Lettres (OS spécial Saint Valentin )


Marinette soupira et tapota son papier à lettres du bout des doigts. Le lendemain, avait lieu la Saint Valentin, et comme chaque année à cette époque, depuis trois ans, elle cherchait le moyen d'écrire ses sentiments à Adrien.

Le problème, c'est que l'inspiration... n'était clairement pas d'humeur à se montrer. Marinette avait beau chercher, investiguer, se creuser la tête, l'inspiration ne voulait pas se dévoiler.

"Mais c'est pas possible ! Moi qui voulait écrire un joli poème à Adrien, pourquoi a-t-il fallu que l'inspiration se dérobe pile à ce moment-là ?" 

Marinette eut soudain une illumination. 

"Mais bien sûr ! Tant pis pour l'inspiration ! Je vais écrire tout simplement ce que je ressens pour lui ! Ce sera beaucoup plus simple, et au moins, il comprendra !"

Marinette saisit ses crayons et se mit au travail. Quand elle eut terminé, elle se relut, et se prépara à signer, quand une idée traversa son esprit.

"Et si..."

Marinette abandonna son bureau, et partit s'entraîner à ne pas bafouiller devant son miroir.  Sans signer la carte. 

                                                                                   ***

Gabriel posa son stylo plume et contempla le résultat de son travail. Il avait consacré beaucoup de son temps à écrire une carte à l'attention de Nathalie. Il avait soigné son écriture, découpé la carte de façon à ce qu'elle ressemble à deux cygnes, et avait décoré l'enveloppe de volutes de couleur. 

Il appela ses Kwamis pour leur demander leurs avis.

- Duusu, Nooroo ? Qu'en pensez-vous ? Vous pensez que ça lui plaira ?

- Excusez-moi, maître, mais, que ça plaira à qui ?

- À Nathalie, bien sûr ! À qui d'autre ?

Les deux Kwamis restèrent sans voix. Duusu prit la parole d'une voix timide :

- À personne, bien sûr. C'est que... vous comprenez, c'est encore nouveau pour nous... Que vous ayez renoncé...

- Parce que vous ne vouliez plus faire de mal à Nathalie... renchérit Nooroo. Cela fait trois ans que nous vous servons parce que vous voulez ramener Émilie à la vie. Vous pouvez comprendre que c'est un peu difficile pour nous. Nous avions tellement l'habitude de vous voir prôner votre amour pour Émilie que nous n'arrivons pas tout de suite à nous adapter.

- Je comprends, bien sûr. Excusez-moi, tous les deux.

- Il n'y a pas de souci, maître. Et votre carte est splendide. Elle va lui plaire, c'est sûr et certain. 

- Merci, Duusu. Tu es le Kwami de l'Émotion, penses-tu... penses-tu qu'il y a une chance pour que les sentiments que j'ai développés pour elle soient réciproques ?

Le Kwami du Paon réprima un sourire.

-  Vous le saurez demain, maître. Mais, honnêtement, je pense que vous n'avez aucun souci à vous faire de ce côté.

Gabriel se frotta la nuque, gêné.

- J'ai peur de ne pas réussir à la lui donner en façe.

- Alors, mettez-la sur sa table de nuit ! Elle saura que ça vient de vous ! Mais n'oubliez pas de signer, au cas où !

- Bien sûr, Nooroo. Merci à vous deux.

Les deux Kwamis déclarèrent en chœur :

- De rien, maître !

Et chacun d'eux pensait  de toutes ses forces :

"J'espère que ça va marcher. Ils méritent le bonheur, plus que n'importe qui."

                                                                               ***

Manoir Agreste, minuit

Gabriel ouvrit la porte de la chambre de son assistante, et entra, aussi silencieux qu'un rêve. Nathalie dormait paisiblement, ses longs cheveux noirs détachés, encadrant parfaitement son splendide visage.

Gabriel resta ainsi plusieurs minutes à la regarder dormir, sans émettre le moindre son.  Après quelques dizaines de secondes, il se reprocha son indiscrétion, et déposa simplement la lettre sur sa table de nuit, avant de partir précipitamment, comme si il avait reçu une décharge électrique.

Le plus dur était fait. Il n'avait plus qu'à essayer de trouver le sommeil en attendant qu'elle se réveille.

                                                                                  *** 

Le lendemain, au collège.

Marinette prit une grande inspiration. Adrien était à quelques mètres d'elle, et elle était déjà morte de stress.

Tikki lui adressa un clin d'œil et chuchota :

"Fonçe, Marinette !"

La bleutée hocha la tête, et, l'enveloppe à la main, elle se dirigea vers Adrien. Celui-ci sourît en la voyant approcher.

- Eh, bonjour, Marinette ! Comment vas-tu ?

-  Très bien, Adririen ! Euh, pardon, Adrien.

Marinette se retint de soupirer. Manifestement, les heures passées à répéter devant son miroir n'avaient servi à rien.

- Je sais pas comment t'expliquer, c'est un peu birazze. Bizarre, pardon. En fait, tout à l'heure, il y a une fille qui m'a dit de te donner ça, expliqua-t-elle en lui tendant l'enveloppe.

- C'était qui ?

- Ah, ça, je ne sais pas. Elle m'a dit de te dire que c'était elle qui avait répondu à ton poème, le jour où le Dislocœur a attaqué.

- Si c'est elle, il faut que je la retrouve. Une fille qui répond avec une telle sincérité à mon poème ne peut être que mon âme sœur... Elle ne t'a pas dit son prénom ? Comment était-elle ?

- Elle avait des cheveux noirs, et des yeux bleus.

- Elle ne t'a rien dit d'autre ?

Marinette réfléchit.

- Si, elle a dit, que, si tu étais malin, tu comprendrais qui elle était.

- D'accord...

Le blond se passa la main dans les cheveux.

- Merci, Marinette. Et, si son prénom te revient, n'hésite pas à me le dire !

- Pas de souci !

La bleutée s'éloigna, surexcitée.

- Tu te rends compte, Tikki ? Je l'ai fait, je l'ai fait ! 

- Il ne reste plus qu'à espérer qu'il devine qui tu es, chuchota la petite Kwami.

                                                                                          ***

Adrien parcourut la cour de récréation du regard, un peu étonné. Il aperçut Marc et Nathaniel, blottis l'un contre l'autre, Rose et Juleka qui partageaient une étreinte affectueuse, Nino et Alya qui riaient des pitreries d'Alix et Kim...  

Mais de fille aux cheveux noirs et aux yeux bleus, point de traces.

Perplexe, il tira la carte de son enveloppe, et l'ouvrit. Elle était en forme de cœur, comme la précédente. Dessus, était écrit :

"Adrien, je t'aime depuis que l'on s'est rencontrés, le jour de la rentrée des classes, il y a trois ans. Même si cette rencontre était sous la pluie. Ta gentillesse m'a tout de suite plu, et même si tu ne me considères que comme une amie, je garde espoir."

Adrien était plus que perplexe, à ce stade-là. Une rencontre sous la pluie... le jour de la rentrée des classes ? Trois ans... c'était à cet époque que son père l'avait autorisé à aller au collège...

Son cœur rata un battement lorsqu'il aperçut Marinette. Une fille aux cheveux noirs et aux yeux bleus.. qui l'avait rencontré trois ans auparavant... sous la pluie.

"Si tu es malin, tu comprendras qui je suis"

Marinette ! Mais bien sûr ! C'était plus qu'évident, il avait la réponse sous ses yeux ! Marinette, amoureuse de lui... Il ne l'aurait jamais pensé...

En fait, si. Maintenant, c'était évident. Les rougissements, les bafouillages incontrôlables de son amie quand elle lui parlait. Il aurait dû se douter qu'elle était amoureuse de lui...

C'était donc elle qui avait répondu à son poème ? Il s'en souvenait encore...

"Tes cheveux sont dorés, tes yeux vert irisés,

Quand je te regarde, j'aimerais partager tes rêves et tes pensées,

Oui, je veux être ta Valentine,

Ensemble, nous serons bien,

Je t'aimerais jusqu'à la fin de mes jours,

Mon cœur t'appartient."


Une si belle réponse à son propre poème...


"Tes cheveux sont noirs de jais,

Tes yeux bleus comme les cieux,

Je me demande qui tu es derrière ce masque mystérieux.

Je te vois tous les jours et j'aimerais que tu me fasses signe.

Je t'aimerais jusqu'à la fin de mes jours,

Veux-tu être ma Valentine ?"


Adrien se dirigea vers Marinette, la carte à la main. La bleutée rougît en le voyant approcher, mais réussît à garder sa contenance.

- Adrien ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Marinette, c'est toi qui a écrit cette lettre, n'est-ce-pas ?

- Tu l'as deviné... murmura l'apprentie styliste.

- Oui. Ce n'était pas très compliqué. Et je suis heureux de te dire que... que, même si j'ai mis beaucoup de temps à le comprendre, beaucoup trop de temps, je suis amoureux de Marinette Dupain-Cheng. J'aime tout chez elle : sa gentillesse, son originalité, son imagination, sa confiance en elle, et même sa maladresse. Alors, si elle le veut, je suis prêt à lui donner les clés de mes rêves et de mes pensées.

Marinette rougît.

- Je suis prête à les prendre, murmura-t-elle. Je t'aime tellement, Adrien...

Le mannequin sourît, et l'embrassa avec ferveur, exprimant enfin ces sentiments qui battaient en lui sans qu'il ose les voir.

Quand ils se séparèrent, il fut surpris d'entendre un véritable concert d'applaudissements. Il regarda autour de lui et ce qu'il vit le surprit au plus haut point.

Alya, Nino, Rose, Juleka, Marc, Nathaniel, Mylène, Ivan, Alix, Kim, Max, Sabrina et, oui, Chloé, frappaient dans leurs mains à la vue des deux amoureux. 

"Ce sont nous qu'ils applaudissent ? Comment ai-je pu ne me rendre compte de rien ? Comment ai-je pu ne pas comprendre que Marinette était incroyable ? pensa Adrien en embrassant à nouveau la jeune fille aux yeux d'azur.

                                                                                                  ***

Manoir Agreste

Nathalie s'éveilla, et chercha à tâtons ses lunettes sur la table de nuit. Elle se leva, s'habilla, et attacha son exosquelette pour pouvoir marcher et aller aider Gabriel.

Marcher ainsi était encore nouveau pour elle. Elle n'aurait jamais pensé devoir s'appuyer sur un exosquelette. Pour être honnête, elle ne pensait pas être capable de marcher à nouveau un jour. Mais Gabriel s'était si bien occupé d'elle, lui fournissant l'aide mécanique, l'aidant chaque jour à marcher un peu plus, la rééduquant, petit à petit, qu'elle n'éprouvait plus aucune difficulté.

Elle se pencha sur son calendrier. C'était le 14 Février. Le 14 Février. Elle était certaine qu'il y avait quelque chose d'important ce jour-là, mais elle avait oublié quoi.

En éteignant sa lampe de chevet, elle aperçut une enveloppe posée contre ses livres. Une enveloppe blanche, fermé par un sceau en forme de cœur. Tremblante, elle la prit, et la décacheta. 

À l'intérieur, elle trouva une carte en forme de cygne, qu'elle ouvrit. Le cœur battant à mille à l'heure, elle découvrit un petit mot de la part de Gabriel.


"L'amour est aveugle, dit-on. Pour moi, cette phrase est plus vraie que pour quiconque. J'ai été aveuglé par un amour qui n'existait plus. Je te demande pardon, Nathalie. J'aurais dû m'apercevoir plus tôt de mes sentiments pour toi. Si je l'avais fait, tu ne serais pas obligée de rester alitée. Mes sentiments étaient complexes, et je n'ai pas su les déchiffer. Maintenant, c'est chose faite, car j'ai écouté mon cœur. Il m'a guidé vers toi. Enfin, si tu veux bien de moi, même après ce que je t'ai fait endurer. Aujourd'hui, c'est la Saint Valentin, et c'est le jour que j'ai choisi pour te dire ceci :

Nathalie, je t'aime"

La lettre s'arrêtait là. Il y avait juste un petit cœur dessiné à l'encre rouge. Nathalie se mît à trembler inconsciemment. Était-ce Gabriel qui avait écrit cette lettre ? Sûrement, après tout, il avait bien dit que tout était de sa faute. Même si ce n'était pas vrai.

La Saint Valentin... La fête des amoureux, bien sûr ! Elle l'avait complètement oublié !

Nathalie sortît de sa chambre, la lettre à la main. Elle se dirigea vers le bureau de Gabriel et toqua.

                                                                                      ***

- Entrez, Nathalie. Je sais que c'est vous.

La jeune femme apparut, soutenue par son exosquelette. La voir ainsi déchira le cœur de Gabriel, mais il n'en laissa rien paraître.

- Monsieur, murmura-t-elle. C'est vous qui avez écrit cette lettre ? Et qui l'avez déposée sur ma table de nuit ? 

- Oui, c'est moi, Nathalie. Ça vous a plu ?

- Si ça m'a plu ? Oh, Gabriel... c'est tellement... tellement adorable de votre part ... Je suis tellement heureuse de tout, de tout ça que je ne trouve pas les mots pour le décrire.

Gabriel s'approcha d'elle, et la prit dans ses bras.

- Y a t-il vraiment besoin des mots ? demanda-t-il.

Nathalie secoua la tête. Non, il n'y avait pas besoin des mots. Leurs yeux parlaient pour eux.

Les yeux acier de Gabriel reflétaient le regard saphir de Nathalie, l'arc-en-ciel qui l'avait illuminé quand elle avait compris que ses sentiments pour lui étaient réciproques, quand elle avait compris qu'elle aussi, avait le droit au bonheur.

Leur histoire n'avait pas été facile. Des embûches, des pièges, et un sacrifice qui paraissait insurmontable. Mais la récompense était là, elle était présente sous la forme d'un amour indestructible, sous l'apparence d'un baiser échangé, aussi léger qu'une perle de pluie, aussi doux qu'une aile de papillon.


2054 mots. Ouf, enfin terminé ! J'ai cru que je n'y arriverais jamais ! Bon, je l'avoue, il a un tout petit peu dérapé par rapport à ce que j'avais prévu au départ. Un tout petit peu.

Conscience : C'était pas censé avoir que de l'Adrinette et pas de Papyura ?

Moi : Mais... il aurait été trop court si j'avais fait ça ! 

Conscience : ... Tu n'essaies pas de trouver des arguments pour faire du Papyura, n'est-ce-pas ?

Moi : Mais pas du tout ! Je vois pas de quoi tu parles... 

Conscience : ...

Je l'ai terminé en même temps que j'écoutais "Ce mur qui nous sépare" ( Je suis une fan inconditionelle de cette chanson, même si y a pas de Papyura ) Demandez à @JUJULG2007 !

https://youtu.be/IcjFBDY4rWM

Pour la première fois, j'ai mis un média en haut. Je surfais sur YouTube, et j'ai vu ça. Alors... ben, je l'ai mis. Je trouvais que ça allait bien avec. Vous en pensez quoi ?

Maintenant, je veux absolument me concentrer sur le Papyura. J'ai vu "Risque", ok, en anglais, mais je l'ai vu. Et j'ai été choquée. Je ne spoilerai pas, promis. Alors, n'ayant pas vu "Réplique"  ( et en espèrant qu'il ne fuite pas... ), je vais écrire beaucoup, beaucoup de Papyura. Enfin, si l'inspi le veut bien.

Juste un dernier mot avant de vous laisser la parole : Oui, parfois, l'amour, ce n'est pas simple. Marinette, Adrien, Gabriel et Nathalie en sont la preuve concrète. Mais il vaut toujours la peine qu'on se batte pour lui. 

Bref. Qu'est-ce que vous en avez pensé ?

Renars.


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