Tw suicide, sang, mutilation

Elle est couchée sur son lit, dans la pénombre que lui offre la nuit. Le réverbère d'en face éclaire faiblement sa chambre.
Seule.
Des larmes pleins les yeux, les joues mouillées, fatiguée de tant pleurer.
Une de ses mains est plaquée sur sa bouche pour tenter d'étouffer ses sanglots.
1h24.
Putain d'insomnie.
Putain de vie.

Ses avant-bras la brûlent , du sang perle encore des blessures. Elle attrape un mouchoir et essuie grossièrement ses plaies. Le sang chassé est aussitôt remplacé par d'autres gouttes d'un rouge profond.

Elle soupire. Elle a essayé. Elle a tant essayé de vivre.
Elle ne veux plus. Elle ne peux pas passer sa vie à survivre. Bêtement. A espérer atteindre le bonheur.

A se battre contre sa famille.

Contre ses démons.

Contre elle-même.

Contre la mort.

Qui au final arrive toujours.
Trop tôt ou trop tard, quelle différence ?
Une année de plus, une année de moins.

De toute façon elle aura le cœur brisé, elle aura des déceptions, elle échouera dans ce qu'elle veut entreprendre.

Elle n'y croit même plus.

Au fond c'est juste un rêve stupide.
Irréalisable.
Pourquoi elle y arriverait plus qu'un autre ?
Pourquoi continuer comme ça ?
Pourquoi s'infliger ça ?

Elle soupire et essuie ses joues, se mettant du sang sur le visage.
Elle se lève doucement, sa tête tourne un peu. Elle s'en fiche.

Elle ouvre délicatement sa fenêtre et grimpe sur le rebord, s'asseyant pour contempler le monde.

La nuit est belle.
La lune est presque pleine, les étoiles brillent dans le ciel bleu encre. La silhouette des immeubles se découpe en ombre et quelques rares lumières éclairement faiblement les fenêtres.

Un nuage s'approche dangereusement de la lune et elle se redresse et se lève, se retenant à l'embrasure de sa fenêtre, le vent ébouriffant ses cheveux courts.

Elle grimpe sur la barrière métallique et jette un dernier regard vers le ciel.
Le nuage cache la lune, le ciel devient noir.

Elle se laisse tomber dans le vide.

Seule.

Des larmes pleins les yeux, les joues mouillées, fatiguée d'avoir tant pleuré.
Elle tire sa révérence au monde.