Futur


Gabriel pénétra dans son antre accompagné de Nathalie. 

Quelques mois plus tôt, un akumatisé du nom de Timetagger lui avait révélé que le Papillon du futur n'était pas lui. Cette idée l'avait hanté pendant des semaines.

Avait-il échoué à ramener Émilie parmis les vivants ? Avait-il renoncé ? Ou, au contraire, comme l'avait fait doucement remarquer Nathalie, avait-il réussi, et n'avait tout simplement plus besoin de son Miraculous ?

Tant de questions, et pas l'ombre d'une réponse ! Heureusement, des réponses, il allait en avoir, très bientôt. Nathalie et lui avaient élaboré un nouveau plan qui leur permettrait de découvrir ce qui se passerait dans le futur.

Dans ses mains, il serrait le Miraculous du Lapin. Ce Miraculous qui permettait de voyager dans le temps. D'interférer avec lui. Ce Miraculous qui lui avait valu une lutte acharnée, dans laquelle Ladybug, Chat Noir et Bunnix avaient tout donné, avant d'échouer. Ce Miraculous était sien, désormais.

Gabriel mit un terme à ses pensées, et se tourna vers sa secrétaire, qui attendait à côté de lui, soutenue par son exosquelette.

- Allons-y.

Il prit la montre du Lapin, et la tendit à Nathalie, qui se transforma avec joie. 

Il y eut un éclair blanc, et quand celui-ci disparut, Nathalie était vêtue d'une longue robe bleu ciel et blanche, ouverte sur le côté, comme celle de Mayura, sur un collant blanc. Elle portait des gants blancs, et de hautes chaussures à talons noires. Encore une fois, elle n'avait pas de masque, mais une voilette qui recouvrait son œil droit. Sa peau était entièrement bleue, ses cheveux  blancs étaient coupés en un long carré. Seuls ses yeux avaient gardé leur couleur habituelle, d'un beau bleu ciel. Des oreilles de lapin complétaient son nouveau costume. Son arme, le parapluie du Lapin était accroché en travers de son dos.

Gabriel savait que les costumes étaient issus de l'imagination de celui qui les portaient. Il avait maintenant la preuve que Nathalie avait une imagination débordante. Son nouveau costume était tout simplement splendide. Gabriel sentît son cœur s'emballer malgré lui lorsqu'il la contempla.

- C'est un magnifique costume que vous avez créé là, Nathalie.

- Merci, monsieur.

- Comment dois-je vous appeler ?

Nathalie réfléchît un instant avant de répondre :

- Usagi. Cela signifie "Lapin", en japonais.

- Enchanté, Usagi. J'espère que ce Miraculous ne vous causera pas de dommages...

- Il n'y a pas de risques, monsieur. Je suis suffisament remise pour utiliser un Miraculous, je vous l'assure.

Usagi fit un geste de la main, et fit apparaître le Terrier. Elle s'introduisit à l'intérieur, et tendit la main à Gabriel qui la rejoignit aussitôt.

À l'intérieur, tout était beaucoup plus grand qu'à l'extérieur.  Des centaines de points colorés parsemaient les parois. Usagi et Gabriel les jaugèrent du regard, avant d'en trouver un qui les intéressaient.

Celui-ci représentait le Manoir Agreste. Usagi invita Gabriel à entrer dans le cercle coloré. Elle lui prit la main, et la serra doucement.

- Bonne chance, monsieur. Soyez prudent.

- Merci, Nathalie. Je vais en avoir besoin. Et, soyez rassurée, je serais prudent. Je vous le promets.

- Parfait, alors. Je me tiens à l'affût du moindre problème. N'hésitez pas à revenir dans le Terrier si il y a un souci.

- Bien sûr. À tout à l'heure, Usagi.

- À tout à l'heure, monsieur.

Gabriel pénétra dans le cercle lumineux, qui se referma sur lui. Et il se retrouva dans le Manoir Agreste.

                                                                                            ***

- Papa !

Une petite fille d'une dizaine d'années sauta dans ses bras. Gabriel tituba sous le choc, et reposa la fillette par terre. Elle avait de longs cheveux blonds qui tombaient sur ses épaules, et des yeux d'un bleu saisissant.

- Papa ? répéta-t-il.

Un homme s'approcha alors, et posa sa main sur l'épaule de la petite fille.

- Mademoiselle Angèle, vous savez bien que votre père avait beaucoup de travail. Laissez-le se reposer un peu ; allez plutôt voir votre mère et vos frères. Adrien est revenu cet après-midi ! Vous l'avez vu ?

Angèle eut une moue enchantée.

- Adrien ? Non, je ne l'ai pas vu! J'y vais tout de suite !  À plus tard, papa !

- À... à plus tard, Angèle.

 Gabriel s'assit dans un fauteil, hébété. L'homme s'approcha de lui.

- Angèle est toujours aussi dynamique, remarqua-t-il.

- Oui... sans doute.

L'air perdu de Gabriel inquiéta l'homme, qui lui demanda :

- Vous allez bien, monsieur Agreste ?

- Je... je ne sais pas. Qui était cette petite fille ?

La question surprit l'homme, qui répondît pourtant :

- Mais... c'est votre fille, monsieur. Angèle Agreste.

- Ma fille ? Et vous, qui êtes vous ?

- Vous êtes sûr que tout va bien ? Je suis Jérôme. Vous m'avez pris pour employé afin que je m'occupe de vos enfants lorsque vous et votre femme avez trop de travail.

- Émilie ? Émilie est là ?

- Non, pas Émilie. Cela fait onze ans qu'Émilie est décédée, monsieur Agreste. Je parlais de Nathalie.

- Nathalie ?

Là, Gabriel était complètement perdu. Est-ce qu'on venait de lui dire que Nathalie était sa femme ?

                                                                              ***

À l'intérieur du Terrier

Usagi avait sursauté en entendant ce qu'avait dit Jérôme. Dans le futur, elle était la femme de Gabriel ? Il devait y avoir une erreur...

                                                                               ***

Manoir Agreste

- Nathalie, ma femme ?

- Oui, Nathalie Agreste. Il y a onze ans, vous vous êtes mariés. Vous aviez renoncé à ramener votre épouse Émilie à la vie lorsque mademoiselle Nathalie vous a avoué ses sentiments pour vous. Vous ne vous en souvenez pas ?

- À vrai dire, je ne me souviens pas de grand chose...

- Vous avez perdu la mémoire ?

- Non, non... C'est compliqué. Que s'est-il passé ensuite ?

- Angèle est arrivée un an plus tard. Dix ans se sont écoulés ensuite, et votre fils, Adrien, s'est marié avec mademoiselle Dupain-Cheng. Et votre second fils, Armand, est arrivé quelques mois plus tard.

- Donc, si je récapitule, j'ai renoncé à être le Papillon, je me suis marié avec Nathalie et j'ai donc deux fils, une fille et une belle-fille ?

- C'est ça.

- Et où est Nathalie ?

Jérôme tendit l'oreille, et entendit des bruits de pas.

 - Justement, elle arrive.

Nathalie fit son apparition dans le salon. Elle portait un chemisier blanc, une longue jupe noire, et ses cheveux étaient détachés. Dans ses bras, elle portait un bébé aux cheveux et aux yeux sombres. À côté d'elle, se tenait Angèle, et Adrien. En voyant Gabriel, son visage s'illumina,et elle vint le voir.

- Tout va bien, Gabriel ? Tu as l'air un peu perdu.

- Si... tout va bien. Je suis content de te revoir, Adrien. S'il vous plaît, excusez-moi, j'ai du travail.

Il sortit du salon, et se dirigea vers son bureau. Il ferma la porte à double tour, afin de pouvoir réfléchir tranquillement.

C'était donc pour cela qu'il n'était plus le Papillon du futur ! Il avait renoncé, par amour pour Nathalie !  

Cette révélation le tranquilisait, alors qu'elle aurait dû le terrifier. Quelques mois plus tôt, l'idée de renoncer à ramener Émilie l'aurait horrifié. À présent, il se sentait tranquille, serein.

Nathalie avait toujours été là pour lui. Il n'aurait pas pu imaginer meilleur destin que d'être à ses côtés pour le reste de sa vie.

Il appela Usagi pour qu'elle le ramène dans le présent. Il sourît.

Le futur lui plaisait.


1187 mots. Cet OS est parti en cacahuète. Non mais littéralement. En même temps, ces temps-ci, je n'ai plus trop d'inspiration.

Le seul OS qui tient à peu près la route que j'ai écrit ces dernières semaines, c'est celui que j'ai écrit pour le concours d'OS de Jeanne. ( Et encore... ) N'hésitez pas à aller voir, c'est juste ici : https://www.wattpad.com/1153835962-concours-10k-miraculous-modalit%C3%A9s

Elle serait très heureuse d'avoir de nouveaux participants !

Le deuxième enfant de Nathalie et Gabriel, j'en avais parlé dans "Plus tard...". Je me suis dit que ce serait bien de lui trouver un prénom, et de le faire apparaître dans cette histoire.

Un bon titre, c'est ce qu'il faudrait à cette histoire. "Futur", après "Plus tard", ça fait un peut-être un peu répétitif. Vous avez des idées ?

Bref. Qu'est-ce que vous en avez pensé ?

Renars



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