Plus tard...
Un an plus tard...
Elle était debout sur son balcon, le vent faisant voler ses longs cheveux noirs. Appuyée sur la balustrade, elle scrutait la nuit de ses yeux clairs. Il s'approcha d'elle et la prit dans ses bras.
- Depuis combien de temps ? lui murmura-t-il à l'oreille.
Elle lui sourit.
- Comment le sais-tu ?
- Un père sait ressentir ce genre de choses. Alors ?
- Elle arrivera au printemps.
- Elle ?
- Je le sens ainsi.
Il ferma les yeux, et s'abandonna au bonheur qui déferlait. Doucement, il se mit à pleurer.
***
Sept mois plus tard, à l'hôpital.
- Vous pouvez entrer, monsieur. Elle vous attend. Enfin, plutôt, elles vous attendent.
Gabriel remercia l'infirmière et entra dans la chambre.
Nathalie était là, assise dans un lit, pâle, les cheveux détachés. Elle tenait dans ses bras une petite chose qui bougeait, enveloppée d'une couverture... Bouleversé, Gabriel s'approcha, et écarta la couverture, découvrant un petit visage aux yeux fermés, une touffe de beaux cheveux blonds, et des petits poings fermés. Gabriel releva la tête et regarda Nathalie, les yeux brillants de fierté. Une larme naquit au coin de son œil, bientôt suivie par d'autres, irrépréssibles. Nathalie l'embrassa sur la joue et lui demanda :
- Comment allons-nous l'appeler ?
Gabriel contempla un long instant sa fille. Elle avait beau ne pas encore avoir ouvert les yeux, il savait déjà qu'ils seraient du même bleu ciel que ceux de sa mère. Bleu ciel...
Il eut un sourire.
- J'ai bien une idée...
***
Dix ans plus tard...
- Angèle ! Angèèèle !
- J'arrive, maman, fit une petite voix.
Une petite fille aux longs cheveux blonds et aux yeux d'un bleu profond dévala les escaliers et sauta les trois dernières marches, avant d'atterrir aux pieds de sa mère.
- Je suis là ! Tu as vu ? J'ai réussi à sauter trois marches, cette fois !
- Tu ne devrais pas faire ça, Angèle, tu pourrais te blesser... dit Nathalie en caressant les cheveux d'or de sa fille.
- Ne t'inquiètes pas ! Je ne suis plus un bébé !
- Si, tu es encore mon bébé.
- Notre bébé, corrigea Gabriel en venant se placer aux côtés de Nathalie.
Angèle leva les yeux au ciel.
- Vous dîtes toujours la même chose !
- Et c'est la vérité, sourit Gabriel, amusé. Pour nous, tu es encore notre petite fille.
- Bref. De quoi vouliez-vous me parler ?
- Adrien et sa fiancée viennent manger à la maison, ce soir.
- Et donc ?
- Et donc, nous comptons sur toi pour être sage.
- Mais je le suis toujours, papa. Tu en doutais ?
- Mais non, fit Nathalie, d'un air ironique. C'est vrai que tu ne fais jamais de bêtises...
- Bon, d'accord, j'ai compris. Comment s'appelle-t'elle, déjà ?
- Qui ça ?
- La fiancée d'Adrien. Comment s'appelle-t'elle ?
- Marinette. Marinette Dupain-Cheng.
- Ah, oui, c'est vrai. J'ai hâte de revoir Adrien. Je vais me faire toute belle pour mon grand frère !
Elle fit demi-tour, et sautilla dans les escaliers, dans la direction de sa chambre.
Nathalie se blottît contre Gabriel et murmura :
- Elle a tellement grandi...
- Oui, le temps est passé si vite...
***
Le soir même.
- Entrez, Marinette, soyez la bienvenue.
- Vous pouvez me tutoyer, monsieur Agreste. Après tout, je suis bien plus jeune que vous...
- Si tu veux. Comment vas-tu ?
- Très bien, monsieur, je suis heureuse de vous revoir, vous, Nathalie et Angèle.
- Angèle va arriver, elle tenait à se faire belle pour son frère... Où est-il, d'ailleurs ?
- Il arrive, il m'a dit de ne pas l'attendre... Tiens, le voilà !
Effectivement, Adrien remontait les escaliers du manoir. Quand il vit son père, son visage s'éclaira.
- Bonjour, père ! Comment allez-vous ?
- Très bien, mais Adrien, je t'ai dit mille fois de me tutoyer...
- Je ne pourrais pas, père. Je me suis habitué au vouvoiement. Où est Angèle ?
- Elle arrive.
- Puis-je aller voir Nathalie avec Marinette ?
- Bien sûr. Elle est sûrement dans la salle à manger, elle tenait à décorer un peu avant de vous recevoir.
- Merci, père.
Adrien et Marinette se dirigèrent vers la salle à manger et poussèrent la porte. Adrien étouffa un cri de surprise. Nathalie avait revêtu sa splendide robe bleu nuit, parsemée de sequins argentées qui donnaient l'impression d'être en présence de la nuit elle-même. Gabriel lui avait offert cette robe le jour de leur mariage.
- Adrien !
Nathalie ouvrit grand les bras, et le blond vint s'y réfugier.
- Quelle joie de vous revoir ! Bonjour, Marinette.
- Bonjour, madame.
Nathalie eut un sourire.
- Tu peux m'appeler Nathalie, tu sais. Après tout, tu fais déjà partie de la famille !
- C'est très gentil à vous, Nathalie. Néanmoins, je crois que je n'arriverais pas à vous tutoyer.
- Ce n'est pas grave. Oh, voici Angèle !
Marinette se retourna d'une traite, imitée par Adrien.
- Grand frère !
Angèle se jeta dans les bras d'Adrien. Elle était vêtue d'une jolie longue robe rouge à pois noirs, aux manches courtes, avec des dentelles noires et blanches un peu comme une robe de flamenco.
- Bonsoir, petite sœur, répondît Adrien en serrant Angèle contre lui.
- Tu m'as manqué, Adrien ! Pourquoi tu ne vis plus ici ?
- J'ai une nouvelle vie, Angèle, avec Marinette. Tu lui as dit bonjour ?
- Bonjour Marinette !
Nathalie eut un petit rire.
- Bon... nous pourrions peut-être nous mettre à table ? Gabriel ? appela t'elle.
Le styliste la rejoint aussitôt.
- Je suis là, Nathalie.
Le repas se déroula dans la joie et la bonne humeur. Adrien ne manquait pas de ressortir l'humour qu'il utilisait si souvent quand il se transformait en Chat Noir, et Marinette ponctuait ses plaisanteries d'anecdotes souvent très amusantes sur leurs missions, et sur sa maladresse qui lui avait valu des ennuis quand elle était adolescente.
- Je n'arrêtais pas de rougir pour rien, c'était affreux !
- Dis, Marinette, c'est vrai que tu es Ladybug ?
- Oui, Angèle. Et j'ai la chance d'avoir le meilleur partenaire du monde, répondît elle en jetant un regard à Adrien.
- À ton service, ma Lady.
- Mais, toi Adrien, tu es Chat Noir, ça je le savais, papa me l'avait dit. Comment vous avez vaincu les méchants ?
- En fait, on ne les a pas vraiment vaincus. Ils se sont rendus de leur plein gré.
- Comment ça ?
Angèle avait les yeux ronds de curiosité.
Nathalie regarda Gabriel. Gabriel regarda Nathalie. Il était tant de dire la vérité à leur fille. Nathalie prit la main de sa fille et la serra.
- Ma chérie... tu sais que avant de me prendre pour femme, ton père avait une épouse, Émilie, la mère d'Adrien.
- Oui, ça je le savais, mais...
- Et bien, un jour, Émilie s'est éteinte.
- Pouquoi ?
- Parce qu'elle avait joué avec des pouvoirs qu'elle ne maîtrisait pas vraiment.
- Oh...
- Gabriel a été dévasté. Il a juré de tout faire pour la ramener. Le seul moyen était en utilisant les Miraculous de la Coccinelle et du Chat Noir. Les utiliser en même temps permet de formuler un souhait. Gabriel voulait utiliser les deux Miraculous pour ramener sa femme. Et pour cela, il est devenu le Papillon. Et je suis devenue Mayura, car je l'aimais, et j'étais prête à tout les sacrifices pour l'aider.
- Attends. Ça veut dire que vous étiez ENNEMIS ?
- Oui, c'est cela.
- Et comment ça s'est terminé ?
Gabriel prit la parole.
- Il m'a fallut beaucoup de temps pour comprendre que j'étais amoureux de Nathalie, et non plus d'Émilie. Un jour, ta mère est venue me voir dans mon bureau. Et elle m'a avoué qu'elle était amoureuse de moi. D'abord, je n'ai pas su quoi faire. Et puis, je me suis rendue compte qu'à travers toutes les années et tous les moments passés ensemble, elle était devenue pour moi beaucoup plus qu'une assistante. Alors je lui ai avoué que je l'aimais aussi.
- Ça ressemble un peu à une série télé, votre histoire, remarqua Angèle.
- Bref, Angèle. Nous sommes allés voir Ladybug et Chat Noir et nous nous sommes détransformés sous leurs yeux. Nous leur avons présenté nos excuses, et donné nos Miraculous, mais à notre grande surprise, ils ont voulu que nous les gardions. Puis, à leur tour, il se sont détransformés. Mon cœur a faillit lâcher quand j'ai reconnu Adrien.
- Et mon cœur a faillit lâcher également quand je l'ai reconnu, marmonna Marinette.
- Oui, c'était une sacrée surprise, sourît Nathalie. Nous ne nous y attendions pas du tout.
- Et, comme ça, du jour au lendemain, vous êtes devenus les meilleurs amis du monde ? Qu'en ont pensé les Parisiens ?
- Nous leur avons dit que Mayura et Papillon s'étaient rendus. Mais nous ne leur avons pas révélé leurs identités, dît Adrien.
- Je vois...
- Il m'a fallu beaucoup de temps pour réaliser que, chaque jour, je voyais l'élue de mon cœur sans le savoir, ajouta le blond.
- Comme il m'en a fallu beaucoup pour réaliser que j'avais repoussé mon amoureux pendant des années.
- Et que s'est-il passé ensuite ?
- Une année s'est écoulée. Gabriel et moi nous étions mariés et puis...
- Et puis, tu es arrivée.
Nathalie caressa les cheveux de sa fille.
- Tu as été pour nous une nouvelle source de bonheur. Nous passions des heures à te regarder dormir...
- J'ai proposé à ta mère de t'appeler Angèle, car tu avais les yeux bleu ciel. Les anges comme toi et Nathalie vivent au ciel.
Nathalie rougît.
- Père ? Marinette et moi aimerions vous annoncer quelque chose...
- Nous t'écoutons.
- Voilà... la principale raison de nos retrouvailles ce soir, est une nouvelle que nous souhaiterions vous partager. Marinette et moi nous marierons en Juin.
- Et nous avons l'honneur de vous convier à nos noces, au château de Rosbourg.
- Grand frère ? Tu vas te marier ?
Angèle fît un énorme câlin à Adrien, qui le lui rendît.
Gabriel, ému jusqu'aux larmes, serra la main de son fils.
- C'est une belle nouvelle que tu nous annonces là, Adrien. Je te souhaite beaucoup de bonheur.
- Merci, père.
- Je suis très heureuse pour vous, Adrien et Marinette. J'espère que vous vivrez un amour comme le nôtre.
- Merci, Nathalie. Merci beaucoup.
- À propos, Gabriel et moi avons aussi quelque chose à vous annoncer.
- Adrien, Angèle.... vous allez avoir un petit frère, ou une petite sœur.
- Non ? C'est vrai ?
Nathalie hocha la tête. Adrien serra son père dans ses bras, tandis qu'Angèle faisait de même avec Nathalie.
- Maman, papa... je vous aime très beaucoup.
***
Nathalie se retira dans sa chambre. Gabriel la rejoint peu après.
- Je suis tellement heureuse, Gabriel, souffla Nathalie.
- Moi aussi, Nathalie.
- Je suis tellement contente pour Adrien et Marinette... depuis le temps...
Gabriel la serra dans ses bras, et elle se blottît contre lui. Il se pencha pour l'embrasser...
La frimousse d'Angèle apparut dans l'encadrement de la porte.
- Vous faîtes un câlin ? Je peux venir ?
- Bien sûr, ma chérie.
Angèle se réfugia dans les bras de ses parents, et les trois Agreste écoutèrent silencieusement leurs cœurs se mettre à l'unisson.
2002 mots. J'ai l'impression que cet OS a légèrement dérapé. En même temps, l'idée m'est venue comme ça, pof, en plein cours de latin. Faut croire que je m'ennuie vraiment en latin...
A la base, Adrien et Marinette n'étaient pas censés se marier... Angèle et Adrien ne devaient pas avoir de petit frère... J'avais tellement plus d'inspi, que j'ai carrément placé "Château de Rosbourg", comme dans le livre de la comtesse de Ségur... Bref. Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
Renars.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top