Je serais prête à tout, pour vous.
Jardins du Trocadéro, pendant l'attaque de Miracle Queen
- Ne vous excusez pas. Depuis le premier jour... j'ai su que je serais prête à tout pour vous.
Mayura posa sa main sur le masque de celui qu'elle aimait. Son Miraculous brisé venait de lui donner une forte migraine, elle se serait écroulée si Papillon ne l'avait pas attrapée. Le voir si inquiet pour elle lui réchauffait le coeur. Elle était vraiment prête à tout pour lui, et sacrifiait volontairement sa santé pour l'aider.
***
- Nathalie ... les mots me manquent pour vous dire à quel point je suis navré.
Il prit le visage de son amie dans sa main.
- Malheureusement , une fois de plus, j'ai échoué, vous avez épuisé vos forces. Et tout cela en vain...
Elle releva la tête, au prix d'un douloureux effort.
- Non ... pas en vain, Gabriel. Il ya une version déchiffrée du Grimoire sur la tablette du Gardien. Nous allons enfin pouvoir réparer le Miraculous du Paon. Elle sourit en voyant Gabriel hocher la tête.
***
Dès qu'ils furent rentrés, Gabriel conduisit Nathalie dans sa chambre. Elle s'assit sur son lit et entama une discussion avec Gabriel au sujet de leur futur plan. Malgré les efforts qu'elle faisait, Gabriel voyait bien qu'elle était fatiguée. Les grandes cernes sous ses yeux démentaient l'apparent détachement dont elle faisait preuve. Il se leva.
- Reposez vous, Nathalie. Vous m'avez beaucoup aidé aujourd'hui, vous êtes épuisée. Je vais vous laisser vous reposer, nous parlerons demain, d'accord ?
- Bien, monsieur, répondit-elle, soulagée.
Gabriel quitta la chambre. Jamais il ne s'était senti aussi bouleversé. La phrase que son amie lui avait adressé résonnait encore dans sa tête.
"Ne vous excusez pas. Depuis le premier jour... j'ai su que je serais prête à tout pour vous"
Elle était vraiment prête à tout pour lui, il le voyait, maintenant. Elle était brisée, épuisée par les effets de son Miraculous. Cette nuit-là, Gabriel eut du mal à trouver le sommeil.
***
Quand il se leva le lendemain matin, il était sept heures. Il se dirigea vers la chambre de Nathalie et ouvrit la porte. Sa secrétaire dormait profondément. Cela ne lui ressemblait pas. D'habitude, elle était levée avant lui. Était-elle épuisée à ce point ? Il décida de la laisser dormir, referma la porte prit la direction de son bureau et commenca à travailler. C'était peut-être les vacances pour son fils, mais lui, avait beaucoup de travail. Il entama une nouvelle création, une robe qui, il en était sûr, ferait frémir de jalousie les marques adverses.
Neuf heures. Nathalie n'était toujours pas levée. Profondément inquiet, Gabriel retourna la voir. Il entra dans la chambre. Nathalie dormait toujours, mais d'un sommeil plus léger.En sortant, Gabriel fit tomber un livre qui trainait sur une table basse. Le bruit du livre heurtant le sol réveilla Nathalie. Elle ouvrit des yeux encore ensommeillés et se redressa.
- Monsieur ? Que faites-vous ici ?
- Je suis désolé, Nathalie. Je ne voulais pas vous réveiller. J'étais inquiet, vous savez, il est neuf heures passées.
- Neuf heures ? Oh, monsieur, je suis vraiment désolée ! Je ne voulais pas... je vais me mettre au travail tout de suite.
Elle fit mine de se lever, mais aussitôt, une quinte de toux lui coupa le souffle. Sa vue se brouilla, ses jambes flagolèrent, et elle dut se rasseoir. Gabriel, inquiet, lui posa une main sur l'épaule.
- Non, Nathalie. J'ai pris une décision. Je ne veux pas vous mettre en danger. Je ne peux plus vous mettre en danger. Désormais, vous resterez travailler ici, dans votre chambre. Je ne veux pas qu'il vous arrive quelque chose. Vous êtes trop fatiguée, et tout cela par ma faute. Je ne pourrais pas me le pardonner si vous veniez à tomber encore plus malade que vous ne l'êtes déjà. Je...
Sa voix se brisa, il ne put continuer.
Nathalie ébahie, voulut protester, mais seule une quinte de toux sortit.
- Merci, monsieur, dit elle quand elle parvint à reprendre son souffle. Je crois effectivement que j'ai besoin de repos.
- Bien. Sommes-nous d'accord ?
- Oui, monsieur.
- Une dernière chose. Vous ne vous transformerez plus en Mayura. Je vais réparer le Miraculous du Paon, et l'utiliser moi-même. Si il y a des risques à faire prendre à quelqu'un, je veux que ça soit à moi.
Gabriel quitta la chambre. Nathalie, restée seule, sourit. Chaque moment qu'elle passait avec Gabriel était un pur bonheur pour elle. Son coeur battait plus vite, et peinait à se calmer. Elle se promit que sa maladie ne l'empêcherait pas de l'aider dans sa quête. Puis, comme si il ne s'était rien passé, elle sortit son ordinateur et se mit au travail.
Quand Adrien se leva et descendit les escaliers, il se retrouva façe à Gabriel.
- Père ? Que se passe-t-il ?
- Adrien... écoute-moi bien. Ne proteste pas, s'il te plaît. Nathalie est tombée malade, Adrien. De... de la même maladie que ta mère.
Adrien, bouche bée, en lâcha son sac.
- Quoi ? Père, que dites-vous ? C'est impossible ! C'est...
- S'il te plaît, Adrien, je t'ai dit de ne pas protester. Je suis vraiment désolé pour elle. Tu peux aller la voir, si tu veux. Mais ne la fatigue pas. Elle va continuer à travailler pour nous, ne t'inquiètes pas. Quand elle sera guérie, je compte sur toi pour ne pas l'épuiser. Elle sera encore faible, mais nous pourrons la voir.
- Mais, père ! Comment...
- Stop, Adrien ! Cette discussion est close ! Va la voir, elle te donnera ton emploi du temps pour la journée.
Sur ces mots, Gabriel tourna les talons et s'enferma dans son atelier.
Adrien prit donc la direction de la chambre de Nathalie. Il avait envie de pleurer. Quand sa mère avait disparu, Nathalie avait toujours été là pour lui. Elle l'avait soutenu, aidé, apaisé les colères de son père. Elle lui avait même permis d'aller au collège ! Et voilà qu'elle était tombée malade. De cette maladie étrange qui avait déjà emporté Émilie et qui avait fait plonger son père dans un profond mutisme. C'était impossible ! Cette maladie ne pouvait pas être contagieuse ! À moins que... Une idée lui traversa la tête, mais il la repoussa vite de son esprit, tant elle était inconcevable. Il était arrivé devant la porte de la chambre. Il prit une profonde inspiration et toqua trois petits coups.
- Entrez.
Adrien ouvrit la porte et entra dans la chambre de Nathalie. C'était la première fois qu'il y pénétrait. La première chose qu'il vit furent les livres. Si nombreux qu'il eut l'impression de pénétrer dans une bibliothèque. Ensuite, il vit les statues de chat qui encadraient la porte, les tapis, les tables. Et enfin, il vit Nathalie, allongée dans son lit, dans une tenue noire à liserais blancs qu'il ne lui avait encore jamais vue.
- Oh, Nathalie... Est-ce que... Est-ce que ça va ?
- Tout va bien, Adrien, le rassura-t-elle. Je vais bientôt guérir, et je travaillerais comme avant. Voici votre emploi du temps pour la journée, dit-elle soudain, redevenue la jeune femme sérieuse qu'il avait toujours connu.
Il la remercia et quitta la pièce.
***
Six mois plus tard.
Gabriel vint s'asseoir sur le lit de Nathalie, furieux. Il avait encore échoué, alors que Nathalie et lui avaient mis deux semaines pour créer un plan parfait. Il enrageait silencieusement contre Ladybug, qui lui empêchait de réaliser son souhait le plus cher. Nathalie perçut son trouble et lui posa une main sur l'épaule.
- Ne vous en faites pas. Nous trouverons comment la battre, elle et son chaton. Rien ne vous empêchera de réaliser votre voeu.
Gabriel la considéra un instant. Pâle, les yeux cernés, Nathalie semblait encore plus épuisée que lui. Et elle continuait à l'aider.
"Ne vous excusez pas. Depuis le premier jour... j'ai su que je serais prête à tout pour vous"
Gabriel chassa cette phrase de son esprit et se leva.
- Vous avez raison, Nathalie. Nous allons réussir.
Il quitta la pièce. C'était drôle...il aurait juré que son coeur battait plus vite qu'à l'accoutumée. Était-ce normal d'être à la fois soulagé et triste en quittant la chambre de Nathalie ? D'avoir la gorge sèche et les yeux humides ? Il repensa à cette phrase qu'elle avait prononcé six mois plus tôt.
"Ne vous excusez pas. Depuis le premier jour... j'ai su que je serais prête à tout pour vous"
Il s'assit sur un fauteuil dans la salle à manger, désemparé. Le soleil brillait à travers la fenêtre, c'était une belle journée. Le tableau d'Émilie, Adrien et lui ensemble le surplombait. Il le contempla longuement. Sa femme lui manquait. Vraiment. Vraiment ? Il repensa aux moments passés avec Nathalie récemment. Son professionalisme. Son dévouement. Sa loyauté. Son... Non ! Était-ce possible ? Nathalie serait-elle...
Déterminé à trouver la réponse à sa question, il retourna dans la chambre de Nathalie. Il ouvrit la porte et s'assit sur le bout du lit sans répondre au regard interloqué de Nathalie.
- Nathalie...
- Oui, monsieur ?
- Nathalie, cette phrase que vous avez prononcé il y a maintenant six mois... Est-ce que vous le pensiez vraiment ?
- Excusez-moi, monsieur, de quelle phrase parlez-vous ?
- Il y a six mois, vous m'avez dit : "Ne vous excusez pas. Depuis le premier jour... j'ai su que je serais prête à tout pour vous". Le pensiez-vous vraiment ?
- Je... oui, monsieur. Je le pensais vraiment. Je suis prête à tout pour vous. Prête à tomber gravement malade, prête à perdre la confiance d'Adrien, prête à être enfermée pour mes agissements, prête à tout pour vous voir heureux, prête à tout pour vous voir atteindre votre but. Je suis prête à mourir pour vous, Gabriel, lâcha t'elle dans un souffle.
- Mais pourquoi Nathalie ? Pourquoi vous faire du mal ainsi ?
- Parce que... parce que...
Nathalie se tut. Elle avait peur de ce qu'elle allait dire. Peur de la réaction de Gabriel. Peur de ce sentiment qu'elle portait en elle depuis un an et demi, et qu'elle n'osait assumer. Elle prit une grande inspiration.
- Parce que je vous aime, Gabriel.
Elle avait chuchoté. Voilà. Elle l'avait dit. Elle baissa les yeux. Gabriel lui prit le menton et lui fit relever la tête avec douceur.
- Nathalie... Pendant longtemps, j'ai été obsédé par la quête de la résurrection d'Émilie. J'ai dénigré Adrien, je vous ai dénigré, vous. Aujourd'hui, j'ai compris, que cela ne servais à rien. Il décrocha ses broches et prononça une phrase surprenante :
- Je renonce à toi, Nooroo. Duusu, je renonce à toi.
Les Kwamis furent aspirés dans leurs broches. Nathalie étouffa un cri de surprise.
- Je n'ai plus besoin des pouvoirs de Nooroo et Duusu, Nathalie. Pas plus que je n'ai besoin aujourd'hui du pouvoir de la Coccinelle et du Chat Noir. Parce que... vos mots m'ont fait comprendre à quel point vous comptiez pour moi. Je vous aime, Nathalie. Je m'en veux de ne pas avoir su le remarquer avant.
- Gabriel... est-ce vrai ? Vous...
- Oui. Oui, c'est vrai. Je vous aime Nathalie. Je vous aime Nathalie ! clama-t-il.
- Je n'ose pas y croire...
Il se pencha vers elle et la prit tendrement dans ses bras.Lorsqu'il l'embrassa, Nathalie eut l'impression qu'un arc-en-ciel illuminait la chambre. Elle avait tant espéré...Quand ils se séparèrent, des larmes inondaient les joues de Nathalie. Elle aurait voulu les arrêter, les empêcher de couler. Elle ne parvint qu'à continuer de pleurer. Elle avait caché ses sentiments tellement de temps... à présent, elle pleurait de joie. Elle aimait Gabriel. Gabriel l'aimait. C'était vraiment une belle journée.
Bon ben voilà ! Ceci est ma toute première histoire sur Wattpad. Elle fait exactement 1923 mots. C'est plutôt court ou long ? Vous pouvez me dire ce que vous en pensez ?
Renars.
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