndrome de Stockholm. Et, comme si ça ne suffisait pas, Connie et Sasha s'emblaient s'être volatilisés.

- OK, je me calme... souffla-t-il pour lui-même. Bon, j'en ai rien à foutre de ces histoires, je veux juste savoir où est la rallonge. Je me fous aussi des branleurs qui jouent à la console, mais j'ai l'aspi à passer et Marco attends sur le trône. Donc, Armin, pour l'amour du Ciel, dis-moi où est cette putain de rallonge.

- Par terre, sous la table.

- Pas trop tôt, soupira-t-il en la saisissant. Erwin, bouge ton cul, tu viens m'aider pour le ménage.

- Mais on ne peut pas laisser Armin comme ça ! Il a le syndrome de...

- Erwin, ferme-ta-gueule, articula Livaï, sur les nerfs. Tu vas venir avec moi, et on fait deux groupes : je m'occupe des sols et des poussières avec Eren et Jean, et tu nettoies les sanitaires avec Marco, Bertholdt et Annie.

- Pourquoi nous ?

- J'ai fait un planning, tu regarderas sur le frigo. Estime-toi heureux que j'ai le groupe des crétins.

- Et Armin, on en fait quoi ?

- Tu le laisses ici, il est adulte, il est capable de se débrouiller.

 Le brun dû tout de même le pousser jusque la maison, laissant donc le caméraman seul. Il resta prostré une dizaine de secondes, puis se ressaisi et, fidèle à son devoir, attrapa la caméra.

- Je vais aller éteindre le riz, annonça-t-il tant bien que mal, assez mal à l'aise.

 Courageusement, il mit le masque sur ses yeux et se dirigea vers la cuisine. Tout comme Sasha un peu plus tôt, il enjamba la fenêtre - en manquant de peu de tomber. Presque en courant, il partit vers les plaques de cuisson et tourna le bouton correspondant à celle allumée. Triomphalement, il leva les bras en l'air puis, se souvenant qu'il n'avait pas de réserves d'air autre que ses poumons, attrapa une passoire et y versa le riz. Le vinaigre bouillant s'écoula dans les canalisations, laissant échapper deux ou trois dernières volutes de fumée.

« Armin 1, vinaigre 0 ! »

 Le jeune homme du cependant sortir de la cuisine car l'air ambiant ne s'était pas encore renouvelé. Il annonça tout de même au reste de la maison que la menace avait été maîtrisée, mais que la zone touchée restait dangereuse pour le moment. De brefs acquiescements lui répondirent, sans poser plus de questions malgré le choix de mots étrange - ils savaient apparemment tous de quoi il parlait.

 Armin retourna ensuite dans le jardin, à la table de la terrasse. Il commença par couper en gros les légumes - exceptées les tomates séchées, assez petites - qu'il entassa ensuite dans le mixeur avec les poissons.

 Ce fut lorsqu'il coupa en petit dés le morceau de pomme de terre qui échappait au mixeur qu'il vit qu'au fond du jardin, près de la route, deux personnes avançaient de buisson en buisson, se pensant discrètes. Le blond soupira en secouant la tête, et leur fit signe de venir. Connie et Sasha - car ce ne pouvait être qu'eux - arrivèrent jusqu'à lui en enchaînant roulades, rampage et camouflage derrière la végétation.

- Ici Folle-Patate, vous me recevez, Intello-Pleurnichard ?

- Vous êtes juste devant, donc oui.

- Bien ! Est-ce que le terrain est sécurisé ?

- L'arme chimique a été maîtrisée, et le Petit-Mannequin est reparti nettoyer le pays.

- Qu'en est-il de Sourcils-Titanesques ?

- Il aide Petit-Mannequin avec Chasseur-Colérique, Cheval-Têtu, Dormeur-Etrange, Visage-Moucheté et Nez-Altier, énuméra-t-il comme s'il s'agissait de leur véritable nom, et non-pas des surnoms - ceux qu'ils utilisaient dès que leur délire devenait militaire.

- Parfait ! Crane-Rasé, nous pouvons y aller !

 Ils abandonnèrent le massif de fleurs où ils s'étaient « cachés », et coururent vers Armin.

- Alors, comment s'est passée ta mission ?

- Humm... Entre « j'ai failli chialer » et « je trouve que j'ai assuré », il y a quoi ?

- Tu as failli chialer, mais tu as assuré. Mais maintenant, explique-nous tout ce qu'on a raté !

 Il leur dit tout, et reçu quelques tapes sur le dos.

- On te félicite, tu as grave assuré. Et les petites patates ont tout vu ?

- J'ai pensé à filmer, oui.

- Mais tu es parfait ! Si tu continues comme ça, on va finir par t'embaucher définitivement.

- Euh, je vais... y réfléchir...

- Bon, maintenant que nous sommes revenus, il faut continuer la recette ! C'est la dernière ligne droite, il ne reste plus qu'à mixer et tout sera préparé pour...

- Le roulage des sushis !

- J'y pense... Vous n'allez pas faire cuire la pomme de terre ? fit-il remarquer.

- Non, dans les sushis tout est cru sauf le riz.

- Oui, mais c'est très mauvais pour le corps si...

- Mais non, t'inquiète, Sasha en mange crues parfois, et elle va bien !

- Ça fait juste un peu mal au ventre après, mais sinon tout est correct.

 Armin leur jeta un regard inquiet, mais retourna derrière la caméra sans rien dire d'autre.

- Puisque la cuisine est de nouveau utilisable, nous allons y retourner - surtout que pour avoir de l'électricité ici, il faut donner sa vie en échange.

 Et rebelote, il y eut un nouveau voyage vers la cuisine. Dans celle-ci, il persistait l'odeur piquante du vinaigre, mais le nez, la gorge et les yeux n'en souffraient plus.

- Le riz est génial ! s'exclama Sasha en le tâtant du bout du doigt. Bien mou.

« Il a dû se faire attaquer par l'acide... »

- Je branche le mixeur ! prévint Connie.

 Sa petite-amie acquiesça tout en transférant le riz dans un cul-de-poule. Le bruit de l'appareil se fit entendre, suivit de...

- Ploc ? s'étonnèrent Armin et Sasha.

 Des projections de nourriture en provenance du mixeur s'écrasaient un peu partout dans la pièce, à la panique générale des trois amis.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?!

- J'ai oublié le couvercle du mixeur !

- Non, Connie, t'as pas... Aïe, mon œil !

 Armin venait de recevoir ce qui ressemblait à un morceau de concombre dans l'œil gauche, et tournait à présent sur lui-même dans toute la cuisine, ne voyant plus rien à cause de sa manie de se cacher les yeux lorsqu'il avait mal. Connie, loin d'être responsable, s'était enfui par la fenêtre... Du moins, c'était ce qu'il avait en tête. Il l'avait mal enjambée et s'était donc étalé de tout son long dans l'herbe.

- À l'aiiide !

 Comme si l'appel au secours de Sasha avait fait apparaître un miracle, le son du mixeur et les projections de nourriture cessèrent.

- Mais qu'est-ce que vous avez foutu dans cette cuisine...

 Leur miracle tenait en une personne, Mikasa. La demi-japonaise avait simplement éteint l'appareil, et attendait à présent des explications, mains sur les hanches.

- C'est-à-dire que...

- J'ai reçu un concombre dans l'œil !

- J'ai mal... souffla Connie, les pieds en l'air et le reste du corps au sol.

- Vous vouliez préparer quoi, de base ? La soupe de la mort que vous avez vue dans un film ? Quelque chose comme ça ?

- Des sushis.

- Des makis, corrigea le blond, la main sur l'œil.

- Et c'est super dur !

 Mikasa les fixa quelques secondes, tourna les talons et partit de la cuisine sans un mot de plus - le couple avait l'air de faire cet effet plus d'une fois.

- Bon... Il nous reste presque le quart des légumes et du poisson, dans le mixeur, constata Sasha. Si on récupère tous ceux qui ne sont pas tombés par terre ou dans les endroits sales, on peut avoir la moitié.

- Génial ! s'enthousiasma Connie.

 Puisque depuis la cuisine la seule chose que l'on voyait de lui était ses pieds, il se mit à les taper l'un contre l'autre pour... applaudir ? quelque chose comme ça.

- Allez, aidez-moi à récupérer tout ça !

 Ils s'y mirent tous les trois et, quelques minutes plus tard, le mixeur était à moitié-plein. Ils remixèrent la préparation, cette fois-ci avec le couvercle, et ce fut enfin prêt.

- Eh ben ! On en a bavé !

 Ils avaient tout rassemblé sur la table, et ajouté à la liste un sachet d'algues nori et du papier sulfurisé. La cuisine et eux-mêmes étaient dans un sale état ; entre les tâches de pâtée - approximativement mixée - les grains de riz pas cuits que Sasha avait renversé partout au moment de leur fuite, et le vinaigre qui empestait, cela faisait beaucoup pour trois personnes cuisinant des makizushis. À rajouter à ça les traces d'herbe et de terre - quelques feuilles dans la queue de cheval, tiens - que le couple avait gagnées en jouant les militaires et l'œil rouge d'Armin suite au - très dur, il le précisait - morceau de concombre. En bref, ils n'étaient pas doués et cela se voyait.

- Bon, les petites patates, c'est bientôt finit ! annonça Sasha.

- Il ne nous reste plus qu'à former une sorte de looong sushi qu'on découpera ensuite en tronçons, et on aura enfin terminé !

- Franchement, c'est beaucoup plus long que ce qui est dit sur le Net. Eh, les p'tites patates, ne vous faîtes pas embobiner par ces vidéos de dix minutes, c'est certain qu'ils trichent.

« En fait, si c'est aussi court, c'est qu'ils suivent une vraie recette, qui ne les fait pas courir de droite à gauche, se cacher pour échapper à un homme de petite taille très violent, ou encore ramasser de la nourriture collée à une porte de placard. Et que si jamais une seule de ces choses se produisait, ils la couperaient à ce qu'on appelle "montage" » souffla pour lui-même le caméraman.

- Pour commencer, on va d'abord découper un grand rectangle de papier sulfurisé.

- Puis on met de l'algue...

- Et on étale une couche de riz, pas trop épaisse !

 Jusque là, Armin fut - presque - impressionné : ils avaient l'air de bien s'y prendre.

- On étale ensuite une couche du mélange, un peu plus fine.

- Et on sème les morceaux de patate !

- C'est super simple, en fait !

- Je suis étonné qu'il n'y ait pas eu de désastre, leur dit sincèrement le blond.

- Eh ouais, tu croyais quoi ? On assure, nous !

- C'est ça... Mais il faut rouler ce truc maintenant, non ?

- Ouaip, et c'est la partie la plus compliquée de la recette.

« Parce qu'avant, c'était simple peut-être ?! »

- Il faut y aller dé-li-ca-te-ment... !

- Connie, ça sort sur le côté droit !

- Oh merde, pareil à gauche.

- Et devant ! leur fit remarquer Armin.

- Oh la la... !

 Ils essayèrent tant bien que mal de boucher les trous avec des morceaux d'algues nori, mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Finalement, après deux minutes de bidouillage - et trois épaisseurs supplémentaires de papier sulfurisé -, ils obtinrent un résultat... proche de correct.

- Vous comptez découper ça comment ? Avec le papier ?

- Non, on va d'abord l'enlever. Mais... J'ai peur que tout s'écroule.

- T'inquiète Sasha, je te rappelle qu'il y a de la patate dedans, et que son pouvoir est grand. Tout tiendra autours d'elle.

- Tu as raison !

« Mais quelles conneries... ! »

- Nous allons donc enlever le papier sulfu, mesdames, messieurs et mesnon-binaires les petites patates !

- Ça se dit, « mesnon-binaires » ?

- Aucune idée, mais je voulais pas les laisser de côté... Je devrais demander à Hanji si ça existe.

- Au pire, on oublie les « mesdames-messieurs », et on reste sur le simple « petites patates », proposa Sasha.

- On fait ça. Je disais donc, place au démoulage !

- Opération à haut-risque : aurons-nous des sushis... ou non ?

- On va tout de suite le savoir !

 Le rouleau bien serré fut libéré de ses entraves, lentement mais sûrement. Au final, il était plus plat que rond, mais ça allait tout de même.

- Ouah, ça tient mieux que ce que je pensais !

- Yep, c'est super. Il ne nous reste plus qu'à découper, et c'est prêt !

 Connie partit choisir une assiette dans le placard, pendant que Sasha attrapait un énorme couteau de boucher.

- Euh, ce n'est pas un peu excessif ? s'inquiéta Armin.

- Mais non, et puis il coupe bien.

- Si tu le dis...

 Elle s'attaque au rouleau, tentant de découper de réguliers tronçons sans tout démolir. Connie était penché sur la table, yeux écarquillés, et murmurait des paroles incompréhensibles en fixant le fruit de leur travail.

- J'ai... fini ! s'exclama la jeune femme en découpant son dernier makizushi.

- Alléluia ! Gloire à la Grande Patate !

« Enfin... ! »

- Armin, pour te remercier de ta coopération lors de cette vidéo, tu as l'honneur de goûter le premier aux sushis !

 Le blond pâlit, ne s'attendant pas à subir ça.

- Allez, viens nous dire ce que tu en penses !

 Armin hésitait à leur demander s'il était possible de rédiger un testament avant. Pas qu'il détestait les makizushis, non, mais avec du riz empestant le vinaigre, de la bouillie de légumes et de poisson, et de la pomme de terre crue, son estomac lui envoyait des signaux de détresse.

 Il n'osa cependant rien dire et, visage blanc verdâtre et ventre serré, vint se placer aux côtés du couple, face à la caméra, et prit un des tronçons en tentant de ne pas le regarder pour éviter de s'écœurer d'avantage. Puis il le mit en bouche et mâcha.

- Alors ?

 Dès qu'il l'avait croqué, il avait tout senti. Du riz qui était en réalité du vinaigre sous forme de grains au goût infecte de la garniture. Ce fut tellement mauvais qu'il ne put s'empêcher de tout recracher au sol, sous les regards horrifiés du couple - ils pensaient l'avoir empoisonné sans l'avoir voulu.

- Armin !

 À quatre pattes, l'interpellé leur répondit par un vomissement.

- Oh mon Dieu ! Cette fois il vomit vraiment !

- Mais Sasha, qu'est-ce qu'on a mis dans nos sushis ?!

« C'est tout le maki qui est toxique ! » hurla-t-il intérieurement avant de se remettre à vomir.

- Aaah, Armin ne s'arrête plus ! Au secours ! On a créé une bête du vomi !

 Ils courraient dans la cuisine - en évitant Armin -, et lançaient des appels au secours. Enfin, Connie criait ; Sasha, elle, mangeait une pomme de terre cuite qu'elle venait de sortir de sa réserve du frigo pour se calmer.

- Bordel, mais pourquoi est-ce que vous...

 Livaï, qui venait d'entrer, un plumeau à la main, arrêta net sa phrase en voyant ce qui se déroulait dans cette pièce. D'un ton étonnamment calme pour la situation, il demanda simplement :

- Qui est le putain de connard à l'origine de ce bordel encore pire que celui de ma mère ?

 Lorsque le brun évoquait la profession de sa défunte génitrice, c'est que les choses allaient vraiment, vraiment mal se passer.

- Oh merde... soufflèrent Eren et Jean derrière lui.

- Oh merde, lâchèrent eux aussi Sasha et Connie.

- Oh mrghlbl... ! tenta Armin en s'étranglant dans son vomi.

- Oh merde ! commenta Hanji, qui faisait la commère depuis la fenêtre.

- Oh, merde ! s'exclama Annie depuis le salon, car la télécommande de la télé ne fonctionnait plus - sans aucun rapport avec Livaï, donc.

- Ouais, « oh merde », conclut le petit brun en faisant craquer ses doigts et son cou. Je vous laisse exactement cinq secondes d'avance pour pouvoir vous enfuir et vous suicider en douceur avant que je fasse un massacre avec le magnifique couteau juste ici.

 Ni une ni deux, le couple arrêta et enregistra la vidéo qu'ils venaient de tourner puis s'enfuirent par la fenêtre, Hanji s'étant gracieusement écarté·e pour les laisser passer. À la fin de son décompte Livaï les prit en chasse, à une vitesse déconcertante.

- Je ne donne pas cher de leur peau...

- Au moins, on sera tranquilles pendants les vacances : les corvées de ménage, ce seront eux qui les feront ! fit remarquer Eren.

- Qu'ils souffrent... ! marmonna Armin.

- Oh, il n'a plus Stockholm ! cria Erwin qui venait d'arriver. Il n'a plus Stockholm, il n'a plus Stockholm !

 Il se mit à répandre la bonne nouvelle dans toute la maison, sous les regards d'incompréhension de tout le monde. Hanji s'y mit aussi, pas qu'iel y comprenait quoi que ce soit, mais ça l'amusait.

- Sinon, Livaï a raison... Il s'est passé quoi, ici ? interrogea Jean.

- L'Apocalypse.

- Pas selon Saint-Jean cette fois, rit Hanji.

- Eh, pas mal, sourit Eren.

- Très drôle... Mais vous avez préparé quoi ?

- Des makis.

 Les trois autres le regardèrent fixement, avant de rire.

- Ben voyons, comme si des makis pouvaient faire ça !

- Regardez sur la table. Moi, je vais me nettoyer. Faîtes attention au vomi et aux légumes mixés.

 Il partit dans la salle de bain en titubant, tandis qu'Eren, Jean et Hanji s'approchaient de la table.

- Il a dit vrai...

- Mais c'est quoi la bouillie marron dedans ?

- Ah ça... Ça ressemble à ce qu'il y a par terre.

- Le vomi d'Armin ?

- Mais non tête de cheval, t'es vraiment idiot ! Comme si je parlais du vomi !

- Redis ça ?!

- Ouais, t'es plus con que le poney débile du voisin !

- Ne m'insulte ni moi, ni le poney !

- Quoi, ne me dis pas que vous avez couché ensemble ?

 Pendant qu'ils commençaient une nouvelle dispute, Hanji partit discrètement avec l'assiette de makizushis, l'emportant à la cave.

- C'est parfait ~ ! chantonna-t-iel en allumant la lumière.

 Iel posa l'assiette sur une table, partit chercher une caméra posée sur un trépied, et appuya sur « start ».

- Bonjour tout le monde ! J'ai reçu de l'excellente matière première aujourd'hui, ça promet d'être intéressant. Dans cette vidéo, je vais vous montrer comme exploiter... de la matière hautement toxique, presque nucléaire !


- - - F I N - - -



Premier OS avec les personnages de L'Attaque des Titans, et je l'aime bien ! De base, ça devait partir beaucoup moins loin dans leur délires, mais j'ai introduit Armin comme caméraman est tout est parti en cacahuète à partir de l'épisode du vinaigre (inspiré d'une fois où ma soeur a déglacé je sais plus quoi avec du vinaigre et que j'ai du évacuer la cuisine de toute urgence pour pas crever)

Evidemment, ne reproduisez pas ce qu'ils font, où vous allez finir comme Armin ! Cependant, il y a un point où ils ont - miraculeusement - dit vrai : le sel dans l'eau de cuisson. J'ai mis un astérisque au moment où ils en parlent, parce que je voulais vous donner l'explication ici, si vous retournez au début vous le trouverez facilement. Je disais donc qu'ils ont raison sur ce point, et je le sais puisque c'est ce que je fais. Donc si vous aussi vous voulez essayer, en gros il faut mettre pas mal de sel dans l'eau, jusqu'à-ce que lorsque vous goûtez une pâte ou des grains de riz pour vérifier la cuisson, elle/ils soi·t·ent un peu salé·e·s. Et vous verrez, c'est génial quand c'est bien dosé (surtout avec le riz)

Que dire d'autre... J'ai enfin réussi à mémoriser la combinaison de chiffres pour obtenir le point d'écriture inclusive (ce truc : "·"), donc ça été utile pour cet OS ! On ne le·a voit que quelques fois, mais Hanji dans cet OS est non-binaire. Pourquoi ? Parce que j'avais envie. Et puis aussi parce que ça doit être l'un des seuls persos où l'auteur te laisses libre d'imaginer quel est son genre, c'est juste trop cool. Donc pour cette fois, iel est non-binaire, mais attendez vous à le·a voir en fille dans d'autres OS aussi !

Bye ~ !

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