De la mort à la vie.

Papillombre exultait.

Il y était. Son akumatisée avait fait du bon travail. Ladybug et Chat Noir était pris au piège, acculés contre le mur d'un immeuble qui commençait à s'écrouler. Lila Rossi était une excellente source d'inspiration. L'akumatiser avait été facile. Ses mensonges lui servaient toujours. Fasciné, Papillombre la vit faucher Ladybug d'un coup de pied et lui arracher ses boucles d'oreilles. Chat Noir poussa un cri d'angoisse. Sous ses yeux, Ladybug se détransforma et  devint... Marinette Dupain-Cheng, sa camarade de classe.

- TOI !

 L'akumatisée avait crié.

- Comment est-ce possible ?

Elle n'était pas la seule à être choquée. Chat Noir se précipita au chevet de sa Lady. Il la prit dans ses bras et leva des yeux pleins de larmes vers Volpina. Dans son repaire,  Papillombre était sous le choc, lui aussi. Voilà pourquoi il n'arrivait jamais à akumatiser Marinette Dupain-Cheng, hormis ce jours où Catalyste s'était effondrée d'épuisement, alors qu'il allait réussir. Elle avait toujours réussi à contenir sa colère ! Ses paroles réconfortantes avaient toujours aidé ses camarades, elle avait empêché bon nombre d'akumatisation. Le mystère était enfin levé !

Le combat n'était pourtant pas terminé. Chat Noir poussa un grand cri et se jeta sur Volpina. Celle-ci n'eut aucun mal à l'éviter. Elle leva sa flûte, et en porta un grand coup sur la tête du super-héros. Il gémit de douleur, déjà, Volpina volait sa bague. Sous les yeux horrifiés de Papillombre, Chat Noir se détransforma pour redevenir un adolescent normal. Un adolescent qu'il ne connaissait que trop bien.

- ADRIEN ?

Papillombre porta la main à son cœur. Alors, c'était donc ça. Depuis le début, celui qu'il affrontait, son pire ennemi, celui dont il avait juré la destruction, était son propre fils. Sous le choc, il vit Volpina prendre dans ses mains les deux Miraculous, et s'enfuir. L'immeuble était en flammes, de nombreuses pierres tombaient du plafond. Adrien et sa camarade gisaient inconscients au sol. Désespéré, il appela Nathalie, sa secrétaire, qui était en train de travailler depuis son lit.

- Nathalie ! Venez immédiatement au repaire !

Nathalie se leva, prit ses béquilles et descendit les escaliers. Quand elle arriva, elle eut la surprise d'entendre Papillombre prononcer la phrase :

"Duusu, séparation".

Il tendit le Miraculous du Paon à Nathalie et lui dit :

- Nathalie, j'ai besoin de Mayura immédiatement ! Volpina a réussi à s'emparer des Miraculous de Ladybug et Chat Noir. Chat Noir... c'est... c'est Adrien ! Allez le chercher, lui et son amie, Marinette Dupain-Cheng. Ils sont dans un immeuble en flammes ! Votre Miraculous vous protégera de la fumée et de la chaleur. Je vais chercher les Miraculous de Ladybug et Chat Noir.

Nathalie poussa un gémissement de frayeur. Elle accrocha pourtant la broche à son pull, enleva ses lunettes et prononça une phrase qu'elle ne pensait plus jamais prononcer :

- Duusu, transforme-moi !

Une minute plus tard, Mayura courait sur les toits de Paris. Elle ne pensait plus éprouver ces sensations. La dernière fois qu'elle avait utilisé son Miraculous, il était endommagé et l'avait brisée de l'intérieur. Aujourd'hui, il était réparé, mais les effets perduraient toujours. Elle avait du mal à se tenir debout, toussait souvent, et avait besoin de béquilles pour se déplacer. Elle travaillait depuis sa chambre. Heureusement, lorsqu'elle portait son Miraculous, tout cela était fini. Elle était libre. Libérée de sa maladie, libérée de son comportement froid, libérée de ses sentiments. Libérée des apparences. Elle était même libérée des masques qu'elle portait, ce qui n'était pas sans manquer d'ironie.

Elle repéra vite le bâtiment dont lui avait parlé Papillon. Elle s'empressa  d'entrer. L'air était étouffant. Où étaient Adrien et son amie ? Elle n'arriverait jamais à les trouver à temps ! Soudain, elle eut une idée. Elle prit une plume de son éventail et la changea en Amok. Elle introduit la plume dans un stylo qui traînait, et fit naître un Sentimonstre.

- Trouve-tout, je suis Mayura. Tu es le Sentimonstre qui trouve tout. Trouve  Adrien Agreste et Marinette Dupain-Cheng ! Vite !

Le Sentimonstre s'élança. Mayura le suivit. Elle évita de justesse une pierre qui lui serait tombée dessus, et reprit sa course. Elle parcourut plusieurs étages, quand enfin, elle les aperçut. Étendus au sol, ils ne montraient aucun signe de vie. Terriblement inquiète, elle les prit dans ses bras et se mit à courir.

- Trouve-tout, cherche la sortie !

Le Sentimonstre partit au galop. Quand ils parvinrent dehors, Mayura fit disparaître le Sentimonstre. Les pompiers arrivaient déjà. L'un d'eux aperçut Mayura qui tenait les deux enfants.

- Eh vous ! Que faites-vous ici ?

Pour toute réponse, Mayura s'enfuit. Hors de question de mêler des non-porteurs de Miraculous à tout ça. Elle arriva au Manoir Agreste, sautant de toit en toit. Elle déposa les deux enfants dans la chambre  d'Adrien et appela Papillon.

- Monsieur, c'est moi. Je les ai ramenés. Venez vite, ils sont dans la chambre d'Adrien. Elle raccrocha.

- Duusu, détransformation.

Elle s'approcha d'Adrien, et remarqua, une fois encore, qu'il  ressemblait beaucoup à Émilie. Son amie lui manquait. Mais aujourd'hui, la victoire était possible. Elle allait revenir. Nathalie retint un soupir. Elle savait ce que cela signifiait. Elle aimait Gabriel, elle aimait sa volonté farouche, son amour pour sa famille.  Elle savait bien que cet amour ne lui serait jamais rendu. Et pourtant, elle était prête à tout les sacrifices pour l'aider. Elle fut tirée de ses pensées par Gabriel qui entra dans la chambre.

- Où sont-ils ?

- Ici, monsieur. Adrien est sur son lit, et Mademoiselle Dupain-Cheng sur le canapé. Vous avez réussi ?

- Oui. Bien, est-ce que vous êtes prête ?

- Bien sûr, monsieur.

Gabriel se transforma en Papillon. Il prit un papillon qu'il gardait dans sa canne, et le transforma en akuma. Il le tendit à Nathalie, qui le fourra dans la branche de ses lunettes. Aussitôt, le masque du Papillon apparut sur son visage.

- Guérisseuse, je t'offre le pouvoir de faire guérir toutes sortes de blessures.

Une masse sombre s'empara de Nathalie, elle devint la Guérisseuse, en robe blanche et verte stricte, un masque doré sur son visage. Elle s'approcha d'Adrien et psalmodia une incantation. La couleur revint sur le visage d'Adrien, pourtant, il n'ouvrait pas les yeux. La Guérisseuse s'approcha de Marinette et fit de même. Elle se tourna vers le Papillon.

-Ils sont sauvés, Papillon, toutefois, ils ne se réveilleront que dans quatre heures, minimum.

- Parfait.

Papillon étendit les bras, et la Guérisseuse se retransforma en Nathalie. Elle s'effondra d'épuisement. Elle n'était peut-être pas si prête à être ré-akumatisée, en fin de compte. Papillon vint s'agenouiller à ses côtés, inquiet. Il la prit dans ses bras et descendit vers son repaire. Nathalie se laissa faire. Elle était bien trop épuisée pour protester. Quand ils furent dans l'antre du Papillon, Nathalie allait déjà un peu mieux. Elle s'empara de ses béquilles, et suivit Papillon jusqu'au cercueil d'Émilie. Le moment était enfin venu. Après trois ans d'attente, le vœu de celui qu'elle aimait allait enfin être exaucé. Papillon se détransforma. Avec lenteur, il enfila la bague du Chat Noir, et accrocha les boucles d'oreilles de la Coccinelle.

- Tikki, Plagg, Amalgame ! récita-t-il.

Nathalie recula vivement. La transformation avait généré une grande vague d'énergie, qui maintenant, déferlait sur elle avec la puissance d'un raz-de-marée. Ses jambes faillirent lâcher, elle tint bon. Elle voulait voir.

- Je souhaite qu'Émilie Agreste, née Graham de Vanily retrouve la vie et la santé, afin de rendre à nouveau Adrien heureux  ! clama-t'il.

Des volutes blanches s'enroulèrent autour du corps de sa femme. Une poussière dorée se répandait sur son corps. Il frémit d'impatience. Il allait revoir sa femme, sa femme bien-aimée ! Quand soudain, il entendit un bruit derrière lui. Le cliquetis sec, reconnaissable entre tous d'un objet en métal qui tombe, avant de rouler dans l'eau, avec un grand "plouf". Paniqué, il se retourna. Derrière lui, Nathalie, livide, s'effondra sans un cri, des volutes blanches semblables à celles qui entouraient Émilie, sortant de son corps. Sa deuxième béquille roula au sol, et termina dans la rivière souterraine. Comme la première.

- NON ! Nathalie !

Paniqué, il se jeta au chevet de son amie. Elle laissa échapper un faible soupir.

- Gabriel... je... je le savais. Je savais que je serais le prix à payer.

- Mais alors, pourquoi vous être lancée là-dedans ?

- Parce que je vous aime Gabriel.

Elle se tut. Sa main retomba, inerte. Gabriel écouta attentivement.  Il n'entendit pas une respiration. Des larmes de rage lui brûlèrent les yeux. Elle l'aimait... et il n'avait pas su le voir. Elle était morte, et c'était de sa faute. Il avait toujours voulu récupérer les Miraculous de Ladybug et Chat Noir pour amener sa femme à la vie. A présent... il souhaitait autre chose. Désespéré, il cria :

- NON ! STOP ! J'annule mon vœu. Qu'Émilie Agreste reste parmi les ombres, et que Nathalie Sancœur soit sauvée !

La lumière cessa d'exister. Les volutes se dissipèrent. Sa femme était morte. Et, enfin, il l'acceptait. Dans ses bras, Nathalie ouvrit les yeux, faiblement.

- Gabriel ? Qu'est-ce... comment se fait-il que je sois encore en vie ?

- Oh, Nathalie !

Le grand couturier la serra dans ses bras.

- J'ai eu tellement peur...

- Mais, monsieur... vous avez renoncé à ...

- Oui, oui, j'ai renoncé. Je n'ai plus besoin d'elle, Nathalie. J'ai besoin de vous. J'ai toujours eu besoin de vous. J'étais juste trop aveugle pour le remarquer.

- Est-ce que cela veut dire que...

- Oui, Nathalie. Je vous aime. Je vous aime tellement fort, en fait, que quand vous... quand vous êtes morte, je me suis senti mourir, moi aussi. J'ai besoin de vous pour vivre.

Elle éclata en sanglots, sous les yeux ébahis de Gabriel. Des sanglots longs, douloureux.

- Gabriel... j'ai tellement espéré ces paroles ...je savais que, en m'engageant à vos côtés dans cette quête, j'y perdrais la vie, mais pourtant, je n'osais pas vous faire part de mes sentiments. Je.. je suis tellement heureuse !

Gabriel se pencha vers elle et sécha ses larmes du bout des doigts. Lorsqu'il l'embrassa, les couleurs parurent plus vives à Nathalie, comme si le monde était passé à la haute définition. Quand ils s'écartèrent, Nathalie avait cessé de pleurer. Après trois ans de doubles-jeu, de sentiments cachés, elle était heureuse. Tout simplement.


Voici mon 2ème OS ! Il fait 1723 mots. Je le trouve bien, mais je le trouve quand même moins bien que le premier. Qu'est-ce que vous en avez pensé ?


Renars.

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