Questions
Chat Noir et Ladybug se trouvaient au sommet de la Tour Eiffel, accoudés à la balustrade, le vent faisant voler leurs cheveux. Chat Noir se tourna vers Ladybug.
- Dis, ma Lady, tu ne t'es jamais posé de questions ?
- À propos de quoi, chaton ?
- Je ne sais pas... Pourquoi on ne voit plus Mayura ? Pourquoi Papillombre se bat-il ? Pourquoi est-ce nous qui avons été choisis pour défendre Paris ?
- Je pense que Mayura est tombée malade. Tu l'as bien vue, le jour où elle a créé un Sentimonstre à mon effigie...
- Celui qu'elle a détruit, marmonna Chat Noir, plein d'amertume.
- Oui... je ne sais pas si tu as vu, mais elle haletait. Ensuite, quand tu étais furieux contre elle, elle n'a même pas cherché à se défendre. Elle s'est contentée de lever la main, comme si elle était trop faible pour faire autre chose... Et le jour du combat des Miraculous... Papillon l'a prise dans ses bras quand il s'est enfui avec son Sentimonstre. Elle était trop fatiguée pour tenir debout... Tu les as poursuivis, tu as appris quelque chose ?
- Je n'ai pas pu les rattraper, mais effectivement, j'ai entendu Papillon parler à Mayura, doucement, il lui a dit que plus jamais, elle n'utiliserait le Miraculous du Paon, qu'il était trop dangereux, qu'il ne voulait plus la mettre en danger...Et elle n'a pas répondu. Tu as raison, Ladybug, elle était épuisée. Je l'ai bien vu, elle n'arrivait pas à ouvrir les yeux...
- Tu pense que le Miraculous du Paon est dangereux ?
- Je ne sais pas... il était peut-être endommagé... et cela lui a coûté la santé.
- Tu vas me trouver folle, Chat Noir, mais j'ai de la peine pour Mayura. C'est peut-être une super-vilaine, mais c'est aussi un être humain, et ça me rend triste de savoir qu'elle est tombée gravement malade.
- Elle a quand même détruit un être humain, sans scrupules, ce fameux jour !
- Je sais bien, et comme toi, j'étais choquée... Mais imagine, elle se sacrifie pour aider le Papillon, et elle en tombe gravement malade. C'est triste...
- Aussi, quelle idée de s'engager dans la voie du mal... marmonna Chat Noir.
- Tu n'en ferais pas autant pour la personne que tu aimes ?
- Tiens, toi aussi tu as remarqué ?
- En même temps, ça crève les yeux... Les regards qu'elle lance au Papillon lors de leurs combats sont on ne peut plus significatifs. Il est clair qu'elle est amoureuse de lui, et qu'elle donnerait sa vie pour l'aider.
- Tu as raison, c'est triste, Ladybug. Surtout que j'ai bien l'impression que lui, il l'aime, mais il essaie de le cacher. Et il y réussit plutôt bien. Et mes autres questions ?
- Je ne sais pas pourquoi Papillombre se bat. Souvent, j'ai l'impression qu'il ne veut pas nos Miraculous pour conquérir le monde, mais pour un but plus... personnel. Et quand à ta troisième question...
Elle marqua une pause.
- Nous avons été choisis par Maître Fu parce que nous sommes toujours prêt à aider les autres. C'est ce qu'il m'a dit. Quand je l'ai rencontré pour la première fois, je l'ai empêché de se faire écraser par une voiture. C'est un peu plus tard que le premier akumatisé est apparu, et que je suis devenue Ladybug.
- J'ai rencontré Maître Fu lors de la rentrée des classes. J'allais au collège pour la première fois de ma vie, confessa Chat Noir. Avant, je prenais des cours à domicile. Maître Fu était allongé par terre, peinant à attraper sa canne. Les passants ne le regardaient même pas. Je n'ai pas réfléchi, je suis allé l'aider aussitôt. Il m'a remercié... et moi, je me suis fait raccompagner à la maison par l'assistante de mon père. J'avais désobéi à mon père en allant au collège sans sa permission. Et, peu après, je suis devenu Chat Noir.
Chat Noir se tut quelques instants, et reprit.
- Pour répondre à ta question, je ne m'engagerais jamais sur la voie du mal, car c'est toi la personne que j'aime, et je sais que ça te déplairais.
Ladybug rougît.
- Quoique... je pense que si jamais il t'arrivait malheur, si tu vois ce que je veux dire, je serais prêt à utiliser les Miraculous pour te ramener.
- Chaton, tu ne ferais pas ça, quand même ?
- Je pense que j'en serais capable.
- Mais, chaton... ce serait sacrifier la vie d'un être humain...
- Je le sais bien, et j'aurais du remords à le faire. Mais si c'est pour toi, ma Lady, je serais prêt à tout les sacrifices. Je dois avoir hérité ça de mon père.
- Chaton !
- Je t'assure. Je pense qu'il serais prêt à tout pour revoir ma mère.
Chat Noir se tut. Sa propre phrase l'avait frappé comme une évidence. Il revit son père contemplant les portraits de sa mère, la statue dans le jardin... Il le revit, le jour où il avait dit à son père qu'il ne lui en voudrait pas de passer à autre chose, aux côtés de Nathalie... Son père avait réagi très violemment, s'était insurgé à cette idée, affirmant que personne ne remplacerait sa mère... Il revit Nathalie tousser, faire des malaises fréquemment, se prendre la tête, en proie à des migraines... Il la revit avoir un vertige, juste après que la statue du Sentimonstre endormi aie été exposée. Et quelques heures plus tard, Chat Noir et Ladybug l'avait combattu. Il la revit,le jour où Félix était venu, regarder Gabriel avec des yeux pleins d'affection. Tout comme Mayura regardait Papillon. Tout comme Mayura toussait, où s'évanouissait. De plus, Nathalie était tombée malade lors du Jour des Héros... qui était aussi le jour de la première apparition de Mayura. Et c'était après la Grande Bataille des Miraculous, que son père lui avait annoncé que Nathalie était gravement malade... et que Papillon était devenu Papillombre.
" Pour un but plus personnel", avait dit Ladybug.
Les pièces du puzzle se mirent en place dans sa tête, lentement. La vérité éclata, si violente, qu'il en eut mal à la tête.
Il tituba. Ladybug se tourna vers lui.
- Chaton ? Tout va bien ?
Chat Noir lui lança un regard embué par les larmes.
- Ma Lady... je crois que je viens de comprendre qui est Papillombre.
- Non, tu plaisantes ? Mais alors, pourquoi es-tu si triste ?
- Je ne plaisantes pas. Je crois... je crois que c'est mon père.
- Attends, chaton. Tu me fais marcher, là.
- Rappelles-toi, Ladybug. Un jour, tu m'as dit que tu pensais savoir qui était le Papillon. Qui était ton suspect, déjà ?
- Gabriel Agreste, tu sais, le styliste... Oh. Non. Non... Adrien... c'est toi ?
- Oui, ma Lady. C'est bien moi, Adrien Agreste. Et je le sais maintenant. Tout concorde. Les dates. L'état de santé de la secrétaire de mon père. Son amour pour lui. Il est le Papillombre... Je me demande si je pourrais lui pardonner un jour.
- Oh, Adrien, je suis tellement désolée...
Ladybug se jeta au cou de Chat Noir, et le serra dans ses bras.
- C'est peut-être pas le meilleur moment pour te dire ça, Adrien... mais le garçon dont j'étais amoureuse, celui pour lequel je te repoussais, c'était toi.
- Ma Lady? C'est vrai ?
Elle hocha la tête, le sourire aux lèvres. Alors, Chat Noir se sentit renaître. Il déposa un baiser sur les lèvres de sa partenaire, qui, aux anges, le lui rendit.
Lorsqu'ils dûrent se séparer, une étincelle nouvelle brillait dans leurs regards. Chat Noir eut un sourire, un vrai sourire. Et, aussi vite qu'il était apparu, il disparut. Il venait de repenser à son père, qui lui avait menti, et qui l'avait mis en danger. Mais son père, sans le savoir, lui avait aussi permis de rencontrer Ladybug. Et, Chat Noir le savait, si il était le Papillon, c'était sans aucun doute pour ramener sa femme. Et il savait aussi, que même si son père ne l'avouerait jamais, qu'il était amoureux de Nathalie. Il devait absolument trouver le moyen de les rapprocher.
- Ma Lady ? Qu'est-ce qu'on fait pour mon père ? Je sais qu'il est amoureux de sa secrétaire, il le cache, c'est tout. Il n'ose pas se donner le droit d'espérer. Je suis sûr que, ce qu'il souhaite le plus au monde, c'est sa guérison, et non le retour de sa femme. Comment le lui faire réaliser ?
- J'ai une idée, sourit Ladybug.
Elle ouvrit son yo-yo, et en sortit un petit bracelet orné de perles roses.
- C'est le Miraculous du Cochon, qui permet de montrer à la personne touchée ce qu'il souhaite le plus.
- Bonjour, Ladybug, fit Daizzi, le petit Kwami.
- Daizzi, Tikki, Amalgame !
Une seconde plus tard, Ladybug était vêtue de son costume habituel, avec une petit jupe rose pâle, et de longues voilettes blanches aux poignets. D'adorables oreilles de cochon compétaient sa tenue.
- Wouah, Ladybug, tu es magnifique !
- Non, chaton, je suis Bugella !
Comme Chat Noir la regardait avec perplexité, elle s'exclama:
- Oui, je sais, mon nom manque un peu d'originalité, mais c'est pas moi la porteuse du Miraculous du Cochon de d'habitude ! En route !
***
Quelques minutes plus tard, au Manoir Agreste.
Gabriel agrandit l'écran de son ordinateur et ajouta une touche de couleur bleue à sa nouvelle création. Il entendit un bruit et releva brusquement la tête. Devant lui, se tenaient Chat Noir et Ladybug, dans un costume différent de celui de d'habitude.
- Bonjour, monsieur Agreste, dit Ladybug.
- Ou peut-être, devrions nous dire, Papillombre, ajouta Chat Noir.
Gabriel, paniqué, recula jusqu'à heurter le tableau d'Émilie.
- Ne vous inquiétez pas, le rassura Ladybug. Nous sommes venus vous prouver que vous n'avez plus besoin d'être Papillombre.
- Comment pouvez-vous le savoir ? Comment pouvez-vous savoir pourquoi je me bats?
- C'est évident, enfin. Vous avez des portraits de votre femme partout dans votre maison, fit remarquer Chat Noir.
- Je... c'est vrai. J'ai besoin d'elle pour vivre, Ladybug. Quand elle est morte, j'ai eu l'impression que je mourais moi aussi. Alors j'ai décidé de tout faire pour la ramener.
- Quitte à blesser des centaines de civils et à sacrifier la vie d'une femme qui vous aime, assena Chat Noir d'une voix dure.
- Chaton, nous ne sommes pas venus là pour ça.
Elle s'écria :
- Cadeau !
Aussitôt, un joli petit cadeau rose apparut devant Gabriel. Elle le toucha, et une scène apparut sous les yeux des trois porteurs de Miraculous.
C'était Émilie, debout, qui souriait. L'image clignota pendant une seconde, puis elle se flouta et disparut, remplacée par une autre.
Cette fois, c'était Nathalie, debout sans l'aide de ses béquilles, qui souriait doucement. Elle était vêtue de sa tenue de travail, et Gabriel lui tenait la main.
Gabriel tomba à genoux.
- Je... j'aimerais tant pouvoir la guérir, comme ça...
- Son corps est guéri, monsieur. C'est son cœur qui a besoin de guérison.
- Comment pourrais-je l'y aider ?
- En lui offrant le vôtre.
- Vous pensez que Nathalie est guérie, et qu'elle a juste besoin... de mon amour ?
- Vous comprenez vite, monsieur Agreste.
- Mais elle m'a vu me battre pour ma femme, faire du mal à des centaines de civils... Comment pourrait-t'elle...
Chat Noir secoua la tête.
- L'amour ne se préoccupe pas de cela, monsieur. Il arrive, comme ça, se pose, s'envole et puis revient, pour ne plus jamais partir. Il nous fait accepter la personne telle qu'elle est, et nous fait fermer les yeux sur ses défauts.
- Êtes-vous en train de me donner des conseils en amour, Chat Noir ?
- Tout à fait. Il nous a fallu du temps, à ma Lady et moi, pour réaliser que nous étions fait l'un pour l'autre. Enfin, pour être honnête, il a surtout fallu du temps à ma Lady...
- Chaton !
- ... Mais nous avons fini par le réaliser. Votre histoire est un peu semblable à la nôtre. Nathalie vous aime depuis longtemps, et vous refusiez cet amour. Comme ma Lady refusait l'amour que je lui portait. Jusqu'à aujourd'hui.
Chat Noir posa la main sur l'épaule de Gabriel.
- Vous pouvez changer, monsieur Agreste. Il vous suffit de monter les quelques marches, de toquer à une porte, et de vous armer de courage. Je sais que vous y arriverez.
Chat Noir et Bugella se détournèrent et s'enfuirent, laissant Gabriel seul. Celui-ci esquissa un sourire. Il savait quoi faire.
***
Le soir, dans la chambre de Nathalie.
- Entrez.
Gabriel ouvrit la porte et pénétra dans le domaine de sa secrétaire. Nathalie était sur une échelle, elle cherchait manifestement un livre. Quand elle aperçut Gabriel, son visage s'illumina, et elle descendit de l'échelle.
- Bonsoir, monsieur. Que se passe t-'il ?
- Ladybug avait dit vrai, murmura l'adulte, émerveillé. Nathalie, vous êtes guérie ?
- Oui, monsieur. Cela fait longtemps, mais j'avais besoin d'un peu de temps, avant de me remettre debout.
- Pourquoi ne me l'avez vous pas dit ? J'aurais pu vous aider...
- Je ne voulais pas vous déranger, monsieur.
- Mais ça ne m'aurait pas dérangé, au contraire !
Nathalie rougît. Gabriel prit ses mains dans les siennes.
- J'ai une surprise pour vous, Nathalie. Voulez-vous reprendre le Miraculous du Paon, pendant quelques instants ?
- Bien sûr, monsieur ! Cela m'a tellement manqué !
- Parfait, dit-il en lui tendant la broche magique. Venez avec moi.
***
Jardins du Trocadéro.
Il faisait nuit. Les étoiles étincelaient dans le ciel, la pleine Lune surplombait la Terre. Papillon et Mayura s'arrêtèrent en haut du Trocadéro. Le vent faisait voler la longue robe bleue de Mayura.
- Que vouliez-vous me dire, monsieur ?
Papillon prit ses mains dans les siennes.
- Vous souvenez-vous de la dernière fois que nous sommes venus ici ?
- Bien sûr ! C'était lors de la Bataille des Miraculous ! C'est ce jour-là que nous avons découvert comment réparer le Miraculous du Paon !
- C'est aussi ce jour-là que vous m'avez avoué que vous m'aimiez. Et je n'ai pas su l'accepter. Ou, plutôt, je n'ai pas voulu l'accepter. Mais, maintenant, je l'accepte. Je l'accepte, car, grâce à Ladybug et Chat Noir, j'ai réalisé que je vous aimais, moi aussi.
Du bout des doigts, il effleura la joue de Mayura, qui rougît.
- Vous... m'aimez ?
- Plus que la vie elle-même. Plus que tout au monde.
- Je comprends... parce que, moi aussi, je vous aime plus que la vie. La vie ne vaut pas le coup d'être vécue sans vous...
Papillon la serra dans ses bras.
- Je t'aime, Mayura. Juste ça. Je t'aime.
Mayura tressaillit. Elle était si heureuse qu'elle avait mal. Alors, elle laissa une larme rouler sur sa joue, emporter la douleur, et il ne resta plus que le bonheur qu'elle éprouva quand Papillon l'embrassa.
Un bonheur infini.
***
Chat Noir et Ladybug observaient de loin Papillon et Mayura. Ladybug se tourna vers Chat Noir.
- Ils sont mignons, pas vrai ?
- Oui, je suis vraiment heureux d'avoir réussi à les rapprocher.
Les deux super-héros échangèrent alors le signe qui clôturait leur dernière mission. Rapprocher leurs anciens ennemis.
"Bien joué"
2515 mots. J'ai mis trois ans à l'écrire. Au moins. Cet OS est parti en cacahuète. Normalement, c'était que du Ladynoir. Et puis, finalement, y a mon côté fangirl qui s'est ramené et qui a demandé : du Papyura, du Papyura ! Alors j'ai mis du Papyura.
Il est bien, en vrai, cet OS. J'l'aime vraiment beaucoup ! Si quelqu'un a une idée potable pour le nom de "Bugella", elle est la bienvenue, parce que là, je me suis carrément justifiée dans le texte... Bref. Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
Renars.
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