OS Izuku - Hallucinations
Cela a commencé par un isolement, un manque d'estime en soi. Un jeune homme qui atteignait bientôt la vingtaine s'était progressivement mis à se renfermer sur soi-même.
Il passait le plus clair de son temps enfermé, les volets ne laissant aucun rayon de soleil pénétrer dans son antre et les yeux rougis par des larmes dont la raison lui était inconnue. Le soir, pendant ses nuits interminables où le sommeil filait comme de l'eau entre ses doigts, il se prenait la tête entre ses mains et murmurait.
« - Ferme-la... Ferme-la... »
Mais le jeune adulte ne savait pas pourquoi. Il essayait tant bien que mal de faire taire une chose inexistante ni autour de lui, ni dans sa tête. Son esprit cependant, continuait de lui affirmer qu'il y avait bel et bien quelqu'un.
Énervé, il se frappait d'un coup de poing au visage. Un cauchemar vivant venait de débuter pour le jeune bouclé vert.
Cet homme de vingt ans aux cheveux ébouriffés verts travaillait à temps partiel dans une supérette se situant juste en dessous de son appartement. L'emplacement était très efficace pour le fonctionnement de ce petit magasin situé en pleine allée entre le lycée Yuei et différentes universités.
Les lycéens et étudiants passaient devant chaque matin, chaque soir et ne manquaient pas d'acheter quelques bricoles. Le bouclé aimait ce rythme de vie paisible et sociable. Tout le monde le connaissait et il connaissait tout le monde. Dans une société où les héros font la police, arrêtent les criminels et empêchent les vilains d'agir, Izuku eut de la chance d'avoir été accepté malgré son alter non-existant !
Mais depuis quelques jours, il ne descendait plus pour aller ouvrir les grands volets métalliques qui recouvraient l'entrée du magasin. Le patron, bien qu'il fut en très bon terme avec lui, n'eut pas d'autre choix que de le virer. Après de nombreux appels et sonneries de portes, le pauvre garçon ne répondait toujours pas.
Il aurait pu être mort, personne ne l'aurait su. Il était bien vivant mais son état empirait de jours en jours. Les cernes sous ses yeux traduisait son rythme de sommeil et son odeur son statut actuel.
Pour occuper ses pensées bousculées par les événements, il écrivait. Jour comme nuit en ne dormant que deux petites heures, il contait la vie de personnages sortant tout droit de son imagination. Assis à une chaise à un bureau éclairé par une faible lumière, des centaines de feuilles furent noircies par l'ancre de son stylo. Il pensait devenir quelqu'un, aller voir une boîte d'édition et devenir célèbre.
Mais dans la même semaine, pendant une de ses longues réflexions de nuit, il vit une ombre se tenir au bord de son lit. De longs cheveux noirs cachant ses yeux et une silhouette frêle que le vent pourrait écarter d'un simple souffle.
Il se redressa rapidement et se cogna la tête contre le mur ce qui eut pour effet de flouter la vision cauchemardesque qu'il avait.
Ce qui lui semblait être un homme ne bronchait pas et continuait de tenir sa tête droite vers lui. Un costard habillait l'homme qui ne bougeait pas d'un pouce.
Effrayé, Izuku essaya de le menacer à plusieurs reprises mais rien n'y fît. L'ombre se tenait immobile comme si elle attendait quelque chose.
La première nuit d'un long et terrible cauchemar. Le lendemain, après avoir fermé les yeux et s'être endormi terrifié sous ses couvertures, Izuku se réveilla et remarqua que l'homme était partit. Envolé, disparu.
Son réveil à la droite de son lit lui donna l'heure et il comprit que c'était déjà l'après-midi. Dormir, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas expérimenté quelque chose d'aussi relaxant.
Il se leva et à peine eut-il le temps de passer de le porte reliant sa chambre à sa salle de bains que des murmures se firent entendre derrière lui. D'un mouvement, il se retourna et scrutait attentivement chaque recoin de la pièce pour en trouver l'origine. Aucun signe de vie. Personne n'avait pénétré dans son appartement !
Et lorsqu'il se remît en route jusqu'à la salle de bains, les voix reprirent de plus belles. C'étaient des chuchotements inaudibles, comme un bourdonnement dans sa tête qui y restait sans qu'il ne puisse trouver de moyen pour les stopper. Il avait beau se couvrir les oreilles, s'époumoner pour ne plus rien entendre... Elles étaient toujours présentes.
Alors il pensa à sortir. Si il était ainsi, c'est parce qu'il était resté enfermé depuis plusieurs semaines !
Ni une ni deux, il attrapa une paire de chaussures qu'il enfila rapidement et se précipita dehors avec pour grand espoir que toutes ces messes-basses incontrôlables s'arrêtent.
Le soleil lui brûlait les yeux. Après être resté enfermé plus d'un mois dans le noir total et pour seule lumière une lampe de chevet, sa peau était devenue cadavérique et ses cernes n'accentuaient que plus son apparence de mort. Izuku avançait lentement autour des écoliers précipités à l'idée de retourner en cours et des grands-mères profitant du merveilleux temps.
Le printemps était une belle saison. Les fleurs fleurissaient, dévoilant des paysages fabuleux. Les oiseaux chantaient et volaient d'arbres en arbres pour nourrir leurs petits. Saison du bonheur, saison des amours. Mais l'esprit d'Izuku ne suivait plus le même quotidien que celui des autres.
Il s'était arrêté au milieu d'un parc, les fleurs des cerisiers lui tombant sur les épaules. La bouche bée, les yeux écarquillés devant la pire horreur qu'il n'aurait jamais espéré apercevoir de nouveau : l'homme.
Celui qui s'était tenu pendant une nuit entière à ses côtés le fixant avidement et lui procurant une terreur intense, il était là, devant lui ! La brise passant soulevait les longues mèches noires qui recouvraient le visage livide de son démon. Ces yeux étaient bleus. Bleus, et au bord des larmes.
Les voix qui s'étaient stoppées lorsqu'il était arrivé dehors, reprirent de plus belle. Elles étaient audibles à présent, et s'accompagnaient au rythme des lèvres qui s'ouvraient et se fermaient devant lui.
« - Aide-moi... Écoute-moi... »
Des paroles répétées en boucle et de plus en plus fort. Izuku s'agenouilla sous le coup de la peur qui l'enveloppait petit à petit.
Ses deux mains finirent sur ses oreilles, n'empêchant pas les voix de lui crier de l'écouter et de l'aider, et il hurla à son tour. La silhouette avança doucement vers lui et l'encercla de ses bras.
« - Je t'aiderai. Fais-moi confiance, on s'aidera. »
Izuku hurla et tout disparut. Les voix cessèrent, l'homme s'était encore une fois envolé et il était resté ici, à même le sol, dévisagé par les nombreux passants.
Tous le regardaient avec crainte après son hurlement sans aucune raison apparente. Il se sentit extrêmement seul face à lui-même. Des yeux le scrutait, ils le fixait comme un monstre dangereux qui pourrait bondir et dévorer l'un d'eux en un rien de temps. Encore plus apeuré, il se redirigea en courant jusqu'à son appartement et s'y enferma de nouveau.
Il pensait qu'après une expérience telle que celle-ci, plus jamais il ne mettrait le pied dehors. Les gens étaient effrayants, cruels. Ils lui faisaient peur désormais. Et pour faire partie de la race qu'est l'humain, il se détestait tous les jours un peu plus.
Ainsi commença un cercle vicieux dont personne ne peut en réchapper. L'écriture, seul moyen de se libérer, devenait son passe-temps favori et les personnages qu'il créait prenait vie avec lui. À l'homme aux longs cheveux noirs et en costard s'ajouta un autre homme aux tendances suicidaires, dépressives et encore un autre qui était une bonne partie du temps en colère.
Izuku avait accepté l'idée que plusieurs personnes parlent dans sa tête, qu'elles existent réellement autour de lui, qu'elles lui tiennent compagnie. Ils avaient tous un nom et une personnalité qui déteignait sur lui lorsque le personnage devenait trop lourd à supporter. Quelques fois ils étaient seuls à parler à Izuku, d'autre fois à deux, puis des fois tous ensembles. Ils criaient, hurlaient à la mort dans sa tête sans qu'il ne puisse rien faire pour se soulager.
Izuku vivait sans cesse un cauchemar à l'intérieur de lui-même par des démons qu'il avait lui-même créé. Mais il s'en fichait, car c'était désormais devenu normal pour lui.
Un quotidien dur auquel il s'y était fait en se répétant incessamment qu'ils étaient gentils, qu'ils voulaient l'aider.
Les jours passèrent, les semaines aussi, sans que ce quotidien ne se stoppe. Les voix dégénéraient de semaine en semaine en prenant pas à pas plus de place dans son esprit, sa vie. Les hurlements que provoquaient ses voix devinrent insupportables, si bien qu'il du s'arracher les cheveux et dans le pire des cas, se fracasser la tête contre des murs.
Izuku découvrit que la douleur physique les faisaient progressivement partir pendant une courte durée. Elles qui étaient sans cesse dans sa tête, il pouvait les faire partir l'espace d'un instant ! C'était une occasion de rêve.
Alors doucement, il se mit à se mordre les bras à sang, se brûler la peau avec les cendres de ses cigarettes qu'il avait achetées pour but de calmer ses nerfs et se couper avec une multitude de choses.
Il commença par un couteau, puis par un morceau de miroir qu'il brisa, pour finir par une lame. La manière la plus facile et moins douloureuse de faire partir ses monstres, se faire du mal. Ça marchait ! Ils partaient un par un, le laissant enfin seul !
Donc ceci devint une habitude.
Une habitude très vite épuisée. Ses voix revenaient en force et ne partaient plus même après avoir tranché des dizaines de fois ses bras meurtris par des coupures jamais cicatrisées. Izuku devenait fou. Il perdait le fil et ne savait plus où donner de la tête avec tous ces cris qui lui englobait l'esprit.
L'espace d'une seconde, il pensa au suicide puis se ravisa immédiatement. Mais ses voix à lui, n'avaient pas manqué ce déclin et n'hésitèrent pas à le faire flancher.
« - Bonne idée... Saute, saute !
- Quatre étages... Parfait !
- Qu'attends-tu ? C'est la seule façon de te libérer de nous.
- Saute, saute ! »
Il résista plusieurs jours en se tranchant toujours plus les jambes et les bras avec pour espoir que ces cris cessent. Des cris qui lui affirmaient qu'une fois mort, tout irait mieux. La tentation fut trop forte et dans un élan de rage, il se retrouva au bord de sa fenêtre avec derrière lui, ses trois hallucinations qui le poussait tout doucement dans le vide.
Les centimètres le séparant du néant furent bientôt inexistant et sa masse tomba pour venir s'écraser sur le sol, tête la première.
Dans ses derniers instants de conscience, les voix cessèrent, ses hallucinations disparaissaient doucement à la même lenteur que ses yeux qui se fermaient pour un éternel sommeil.
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Texte écrit d'une traite lors d'un de mes mouvements d'inspirations alors il y a sûrement des fautes ainsi que quelques incohérences x,(
Si vous ne l'aviez pas compris, cet OS traite de la schizophrénie.
Elle conduit quelques fois au suicide, et c'est ce type de "fin" tragique que j'ai choisi d'ajouter dans mon histoire pour décrire un autre sujet bien plus courant que la maladie : le suicide.
Sujets très peu abordés, j'ose. Je parle du tabou sans avoir peur de me faire jeter des insultes à tout va.
Douleurs et folie accompagnent mon récit totalement en dehors de ce que vous aviez pu lire (pour ceux qui me lisent) car je n'ai jamais « réellement » écrit sur les maladies et beaucoup plus sur les douleurs humaines comme les peines de cœurs ou dans les extrêmes, le suicide et la dépression.
Mais je parle aussi d'un autre sujet un peu plus courant que le suicide ou la schizophrénie et c'est l'auto-mutilation. Je ne l'évoque que très vaguement mais je l'ai fait.
Avec cela, je montre jusqu'où elle peut mener avec l'idée du « ça ne me procure plus rien, et si je mourrais ? ».
Désolé d'utiliser notre pauvre Izuku comme « cobaye » de mes paroles que je veux vous transmettre mais... je n'ai que ce moyen pour vous faire partager ce genre de choses (et puis c'est peut-être plus compréhensif avec un personnage fictif ?).
Bref, je ne sais pas quoi ajouter d'autre x(
Seulement, qu'il ne faut pas abandonner. ❤️
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