~3~ Noël - PDV de Nico
Noël ? Nouvel an ?
Avant qu'on me l'annonce il y a quelques années, je ne savais même pas que ça existait.
Il faut dire que mon séjour au Casino Lotus m'avait peut-être tenu à l'écart de ce genre d'informations apparemment importantes.
Non mais regardez-moi ça : une fête avec des décorations, des gens qui s'embrassent, qui se font des cadeaux en chantant et en disant que la vie est belle... le Cauchemar !
Et en plus, ici à la Colonie, ça a l'air de leur tenir tous à cœur de faire cette fête minable.
Si ça ne tenait qu'à moi, je m'enfermerais dans mon bungalow pendant toute la célébration, la tête sous l'oreiller.
Mais bien-sûr, c'est impossible. Il faut que j'y participe, m'a dit Will.
On a eu une discussion profonde à se sujet, hier, alors qu'on était assis sur un banc près de la Grande Maison :
« Tu sais, Nico, si tu veux te faire d'autres amis et passer pour une personne sociable, il faut que tu fasses dans le collectif... »
Ce à quoi j'avais répondu en bougonnant :
« Tu me suffis très bien.
- Oooooh c'est trop mignon ! Moi aussi je t'aime ! »
J'avais rougi et répliqué :
« Non, non, je veux dire que c'est déjà assez dur de te supporter, je veux personne d'autre. »
Will avait poussé un long soupir.
Il m'avait tapé le bras, s'était levé et éloigné vers l'infirmerie en disant :
« Ce que tu veux. Mais essaye d'y réfléchir quand même... ça me ferait vraiment plaisir... »
Voilà. Fin de cette discussion enrichissante. Elle m'avait exactement convaincu à 0,1 % de faire des efforts.
Et je suis maintenant assis sur mon lit dans mon bungalow, à réfléchir intensément à comment j'allais faire pour éviter la fête.
Ma vie est géniale.
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Les chants de Noël retentissent au dehors.
Je vous jure que si j'entends encore une seule fois Santa Tell Me de Ariana Grande, je sors assassiner toutes les Aphrodites qui rigolent comme des idiotes en chantant à tue-tête.
De petites explosions troublent parfois le silence, signe que l'installation des guirlandes explosives a mal tournée. Accidentellement ou non (connaissant les frères Alatir).
Après avoir passé toute la matinée du 24 décembre dans mon bungalow, je me dis qu'il serait peut-être sympathique de passer une tête dehors.
Grossière erreur. Ce que je vis m'horrifia au plus haut point.
Des guirlandes multicolores pendaient de partout, clignotant à toute vitesse.
Des hauts parleurs diffusaient des chants de Noël, et parfois des annonces des demi-dieux, des plus intéressantes. J'entendis justement la voix de Valentina Diaz, des Aphrodite, retentir dans la Colonie :
« Flash spécial, demi-dieux et demi-déesses. Clarisse aurait été aperçue en train de... quoi ? Attends non ! NON CLARISSE ! C'ÉTAIT UNE BLAGUE ! PAS LE MICRO, PAS LE MICROOOO ! »
Puis le bruit assourdissant d'un micro qui grésille.
Tout ça dans la bonne humeur.
En levant les yeux au ciel devant cette immaturité, je détaillais de plus près mon entourage avec dégoût.
Il y avait des sapins partout, des petits bonshommes rouges avec une barbe qui étaient accrochés aux bungalows, des projecteurs qui diffusaient des lumières de toutes les couleurs.
Oh mes dieux. Cette vision d'horreur allait rester gravée dans mon cerveau pendant toute ma vie.
Avant que j'aie pu rentrer dans mon bungalow en vitesse sans qu'on me voit,
une voix m'interpella au dehors :
« Hé, Nico, tu viens donner un coup de main ? »
Je me retournais, et aperçu Harley et Kayla qui me faisaient de grands gestes de la main, poussant une brouette pleine de décorations.
Je m'avançais vers eux.
« Encore.... pourquoi vous en mettez autant, ça gâche le paysage... »
Kayla me regarda en haussant les sourcils :
« Mais enfin, Nico, c'est une occasion spéciale. Si t'es pas content, garde tes commentaires pour toi, parce que tout le monde n'est pas dépressif. »
Elle montra de la tête Harley, le jeune fils d'Héphaïstos, qui avait la tête plongée dans les décorations en murmurant des choses incompréhensibles à toute vitesse, et en laissant échapper des éclats de rire enfantins.
Je haussais les sourcils. Les gens ne me parlaient habituellement pas de cette manière, car ils avaient peur de moi (on se demandait bien pourquoi).
Mais Kayla avait pris l'habitude de me traiter comme tout le monde quand elle avait appris ma relation avec Will (ugh, je préférais quand on me respectait).
Quant à Harley, il était trop jeune pour savoir qui respecter, de quoi avoir peur, etc. Il était juste heureux d'être là. Et je dois avouer que je l'enviais un peu...
Donc avec ces deux-là, je n'étais pas sûr d'avoir la paix de sitôt.
Et c'est ainsi qu'en poussant un long soupir, je pris la brouette des mains de Kayla et la poussait vers la grande maison, les deux autres trottinant derrière moi.
A mi-chemin, on croisa Valentina, les cheveux défaits, qui courait en hurlant, poursuivie pas une Clarisse en furie qui criait quelque chose à propos d'une éviscération, sa lance à la main.
Rien de bien sérieux.
Arrivés sur place, Kayla m'assigna la tâche d'accrocher des banderoles aux fenêtres, ce dont je m'acquittais sans rechigner, car je voulais juste qu'on arrête de me parler. Ils avaient réussi à me mettre de mauvaise humeur.
En cette magnifique journée, que j'avais prévue de passer dans ma chambre. Quel gâchis...
En plus, il faisait froid. En tant que fils d'Hadès, le froid ne m'affectait pas beaucoup, mais malgré mon manteau, il m'énervait au plus haut point.
Je sentais décidément mal cette fin de journée.
Au bout de quelques heures éreintantes de travail forcé (oui, je considère ça comme un vrai supplice), je sentis des mains me couvrir les yeux.
« Devine qui c'eeeeest !
- Oh, laisse-moi deviner... Percy ?
-..... QUOI ?!
- Non c'est bon Will, je t'ai reconnu. Lâche-moi maintenant. »
Je me retournais vers lui. Il portait un anorak bleu et une écharpe assortie, et de la buée sortait de sa bouche à cause du froid. Il me fit un grand sourire qui réchauffa l'air ambiant (enfin juste chez moi) :
« Mais... que vois-je ! Tu aides ! Quelle merveille !
- Crois-moi, ce n'est pas de mon plein gré.
-... Tu aides quand même ! Merci de faire des efforts ! Ça me fait super plaisir ! »
Sur-ce, il me prit dans ses bras et tout le froid qui se trouvait en moi disparut brusquement.
Au bout de quelques secondes, j'étais au bord de l'asphyxie, et il se sépara de moi, son sourire encore aux lèvres.
Comme pour ponctuer ce moment romantique, les demi-dieux, sans doute les enfants d'Hermès, déclenchèrent des feux d'artifice multicolores qui éclatèrent dans le ciel et s'éteignirent dans le lac, brûlant quelques arbres au passage.
Rien de bien grave encore une fois, mais ils allaient avoir les naïades au dos pendant toute la semaine.
Le soir était déjà proche, et on se rendit à l'amphithéâtre où se déroulaient les festivités.
Les Aphrodite et les Apollons reprenaient les plus grandes chansons de Noël sur une scène improvisée.
Ils avaient l'air complètement idiots, mais je me surpris à sourire bêtement, ma main dans celle de Will.
Le reste de la soirée se déroula bien mieux que je ne l'avais imaginé, je ne fus pas obligé à chanter en public (l'humiliation extrême dans ce genre de soirée)...
Will m'obligea à manger tout mon repas en me regardant, pour vérifier que je me nourrissais bien. Ça faisait partie des inconvénients de sortir avec un médecin.
Mais je n'allais pas m'en plaindre.
Puis tout le monde se mit a danser. Sachant que ce n'était pas vraiment mon truc, Will resta assis avec moi sur le côté, dans les gradins de l'amphithéâtre, la tête posée sur mon épaule.
On regarda en riant les autres demi-dieux se ridiculiser, Clovis tombant endormi sur le buffet, Valentina se cachant encore derrière les gros bonshommes rouges, les frères Alatir faisant exploser des bombes à eau sur leurs malheureuses victimes.
Je me sentais à l'aise, en sécurité (oui, c'est paradoxal par rapport à ce que je viens de raconter).
Tard dans la soirée, une corne retentit, et tous les demi-dieux hurlèrent : « JOYEUX NOËËËL ! » en se précipitant dans les bras les uns des autres. Il y avait énormément de bruit, tout semblait irréel.
Will se tourna vers moi, ses yeux bleus ancrés dans les miens, et, avec un grand sourire, il se pencha en avant et m'embrassa sur les lèvres.
Le baiser fut bref, mais quand on se sépara, les joues rosies par le froid et les yeux brillants, je me surpris à penser que finalement, Noël n'était peut-être pas une fête si pourrie que ça.
THE END
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Voilà pour ce troisième OS !
J'espère que ça vous a plu (je sais je ne poste pas souvent, et il ne me vient aucune excuse pour me justifier actuellement)...
En tout cas, je vous souhaite à tous un très joyeux Noël, et si je ne reposte pas, une très bonne année 2018 !
Bisous !
Bye.
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