Larmes

S'il vous plaît, écoutez-moi ! Cet OS parle de tentative de suicide ! Vraiment, ne le lisez pas si c'est un sujet sensible pour vous ! Autant vous le dire, j'en suis restée à la tentative, mais, sincèrement, je refuse que vous vous fassiez du mal en le lisant. Vraiment, je le redis, si c'est un sujet sensible pour vous, quittez cet OS IMMEDIATEMENT !

Ah, et au passage, essayez de ne pas frapper Gabriel, s'il vous plaît.

 Je vous ai prévenus, alors, pour ceux qui sont encore là, bonne lecture ! 

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Adrien passa la porte du manoir, le sourire aux lèvres. Il revenait tout juste d'une compétition d'escrime, où il avait obtenu la seconde place. 

Il stoppa net, en voyant son père venir à sa rencontre, accompagné de Nathalie. Celle-ci avait l'air inquiète, comme si elle redoutait ce que Gabriel allait dire.

- Bonjour, père. Bonjour, Nathalie.

- Adrien, tu es en retard, dît Gabriel.

- Nous avons raccompagné Kagami jusqu'à chez elle. Cette compétition était formidable, père ! Tous les participants étaient tellement gentils ! Et très forts ! La preuve, c'est que...

- La preuve, c'est que tu n'as obtenu que la deuxième place. Tu fais honte à la famille Agreste, Adrien, l'interrompît Gabriel.

- J'ai fait ce que j'ai pu, père ! Je me suis beaucoup entraîné, vous le savez ! 

- Pas assez, manifestement ! Monte dans ta chambre, et révise ton piano en attendant la prochaine audition. Essaie d'y obtenir de meilleurs résultats qu'à cette simple compétition d'escrime ! 

- Mais...

Le regard de Gabriel se durçît.

- Bien, père.

Le garçon monta les escaliers, abattu. Lorsqu'il eut disparu dans son domaine, Nathalie se tourna vers Gabriel.

- J'aimerais vous parler, monsieur. En privé.

- Bien sûr.

Il suivit sa secrétaire dans son bureau. Elle ferma la porte, et se tourna vers lui, l'air indigné.

- Pourquoi n'avez-vous pas félicité votre fils, monsieur ? Il a travaillé très dur pour obtenir de bons résultats à cette compétition ! 

Gabriel haussa les sourcils. Il ne s'attendait pas à recevoir des reproches de la part de son assistante.

- Il a obtenu la seconde place. Ce n'est pas assez pour un Agreste.

- Vous auriez pu l'encourager ! Un participant a été plus fort que lui, et vous osez l'en gronder ! Vous vous fichez complètement de son bien-être ! s'écria t'elle, hors d'elle.

Gabriel blêmit. Nathalie avait raison, comme toujours. Il aurait dû encourager Adrien, le féliciter... Mais il n'avait pas pu.  Il le savait, son comportement avait été odieux, et il comptait s'en excuser. Mais les reproches de Nathalie éprouvaient sa patience.

Il serra les poings.

- Taisez-vous ! Je vous interdis formellement de me parler ainsi ! C'est moi qui décide de la manière dont j'élève mon fils. Vous n'êtes pas sa mère, vous n'êtes que mon assistante, et vous n'avez pas à vous mêler des choses qui ne vous regardent pas !

Nathalie pâlit. Les paroles de Gabriel avaient eu sur elle l'effet d'un monstrueux coup de poing, comme ceux qu'elle recevait quand elle était au collège.

- Très bien, monsieur, fît-elle d'une voix blanche. Je comprends. Je vais réconforter Adrien, puis, j'irais m'occuper à des tâches d'assistante. 

Nathalie sortît, en larmes.

Resté seul, Gabriel se mît à trembler. Ses paroles résonnaient encore à ses oreilles. Comment avait-il pu lui dire une chose pareille ? Elle était tellement plus qu'une assistante pour lui... Comment pouvait-il se faire pardonner ? Il l'aimait, et il avait tout gâché, en la comparant à  Émilie, elle, qui l'avait toujours soutenu, elle, qui l'avait toujours aidé, elle, qui l'avait aimé malgré ses crimes, elle, qui avait toujours été là  pour lui ! 

Comment réparer son énormité ? Il décida, que, dès le lendemain, il irait voir Nathalie, et lui présenterait ses plus sincères excuses. Il ferait n'importe quoi pour se faire pardonner.

                                                                                          ***

Nathalie n'était pas allée voir Adrien. Elle n'avait pas pu, après ce que Gabriel lui avait dit. Elle s'était recroquevillée dans son lit, et sentait les larmes couler sur son visage, sans qu'elle cherche à les arrêter. 

Longtemps, elle avait cru que Gabriel la considérait plus que comme une assistante. Longtemps, elle avait cru qu'il pourrait y avoir quelque chose entre eux.

Mais là, tout était brisé. Il ne l'aimerait jamais. Nathalie étouffa un sanglot. À quoi lui servait-il de vivre, sans l'espoir que Gabriel puisse l'aimer ? C'était inutile. Vivre était inutile. 

Alors, Nathalie prît une décision. Peut-être la plus importante de sa vie, mais sûrement la dernière.

                                                                                             ***

Minuit.

Nathalie repoussa ses couvertures d'un geste, et se leva, en proie à d'affreuses hésitations. Ce qu'elle s'apprêtait à faire lui paraissait égoïste... mais, après ce qu'elle avait entendu, la vie lui pesait trop pour qu'elle veuille continuer à la vivre.

Elle s'installa à son bureau, alluma sa lampe, empoigna son stylo-plume et commença à écrire.

Lorsqu'elle eut terminé sa lettre, elle se leva, et se dirigea vers la chambre de son patron. Elle entra, et s'avança, aussi silencieuse qu'un rêve.

Sur sa table de nuit, elle aperçut le Miraculous du Paon. Elle s'en empara, déposa à la place l'enveloppe qu'elle tenait à la main, et se dirigea vers la porte. Mais son pied se prit dans une table basse et elle fit tomber un livre. Le bruit réveilla Gabriel en sursaut. Il ouvrit les yeux et aperçut sa secrétaire sur le pas de sa porte.

- Nathalie ? Que faites vous ici ?

Pour toute réponse, elle s'enfuît, serrant dans sa main la broche magique. Gabriel se leva et s'apprêta à la poursuivre, lorsqu'il aperçut la lettre posée sur sa table de nuit. Il l'ouvrit, et lut :

"Gabriel, 

Je vous prie de me pardonner ce que je vais faire. Mais je n'en peux plus. Je n'en peux plus, de me cacher, de cacher mes sentiments. Je vous ai toujours considéré comme quelqu'un de près à tout pour sa famille. Je vous admirais, comme je n'ai jamais admiré personne. Mais aujourd'hui, cette admiration s'est transfomée en quelque chose de plus fort, quelque chose qui ne pourra jamais m'être retourné. Après ce que vous m'avez dit, je n'y crois plus. Vivre sans l'espoir m'épuise, je ne veux plus vivre ainsi. Je ne veux plus vivre du tout. Ça n'en vaut pas la peine, sans vous. Pardonnez-moi.

Je vous aime, 

Nathalie."

Le visage de Gabriel se décomposa au fur et à mesure qu'il lisait, et qu'il comprenait. Il jeta un regard anxieux à sa table de nuit. La broche du Paon avait disparu. Il eut un hoquet, tandis que les pensée paniquées s'enchaînaient dans sa tête.

"Elle ne peut pas faire ça ! Je dois absolument l'en empêcher !"

Il ôta son foulard, et cria presque : 

- Nooroo, transforme-moi ! 

Une seconde plus tard, Papillon ouvrait la fenêtre, et s'élançait dans la nuit afin d'empêcher Nathalie de commettre l'irréparable.

                                                                                   *** 

Chat Noir patrouillait avec Ladybug. Comme à chaque fois, il savourait chaque moment qu'il passait en sa compagnie. Il se figea soudain. Un mouvement. À sa droite. Il attrapa Ladybug par le bras et la força à se baisser.

- Ma Lady ! Regarde ! 

Ladybug suivit des yeux la direction que lui indiquait Chat Noir et vit une silhouette bleue, qui sautait de toit en toit.

- Attends... c'est Mayura ?

- Mais qu'est ce qu'elle fiche ici ? Je croyais que c'était Papillombre qui utilisait le Miraculous du Paon ?

- Je ne sais pas... Suivons-la ! Elle nous conduira sûrement à lui ! 

Les deux super-héros s'élancèrent à la poursuite de Mayura, en faisant gardeà ne pas se faire voir. La porteuse du Miraculous du Paon s'immobilisa en haut d'un immense immeuble, et lança:

- Duusu, détransformation.

Nathalie apparut sous les yeux de Ladybug et Chat Noir. Celui-ci réprima un cri  quand il reconnut la secrétaire de son père. Ladybug, choquée elle aussi, se tourna vers son partenaire.

- Tout va bien, Chat Noir ?

- Oui... Non ! Non, ça ne va pas ! Je la connais, Ladybug ! Je lui faisais confiance... gémit-il.

- Chut... calme-toi, Chat Noir, ça va aller. On verra ça plus tard, je te le promets. Qu'est-ce qu'elle fait ici en pleine nuit ? 

Ils entendirent alors Duusu s'exclamer : 

- Youhouuuu ! Qu'est-ce qu'on fait ici, maîtresse ?

Pour toute réponse, Nathalie s'approcha du bord de l'immeuble. Duusu lui jeta un regard paniqué.

- Non ! Maîtresse, ne faites pas ça !

- Et pourquoi pas ? Il ne m'aime pas. Je ne veux plus vivre en dénigrant mes sentiments ainsi. La vie ne vaut pas le coup d'être vécue sans lui.

- Maîtresse, je vous en supplie...

- Ça suffit, Duusu. Tais-toi. N'essaie pas de me décourager, ça ne servirait à rien.Elle monta sur le rebord du bâtiment.

- Non ! Nathalie, ne faites pas ça !

Chat Noir s'était montré à découvert, et avait crié, au désespoir. Elle lui lança un regard embué par les larmes.

- Laisse-moi tranquille, maudit chaton. Je souffre de cet amour impossible depuis bien trop longtemps. Il est plus que temps que j'en finisse.

- S'il vous plaît ! Je suis sûr qu'il vous aime, bien plus qu'il ne veut vous le faire croire !

- Qu'en sais-tu ! Tu ne me connais même pas !

- Bien sûr que si ! Ladybug, peut-être pas, mais moi, si. Vous êtes l'assisstante de Gabriel Agreste. Mais également la personne qui m'a aidé à surmonter le deuil de ma mère, qui m'a permis d'aller à l'école, qui a toujours été là pour moi.

Nathalie resta stupéfaite. Elle trouva pourtant la force de murmurer, sous le choc :

- Adrien... c'est vous ?

- Oui, c'est moi, Nathalie. Et mon père, Gabriel Agreste, vous aime, quoi qu'il en dise. Ne vous condamnez pas par la seule force de cette pensée, je vous en supplie !

Ladybug s'interposa.

- Du peu que j'ai pu voir, mademoiselle, j'ai bien remarqué que Gabriel Agreste aimait beaucoup son assistante. Il est tout à fait évident qu'il vous aime !

Nathalie balaya ces arguments d'un geste.

- Si vous étiez là depuis le début, vous savez sûrement qui je suis. Et donc, qui est le Papillon. Adrien, cherchez bien. Pourquoi votre père veut-il vos Miraculous à votre avis ?

Adrien resta muet quelques instants, avant de murmurer :

 - Maman...

- Vous voyez, poursuivit Nathalie. Depuis plus de deux ans, sa vie est pour votre mère. Je ne peux plus croire qu'il m'aime. Je suis sincèrement désolée Adrien. Pardonnez-moi.

Elle se retourna, et sauta dans le vide.

- Non ! crièrent Chat Noir et Ladybug en chœur.

Ils se précipitèrent au bord de l'immeuble pour tenter de la rattraper.

Mais il était trop tard.

                                                                                   ***

En sautant, Nathalie n'avait pas ressenti l'ombre d'une hésitation. Pas l'ombre d'un doute. Seulement l'ombre de la culpabilité de laisser Adrien sans même avoir vraiment eu le temps de lui dire au revoir.

Elle secoua la tête. Ce n'était plus le moment de penser à ça. Elle était en chute libre, le vent sifflant à ses oreilles, un froid mortel l'enveloppant. Elle voyait le sol se rapprocher à vitesse grand V. Dix mètres. Neuf... huit... Elle ferma les yeux, s'attendant à l'impact qui serait, elle le savait, effroyable.

Quand soudain, la sensation de chute cessa. Des bras protecteurs l'enveloppèrent. Nathalie ouvrit des yeux étonnés. Elle voyait les immeubles défiler, vus de haut. Elle leva la tête.

Papillon la portait, arrivé juste à temps pour la sauver de la mort. Il décocha un regard sévère à la jeune femme.

- Nathalie... il faut qu'on parle.

Elle ne répondît pas, s'efforçant de refouler les larmes qui lui montaientaux yeux, et se laissa emporter.

                                                                              ***

Sur les toits.

Chat Noir se laissa tomber à genoux, effondré de larmes quant à l'acte de Nathalie. Ladybug s'approcha de lui, et le prit dans ses bras, dans un geste réconfortant. Elle écarquilla soudain les yeux. Il y avait du mouvement sur les toits.

- Chat  Noir, regarde !

Chat Noir leva les yeux, et vit une forme sombre en portant une autre dans ses bras, sautant de toit en toit. Il poussa un soupir de soulagement.

 - Oh... j'ai eu tellement peur ! J'ai cru qu'elle était partie pour toujours... Il faut que je rentre. Il faut que j'aille la voir.

Ladybug hocha la tête.

- Je comprends tout à fait, chaton. Appelle-moi pour me dire si elle va bien.

- Mais comment ? Je ne te connais pas !

- Mon nom est Marinette Dupain-Cheng, répondît calmement Ladybug.

- Pardon ?

- Mon nom est Marinette Dupain-Cheng, répéta Ladybug.

Chat Noir écarquilla les yeux de stupeur. Marinette était Ladybug... Ladybug était Marinette.

- D'a... D'accord. Bon... à tout à l'heure, Marinette.

- À tout à l'heure, Adrien.

Chat Noir prît son bâton et s'éloigna.

                                                                                          ***

Manoir Agreste, chambre de Nathalie.

À peine détransformé, Gabriel avait amené Nathalie dans sa chambre. La jeune femme avait encore le visage mouillé par les larmes.

- Pourquoi avez vous fait cela, sanglota-t'elle. Je voulais mourir !

- J'ai besoin de vous, Nathalie. Pour vivre, pour penser, pour respirer. Pour tout. Je suis sincèrement désolé de vous avoir blessée, tout à l'heure. Mes mots m'ont échappé, et je n'ai pas pu les rattraper. Tout ce que j'ai dit était faux. Vous êtes tellement plus qu'une assistante, mumura-t'il en lui caressant la joue du bout des doigts, chassant une larme.

Nathalie n'osait pas croire à ce qu'elle venait d'entendre. Gabriel l'aimait, il avait besoin d'elle...

Peut-on mourir de bonheur ?

- Je vous aime.

Ils avaient chuchoté ensemble. Tressaillirent ensemble en entendant l'autre énoncer ce qui était l'origine, le centre et l'avenir du monde.

Et il s'embrassèrent avec un naturel fulgurant. Leurs âmes étaient liées par ce baiser.

Sans que leurs âmes ne se détachent, il se séparèrent, après quelques secondes passionnées.

Peut-on mourir de bonheur ?

La question avait déjà été posée.

Si les larmes qui embuaient le regard de Gabriel et celles qui roulaient sur le visage de Nathalie avaient pu parler, elles auraient sans doute répondu.


2344 mots + note de début. J'espère vraiment que cet OS n'a pas été trop difficile à lire pour vous... Désolée si c'est le cas...

Cette histoire, je tiens à la dédicacer à quelqu'un... à Julien, mon meilleur ami. C'est lui qui a "lu et approuvé" cette histoire, c'est donc grâce à lui qu'elle est là ! 

J'aurais peut-être dû rajouter un peu de Ladynoir... mais bon, je me voyais mal en mettre alors que Nathalie venait de tenter de se suicider...

À la base, cet OS était en fait censé en être deux distincts. L'un, "Disputes", avec la partie de Nathalie et Gabriel qui... bah, qui se disputent, quoi et une petite partie entre Adrien et Nathalie ensuite, et l'autre "Larmes", qui commençait à partir de "Minuit  " Qu'est-ce que je fais, alors ? Je sépare ou je laisse comme ça ? 

Cet OS, je comptais le présenter au concours d'OS de jeannefostergoriot. Si vous aimez mes OS, alors VRAIMENT, allez lire les siens, il sont plus que géniaux ! Elle organise un concours d'OS Miraculous, et elle désespère de n'avoir que trois-quatre participants. N'hésitez pas à vous inscrire, c'est juste ici : https://www.wattpad.com/1153835962-concours-10k-miraculous-modalit%C3%A9s

Bref. Quest-ce que vous en avez pensé ?

Renars

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