Rebéllion
Hi !
J'avais commencé cet OS il y a foooort longtemps, et je ne l'ai pas achevé, or il se situe avant le final de la Saison 5 ! Dooonc... non-canon chronologiquement parlant, faites juste comme si le final n'était jamais sorti ^^'
Bonne lecture !
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Tout était flou.
Un vide, abyssal, qui prenait place dans le cœur de la jeune femme.
Elle savait ce qu'elle risquait, pourtant. Ce à quoi elle s'exposait en désobéissant si effrontément.
Même si, jamais, elle ne se serait attendue à... ça.
Dévastée, elle lui jeta un dernier regard.
Peine, douleur, désespoir.
Fureur, mépris, folie.
Il ne restait plus rien de la complicité qu'ils avaient partagée pendant tant d'années.
Il n'y avait plus rien à dire, plus rien à faire.
Nathalie remonta dans sa chambre, effondrée.
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Quelques mois plus tôt...
Adrien rentra la tête dans les épaules en entendant des éclats de voix provenir du bureau de son père. Lui et Nathalie, sans doute. Alors que quelques semaines auparavant, ils semblaient être parfaitement heureux ensemble, leurs disputes étaient à présent de plus en plus fréquentes.
Sans en entendre la moitié, Adrien devinait tout de même que Nathalie plaidait sa cause et celle de Marinette à Gabriel, puisque celui-ci ne semblait toujours pas vouloir en entendre parler...
Déchiré de ne pouvoir rien faire, Adrien appela Marinette. Il fallait attendre que cela se calme. Tout ce qu'il pourrait faire alors, serait aller voir Nathalie dans sa chambre, souvent en larmes après leurs disputes incessantes...
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Au même moment, dans le bureau de Gabriel...
— Parfait, oui ! Brillante idée ! s'énerva Nathalie en avançant d'un pas vers Gabriel. On fait rarement mieux que de forcer son fils à aimer quelqu'un qu'il n'apprécie pas de cette manière !
La répartie de Gabriel fut cinglante :
— Nathalie, vous n'avez pas d'enfant, et aucune idée de la manière dont il faut les éduquer. Et si je vous dis que cette Marinette Dupain-Cheng ne mérite pas mon fils, c'est que c'est le cas. Ne vous en mêlez pas une énième fois !
Ébranlée, Nathalie riposta pourtant :
— L'histoire de Kagami et Adrien appartient au passé ! Ils ne s'aiment plus que comme des amis, désormais ! Ce serait une torture pour les deux que de prétendre les remettre ensemble, d'autant que ce n'est ni à vous, ni à Tomoe d'en décider ! Soyez raisonnable, et laissez Adrien et Marinette ensemble !
— Elle n'est pas à la hauteur de mon fils !
— Et peut-être que vous n'étiez pas à la hauteur d'Émilie !
La dernière sentence de Nathalie résonna dans le vaste bureau.
Gabriel se leva lentement, et s'approcha de Nathalie, animé par une fureur glacée. La jeune femme n'eut d'autre choix que de reculer, jusqu'à se retrouver dos au mur. Là, Gabriel la domina de toute sa hauteur.
— N'invoquez pas son nom, articula-t-il. Et surtout pas dans ce sens-là.
Nathalie voulut s'esquiver, il la prit brutalement par le poignet pour la retenir.
— Maintenant, écoutez-moi. Je vous ai souvent laissé agir à votre guise. Je vous ai laissé vous mêler de l'éducation d'Adrien, et de sa vie sentimentale. Je réalise maintenant à quel point c'était une erreur.
Il voulut lui arracher la bague des Graham de Vanily, mais Nathalie évita sa main. Furieux, Gabriel plaqua à nouveau la jeune femme contre le mur.
— Que ce soit clair. Vous allez faire ce dont nous avons parlé. Demain. Et si vous ne le faites pas, je vous renverrais, et là, ce sera fini, vous n'aurez plus aucun moyen de m'empêcher de faire ce qu'il me semble juste pour Adrien. Ai-je été assez clair ?
Nathalie leva lentement la tête pour soutenir le regard noir de Gabriel. Elle aurait aimé lui dire, que jamais elle n'abandonnerait Adrien, et que si il voulait les séparer, Marinette et lui, il n'avait qu'à s'y prendre lui-même, tout en sachant qu'elle s'y opposerait fermement.
Mais ses yeux bleu ciel exprimaient la faiblesse.
Et Gabriel ne s'y trompa pas.
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Le lendemain soir...
Elle se détestait.
Il n'y avait pas d'autre mot, elle se détestait.
Elle se détestait, d'avoir cédé, obéi à Gabriel.
Ce qui s'était passé cet après-midi...
Jamais elle ne pourrait l'oublier.
La détresse dans les yeux de la jeune styliste, les larmes dans les yeux de sa mère, la colère dans ceux de son père...
Le plateau de viennoiseries qui tombe au sol dans un grand fracas.
Le cœur de l'Eurasienne, qui se brise avec violence.
La voix du père, tonnant, lui ordonnant de partir, et de ne jamais revenir.
L'effondrement d'Adrien lorsqu'elle lui avait appris la décision de son père.
Les sanglots qui le secouaient tandis que Nathalie le prenait dans ses bras, sans parvenir à retenir son propre déchirement.
Les paroles d'excuses qu'elle lui adressait sans plus savoir s'il l'entendait...
Trois coups, frappés à la porte.
Nathalie sursauta, s'éclaircit la voix, et, devinant que c'était Adrien, l'enjoignît à entrer. Le jeune garçon pénétra donc dans la chambre, venant aussitôt s'asseoir à côté de sa mère de substitution, ses yeux verts encore humides.
— Nathalie, je...
— Je sais, le coupa-t-elle. Moi non plus, je n'arrive pas à lui faire entendre raison, Adrien. Il n'arrive plus à se dépêtrer de ses rêves et de ses illusions, et il les prend pour sa réalité. Ça a toujours été son principal défaut. J'aurais dû m'en apercevoir plus tôt, le raisonner...
— Il est des défauts qu'on ne peut corriger, fit remarquer Adrien avec sagesse. Ce n'est pas votre faute.
— C'est ma faute pour avoir cédé à ce que je savais être une obsession. Pour avoir flanché, pâli, faibli devant chacune de ses demandes, chacun de ses ordres, aussi illogiques et cruels fussent-ils. Dont celui-ci...
— C'est le pire de tous... murmura Adrien, la voix brisée.
Nathalie détourna le regard.
— Je suis désolée... Adrien, tu sais que je n'étais pas d'accord, que je m'y suis opposée... mais je n'ai pas pu. Tu as parfaitement le droit de me haïr.
— Je ne vous en veux pas, à vous, chuchota Adrien. Je sais que vous n'aviez pas d'autre choix que d'obéir...
— Si seulement j'avais pu, désobéir, mais...
— Il vous a menacée, devina Adrien en serrant les poings.
Nathalie hocha la tête silencieusement.
— Il ne recule donc devant rien ? s'énerva Adrien.
— Plus maintenant, opina Nathalie, la gorge nouée.
Il y eut un temps de silence, durant lequel Nathalie se mordit la lèvre, devant la mine si abattue de son petit protégé. Les larmes qui embuaient encore ses yeux, son teint pâle, ses traits fatigués. Et une vague de détermination l'emporta.
— Ça ne se passera pas comme ça ! s'exclama-t-elle, si fort qu'Adrien sursauta.
— Qu'est-ce que... attendez, quoi ?
— Ça ne se passera pas comme ça, répéta Nathalie avec force. Tu n'as pas à obéir à des ordres cruels et injustes. Toute ma vie, je n'ai fait que cela, et il est hors de question que je t'impose ce fléau, fut-il un ordre de ton père ! Tu reverras Marinette, et c'est moi qui te le promets !
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Le lendemain...
— Comment osez-vous revenir ici ? rugit Tom en s'approchant de Nathalie d'un air menaçant. Après ce que vous avez fait !
Sabine posa une main sur le bras de son mari dans l'espoir de l'apaiser. Mais ses yeux à elle brillaient de colère, et ce fut cela, plus que l'attitude imposante de son mari, qui perturba Nathalie.
— Notre fille est dans tous ses états ! attaqua Sabine, avec froideur. Que lui voulez-vous, cette fois ? Lui annoncer qu'Adrien s'en va de Paris ? Votre patron a déjà changé son fils de classe pour éviter qu'ils ne se voient !
— Je l'ignorais, balbutia Nathalie, confuse. Je suis venue vous dire...
— Partez d'ici ! tonna Tom en la fusillant du regard.
Par chance, la boulangerie était vide, car le mugissement de l'homme aurait fait fuir tous les clients.
Il n'aurait cependant pas pu faire changer Nathalie d'avis. Elle vint se planter devant Tom et Sabine, pleine de défi.
— Je n'avais pas le désir de blesser votre fille, je vous le promets, mais je devais obéir à Gabriel Agreste. J'aurais préféré démissionner plutôt que de lui obéir, mais qui aurait protégé Adrien ?
Les yeux clairs de la jeune femme s'embuèrent.
— Je dois parler à Marinette. S'il vous plaît.
Tom et Sabine se regardèrent. Soupirèrent, puis, appelèrent leur fille.
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Cela faisait quelques mois à présent que Marinette et Adrien se voyaient en cachette. Sous la protection de Nathalie.
La jeune femme avait été merveilleuse. S'arrangeant toujours pour que son patron se trouve à l'autre bout de la ville lorsque les deux adolescents émettaient le désir de se retrouver, elle avait également planifié toute une liste des endroits où ses petits protégés pouvaient se retrouver sans risquer de se faire découvrir par le styliste.
Marinette, si elle avait d'abord eu du mal à croire Nathalie, avait fini par faire confiance à la jeune femme, et se réjouissait de voir son petit ami, fut-ce une fois par semaine seulement. Cela l'exaltait d'autant plus que l'idée de désobéir à l'une des plus grandes autorités de la ville était fort agréable.
Adrien, lui, avait eu les larmes aux yeux en apprenant les compromis qu'avait fait Nathalie. Et il profitait de chaque après-midi qu'il passait avec l'Eurasienne.
Deux mois de plénitude absolue.
Jusqu'à ce que...
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Un appel.
Anonyme.
Mais Gabriel avait reconnu la voix.
Il n'y en n'avait pas deux ainsi dans tout Paris. Une voix obséquieuse, qui semblait faite de miel et de perfidie. Une voix manipulatrice. Une voix de vipère.
La voix de Lila.
Lila... qui lui annonçait quoi, exactement ?
Avoir vu Adrien et Marinette, ensemble, dans le jardin d'une petite maison recouverte de lierre.
Et avoir vu Nathalie les raccompagner.
Gabriel inspira profondément.
La vérité triomphait toujours.
Même si pour Lila, rien n'était plus fort qu'un mensonge...
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Le soir même...
— Très bien joué, Nathalie.
La jeune femme se retourna, face à son patron. Derrière ce qui semblait être un calme apparent, elle voyait que celui-ci bouillait de rage.
— L'ancienne maison de votre mère ? Jamais je n'aurais cru que vous auriez le courage de retourner là-bas...
La bouche de Nathalie s'assécha.
— Que voulez-vous dire ?
— Que vous avez réussi à désobéir à mes ordres, qui étaient pourtant très clairs. Que cette maudite boulangère ne s'approche plus jamais de mon fils.
— Je...
— Et vous avez réussi à me désobéir. Encore. Fut un temps, Nathalie, où je m'inquiétais pour vous, lorsque vous me désobéissiez en utilisant le Miraculous du Paon endommagé. Mais maintenant, c'est plutôt vous, qui devriez vous inquiéter pour votre propre sort.
— Comment ça ? répondit Nathalie d'une voix mesurée.
— Nathalie, tout va être très simple.
La suite parut comme un cauchemar aux yeux de la jeune femme.
— Vous quittez le Manoir. Aujourd'hui. En promettant de ne jamais rien raconter à Ladybug et Chat Noir, ni aux autorités ce que vous savez de Monarque ou Mayura, ni des Miraculous. Si vous désobéissez à cette contrainte, ou faites mine d'y désobéir, j'enverrai Adrien dans une école à l'étranger. Marinette et lui ne se reverront plus jamais. Est-ce clair ?
Nathalie vacilla. Il lui semblait d'un coup que ses poumons n'avaient plus d'oxygène.
— Vous.. vous ne pouvez pas...
Gabriel se pencha vers elle, l'air menaçant.
— Je vous avais prévenue, n'est-ce pas ? Je vous avais dit ce que vous risquiez en vous opposant à moi.
Il y eut un temps de silence. Puis :
— Partez. Maintenant.
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Tout était flou.
Un vide, abyssal, qui prenait place dans le cœur de la jeune femme.
Elle savait ce qu'elle risquait, pourtant. Ce à quoi elle s'exposait en désobéissant si effrontément.
Même si, jamais, elle ne se serait attendue à... ça.
Dévastée, elle lui jeta un dernier regard.
Peine, douleur, désespoir.
Fureur, mépris, folie.
Il ne restait plus rien de la complicité qu'ils avaient partagée pendant tant d'années.
Il n'y avait plus rien à dire, plus rien à faire.
Nathalie remonta dans sa chambre, effondrée.
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Bien des semaines plus tard...
Elle lui manquait.
Insupportablement, elle lui manquait.
C'était une torture pour lui de l'accepter. Il se savait fou, consumé par une soif constante de contrôler, de détruire ses adversaires, à commencer par Ladybug et Chat Noir.
Mais auparavant, cette folie était surmontée par la voix de la raison de Nathalie.
Et cette voix avait disparu.
Il l'avait chassée.
Et à présent, il en payait le prix.
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1958 mots.
Qu'est-ce qui m'a pris ?
Honnêtement, je ne sais pas. J'ai envie d'écrire une suite. Mais je... argh. Je déteste les histoires qui finissent mal. J'écris une suite ou pas ? Auquel cas, elle risque d'attendre assez longtemps...
Je m'en veux pour cette histoire. Vous n'imaginez même pas comment. On a perdu Gabriel d'une manière hyper tragique, et moi, tout ce que je trouve à écrire, c'est qu'il vire Nathalie. Bah oui, Renars, t'inquiètes, tout va bien.
Bon, on va dire que l'OS reflète mon envie de baffer Gabriel pour ses conneries. Et d'embrasser Nathalie qui est une héroïne. Et Ladybug, aussi. Et de faire un gros câlin à Adrien qui s'est clairement fait voler sa vie.
Bref.
Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
Renars
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