La nuit était noire. Une obscurité qui ravissait les deux jeunes filles. Teresa et Brenda, toutes deux amies depuis un nombre d'années qu'elles ne comptaient plus, étaient couchées sur l'herbe, les yeux scintillants. Elles se trouvaient à l'écart des autres. Le groupe d'ami avait décidé de venir camper ici, sur cette pleine de verdure et de silence. Le mois de juillet se terminait à peine et ils comptaient tous profiter de ces vacances.

   Leurs sacs de couchages attendaient un peu plus loin. Leurs amis étaient encore debout, à se raconter des histoires d'horreur ou à flirter pour certains. Elles avaient voulus se retrouver, passer un moment seulement à deux, entre elles. Cela faisait longtemps.

   Teresa avait posé une main sur son ventre, l'autre sous sa tête. Son jean noir mettait en valeur ses jambes et son t-shirt léger suffisait à la protéger de la petite brise. L'herbe fraîche venait lui chatouiller ses pieds nus, la titillant sans que cela ne puisse détacher son attention du ciel.

   Brenda avait également une main sous sa tête, et son autre bras près de son corps. Elle était elle aussi pied nu et aimait la sensation de la verdure sur sa peau. Son pantacourt ne lui donnait pas froid et, par-dessus son t-shirt, elle portait une veste de sweater noir.

   Elles observaient toutes les deux le ciel, ces étoiles scintillantes qui ne cessaient de briller. Leur regard demeurait émerveillé, incertain de la suite mais provocateur d'impatience. Soudain, une étoile filante fit son apparition. Teresa la pointa du doigt et Brenda répondit :

« Ferme les yeux et fais un vœu. »

   Elles s'exécutèrent toutes les deux. Quelques secondes passèrent avant que l'une ose demander :

« C'était quoi ton vœu à toi ?

-Que le jour où j'aimerais quelqu'un plus que ma propre vie, celle-ci m'aime en retour de la même façon, lui répondit Teresa. »

   Un petit silence s'installa avant que cette dernière ne reprit :

« Et toi ? C'était quoi ton souhait ?

-De pouvoir faire le premier pas. »

   Elle se plaça alors sur un coude et observa le visage de son amie. Elle plongea son regard dans ces yeux bleus si pénétrants, si profonds et si sincères. Teresa croisa enfin son regard. Le temps semblait comme figé, impénétrable, infranchissable. La première approcha doucement son visage, la crainte au ventre. Son cœur lui serrait la poitrine, son sang coagulait à une vitesse folle et ses mains tremblaient légèrement. Mis à part ceci, de l'extérieur Brenda paraissait calme et sûr d'elle. Teresa n'en était pas mieux. Tout aussi calme d'apparence, son cœur cognait contre sa cage thoracique quand il n'oubliait pas de battement, ses jambes frissonnaient légèrement. Elles redoutaient ce qui allaient ce passer mais le désiraient tout autant. Aussi incompréhensible que cela puisse paraître, elles se laissaient guider par leur cœur.

   Leurs lèvres finirent par se sceller. Teresa plongea son regard dans celui de Brenda. Ses yeux étaient si beaux... Leurs bouches remuaient d'un même mouvement, dans une danse presque parfaite. Elles osèrent mêler leur langue et approfondir ce premier baiser.

   Quand elles se séparèrent, elles tentèrent de reprendre leur souffle. Alors, sans prévenir, Teresa emprisonna les poignets de la jeune fille et la fit basculer sur le sol. Elle se retrouva sur elle, ne pouvant toutes les deux plus détacher le regard l'une de l'autre. Elle lui offrit un baiser chaste par lequel Brenda répondit :

« Je t'aime plus que ma vie.

-Alors je crois que nos deux vœux sont réalisés. »

   Brenda souriait, le cœur battant la chamade. Teresa était aux anges, un bonheur sans nom l'envahissait. Elles scellèrent de nouveau leurs lèvres, un peu plus sûr d'elles. Plus loin, le feu de camp se consumait. Il était temps d'aller dormir un peu.

Fin