Combinaisons

Sabrina essuya ses yeux, mouillés des larmes qui avaient trop coulé.

Elle détestait se fâcher avec Chloé, mais l'attitude de celle-ci, son comportement l'exaspéraient au plus haut point. Elle savait bien que ce n'était pas de la faute de Chloé, que ses parents tenaient une grande responsabilité dans l'histoire de son ancienne amie. 

Il n'empêche qu'elle ne supportait plus ses remarques désobligeantes, ses coups bas et ses caprices.

Maintenant, elle n'avait plus personne. Chloé ne voulait plus la revoir. Tous ses camarades l'appréciaient, certes, mais se méfiaient quand même un peu d'elle car elle était la meilleure amie de celle qui était la peste de service.

Tout était tellement différent, quand elle était Traquemoiselle ! Tout le monde lui faisait confiance, elle avait l'impression d'être aimée, aimée pour ce qu'elle était, pas pour ce qu'elle faisait semblant d'être.

Sabrina n'avait plus revu sa mère depuis qu'elle avait un an. Elle ne se souvenait même plus de son visage. Elle se rappelait juste d'une voix bienveillante, un halo chaleureux. Sa mère n'avait pas pu rester avec son père, était partie vivre ailleurs et n'était jamais revenue. Y repenser fit se serrer le cœur de la rouquine.

Son père ne la comprenait pas vraiment non plus. D'habitude, elle ne lui cachait rien, mais après une dispute au sujet de sa mère, quelques jours plus tôt, ils n'avaient pas échangés deux phrases d'affilée.

Une seule personne aurait pu lui remonter le moral, mais cette personne habitait loin, à des milliers kilomètres de Paris.

Delmar.

Le New-Yorkais si attentionné qu'elle avait rencontré. Il avait été la première personne à lui faire comprendre qu'elle valait quelque chose, qu'elle était exceptionnelle, à sa manière. 

Premier et seul véritable amour de Sabrina, Delmar l'avait toujours réconfortée pendant le voyage à New-York. Mais, lorsqu'ils avaient dû se séparer, Sabrina n'avait même pas pensé à lui demander son numéro de téléphone. Et ils ne s'étaient jamais revus.

Elle avait quitté New York, le cœur en miettes à l'idée de quitter la seule personne au monde qui la comprenait. 

Sabrina nettoya ses lunettes, embuées à force d'avoir pleuré. Déterminée à éviter les émotions négatives, elle sortit. Malgré la pluie battante, elle tenta de garder son sourire jusqu'aux Jardins du Trocadéro. 

Les larmes coulaient encore un peu, elles s'arrêteraient sans doute quelques minutes plus tard, mais elle se sentait un peu mieux, à présent.

Elle marchait, les lunettes embuées par la pluie et le vent. Quand soudain, elle rentra dans quelqu'un. Elle leva la tête, confuse et nettoya ses lunettes.

- Pardon, pardon, pardon ! Je suis désolée, je n'ai pas...

- Ce n'est pas grave, Sabrina, l'interrompit une voix masculine.

Sabrina se figea. Elle connaissait cette voix... Le souffle coupé, elle remit ses lunettes et dévisagea la personne qui lui faisait face. C'était impossible, elle devait rêver... 

Mais non, impossible. Elle reconnaissait ces cheveux bruns bien coiffés, ces yeux noisettes et pétillants, ce sourire bienveillant, rassurant qui avait fait chavirer son cœur.

- De... Delmar ? C'est... c'est bien toi ?

- En personne, Sabrina. Je suis vraiment heureux de te revoir.

- Mais... mais qu'est-ce que tu fais ici ?

- On a déménagé, pour le travail de mon père. On va habiter ici pour quelques années.

- Oh...j'imagine que ça a dû être difficile de tout quitter.

- Un peu, oui. Mais je savais que je te retrouverais à Paris et cette idée m'a donné du courage.

Sabrina rougit.

- C'est merveilleux...

- Je trouve aussi. Comment vas-tu ?

- Mieux, parce que tu es là.

- Mieux ? Tu n'allais pas bien ?

- Si... mais je pensais à toi sans arrêt.

- Maintenant, je suis là, avec toi. 

Delmar lui prit la main.

- Regarde.

Il sortit alors un collier de plume de dessous sa veste.

- Tu sais qu'à New York, on n'a pas besoin de garder nos identités secrètes.Eh bien Eagle m'a confié le Miraculous du Loup. Grâce à lui, je pourrais toujours te contacter quand tu auras des ennuis.

- Oh, Delmar, c'est merveilleux...

Sabrina se tut, pour se blottir dans les bras ouverts du New-Yorkais.

************

Juleka serra la main de Rose. Toutes deux étaient assises sur un banc du parc des Vosges, profitant du Soleil, qui disparaîtrait bientôt, étant donné les nuages qui approchaient.

Elle sentit son cœur battre plus fort en voyant un garçon s'approcher d'eux. Casquette noire à l'envers, sweat et jean troué, piercings... la parfaite allure du garçon qui prend un malin plaisir à écraser les autres sous ses baskets.

Il s'arrêta à leur hauteur.

- Vous êtes ensemble, toutes les deux ? demanda-t-il.

- Oui, répondît Rose d'une voix timide.

Il les toisa d'un air dégoûté, avant de cracher :

- Bande de monstres.

Rose tressaillit, piquée à vif. Le garçon s'éloigna en ricanant. Juleka se leva, absolument furieuse.

- Monstre toi-même ! Espèce d'abruti ! hurla-t-elle d'une voix qui l'étonna elle-même tant elle était forte.

Rose sentit ses yeux s'embuer. Elles le savaient pourtant, toutes les deux, que ce compliqué, que leur amour serait difficile à vivre, avec tous les préjugés d'aujourd'hui. Elles avaient appris à ignorer les chuchotements à leur égard, les regards surpris. Mais c'était la première fois qu'on les insultait aussi violemment.

- Ce n'est pas grave, Juleka, dit-elle en forçant son amie à se rasseoir.

- Tu as entendu ce qu'il a dit, ce... cette cervelle de puce ?

- Ces gens-là ne valent pas la peine qu'on s'intéresse à eux. Tu savais comme moi que ce serait compliqué.

- Oui... mais il n'y a pas un instant où je l'ai regretté, répondit Juleka en embrassant son amoureuse sur le front.

**************

Kim regarda Ondine s'éloigner, le cœur brisé. Il ne parvenait pas à croire à ce qu'elle venait de lui annoncer. Le reformuler lui aurait fait trop mal. Il s'assit sur les escaliers de l'entrée de la piscine et regarda droit devant lui, les yeux dans le vague. Un bruit de roues se fit entendre. C'était Alix.

- Bah alors, Kim, fit la rousse en s'asseyant à côté de lui. T'as perdu ta course de longueurs ?

- Je n'ai pas perdu que la course, Alix, murmura Kim en fixant toujours le lointain.

- Qu'est-ce que... Oh, je vois... Je suis désolée, Kim.

- Si elle t'as quitté, alors, c'est que ce n'était pas elle, celle qui t'aurais rendu heureux, tenta-t-elle de le réconforter.

- Alix... je ne sais pas si j'aurais le courage d'aimer à nouveau.


- C'est ce que je me disais aussi, quand j'ai vu le garçon que j'aimais tomber amoureux d'une autre. Et pourtant, je l'aime toujours.

- Qui était-ce ? demanda Kim d'une voix surprise.

- T'es sûr que tu tiens à le savoir ? demanda-t-elle.

- Tu ne peux pas t'arrêter maintenant ! s'exclama-t-il. T'as piqué ma curiosité !

- D'accord. C'était.. toi.

- Moi ?

- En plus d'être lent, t'es sourd ? se moqua-t-elle.

- Mais, je... je ne l'aurais jamais pensé...

- Parce que t'es aveugle. Peut-être autant qu'Adrien. 

- N'exagérons rien, grommela Kim.

Il y eut un long silence, que Kim brisa.

- Alix ?

- Oui ?

- Je... je crois que je t'aime aussi.

- Sérieux ?

- Oui.

Les immenses yeux bleus de la rouquine s'illuminèrent. Elle posa sa tête sur l'épaule de Kim, qui lui sourit.

En façe d'eux, le Soleil se couchait. Six amoureux de la Ville-Lumière avaient accepté leur destin.


1180 mots. Plutôt court !

Pourquoi Sabrina ? Je ne sais pas. Pourquoi Delmar ? Je ne sais pas non plus. Pourquoi ce ship ? Je ne sais toujours pas.

  Comme c'était très court, j'ai rajouté une petite partie Roseka. Et comme c'était toujours très court, j'ai voulu écrire du Marcaniel, mais comme je galérais vraiment, je ne me suis pas dit : "Et si j'écrivais du Papyura ?" Ce sera beaucoup plus simple !". Et bah non. Je me suis dit : " Et si j'écrivais sur un ship sur lequel je n'ai jamais écrit ? Ce sera bien drôle ! Allez, go !"

Du coup, je me suis retrouvée à écrire du Kimalix. Pour la première fois de ma vie. Et oui. ( C'était bien ? ) 

Bon, la partie de Roseka, j'avais pas prévu, c'est venu tout seul. Un petit peu violent, peut-être, mais... et puis flûte, j'ai plus d'inspi, pour le Roseka et le Marcaniel.

Conscience : Dis plutôt que tu n'as jamais eu d'inspi pour le Marcaniel !

Moi : Même pas vrai ! Y en avais dans "Cadeaux" !

Bref. Qu'est-ce que vous en avez pensé ?

Renars.

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