The Masked Ball /!\
Hello ! Non, je ne suis pas morte ! Je m'excuse pour cette longue inactivité 😅
Disons que depuis mai jusqu'à octobre cette année, je ne faisais strictement rien de ma vie car j'étais en vacances après mon année universitaire et j'ai décroché un job à l'étranger pour cette année scolaire et je n'ai pu que partir fin octobre. Donc actuellement j'ai un travail et même si j'ai du temps libre, l'écriture est devenue malheureusement ma dernière priorité parmi tout ce que j'ai à faire, mais cette semaine j'ai eu du temps et j'ai pu donc finir cet os qui était pratiquement terminé depuis avant mon départ 😂
Même si Noël n'en est pas le thème, considérez ça comme mon cadeau pour vous après tout ce temps 😊🎁
OS Larry où Harry est le Prince d'Angleterre et tente d'échapper à la réalité de son futur mariage avec un Prince ignoble en se rendant à des bals masqués...
Ça se passe durant l'époque victorienne mais pratiquement rien n'est historiquement vrai, je préfère prévenir 🤣
Présence de 🍋
Environ 15 000 mots !
Bonne lecture 😁
Oh et aussi, n'hésitez pas à commenter, après tout ce temps ça me ferait super plaisir 😉👌
Harry POV
- Liam ! Je lui hurle tout excité depuis ma chambre.
- Oui mon Prince ?
Il entre calmement dans ma chambre, habitué à mes appels et mes moments de joie.
- Je viens de recevoir une note de mon indicateur de la ville, il y a un bal ce soir !
- Où donc ?
- Dans un quartier populaire !
- Mon Prince, ça peut être dange...
- Mais Liam, ce sont les meilleurs bals ! Les gens y sont plus...dévergondés, je dis en gloussant.
J'adore tellement les bals masqués ! Ce sont les seuls moments où je ne suis plus le Prince d'Angleterre mais un garçon normal, s'amusant et profitant de la vie. Si mes parents l'apprenaient, ils tomberaient dans les pommes, mais Liam me couvre à chaque fois. Il est mon valet après tout, il doit me servir moi, non mes parents.
- Vous savez que vous ne pourrez plus vous éclipser du château quand votre époux sera là ? Me dit-il doucement.
Je garde mon sourire malgré la tristesse qui m'envahit à la simple évocation de l'arrivée prochaine du Prince d'Écosse, mon futur époux avec qui je vais régner sur l'Écosse. J'ai entendu tellement de rumeurs sur lui, des rumeurs affreuses....
- Raison de plus pour profiter ! Je m'exclame, faussement enthousiaste. Préparer mon costume qui cintre le plus ma jolie taille, je veux que les regards de tous les hommes soient sur moi et que toutes les femmes me jalousent !
- Bien mon Prince.
- Et dis à Madame Vincent de préparer mon bain et la coloration de mes ongles.
- Bien mon Prince.
*
*
La calèche ralentit à l'approche du lieu où se déroule le bal : une église abandonnées dans les bas quartiers. J'ai tellement hâte ! Je fais toujours de très belles rencontres et je ne sais jamais à quelle classe sociale appartient mon interlocuteur, n'était-ce pas merveilleux ?
J'observe mes ongles rouges qui contrastent avec mon costume bleu ciel et mon masque noir, puis je passe une main dans mes boucles pour les remettre en place. La porte de la calèche s'ouvre et je descends d'un bond.
- Soyez là pour minuit, j'indique à mon cocher.
- Très bien votre majesté.
- N'oubliez pas que tout cela reste entre nous, je dis en lui glissant une pièce.
- Évidement votre majesté.
Il repart et je suis le chemin jusqu'à l'église. Le clocher n'est pas dur à repérer en même temps. Cependant le sol n'est pas pavé et je grimace en sentant mes chaussures s'enfoncer légèrement dans la boue. C'est écœurant ! Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour se distraire convenablement...
Je me réjouis soudainement quand j'entends des rires et de la musique à l'approche de la bâtisse. Je n'aime pas arriver tôt à ce genre de bals. Je préfère arriver quand l'ambiance est déjà au beau fixe. Je pousse doucement la porte et je suis immédiatement happé par l'ambiance festive. Je vois des personnes masquées danser, parler et rire. La musique est enjouée et les multiples bougies confèrent une atmosphère douce et presque magique au lieu. L'église, un lieu pourtant froid, est réchauffée par les flammes, les danses et les rires. Je me sens vraiment bien ici. Cela contraste avec l'ambiance du palais où tout est réglé, codifié et si triste.
J'observe les divers invités en avançant doucement parmi la foule. Quelques regards se posent sur moi en retour, me détaillant des pieds à la tête. Ce qui est bien durant ce genre soirée, c'est peu importe à quel point votre costume est flamboyant, la seule chose que l'on peut découvrir de vous est votre personnalité. Nos artifices sont apparents et donc nous faisons attention à d'autres détails. Une voix, un rire, une personnalité, un regard...
Le mien plonge au même moment dans celui d'un homme à quelques mètres de moi. Il est bleu, bien plus bleu et bien plus beau qu'un saphir. Il délaisse les deux femmes avec lesquelles il discutait pour s'avancer vers moi, nos regards ne se quittant pas. Mon coeur bat de plus en plus vite et fort à mesure qu'il approche de moi.
Un seul regard a suffit pour que je sois sous le charme...
- Bonsoir, me souffle une voix légèrement éraillée qui m'arrache un frisson.
- Bonsoir.
Il attrape ma main, son regard se bloque plusieurs secondes sur mes ongles teintés, puis il en embrasse tendrement le dos avec un sourire au coin des lèvres.
- Permettez-moi de vous dire que cette couleur vous va à ravir.
- Merci. Je l'ai choisi moi-même, je réponds avec un sourire timide.
Cet homme m'intrigue et m'intimide en même temps. Il dégage une sorte d'aura qui me fait sentir bien tout en étant impressionnante.
- Vous avez de bons goûts alors et vous savez visiblement comment vous mettre en valeur, me complimente-t-il.
Il me tend ensuite son bras et derrière lui, mon regard tombe sur les mines contrariées des deux femmes avec qui il discutait.
- Je ne voudrais pas vous enlever à vos charmantes interlocutrices...
- Oh croyez moi, elles sont tout sauf charmantes !
Je ne retiens pas mon rire et enroule mon bras du sien pour me laisser guider. Il m'entraîne à l'écart de la piste près d'une table de fortune qui accueille quelques collations et de quoi se désaltérer.
- Je vous serre quelque chose à boire ? Me propose-t-il.
- Un verre de vin, je vous prie.
- Vous ne venez pas d'ici, n'est-ce pas ? Me demande-t-il tout en me servant.
- Comment ça ?
- Vous semblez bien trop éduqués pour venir de ce quartier.
- Peut-être que je joue la comédie. C'est bien le but de ce genre de bals, n'est-ce pas ?
Il sourit et s'avance vers moi pour me donner mon verre.
- Vous n'avez pas l'air de jouer la comédie, justement, me souffle-t-il en se penchant légèrement vers moi.
Je rougis parce qu'il a raison. Ce masque me permet d'être moi-même. Je peux être Harry et non le Prince d'Angleterre. Je vois une gorgée de mon vin en le détaillant. Je ne peux même pas dire s'il est beau. Ses yeux le sont oui, sa mâchoire semble ferme et carrée et ses lèvres sont fines, mais il me manque des éléments. Cependant, ce qui m'intéresse surtout c'est la beauté intérieure, c'est aussi la seule à laquelle je peux avoir accès ce soir.
- Comment dois-je vous appeler ? Je lui demande d'un ton amusé.
- Je dois dire que je ne suis pas un grand habitué des bas masqués alors je ne sais pas si je suis sensé vous donner mon véritable prénom ou en inventer un.
- Laissez moi reformuler alors, comment voulez-vous que je vous appelle ce soir ?
- William fera l'affaire, rétorque-t-il après un court moment de réflexion.
- Enchanté William.
Je lui fais une révérence exagérée avec un sourire amusé.
- Et vous, charmant bouclé aux ongles peints, comment dois-je appeler ?
Je pose mon doigt sur mon menton et réfléchis à quel identité je vais prendre ce soir.
- Appelez-moi...Monsieur Darcy !
Il écarquille les yeux pour immédiatement exploser de rire juste après. Un rire sincère et bruyant qui me réchauffe le coeur et le creux du ventre tout en déclenchant mon propre rire.
- Permettez moi de vous dire que vous n'êtes pas du tout comme lui, vous êtes même son contraire si je puis dire !
- Monsieur Darcy est bien plus complexe qu'on peut le penser.
- Je doute que ce soit vos professeurs qui vous aient appris cela, rit-il.
- Jane Austen est très faiblement tenue en estime, je le sais bien. J'ai dû me cacher pour pouvoir lire ses livres. J'ai même lu Pamela aussi, je lui confie en gloussant.
- Personnellement je ne les ai jamais lu, rétorque-t-il.
- Oh..Je lance avec une moue déçue.
- Mais j'ai une sœur qui les a également dévoré en secret et qui m'en parlait sans cesse. Je me suis malgré moi attaché aux personnages. Ils...
- Ils brisent certaines normes, je complète.
- Ils prêtent plus attention à ce qui se passe à l'intérieur qu'à l'extérieur, rajoute-t-il.
- Ils croient en l'amour, je murmure.
Nous nous fixons avant de retourner le regard, visiblement gênés, mais ça n'empêche pas un léger sourire d'étirer nos lèvres. Nous continuons ensuite à parler tout en buvant notre verre de vin...puis un second.
- Est-ce que vous aimeriez danser, Mr Darcy ? Me souffle-t-il l'oreille.
- Avec plaisir William.
Il attrape ma main et m'attire avec lui parmi les autres danseurs. Une de ses mains se pose sur ma hanche, alors que l'autre attrape la mienne. Je pose ma main libre sur sa hanche, prenant la même position que lui, et nous commençons à danser en rythme avec la musique. Il a d'ailleurs l'air d'être très bon danseur. William est de toute évidence un aristocrate, un homme de bonne famille, et même si c'est justement son monde que je tente de fuir ce soir, il semble lui aussi enclin à briser les codes et les normes et donc je passe une excellente soirée en sa compagnie. J'ai l'impression que nous nous comprenons lui et moi.
Quand la musique s'accélère peu à peu, devenant de plus en plus festive, nous commençons à tourner à une vitesse folle, riant avec les autres danseurs. Une femme attrape mon bras et me fait tourner avec elle puis elle me lâche pour attraper une autre personne et je me retrouve à nouveau face à William, ma tête me tournant mais avec le sourire aux lèvres.
- J'ai la tête qui tourne et je crois que l'alcool n'aide pas mon état. Mes joues sont brûlantes !
À ma grande surprise il vient attraper délicatement ma tête entre ses mains et un sourire doux étire ses lèvres quand mes yeux s'écarquillent.
- J'essaye d'empêcher votre tête de tourner, dit-il en riant.
- Oh...Eh bien merci, je lui réponds avec un sourire timide.
Il s'avance ensuite vers moi jusqu'à ce que nous soyons très proches, nos regards toujours encrés l'un dans l'autre. Mon souffle se coupe quand il se penche et embrasse lentement ma joue, y pressant bien ses lèvres.
- Il est vrai que vos joues sont chaudes, me murmure-t-il. Je peux peut-être essayer de les refroidir...
Ses mains qui étaient sur le côté de mon visage glissent sur mes joues. Ses mains sont étonnement fraîches et ses pouces caressent lentement mes pommettes. Mon coeur s'emballe immédiatement alors que je sens mes joues s'enflammer intensément et que j'ai la sensation que ma tête tourne encore plus fort.
- Vous ne m'aidez pas vraiment vous savez ? Je lui souffle tout bas.
- Vous n'appréciez pas ce que je suis en train de faire ? Me rétorque-t-il lui aussi tout bas.
- Si, justement...
Il caresse mes joues une dernière fois et retire ses mains, le sourire aux lèvres.
- C'est bon à savoir.
Je me demande si moi aussi je lui fais un certain effet. Je le surprends alors en venant coller mon corps au sien. Je l'entoure de mes bras et niche mon visage dans le creux de son cou. Son corps se fige avant que je ne sente son coeur battre fort dans sa poitrine. Je souris, il doit sentir mes lèvres d'étirer contre sa peau.
- Vous ne me faites pas dansez ? Je lui glisse innocent.
- Si...Bien sûr...
Ses bras se referment alors également autour de moi et nous commençons à bouger, sans réellement suivre le rythme de la musique. Je hume doucement son odeur et je me dis qu'il sent vraiment bon.
Son coeur bat toujours très vite contre le mien et ça ne fait que battre le mien plus fort. Quand il expire, je sens parfois son souffle sur ma nuque et un frisson traverse mon corps à chaque fois. Au bout d'un moment, ses mains me serrent plus fort et remontent dans mon dos.
- Monsieur Darcy ? Murmure-t-il près de mon oreille.
- Oui ? Je réponds en me détachant à contre coeur de lui pour pouvoir le regarder.
Il détaille mon visage de manière intense mais ne répond pas.
- Seriez-vous d'accord...pour que nous nous éloignons un peu ? Dit-il enfin.
Il est difficile de ne pas comprendre son sous-entendu. Je déglutis, mes yeux perdus dans les siens, puis je hoche maladroitement la tête. Ce qui va se passer ce soir reste entre William, moi et cette église abandonnée après tout....
Il attrape mes mains puis me guide à travers la foule jusqu'à un recoin tranquille et peu éclairé par les bougies. Je suis soudainement nerveux. Je n'ai jamais fait ça avant, suivre un homme que je connais à peine dans un recoin. J'ai déjà flirté avec bon nombre d'hommes durant des bals masqués, aimant me faire désirer, mais cela n'a jamais été aussi...fort et je n'ai jamais été si loin avec l'un d'eux.
Il me fait reposer contre le mur froid en pierre et se place face à moi. Dieu que ses yeux sont beaux...
Il s'avance pour être au plus près de moi et glisse doucement sa main gauche sur ma nuque. Mon coeur bat la chamade et je ferme les yeux en sautent son souffle contre mes lèvres. Sa bouche se presse tendrement sur la mienne pour un léger baiser qui suffit pourtant à me retourner le ventre d'un coup.
Sa main droite vient se poser ma joue qu'il caresse et m'embrasse à nouveau, plus longuement cette fois. Je me laisse faire et soupire de plaisir. Mes mains accrochent ses épaules au moment où sa langue vient effleurer timidement mes lèvres. J'ouvre instinctivement ma bouche et nos langues se retrouvent. C'est assez lent et tendre mais au bout d'un moment nous nous reculons pour reprendre nos respirations. Il pose son front contre le mien et caresse tendrement ma joue. Je lui offre un grand sourire et il me le rend avant de reprendre mes lèvres d'assaut.
Nous continuons à nous embrasser de longues minutes qui semblent durer des heures. Je suis sur un petit nuage de bonheur, les lèvres gonflées et humides de nos nombreux baisers, le coeur battant, et une sensation douce pétillant au creux de mon ventre.
Nous finissons par retourner danser à plus de 23 heures. Cette fois-ci nous nous laissons plus aller et nous nous volons des baisers alors que nos mains ne se quittent pas.
Je voudrais que cette nuit ne finisse jamais. Il est merveilleux. J'adore ses yeux, j'adore le voir rire, j'adore parler avec lui, danser avec lui, l'embrasser...
- Croyez-vous que l'on peut tomber amoureux en une soirée d'une personne dont on ne connaît même pas l'identité et l'apparence ? Je lui murmure à l'oreille.
- C'est une question bien précise ça, dit-il en riant doucement.
- Et j'attends une réponse précise également, je réponds d'un ton amusé.
- Je pense que oui. Cela s'appelle des âmes sœurs. Elles se reconnaissent au-delà du nom ou de la beauté des individus.
- Et pensez vous que nous pourrions être des âmes sœurs ? Je lui demande timidement.
Il se fige à ma question, arrêtant de danser et pinçant ses lèvres fortement.
- Je...
- Les bluedevils sont là ! Hurle soudainement un homme.
Nous tournons nos têtes d'un même mouvement vers la porte de l'église qui est défoncée d'un coup pour laisser la police entrer. Des cris résonnement alors de partout alors que tout le monde cherche à prendre la fuite. Je suis tellement paniqué que je reste figé sur place. Je reviens à moi-même quand je suis violemment bousculé.
- Il faut sortir d'ici ! S'écrie William en attrapant une de mes mains.
Nous tentons de nous frayer un chemin parmi la foule hystérique tout en évitant les policiers qui envahissent l'espace. Un homme hurlant percute soudainement nos mains liées pour passer entre nous et je regarde avec horreur nos doigts se délier sous le choc. Je suis poussé en arrière et William tend sa main pour que nous restions ensemble. Nos mains s'accrochent à nouveau mais je vois William être emporté par un mouvement de la foule. Il recule contre sa volonté et nos mains vont à nouveau céder.
- William !
- Je crois aux âmes sœurs Monsieur Darcy ! Hurle-t-il. Je crois en nous, mais pas aux fins heureuses...
Je serre fermement ses doigts qui commencent à m'échapper alors qu'il se fait engloutir par la foule. Il finit par disparaître totalement et sa main délaisse pour de bon la mienne, mes doigts se resserrant fermement dans le vide.
Enfin pas exactement, mes doigts se sont refermés sur un petit objet lisse et froid. Je n'ai pas le temps de regarder ce que c'est car on me bouscule et j'ai peur de l'égarer. J'écarquille les yeux en voyant un policier foncer sur moi. Je ne peux pas me laisser attraper ! Si la rumeur court que le Prince se rend à ce genre d'évènement, la réputation de la famille royale sera entachée.
Je sors alors de ma léthargie et prends la fuite vers l'arrière de l'église, il doit bien y avoir une autre sortie que la porte principale. J'emprunte une petite porte en bois et j'arrive dans ce que je suppose être l'ancienne loge du prêtre qui prêchait ici. C'est une petite pièce...malheureusement sans issue. Je vois cependant une grande fenêtre brisée donnant sur l'extérieur. Je crois que je n'ai pas le choix...
Je pousse le petit bureau devant la fenêtre, monte dessus en m'aidant de la chaise et passe avec précaution à travers la fenêtre cassée. Je m'assois sur le rebord qui donne sur l'extérieur en me tenant au tour de fenêtre puisse je saute pour atterrir au sol. Je pousse un cri en sentant une douleur au niveau de mon poignet.
Une fois au sol, je le regarde et découvre une coupure qui a dû être causé par un morceau de verre. Je n'ai cependant pas de temps à perdre. J'entends une autre église sonner minuit et mon cocher doit arriver. Je cours pour rejoindre la rue devant l'église et je soupire de soulagement en voyant le cocher me faire de grands signes depuis une petite ruelle au loin.
Je le rejoins en espérant ne pas ne pas me faire repérer par un policier.
- Mon dieu votre majesté, j'étais si inquiet ! Quand je suis arrivé et que j'ai vu que la police était là, j'ai immédiatement caché la calèche dans cette ruelle.
- Vous avez bien fait, merci beaucoup ! Allons-y maintenant.
- Votre main majesté...Dit-il en regardant le sang qui coule de mon poignet jusqu'à mes doigts.
Je récupère le mouchoir que j'ai dans la petite poche au niveau de ma poitrine et la presse sur ma blessure.
- Tout va bien, ce n'est pas grand-chose. Partons maintenant.
Je m'assois dans la calèche et le cocher prend rapidement la route. Je me permets alors de souffler un peu. J'examine un peu plus attentivement la plaie et remarque que ce n'est qu'une petite coupure malgré le sang. Je me nettoie les mains comme je peux puis récupère le petit objet que j'avais glissé dans l'une de mes poches. L'objet que William m'a laissé sans s'en rendre compte.
Mes yeux s'écarquillent quand je réalise qu'il s'agit d'une chevalière. Elle est en argent avec un gros rubis sur le dessus. C'est un bijoux splendide...Je l'examine sous toutes les coutures et j'arrive y lire une petite inscription : LWT.
*
*
Deux jours plus tard
- Vous êtes splendide mon Prince, me complimente Liam.
- Merci. Ma mère a choisi ce costume, je réponds avec un sourire forcé.
Il m'offre un sourire que j'interprète comme compatissant à travers le miroir puis il s'éloigne, me laissant l'observer quelques secondes. Ce costume a beau être fait de tissu coûteux, je le trouve bien trop sombre et classique. Ce n'est pas moi, ce n'est pas qui je suis, mais c'est l'image que doit renvoyer le Prince d'Angleterre.
- Allons-y, je lance à mon valet. Ils seront bientôt là.
Nous quittons ma chambre pour rejoindre mes parents dans le hall du château.
- Harry, te voilà enfin, me dit mon père d'un ton rempli de reproche.
- Excusez mon retard, père.
- Le Prince d'Écosse n'est pas encore là, tu n'es pas en retard, ajoute ma mère avec un sourire.
- Être à l'heure, c'est être en retard. Il faut être là en avance pour vérifier que tout est prêt et sous contrôle.
- Oui, père.
Je vois ensuite une calèche majestueuse s'arrêter devant l'entrée. Mes parents se redressent et lissent leurs vêtements alors que mon coeur commence à battre la chamade, non pas à cause de l'excitation ou de la joie de rencontrer mon futur époux, mais à cause de la peur que je ressens au fond de moi.
Mon ami Niall, le Prince d'Irlande, qui est aussi le mari de ma sœur, la future Reine d'Angleterre, a déjà rencontré le Prince Louis et il m'en a fait un portrait qui m'a glacé le sang. Selon ses dires, il est froid, affreusement sérieux, égoïste et sans pitié. Il ne sourit jamais, parle peu à part pour des choses peu agréables et il n'accorde d'attention à rien ni personne mis à part lui-même.
Et quand il arrive, marchant à côté de ses parents, le visage fermé et l'air nonchalant, je comprends que Niall avait raison et ma gorge se serre encore plus. J'ai envie de pleurer toutes les larmes de mon corps à cet instant, surtout que maintenant qu'il est là, je ne pourrais jamais retourner à des bals masqués et je ne pourrais jamais retrouver le propriétaire de la bague que j'ai glissé dans ma poche avant de quitter ma chambre. Cette même bague qui me permet de ne pas craquer quand je dois en plus m'incliner face à lui et ses parents.
- C'est un plaisir de vous revoir ! S'écrie Johannah, le Reine d'Écosse.
- Oui, ça fait bien longtemps maintenant, dit le Roi Troy en riant.
Leur dernière rencontre remonte à une dizaine d'années, quand ils ont décidé de notre mariage à Louis et moi. Il a été convenu que nous pourrions nous marier quand la descendance de la famille Tomlinson serait assurée, et elle l'a été l'année dernière quand sa jeune sœur Charlotte a donné naissance à une petite fille.
En tant qu'aînée et première née de notre génération, ma sœur est l'héritière du trône d'Angleterre. Elle a épousé l'héritier au trône d'Irlande et ensemble, quand ils seront officiellement Roi et Reine, ils régneront sur l'Angleterre et l'Irlande réunis. Je ne suis pas héritier, à moins qu'il arrive quelque chose à ma sœur, mais mon mariage avec Louis et régner avec lui en Écosse sera la gage de l'alliance et de la paix entre nos pays.
Louis, lui, est l'héritier du trône d'Écosse. Il aurait pu se marier avec un futur Roi ou une future Reine, mais le besoin d'une alliance avec l'Angleterre étai trop importante pour ses parents. Il y a 10 ans, Johannah et Troy voulaient conclure un mariage entre Louis et Gemma, mais elle avait déjà été promise à Niall. Ils en étaient tous les deux heureux car ils sont amoureux depuis qu'ils sont enfants.
La fille de Charlotte, la Princesse d'Écosse, est la première née de la prochaine génération. Même si Louis avait un enfant maintenant, la fille de Charlotte serait toujours l'héritière du trône d'Écosse. Le fait que Louis et moi ne pouvons pas avoir d'enfant ensemble n'est donc pas un problème.
Et puis même si je pouvais avoir des enfants, je ne voudrais pas porter celui de cet homme. Depuis son arrivée, il a à peine posé son regard sur moi, préférant s'adresser à mes parents.
- Qui aurait cru que 10 années passeraient si vite, répond mon père.
- Ils n'étaient que des enfants à l'époque et maintenant se sont de beaux jeunes hommes bientôt prêts à régner, ajoute ma mère.
Je remercie mes parents d'avoir fait en sorte que notre premier contact ai lieu ici, dans notre palais à Londres. Il est prévu que je reparte avec Louis dans un mois mais ses parents eux repartent demain. Si j'avais dû me rendre chez lui en Écosse, sans le connaître et sachant que je quitterais mon palais et mes parents pour toujours, j'aurais certainement sauté d'une fenêtre en arrivant.
Nous nous rendons dans la salle de réception où une somptueuse table a été dressée pour leur venue. Nous nous asseyons et nos domestiques commencent à apporter les plats. Louis et moi sommes assis face à face mais nos regards se fuient et je ne croise donc jamais le sien.
- Vous avez faits bon voyage ? Demande mon père. Vous devez être exténués n'est-ce pas ?
- En fait nous sommes là depuis quelques jours déjà, rétorque le roi. C'est Louis qui eu l'idée de nous reposer quelques jours pour nous présenter à vous avec une apparence décente.
- Nous aurions compris voyons ! S'écrie ma mère. Où avez-vous logé ? Était-ce convenable ?
- Chez le Duc de Burbsley, une vielle connaissance à nous. Nous avons été très bien reçu.
Ils continuent à échanger des futilités durant tout le repas. Ils semblent joyeux, certainement à cause de l'union à venir de leurs fils. Un bal va même être organisé la semaine prochaine en notre honneur. Mais il est évident que les principaux concernés, eux, ne le sont pas. Je finis par quitter la table en plein repas, l'estomac noué, après m'être excusé.
Une fois dans ma chambre, je m'allonge sur mon lit, les larmes aux yeux, tenant la bague de William d'une main et en caressant doucement ma blessure au poignet de l'autre. Ce sont les seuls preuves que ma rencontre avec lui n'était pas un rêve....
*
*
Lendemain
- Harry, je pense que tu devrais proposer au Prince Louis de faire un tour de la propriété. Il paraît qu'il aime beaucoup faire des balades à cheval ! Me dit ma mère avec enthousiasme.
Je vois à son regard que ce n'est pas qu'une simple suggestion.
- Je ne sais pas si...
- J'en ai parlé à Louis et j'ai déjà demandé au garçon d'écurie de préparer deux montures, me coupe-t-elle avec un grand sourire.
- Mère, ne voyez vous pas qu'entre le Prince et moi il n'y a pas...
- D'étincelles ? Et comment peut-tu savoir s'il y en a si tu passes ton temps à l'éviter ?
Je baisse le regard en soupirant.
- Je ne pense que notre histoire sera aussi belle que celle de Père et vous ou bien de Gemma et du Prince d'Irlande.
- Dieu ne fait jamais rien au hasard mon fils. S'il vous a réuni, c'est pour une bonne raison.
Je hoche la tête sans rien ajouter et me lève, résigné. Je demande à Liam de préparer mes affaires pour monter à cheval et je rejoins les écuries après m'être changé. Je découvre avec surprise que le Prince Louis est déjà là, en tenue, en train de brosser le cheval préparé pour lui.
- Bonjour, je lui lance timidement.
- Bonjour, rétorque-t-il d'un ton loin d'être chaleureux.
Je récupère mon cheval, Kiwi, et caresse doucement son flan pour le saluer.
- Comment ça va mon grand ? Je ne t'ai pas monté depuis longtemps.
Il semble heureux de me voir et ça me fait sourire. Au moins quelqu'un ici est heureux que je sois là.
- Personne ne nous accompagne ? Demande d'un coup Louis.
- Non, nous allons seulement faire le tour de la propriété. Nous ne quittons pas l'enceinte alors il n'y a rien à craindre.
Il soupire puis monte sur le cheval. Je monte alors sur le mien et il ne m'attend même pas pour se mettre en route. Quel goujat...
- Alors Prince Harry, avez-vous au moins quitté ce palais un jour ?
- Je vous demande pardon ?
- Avez-vous déjà quitté les enceintes de ce palais avant ?
- Évidement ! Pourquoi une telle question ?
Je le vois de dos hausser ses épaules et c'est fortement agaçant.
- Essayerez-vous de sous-entendre quelque chose Prince Louis ?
- Peut-être que vous semblez fragile et pourri gâté ?
- D'où vous permettez-vous de me juger au juste ? Vous êtes froid et distant depuis votre arrivée et vous m'adressez à peine la parole. Vous ne me connaissez pas !
- C'est ce que j'ai entendu sur vous et ça c'est confirmé en vous voyant. Tout le monde semble se plier à vos quatre volontés, comme si vous étiez un enfant capricieux et qu'ils avaient peur de vous contrarier. C'était très impoli de quitter la table en plein repas hier soir, mes parents n'auraient jamais accepté un tel comportement venant de moi.
Il demande ensuite à son cheval de galoper pour s'éloigner de moi sans me laisser répondre.
- Hé, revenez ! Ça aussi c'est très impoli vous savez !
Mais sans que je puisse le contrôler, mon cheval commence à galoper lui-aussi pour suivre celui de Louis. Surpris par cette accélération soudaine et distrait par ma contrariété, je perds l'équilibre en lâchant les rennes. Je ne peux rien faire quand je me sens tomber en arrière et m'écrase soudainement au sol, mon souffle se coupant quand mon dos percute la terre dure.
Ma vision devient trouble alors que j'entends mon cheval continuer à galoper. J'entends ensuite plusieurs hennissements et un visage aux traits troubles apparaît soudainement devant le mien.
- Prince Harry ! Vous allez bien ?
Je cligne des yeux et ma vue revient peu à peu à la normale, son visage n'est plus trouble mais il est toujours caché par le contre jour. Louis m'aide à me redresser doucement alors que je suis pris d'une quinte de toux.
- Ça va, je crois.
Il m'aide ensuite à me relever puis je reprends doucement mon souffle. Quand nos regards se croisent, ma colère revient d'un coup et ma main part d'elle même s'écraser sur sa joue.
- C'est de votre faute ! Pourquoi avez-vous accélérer sans prévenir ? Vous saviez très bien que Kiwi allait suivre ! Et puis je le répète, vous ne me connaissais pas alors vous n'avez pas le droit de me juger. Je ne suis pas fragile et si on répond à mes exigence c'est peut-être parce que je demande les choses avec politesse et gentillesse. Et si vous voulez tout savoir, j'ai quitté la table hier soir parce que vous me rendait malade, toute cette situation me rend malade. Je suis forcé de quitter ma maison et mon pays pour épouser un être odieux et froid comme la glace qui n'en a rien à faire de moi, alors que mon coeur appartient déjà à un autre homme que je ne reverrais jamais
Je prends une grande inspiration, les larmes dévalant mes joues.
- Vous avez décrété que j'étais odieux bien avant mon arrivée, je me trompe ? Rétorque-t-il d'une voix froide. Vous non plus vous ne m'avez laissé aucune chance dès mon arrivée alors c'est un peu ironique de me blâmer pour cela.
Je baisse le regard, ne voulant pas voir son visage.
- Il est évident que nous ne nous aimons pas et que cela ne risque pas de changer. Malheureusement l'arrangement entre nos familles est scellé depuis une décennie et donc nous n'y pouvons rien. J'espère au moins que vous saurez me traiter avec respect quand nous vivrons ensemble.
- Vous ferez ce que bon vous semble tant que cela n'entache pas ma réputation et celle de mon pays.
- D'accord. Je suppose que tout a été dit.
- Vous supposez bien.
- Alors comme nous n'avons plus rien à nous dire, je vais rentrer.
- Et je ne vous retiens pas.
J'attrape les rennes de Kiwi que le Prince Louis avait récupéré et je fais demi-tour, marchant la tête haute mais reniflant discrètement. Je finis par remonter sur mon cheval et nous rentrons lentement à l'écurie.
- Votre ballade est déjà terminée ? Me demande ma mère avec étonnement quand je rentre au palais.
- Oui.
Je n'en dis pas plus et rejoins ma chambre. J'appelle alors mon valet pour tout lui raconter.
*
*
Quelques jours plus tard
- Il est l'heure du déjeuner mon Prince, annonce Liam après avoir toqué à la porte de la bibliothèque.
- Nous avons terminé de toute façon, répond mon professeur. Vous avez été un peu distrait Votre Majesté, mais dans l'ensemble vous avez fait du bon travail.
- Merci.
Je lui offre un sourire et je suis Liam. Je fronce cependant les sourcils quand il m'emmène vers une autre salle que notre salle à manger habituelle.
- Où m'amènes-tu ?
- Votre père Sa Majesté le Roi a pensé que cela serait une bonne idée que vous et votre futur époux le Prince d'Écosse dîniez en tête à tête.
Je me fige sur place ce qui force Liam a s'arrêter également.
- Y-a-t-il un problème mon Prince ?
- Je n'ai aucune envie de déjeuner avec lui. Je ne veux pas me retrouver seul avec lui dans une pièce. Je n'arrive d'ailleurs toujours pas à croire que nous devrons passer notre soirée ensemble quand le bal aura lieu.
- Je comprends mon Prince, mais il s'agit d'une requête du Roi...
- Oui, je sais.
Je soupire et le suis quand même. Quand il m'ouvre la porte, Louis est déjà installé et son valet, Zayn il me semble, est posté discrètement dans un coin de la pièce. Liam part certainement demander à ce qu'on fasse apporter les plats puis il revient se poster au coin opposé à celui de Zayn.
Quand le Prince me voit, il se lève et s'assoit en même temps que moi. Il connaît au moins les bonnes manières, je dirais même parfaitement bien.
- C'était une idée de mon père, je lance en brisant le silence étouffant de la pièce.
- Je le sais.
Des domestiques font leur entrée avec nos entrées qu'ils découvrent devant nous. Il s'agit de poissons en croûte. Nous mangeons en silence et viennent dans la foulée les plats. Je vois de la purée, des petits pois et du rôti. C'est l'un de mes plats préférés.
- Bon appétit, murmure-t-il.
- Vous aussi.
Nous commençons à déguster le plat et je débute par la purée. Je m'apprête à apporter ma fourchette à ma bouche quand une petite boule verte apparaît dans mon champ vision pour atterrir sur mon nez, ce qui me fait loucher, puis elle glisse et tombe dans mon assiette.
Je relève le regard et tombe sur celui honteux du Prince d'Écosse.
- Je vous prie sincèrement de m'excuser, je ne voulais pas...Le petit pois est resté planté sur ma fourchette et il est partit quand j'ai bougé. Pardonnez-moi.
Je retiens de justesse un petit rire car ce petit pois volant contraste avec le sérieux et la froideur de ce moment.
- Ce n'est pas grave, chère Prince. Vous êtes tout excusé.
Je lui offre un sourire faussement angélique et quand il reporte son attention sur son assiette, je récupère discrètement ma cuillère. Je place un peu de purée dessus et la catapulte vers lui. La purée atterrit sur sa manche et il se fige.
Je pince les lèvres pour ne pas rire alors qu'il relève lentement son regard vers moi. Je suis étonné de ne pas voir ses yeux briller de colère pendant qu'il essuie la nourriture sur son costume, j'y vois à la place une certaine malice.
- Je croyais avoir été pardonné ? Me demande-t-il calmement.
- Ma main a glissé, je réponds innocemment.
Il ne répond rien mais à la place il récupère délicatement sa cuillère, prend une cuillerée de petit pois et je me retrouve dans la foulée assailli de billes vertes.
- Oh quelle maladresse, se plaint-il faussement. Vraiment, je suis confus !
- Peut-être que cela vous remettra les idées en place alors.
Je prends moi aussi des petits pois sur ma cuillère et alors que je m'apprête à les lancer, les portes s'ouvrent d'un coup.
- Ses Majestés le Roi et la Reine, annonce le portier.
Le Prince et moi sursautons au même moment et nous nous levons avec précipitation pour les saluer.
- Vous avez un petit pois dans les cheveux, me souffle-t-il discrètement.
Je l'enlève rapidement le temps que nos parents nous rejoignent.
- Alors, ce déjeuner s'est-il bien passé ? Demande mon père.
- Oui, répondons nous en même temps.
- Vous n'avez pratiquement rien mangé, remarque ma mère.
- Le poisson en croûte était déjà bien copieux, mère, je lui réponds.
- Oui, ce n'est pas faux, mais ton père voulait absolument en manger alors que veux-tu.
Nos parents décident de se joindre à nous pour le dessert et ensuite nous prenons congés. Quand nous quittons la pièce, nous ne nous disons rien mais nous échangeons un rapide regard et je crois même avoir vu un petit sourire étirer ses lèvres au moment où nous sommes séparés.
*
*
Jour du bal
Je pensais qu'après notre déjeuner, les relations entre Louis et moi s'amélioreraient mais nous n'avons pas vraiment reparlé à part pour échanger des politesses et des banalités durant les repas. Nous passons tout de même du temps ensemble car après tout, il est présent au palais pour cela, mais nous ne parlons pas et à force, nos moments de silence ne sont plus gênants. Il assiste de loin aux cours que j'ai avec mon professeur à la bibliothèque, nous sommes montés quelques fois à cheval et nous avons aussi tiré ensemble. Il est d'ailleurs très doué à cela contrairement à moi.
Ce soir a lieu le bal en l'honneur du Prince Louis et de nos fiançailles et le palais est en effervescence à cause des préparatifs. N'aimant pas l'agitation, je préfère rester dans ma chambre à lire des livres que je ne suis pas sensé lire. Mon professeur ferait un malaise s'il savait que je lis et relis en cachette des histoires romantiques.
- Mon Prince, il faut commencer à vous préparer, m'interrompt soudainement Liam en entrant dans ma chambre. Les invités ne vont pas tarder à arriver.
Je repose mon livre en faisant une moue boudeuse.
- Nous pourrions prétendre que je suis malade ?
- Depuis quand le Prince Harry refuse-t-il d'assister à un bal, qui plus est en son honneur ? Me dit-il avec amusement.
- Depuis que ce bal a lieu pour célébrer mes fiançailles avec un homme que je n'aime pas...
- Vous pensez à William ? Me demande-t-il doucement.
- Tout le temps, je réponds.
Je sens d'ailleurs la chevalière dans ma poche à ce moment même.
- Vous savez que même si vous le retrouverez, vous ne pourrez jamais l'épouser ? Même s'il s'agit d'un noble ?
- Je le sais Liam.
- Alors essayez de donner une chance au Prince Louis ce soir.
Je soupire et me lève.
- Peut-être.
Je me dirige vers mon armoire mais Liam m'arrête.
- Votre mère a fait faire un costume spécialement pour vous ce soir, ce sont vos fiançailles après tout.
- Quand va-t-elle donc arrêter de choisir mes tenues ? Elle ne le faisait pas avant.
- Elle veut s'assurer que vous soyez le plus élégant possible pour le Prince.
- Je suis peut-être élégant mais c'est si sombre et terne. Ce que j'aime c'est être flamboyant.
- Et vous l'êtes mon Prince, à l'intérieur.
Je lui souris timidement au compliment et accepte de porter la tenue une fois mon bain prit. Je regarde une dernière fois mon reflet dans le miroir. Je suis beau oui, mais je ne suis pas moi...
Je descends les marches qui mènent au hall où se trouve la porte de la grande salle de réception. Louis m'y attend et jette un coup d'oeil à l'horloge. Je comprends alors que j'ai du retard sur l'heure prévue mais il ne me fait aucune remarque, se contentant de me tendre son bras que j'attrape.
Les portiers ouvrent les grandes portent et nous faisons notre entrée. Tous les regards se posent sur Louis et moi et c'est une chose qui ne me dérange pas habituellement, mais ce soir c'est différent.
Nous faisons le tour des invités, la plupart sont des nobles qui vivent à Londres et qui côtoient régulièrement la famille royale. Nous enchaînons les révérences et les échanges de politesse puis nous prenons place à la table d'honneur au côtés de mes parents.
Un banquet somptueux est servi mais je n'ai pas très faim. Je vois d'ailleurs le regard du Prince sur mon assiette pratiquement intacte mais encore une fois il ne dit rien.
- Peut-être devriez-vous ouvrir le bal ? Me souffle ma mère.
- Hum..Je...Je n'ai pas fini de manger mère, peut-être devrions nous attendre un peu ?
Elle hoche la tête et je retiens un soupire en reportant mon attention sur mon assiette. Je ne pourrais pas repousser ce moment indéfiniment. Quand nous devrons danser devant tout le monde, ils vont comprendre que nous ne nous aimons pas. Cela arrive régulièrement entre deux souverains forcés à se marier mais je n'ai pas envie que tout le monde soit au courant que mon futur époux et moi ne nous entendons pas. C'est fatiguant d'être constamment observé et jugé, surtout concernant sa vie privée.
Je mange quelques morceaux de viande et quelques légumes mais je n'arrive plus. Il va être temps, temps d'annoncer officiellement nos fiançailles et d'ouvrir le bal. Je glisse ma main droite dans ma poche et serre entre mes doigts la bague de William.
Oh William, comme j'aimerais que la situation soit différente....Donne moi la force de continuer à faire semblant.
Quand mon père se lève, je prends une grande inspiration en tentant de calmer mon coeur battant.
- J'espère que chacun et chacune d'entre vous passe une excellente soirée ! Personnellement je ne peux pas être plus heureux car nous sommes tous réunis pour que je puisse vous annoncer officiellement les fiançailles de mon fils, le Prince Harry d'Angleterre, avec le Prince hériter Louis d'Écosse. Dans trois semaines, ils rentreront ensemble à Édimbourg où leur mariage sera célébré. Ils régneront alors tous les deux sur le royaume d'Écosse tout en gardant un très fort lien d'amitié avec l'Angleterre.
Je sursaute face au tonnerre d'applaudissements qui accueille l'annonce. Louis se lève à côté de moi et je comprends que je dois me lever aussi. Sa main s'enroule discrètement autour de la mienne qu'il serre fermement, me permettant de garder l'esprit clair.
- Il faut que nous allions ouvrir le bal, me murmure le Prince.
- Allons-y, je rétorque mollement en continuant à regarder droit devant moi.
Je me laisse conduire au milieu de la pièce. Tous les regards sont sur nous et je sens ma tête me tourner. La main droite du Prince se pose sur ma taille alors que l'autre se lie à la mienne. Ma main libre atterrit sur son épaule et l'orchestre commence à jouer. Je me laisse guider par Louis.
- Vous devez me regarder Harry.
Je prends une grande inspiration, je dois me ressaisir, il a raison. Nous sommes le futur couple souverain d'Écosse, nous ne pouvons pas décevoir les attentes de toutes ces personnes et je ne peux pas décevoir les attentes de mon futur époux. Je dois être un bon Prince et un bon époux, c'est pour cela que j'ai été élevé.
Je décide alors finalement de relever mon visage et mon regard tombe dans le sien. Je ne crois pas me tromper en disant que c'est la première fois que je le regarde vraiment, surtout d'aussi près. Mais quand je croise ses iris saphir, mon souffle se coupe et ma tête me tourne encore plus fort.
Ces yeux...Ces yeux si beaux, si bleus, je les ai déjà vu avant. Mes yeux glissent lentement vers ses lèvres que je ne me suis jamais autorisé à regarder avant. Elles sont fines, mais roses et douces. Je réalise seulement maintenant à quel point sa mâchoire est joliment dessinée.
Ça ne peut pas être possible ? Ça ne peut pas être réel ? Mais quand je croise à nouveau son regard, je comprends que c'est bel et bien réel. Il semble aussi choqué que moi, il a certainement compris lui aussi.
Chaque détail...Tout correspond, même sa main dans la mienne, chaude et ferme. Je le revois me faire danser dans cette église pleine de vie, pleine de rire et de joie.
Mon coeur s'emballe à nouveau mais pour une raison différente, il s'emballe d'ailleurs tellement que je commence à avoir du mal à respirer. C'est trop d'un coup.
Je me détache soudainement de lui, rompant tout contact, et je m'éloigne sans attendre vers le balcon en passant entre les corps des invités nous ayant rejoints sur la piste de danse. Cela permet à ma fuite d'être plus discrète, mais ce n'est pas ce qui me préoccupe.
Il fait nuit noire dehors et je m'appuie sur la rambarde, éclairé seulement par les lumières de la salle derrière moi. J'entends des pas légers puis je sens une chaleur dans mon dos, la chaleur d'un corps, avant qu'un souffle rapide et chaud percute ma joue.
- Monsieur Darcy ? Murmure-t-il d'une voix tremblante.
- William...Comment est-ce possible ?
- Je ne sais pas...
Son corps enveloppe complètement le mien et ses mains viennent se poser doucement sur les miennes. Je ferme les yeux pour savourer le contact.
Je me défais de son étreinte pour me retourner et lui faire face. J'ai l'impression d'observer un autre homme, un homme magnifique, aux grands yeux bleus remplis de vie et d'émotions. Je pose une main tremblante sur sa joue et il se laisse aller à mon contact.
- Est-ce bien vous ? Je murmure, encore choqué.
- Louis William Tomlinson, 3ème du nom.
- LWT, je dis la gorgée serrée.
Je sors la chevalière de ma poche.
- Vous l'avez gardé.
- Évidement, je ne m'en suis pas séparé un seul jour. C'était la preuve que tout était...réel.
- Chaque matin je me levais en priant pour ne pas la voir à mon doigt, car sinon cela aurait voulu dire que vous ne l'aviez pas et que vous n'étiez qu'un rêve, que notre soirée ensemble n'était qu'un rêve.
Des larmes perlent malgré moi sur mes joues et ses pouces viennent délicatement les effacer. Je n'aurais jamais pensé que le Prince d'Écosse puisse faire preuve d'autant de douceur envers moi.
- Harry, Prince Louis, il faut revenir, intervient mon père d'une voix ferme depuis la baie vitrée. Ce bal est pour vos fiançailles après tout. Nos invités veulent vous féliciter.
- Nous arrivons Roi Desmond, répond Louis d'une voix assurée.
Il me tend sa main et je la saisis fermement. Nous rentrons et s'en suit un défilé de félicitations de la part des ducs et duchesses présents.
Je subis ensuite complètement ce bal jusqu'à sa fin, mon esprit étant ailleurs, concentré sur le fait que je viens de retrouver William et qu'il était en fait juste devant moi depuis tout ce temps. Nos mains restent liées jusqu'au bout, il ne l'a pas lâché une seule fois et je lui en suis reconnaissant.
Nous sommes cependant forcés de nous séparer une fois la fête finit, Liam vient me chercher et Zayn fait de même avec Louis. Mon valet m'aide à retirer mon costume et je lui raconte en même temps ce que j'ai découvert.
- C'est aussi inespéré qu'incroyable ! S'écrie-t-il. Il était là depuis tout ce temps, vous devez être aux anges mon Prince !
- Je le suis oui, mais je crois que je suis trop...chamboulé pour réellement assimilé tout ça. Et puis il y a tellement de choses que nous ne sous sommes pas dites encore.
- Vous pourrez en discuter demain, vous aurez tout le temps.
- Oui, tu as raison.
Je finis par me coucher quand Liam repart, mais évidement je ne trouve pas le sommeil. Je pense au Prince Louis, qui est en fait William, et je pense aussi au fait qu'il se trouve juste à l'autre bout du couloir.
Je réfléchis quelques instants puis je décide de me lever. Je me déplace jusqu'à la porte et l'ouvre le plus silencieusement possible. Je m'avance ensuite dans le couloir faiblement éclairé avant de tomber face à face avec quelqu'un.
- Prince Louis ?
- Je crois que nous avons eu la même idée, me dit-il tout bas avant d'esquisser un doux rire.
- Oui, effectivement. Voulez-vous...venir dans ma chambre ? Pour discuter évidement.
- Oui merci, je vous suis.
Je fais demi-tour et je sens ses pas légers derrière les miens. Je le laisse entrer dans ma chambre avant de refermer la porte derrière moi. J'allume la petite lampe à pétrole sur ma table de chevet pour nous éclairer puis je viens m'asseoir à ses côtés sur le bord de mon lit.
- Je n'arrête pas de penser à vous, me dit-il en ancrant son regard au mien.
- Moi aussi, je n'arrivais pas dormir. Je n'arrive toujours pas à croire que vous soyez là, face à moi. Comment ai-je fait pour ne pas reconnaître ces yeux si bleus, cette mâchoire virile et dessinée, ces lèvres fines mais douces.
Tout en parlant, je laisse mon index glisser sur son visage pour caresser sa peau.
- Je crois que vous ne vouliez simplement pas me reconnaître. Et comment pourrais-je vous blâmer pour ça ? J'ai été si froid et odieux. J'étais si obstiné à voir en vous la personne que je pensais que vous étiez que je n'ai pas pu voir qui vous étiez vraiment.
- C'est comme si nous portions un masque, je réalise. Nous portions réellement un masque lors du bal masqué, mais ils nous ont permis de découvrir l'autre à l'intérieur en cachant l'extérieur. En nous rencontrant sans masque, nous étions trop focalisé sur l'extérieur pour voir l'intérieur. Pourtant c'est bien quand nous endossons notre rôle de prince que nous sommes masqués...
- Car c'est bel et bien un rôle, comme au théâtre, complète-t-il. Et je hais ce rôle, ce personnage que je me suis crée au quotidien pour être un bon Prince. Mes parents m'ont préparé à être roi depuis ma naissance, ils avaient beaucoup d'attentes auxquelles j'ai répondu du mieux que je pouvais même si elles ne me correspondaient pas.
- Le Louis que j'ai découvert ces derniers jours n'étaient donc qu'une façade ?
- Je n'ai jamais été plus moi-même qu'à vos côtés au bal masqué...J'aime rire, parler fort, charmer, danser, mais on me répète depuis toujours qu'un Roi doit être ferme et sans merci, qu'il ne doit jamais montrer ses faiblesses et doit tout faire pour se faire respecter, quitte à être craint par tous.
Il repousse délicatement derrière mon oreille une boucle qui a glissé sur mon visage.
- C'est bien cette image qu'on m'avait dépeinte de vous, je lui avoue. Vous portez ce masque et c'est la seule chose que j'ai vu chez vous, c'est d'ailleurs la seule que je voulais voir. Je voulais que vous soyez froid et odieux car cela me confirmait bien que je ne pourrais jamais vous aimer.
- Je vous pensais immature, stupide et capricieux. Je ne voyais en vous qu'un enfant. Moi non plus je ne voulais pas vous aimer et j'ai tout fait pour. Je ne voulais pas donner raison à mes parents et je ne voulais pas oublier Monsieur Darcy...
Je souris et baisse la tête en rougissant.
- William n'a jamais quitté mes pensées non plus. Mais me trouvez-vous toujours immature, stupide et capricieux ?
- Vous êtes gentil, doux et respectueux et j'ai compris quand vous m'avez giflé que vous aviez tout de même du caractère et du répondant. Vous êtes parfait. Monsieur Darcy était aussi solaire et flamboyant, mais je n'ai pas pu le retrouver.
- Ma mère a choisi tous mes costumes depuis votre arrivée pour s'assurer que je ne porte rien d'extravagant. Et puis je n'étais pas très bien à cause...de votre arrivée et à l'idée que je ne reverrais plus William.
- C'est donc William à qui votre coeur appartient ? Me demande-t-il malicieusement.
Je fronce les sourcils, ne comprenant pas ce qui veut dire.
- Quand nous nous sommes disputés, vous m'avez dit que je vous rendais malade, que vous ne m'aimerais jamais et que de toute façon votre coeur appartenait déjà à quelqu'un.
Un rire quitte mes lèvres quand je réalise le comique de cette situation.
- C'est assez stupide sachant que vous êtes effectivement celui à qui mon coeur appartient. Et je comprends maintenant pourquoi vous m'aviez dit que vous croyiez aux âmes-sœurs mais pas aux fins heureuses.
- J'étais persuadé être tombé amoureux de vous, mais je pensais aussi que nous ne pourrions jamais être ensemble car j'étais déjà promis à quelqu'un et que j'étais le futur roi d'Écosse. Mais si j'avais su que c'était vous mon futur fiancé...
Je souris et ne me retiens plus. Je me colle à lui et l'entoure de mes bras.
- C'était tellement inespéré, je lui souffle la voix tremblante. Heureusement que vous êtes arrivés en avance et que vous avez décidé de vous aventurer dans ce quartier populaire.
- Je n'étais pas bien en arrivant à Londres, à l'idée de me marier à un homme que je ne connaissais pas, à l'idée de faire semblant d'être le Prince parfait. J'ai entendu des domestiques du Duc parler d'un bal secret et je n'ai pas hésité longtemps, voulant profiter d'un dernier moment de liberté.
- Au moins maintenant vous n'aurez plus à faire semblant.
Il se détache de moi et me fixe, les yeux brillant d'émotions.
- Nous sommes des âmes sœurs, n'est-ce pas ? Louis William Tomlinson est l'homme le plus merveilleux que je n'ai jamais rencontré. Le masque du Prince Louis ne m'intéresse pas, alors quand nous serons ensemble, je ne veux plus que vous fassiez semblant. Quand nous régnerons ensemble, vos parents n'auront plus leur mot à dire.
Il ne répond rien, mais il prend mon visage en coupe et vient embrasser mes lèvres avec douceur. Un frisson me traverse de la tête aux pieds quand nos bouches se touchent. La même sensation délicieuse que lors du bal masqué me retourne le ventre et je me laisse complètement aller dans le baiser.
- C'est vous qui êtes merveilleux Prince Harry, murmure-t-il contre ma bouche.
Nous nous fixons yeux dans les yeux pendant de longues secondes avant qu'il ne se détache complètement de moi pour se lever.
- Je vais devoir retourner dans ma chambre maintenant, bonne nuit Harry.
Il attrape délicatement ma main et en embrasse le dos, me faisant sourire et rougir en même temps.
- Bonne nuit Louis.
Je le regarde partir puis je me laisse tomber en arrière sur mon lit, les joues chaudes et le coeur battant. Si c'est un rêve, je ne veux pas me réveiller.
*
*
Le lendemain matin, le petit-déjeuner se déroule sans que nous échangions un mot car mes parents sont présents, mais nous échangeons plusieurs regards complices.
- Que diriez-vous d'une ballade à cheval Prince Harry ? Me demande-t-il à la fin du repas.
- Il n'y a rien de mieux qu'une ballade de bon matin, j'accepte volontiers.
Excité, je presse Liam de me préparer ma tenue pour le rejoindre au plus vite.
- Votre humeur a bien changé Mon Prince, me dit-il avec un sourire.
- J'ai retrouvé mon âme-sœur Liam, je ne veux pas la faire attendre !
Je m'habille rapidement sans son aide et accoure vers les écuries en lui faisant un rapide signe de la main. Je souris quand je vois que Louis est là et qu'il est en train de brosser Thunder, le cheval qu'on lui prête..
- Vous voilà Prince Harry, me dit-il avec un petit sourire coincé.
Je fronce les sourcils face à son comportement un peu distant mais je repère alors le garçon d'écurie qui s'occupe de Kiwi.
- Votre monture est prête votre majesté, me dit-il en s'inclinant rapidement devant moi.
- Merci Matthew, vous pouvez disposer.
Il part sans attendre et je monte Kiwi après avoir caresser tendrement son flanc.
- Tu es prête mon beau, nous allons montrer à Louis et Thunder le plus beau coin du domaine.
Je m'élance malicieusement sans l'attendre, partant au galop. Il s'élance derrière moi jusqu'à me rattraper.
- Est-ce une vengeance ? Me demande-t-il en riant.
- Loin de moi cette idée. Essayez de garder le rythme !
J'accélère et me mets à sourire en sentant le vent frais sur mon visage. Je me sens bien, je me sens libre. Avant l'arrivée de Louis, j'étais toujours accompagné lors de mes sorties en cheval pour veiller à ma sécurité et je ne pouvais pas prendre le moindre risque.
Nous atteignons rapidement le ruisseau à la bordure du domaine. J'aime le bruit de l'eau qui s'écoule à toute vitesse et l'odeur de terre et d'humidité qui se dégage en cette endroit précis. Je laisse Kiwi boire un peu puis l'attache à un arbre. Louis fait de même avec Thunder puis il me rejoint.
- C'est mon endroit favori du domaine, mais je n'étais pas venu depuis longtemps.
- C'est magnifique.
- Quand j'étais petit, ma gouvernante m'emmenait ici quand il faisait chaud pour que je puisse jouer dans le ruisseau. Elle n'en avait pas le droit, mais c'était notre secret.
J'avance vers l'eau et repère les pierres sur lesquelles je marchais pour traverser. Je m'engage sur le petit chemin, me remémorant des souvenirs d'enfance. Je retourne à mi-chemin pour voir où est Louis.
- Vous ne venez pas ?
- Ce n'est pas un peu dangereux ?
- Vous avez peur de l'eau ou de ne pas avoir pied ? Je lui demande avec malice.
Il écarquille les yeux avant d'exploser de rire.
- Vous êtes d'une méchanceté Prince Harry. Peut-être méritez-vous que je vous punisse ?
- Vous n'oseriez pas ?
Il me sourit d'un air taquin avant de s'élancer vers moi à toute vitesse. Il fait tout de même attention à ne pas glisser sur les pierres et je commence à crier quand il commence à me rattraper. Une fois sur l'autre rive, je me mets à courir pour lui échapper.
- Vous ne m'échapperez pas Harry !
Je tente de regarder derrière moi pour essayer de voir où il se trouve mais au même moment, deux bras se referment autour de moi et m'immobilisent. Je me débats en riant mais il ne me lâche pas.
- Je vous tiens Mon Prince, me souffle-t-il à l'oreille.
Il me relâche ensuite doucement et je recule jusqu'à m'adosser à un arbre, essoufflé par notre course. Il s'avance vers moi et, le plus naturellement du monde, ses lèvres se posent sur les miennes. Nous nous embrassons un long moment contre cet arbre jusqu'à nous reculer par manque de souffle.
- Cet endroit est magnifique mais vous l'êtes encore plus, me dit-il.
- La flatterie ne marche pas avec moi mon chère.
- Je suis sûr que si.
- Bon, peut-être bien finalement.
Nous rions doucement et il capture à nouveau mes lèvres pour un tendre baiser.
- Nous devrions rentrer Louis, avant que quelqu'un ne s'inquiète de notre absence.
- Oui, vous avez raison.
Il enlève quelques feuilles et brindilles dans mes cheveux puis nous revenons détacher les chevaux pour reprendre la route. Cette fois nous prenons notre temps, demandant aux chevaux de marcher au pas.
- J'ai hâte de rentrer en Écosse, avec vous, me confie-t-il.
- Moi aussi. Je me demande comment cela sera, de vivre avec vous.
- Bien, je l'espère, rétorque-t-il en riant doucement. Je vous promets de tout faire pour vous rendre heureux.
- Soyez vous-même, je pense que cela sera suffisant.
Il rougit doucement sans me quitter des yeux puis il reporte son attention au chemin face à lui.
*
*
- J'aime la couleur de vos yeux, je crois que le vert est devenu ma nouvelle couleur favorite, me murmure-t-il dans l'intimité de ma chambre.
Il fait nuit dehors, nous devrions être en train de dormir, chacun dans notre chambre, mais le Prince m'a rejoint et nous discutons, blottis l'un contre l'autre sous mes draps et éclairés seulement par ma petite lampe à huile.
- J'aime le bleu depuis toujours, c'était un signe, je lui réponds tout bas.
Il caresse doucement ma joue et je récupère sa main pour y déposer des baisers. Après quelques secondes d'hésitation, j'embrasse ensuite ses lèvres. Il presse son corps contre le mien pour me garder près de lui sans rompre le contact de nos lèvres.
Il poursuit le baiser, encore et encore, me délaissant seulement pour reprendre son souffle. C'est si agréable, j'aime la façon dont il m'embrasse et la sensation que cela me procure. Sans trop y prêter attention je relève l'une de mes cuisses contre son bassin alors qu'une de ses mains glissent dans mes boucles et les tirent doucement.
Nous gémissons tous les deux avant de nous séparer, étonnés par le bruit qui vient de quitter nos bouches.
- Pardon, je vous ai fait mal, s'excuse-t-il.
- Non, ce n'était pas désagréable. Je pensais que c'était moi qui vous avez fait mal...
- Non, ne vous inquiétez pas, me rassure-t-il.
En bougeant légèrement, je réalise que mon sexe est dur dans mon bas de pyjama et je rougis. Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive et je sais que cela témoigne de mon désir.
- Nous devrions nous arrêter là, je murmure timidement.
- Oui, vous avez raison. Nous ne devons pas...aller trop loin, pas avant notre mariage du moins.
Il embrasse ensuite mon front et je me blottis contre lui.
- Je devrais rejoindre ma chambre, dit-il.
- Vous pouvez rester, ce n'est pas comme si nous faisions quelque chose de mal, je lui réponds en le serrant plus fort contre moi.
Il n'esquisse aucun mouvement pour partir alors je continue à le serrer contre moi jusqu'à m'endormir.
*
*
Trois semaines plus tard
- Par les droits sacrés qui me sont conférés par Notre Père à tous, je vous déclare unis par les liens sacrés du mariage.
Louis et moi échangeons un chaste baiser devant tous les invités. De nombreux applaudissement retentissent et nous descendons l'allée main dans la main. Nous rejoignons une calèche qui nous conduit chez nous, dans notre grand manoir.
Au début, ça a été dur de quitter ma famille et mon pays, mais Louis a su me rassurer et nous avons débuté une nouvelle vie, ensemble. Et aujourd'hui, nous sommes officiellement mariés.
Une fois arrivés, un banquet somptueux nous attend nous et nos invités. Nous avons droit cette fois aux places d'honneur entourés des parents de Louis. Je mange avec appétit et l'ambiance est festive.
Louis m'invite à danser et nous nous retrouvons sur la piste avec d'autres invités. La distance entre nos corps est raisonnable mais nos regards sont brûlants.
- J'ai hâte d'être à ce soir, murmure-t-il près de mon oreille.
Je me mords la lèvre à la pensée de notre nuit de noce. Louis et moi nous sommes beaucoup rapprochés physiquement. J'aime l'embrasser, le prendre dans mes bras, le toucher, mais nous n'avons évidement pas été plus loin et il me tarde de faire l'amour avec lui parce que j'en ai vraiment envie. Vraiment beaucoup. Au point où nous avons failli céder plusieurs fois avant de nous marier.
- Moi aussi, je lui réponds en rougissant.
Il tente de s'approcher plus de moi mais il se fige.
- Ma mère nous regarde, soupire-t-il.
- Un bon Prince ne doit pas se montrer indécent en public, je marmonne.
- Ni en privé d'ailleurs. Pour eux, le sexe n'a servi qu'à enfanter.
- Ils n'attendent pas la même chose de nous, n'est-ce pas ?
Le Prince baisse sa tête en se retenant de rire.
- Évitez de me faire rire en public Harry, me demande-t-il.
- Vous êtes pourtant si beau quand vous riez.
- Je veux le faire juste pour vous, murmure-t-il avec un petit sourire.
- Moi je veux vous embrasser...
- Encore quelques heures mon amour.
Les festivités se poursuivent, nous parlons, nous mangeons, nous dansons jusqu'au moment où les invités commencent à se retirer.
Après avoir salué chaque personne, c'est à nous de nous retirer dans la chambre de Louis qui va devenir officiellement la nôtre ce soir.
Je pénètre dans la chambre et regarde Louis fermer soigneusement la porte derrière lui. Il ancre son regard au mien avec un grand sourire puis il s'avance vers moi. Ses mains trouvent immédiatement leur place sur mes joues et il m'attire à lui pour presser ses lèvres contre les miennes sans attendre.
Je gémis doucement en posant mes mains contre son torse. Mes doigts se faufilent jusqu'aux boutons de son élégante veste et je les défais un à un.
Il lâche mes joues pour que je puisse lui retirer son vêtement puis il me fait reculer et asseoir sur son grand lit. Je recule jusqu'à m'allonger totalement sur le matelas et il monte sur le lit pour se placer au-dessus de moi.
Mon coeur tremble. Il tremble de désir, de peur, d'appréhension, d'amour, d'impatience. Mon mari le remarque et vient caresser doucement ma joue.
- Calmez-vous mon amour, tout va bien se passer. Je vais prendre soin de vous. Une première fois est stressante mais je vais faire de la vôtre un moment inoubliable.
Je m'apprête à sourire pour le remercier de me rassurer mais je me fige en assimilant toutes ses paroles. Comment peut-il affirmer qu'une première fois est stressante ? Pourquoi dire « la vôtre » et pas « la nôtre » ? C'est sensé être notre première fois à tous les deux. À moins que que...
- Vous n'êtes plus vierge, je réalise alors qu'une sueur froide fait disparaître tout désir dans mon corps.
Son visage se décompose, ne faisant que confirmer ce que je pense. Je me redresse, ayant soudainement la nausée et il se recule pour me laisser de l'espace.
- Je...Ce n'est pas...Je ne voulais pas...
- Vous ne vouliez pas vous trahir ? Pourtant vous venez de le faire, je crache avec amertume.
J'essaye de me lever et de quitter le lit mais il me retient par le poignet.
- Ce n'est arrivé qu'une fois il y a des années Harry, ça n'avait pas d'importance !
- Vous savez que vous êtes destiné à moi depuis l'enfance, vous n'avez aucune excuse !
- J'étais adolescent, je venais de réaliser l'importance de l'engagement que nos parents avaient pris pour nous et j'étais en colère. Une des domestiques était là et...
Il se tait, la suite n'ayant pas besoin d'être dite. J'essaye de ravaler mes larmes mais c'est difficile.
- Je ne suis pas sûr d'être rassuré d'entendre que vous avez perdu votre vertu avec une domestique et que c'était un moment sans importance pour vous, je lui réponds la voix tremblante. C'est donc ainsi que vous considérez le sexe ? Un défouloir sans importance ?
- Harry, je...
- Non, je ne veux pas vous entendre, je l'interromps la voix tremblante. Depuis que je sais que je vous suis promis, j'ai mis un peu d'honneur à me préserver pour vous, parce que vous alliez être mon mari, aux yeux de Dieu et de nos deux pays. En tant qu'époux, je me devais de ne m'offrir qu'à vous seul et de ne pas vous faire l'affront de vous faire poser vos mains sur un corps dont une autre personne aurait déjà profité. Je voulais être un bon époux pour vous ! Même si ne nous aimions pas, je voulais vous montrer que j'avais des valeurs, que je vous respectais et que je ferais un bon roi à vos côtés. Mais maintenant je me sens trahi et bafoué, comme si je n'en valais pas la peine !
J'étouffe un sanglot et le stoppe quand il tente de m'approcher.
- Je ne suis pas stupide et je ne sors pas d'un couvent Louis, je sais que beaucoup d'hommes ont déjà couché avec des domestiques ou des prostituées avant de se marier mais je pensais que je valais mieux que ça, que je valais la peine qu'on attende pour moi.
- Harry, s'il-vous-plaît, mon amour...
Je secoue la tête alors que des larmes roulent malgré moi sur mes joues.
- Je ne veux plus faire l'amour avec vous et je ne veux plus vous voir, je décrète, bouleversé.
Je fais ensuite demi-tour et pars en courant jusqu'à la chambre que j'occupais officiellement jusqu'à aujourd'hui.
- Mon Prince ? Résonne la voix inquiète de Liam dans le couloir.
En tant que mon valet personnel, il m'a évidement accompagné ici pour continuer à me servir et il loge dans une petite chambre à côté de la mienne. Il a dû entendre mes pleurs depuis le couloir.
- Est-que vous allez bien ? Vous a-t-il fait du mal ? Me demande-t-il depuis la porte de la chambre alors que je pleure allongé sur mon lit.
Je l'entends s'approcher prudemment et je me redresse en reniflant.
- Il n'a plus sa virginité et il a tenté de me le cacher...
- Je sais à quel point la pureté est importante pour vous, dit-il d'un ton compatissant.
Je pose ma tête sur ses genoux et il commence à caresser doucement mes cheveux.
- Je me sens nauséeux rien qu'à l'idée qu'il ait touché un autre corps et que cette femme ait pu le toucher en retour et voir sa nudité.
- C'est arrivé quand ?
- Il y a plusieurs années.
- Juste une fois ?
- Oui...
- Est-ce donc si grave ?
- Bien sûr que oui ! Je ne comprends pas comment il a pu ! Le sexe est sensé être un moment d'amour et d'intimité ultime avec la personne avec laquelle nous sommes mariés. C'est un moment unique et fort, qu'on ne partage pas avec n'importe qui !
- Le sexe peut-être beaucoup de choses Mon Prince, si je peux me permettre. Ça peut effectivement être moyen de prouver son amour à la personne que nous aimons, mais c'est aussi un moyen d'obtenir du plaisir et seulement du plaisir, ou encore un moyen de procréer. Pour certains couples qui ne s'aiment pas, le sexe est seulement un moyen d'avoir un enfant.
- Qu'essayes-tu de me dire au juste ?
- Qu'il a certainement couché avec cette femme par plaisir mais qu'avec vous, cela serait un acte plein d'amour et de tendresse. Le fait que vous n'êtes pas sa première fois n'enlève en rien au fait que votre première fois à vous deux sera belle et unique. Vous il vous aime, ça ne sera donc pas que du sexe, vous ferez l'amour.
Je pousse un long soupire, assimilant ses paroles qui commencent à faire sens dans mon esprit. Mes pleurs se calment et grâce à ses mains dans mes cheveux, je finis par m'endormir.
*
*
Le lendemain à la première heure, je rejoins les écuries et récupère Kiwi, qui a été amené avec moi en Écosse, pour aller me promener. J'ai besoin d'air frais et de réfléchir. Je repense aux paroles de Liam hier soir et je me dis que je me suis peut-être un peu emballé avec Louis. Il est vrai que j'ai une vision un peu trop idéalisé du mariage et de l'amour. Louis a eu une vie avant notre mariage, il a eu des besoins et en plus il était jeune et en colère. Il n'aimait pas cette domestique, il ne partageait pas avec elle ce que nous partageons tous les deux et ça change tout. Notre première nuit ensemble sera en quelque sorte sa première fois car ça sera un moment bien plus fort que du simple sexe. Ce sera son premier moment d'amour, sa première fois avec quelqu'un a qui il tient. Du moins je l'espère...
Il a essayé de me mentir alors peut-être qu'il y a d'autres choses que je ne sais pas.
Énervé par cette situation et d'être si indécis, je demande à Kiwi d'accélérer. Cependant, il doit sentir que je suis bouleversé car il commence à s'agiter.
- Kiwi, doucement mon beau !
Je tente de le rassurer mais il fait un mouvement brusque qui me projette sur le sol légèrement boueux à cause de la rosée matinale. J'ai mal sur le coup mais j'arrive me relever sans problème. Je suis néanmoins couvert de boue et mon poignet droit est légèrement douloureux.
Kiwi semble vouloir s'excuser en frottant légèrement son museau sur mon épaule tout en hennissant.
- Tu es une brute, je lui lance d'un ton boudeur.
Cette fois il me bouscule légèrement, comme s'il avait compris ce que je lui ai dit, et je me mets à rire. Cependant, un peu secoué, je préfère revenir à pied vers le manoir. Je rentre par les cuisines après avoir remis Kiwi dans son box, et la cuisinière pousse un cri horrifié en me voyant.
- Mon dieu Votre Majesté, dans quel état vous êtes !
- Je suis tombé à cheval, je lui réponds, honteux de mes vêtements tachés.
Sa mine est encore plus horrifiée.
- Mais je vais bien, ne vous inquiétez pas ! J'ai juste besoin de prendre un bain et de changer de vêtements.
Elle hurle alors le nom d'une domestique et lui demande de me faire couler un bain et de prévenir Liam de me préparer des vêtements propres.
- Merci beaucoup, je lui dis avec un sourire sincère.
- À votre service Prince Harry, me répond-elle en s'inclinant légèrement devant moi.
Je rejoins ensuite l'étage où se trouve la salle de bain. Liam m'y attend et je vois qu'il se retient de rire en me voyant.
- Vous n'avez rien ? S'inquiète-t-il tout de même.
- Non, c'est bon. Tu peux donc rire de moi.
- J'avais je ne me permettrais mon Prince, rétorque-t-il avec un sourire.
Il m'aide à enlever mes vêtements sales et je rentre ensuite dans la grande baignoire remplie d'eau chaude et parfumée.
- Tu peux me laisser Liam s'il-te-plaît ? J'aimerais être un peu seul.
- Comme vous voudrez Mon Prince.
Il s'en va mais quelques instants plus tard, quelqu'un entre soudainement sans même frappé.
- Liam, je t'ai dit que...
Je me stoppe et écarquille les yeux en découvrant que ce n'est pas Liam, mais Louis, inquiet et essoufflé.
- On m'a dit que vous étiez tombé à cheval, tout va bien ?
Il s'avance vers moi rapidement et s'agenouille à côté de la baignoire, ne quittant pas sa mine inquiète.
- Je...ça va, je réponds un peu gêné.
Même si l'eau est trouble, je reste tout de même complètement nu dans la baignoire, tout proche de lui.
- Vous êtes sûr ? Vous n'avez mal nul part ? Et puis que faisiez vous si tôt dehors ! Vous n'essayiez pas de vous enfuir tout de même ?
Je suis tellement surpris que je suis incapable de lui répondre. Je ne l'avais jamais vu dans cet état avant aujourd'hui, si paniqué, si inquiet.
- Oh, vous essayiez donc de partir, déduit-t-il de mon silence, la voix tremblante.
- Non, bien sûr que non, je m'empresse de le rassurer.
- Je ne voulais pas vous blesser Harry. Je n'ai pas cherché à vous mentir ou vous manquer de respect, c'est seulement que ma première fois était tellement sans importance. Je sais que c'est difficile à imaginer pour vous, mais c'est le cas. C'est arrivé il y a longtemps, par bêtise. Comme je vous l'ai dit, je veux que la vôtre soit inoubliable car la mienne était affreuse et j'aurais aimé faire les choses autrement. Vous méritez tellement mieux. Vous méritez qu'on prenne soin de vous et qu'on vous chérisse. Et puis pour être honnête, moi aussi j'étais très stressé. La preuve, j'ai fini par dire quelque chose qui vous a blessé.
- Vous aviez peur vous aussi ? Je demande d'une petite voix.
- Je vous aime Harry, je suis fou de vous et j'ai évidement peur de ne pas être un amant à la hauteur, de faire quelque chose de mal, ou bien de vous faire mal. Avoir couché une fois avec quelqu'un ne fait pas de moi un homme expérimenté, surtout pas quand il est question d'une personne à laquelle je tiens et à laquelle je veux donner le plus de plaisir possible. J'aurais voulu vous donner ma première fois également, je vous le jure, je regrette de ne plus être pur pour vous. Mais malheureusement je ne peux pas changer le passé alors je vous demande de considérer mon pardon.
Je hoche la tête, les larmes aux yeux. J'ai entendu tout ce que je voulais entendre. Qu'il regrette, qu'il m'aime, qu'il veut prendre soin de moi, et qu'avec moi aura bien lieu sa première fois avec une personne qu'il aime.
Je prends une grande inspiration, passe une main dans mes cheveux et, tout en tentant de contrôler mon appréhension, je me lève doucement, affichant pleinement ma nudité à mon désormais mari.
Toujours agenouillé au sol, il me fixe avec de grands yeux étonnés et la bouche entrouverte. Je tends timidement ma main vers lui et il l'attrape avec délicatesse avant de se relever face à moi. De ma main libre, je caresse sa joue et vient déposer mes lèvres sur les siennes pour un baiser tendre.
- Je vous aime tellement que l'idée que vous aillez pu coucher avec quelqu'un d'autre que moi ou que vous ne m'aimiez pas réellement me rendait malade, je murmure contre ses lèvres.
- Je vous aime Harry, n'en doutez pas.
C'est à son tour de m'embrasser mais le baiser est cette fois plus fougueux, plus intense. Je gémis doucement en glissant mes deux mains derrière sa nuque alors qu'il pose ses mains sur ma taille. Je frissonne en sentant ses doigts froids sur ma peau nu et il détache nos lèvres au même moment.
Nos regards se croisent quand il se recule légèrement de moi et ils ne se lâchent pas. Nous cherchons dans les yeux de l'autre une réponse à la question silencieuse que nous nous posons tous les deux. Est-ce le moment ? Veut-il de moi ? La réponse est oui, mille fois oui.
Malgré mon sourire, mes doigts tremblent quand ils commencent à défaire les boutons de sa veste, puis de son veston et finalement de sa chemise. Le tout tombe au sol derrière lui et je ne résiste pas à l'envie de toucher l'étendue de peau qui s'offre à moi. Elle est douce, immaculée, la pulpe de mes doigts ne rencontre que quelques poils sur son torse ferme et finalement musclé.
Je l'entends haleter à mes caresses et je suis alors rempli d'une certaine fierté et satisfaction de lui faire de l'effet. Je me penche pour embrasser son torse, je remonte vers sa clavicule puis son cou et je retrouve finalement ses lèvres pour un baiser qui devient rapidement sauvage.
Ses mains glissent jusqu'à mes fesses qu'il empoigne avant de me coller à lui. Je sens la bosse sous son pantalon et je veux soudainement plus. Je veux que le tissu disparaisse, je veux avoir sa peau et seulement elle contre la mienne.
Sans cesser de l'embrasser, je défais sa ceinture. Son pantalon tombe au sol et il s'en débarrasse rapidement, ainsi que ses chaussures et ses chaussettes.
Il enjambe alors le rebord de la baignoire pour me rejoindre et nous nous contemplons, légèrement essoufflé par notre baiser.
- Vous êtes sublime, me souffle-t-il en collant son front au mien.
- Vous l'êtes encore plus, je réponds en faisant se frôler nos lèvres.
Elles se retrouvent dans la foulée pour un baiser plus lent et sensuel. Timidement, je viens caresser l'une de ses fesses avant d'empoigner son sexe. Je débute de légers vas-et-viens, comme je l'ai déjà auparavant fait sur mon propre sexe, et il semble aimer ça mais il repousse cependant doucement ma main.
Je ne comprends pas ce qu'il fait jusqu'au moment où il s'assoit dans l'eau chaude. Il tend sa main vers moi et je décide de venir m'asseoir à cheval sur ses cuisses, face à lui. Il me sourit avant de venir déposer une pluie de baisers sur mon visage, mon cou et mon torse.
Mes tétons finissent entre ses lèvres et je gémis à la sensation qui devient encore plus délicieuse quand il souffle dessus.
Je décide cependant de rediriger ses lèvres vers les miennes. J'aime vraiment l'embrasser, sentir sa bouche tout contre la mienne. C'est si puissant et intime à la fois. J'ai déjà embrassé des personnes avant lui, mais ce n'était nullement comparable.
Ses mains glissent avec tendresse sur les courbes de mon corps et la sensation me rend fou. Elles finissent par arriver près de mes fesses et mon souffle se coupe quand l'une d'elles se faufile entre mes deux globes de chairs.
- Tout va bien, me murmure-t-il en déposant des baisers le long de ma mâchoire. C'est nécessaire pour vous préparer à m'accueillir en vous. Je risque de vous faire mal sinon.
Sa main libre masse ma hanche avec réconfort mais je suis toujours tendu et il le remarque.
- Vous me faites confiance ? Me demande-t-il en ancrant son regard au mien.
- Oui, je réponds avant de me mordre la lèvre.
- Vous êtes tellement parfait...
Il caresse ma joue puis vient doucement m'embrasser tout en poussant un premier doigt en moi. Je gémis d'inconfort et remue malgré moi mon bassin. Il me laisse cependant le temps de m'habituer, continuant à déposer de doux baisers contre mes lèvres.
Son doigt commence à se mouvoir et même si la sensation est étrange, elle n'est pas désagréable. Pendant qu'il continue à étirer mes chairs, je prends les choses en main en venant embrasser longuement sa mâchoire et son cou, y laissant même des marques en aspirant sa peau entre mes lèvres.
Je sens entre nous que son sexe est aussi dur que le mien. Quand ils se frôlent, la sensation est merveilleuse alors je fais en sorte de créer une friction constante en remuant doucement mon bassin contre le sien. Le plaisir que je ressens réussi à me faire oublier la légère brûlure que provoquent ses doigts en moi.
Je ressens tellement de choses en ce moment même que c'est impossible pour moi de tout décrire. Je sais juste que je me sens bien. Un peu submergé, je loge mon visage dans le cou de Louis et il finit par sortir ses doigts de mon intimité pour me serrer contre lui.
- Tout va bien mon amour ? Me murmure-t-il en caressant mes cheveux.
- Oui, tout va bien. Je me sens prêt.
- Vous êtes sûr ?
Je hoche la tête avant de venir déposer un chaste baiser sur ses lèvres. Je soulève ensuite mon bassin et il glisse sa main sous l'eau pour guider son membre contre mon entrée. Quand je le sens, je me laisse descendre dessus avec lenteur et précaution.
Mon souffle se coupe à nouveau quand je sens son membre m'étirer au possible, cependant la douleur est supportable et il caresse mon corps d'une manière tellement rassurante que je ne m'arrête pas jusqu'à être à nouveau assis sur ses cuisses.
Mon coeur bat fort et ma respiration est rapide. Je me sens étourdi par toutes ces nouvelles sensations et mon corps réagit de lui-même en effectuant un petit mouvement d'avant en arrière.
- Oh Seigneur, jure-t-il en pressant fortement mes hanches.
- C'est...C'est agréable ?
- Recommencez, je vous en supplie !
Je commence à remuer mon bassin, lentement, pour savourer chaque sensation. Je sens alors son sexe coulisser légèrement en moi, sortant et entrant. Il semble adorer cela car il plonge son visage dans mon cou, gémissant et embrassant ma peau à la fois.
Je commence à haleter quand je sens à certains moments son sexe appuyer contre un endroit qui me procure des sensations très agréables. J'ai l'impression que mon corps s'embrase, particulièrement mon bas ventre que je sens pétiller.
Ses mains sur mes hanches m'incitent à aller plus vite et je suis naturellement le mouvement, voulant plus moi aussi. Je pousse un gémissement malgré moi plus fort que les autres en sentant le brasier dans mon ventre s'intensifier. Je rougis en pinçant mes lèvres mais mon mari ne semble pas du même avis.
- Ne vous retenez pas, je veux vous entendre gémir pour moi.
Mes mains appuyées sur ses épaules, il est alors plus facile pour moi de coulisser sur son membre.
- Oh oui ! Je couine en sentant son sexe frotter encore et encore contre cet endroit délicieux.
- C'est si bon, me répond Louis, essoufflé.
Je hoche la tête avant de plonger sur ses lèvres pour un baiser sensuel et brouillon. Nos langues se retrouvent avidement et je crois ne l'avoir encore jamais embrassé comme cela auparavant.
Mes cuisses commencent cependant à me faire mal et j'ai du mal à garder le rythme qui nous fait tant de bien à tous les deux. Mon époux le remarque et rompt notre baiser.
- Levez-vous, m'intime-t-il dans un murmure.
Je me mords la lèvre, indécis, je ne veux pas me détacher de lui.
- Je veux prendre soin de vous, laissez moi vous faire du bien à partir de maintenant.
Je me lève alors, les jambes tremblantes, et il se lève à son tour, le sexe toujours fièrement dressé. IL tire le tapis de laine qui se trouve près de la baignoire et le pose devant la cheminée où crépite plusieurs bûches.
Il me tend la main alors que je grelotte légèrement. Il m'offre un long baiser puis m'incite à m'allonger sur le tapis. La sensation est agréable et le feu réchauffe instantanément ma peau.
Il se place au-dessus de moi, entre mes cuisses que j'écarte pour lui. Mon entrée est exposée de cette position et il en profite pour me pénétrer à nouveau quelques secondes plus tard. Je gémis en courbant mon dos et il débute alors des poussées fortes et rapides.
Sa respiration est sifflante au-dessus de moi pendant qu'il se pousse en moi encore et encore.
- N'arrêtez jamais Louis, je lui crie en accrochant mes mains dans son dos.
- Mon amour, gronde-t-il en nichant son visage contre mon épaule.
Nos corps sont presque entièrement collés l'un à l'autre dans cette position et ils roulent parfaitement l'un contre l'autre. Quand Louis pousse en moi, j'avance mon bassin vers lui pour l'accueillir profondément en moi. Ce que je ressens est divin, extatique. Tous mon corps est en éveil et connecté au sien. Le pétillement dans mon ventre est tellement intense que ma vision se brouille.
- Lou-Louis ! Je m'écrie, submergé par l'intense vague de plaisir qui s'empare de mon corps.
Je réalise alors que je suis en train de jouir entre nos deux corps. Je savoure chaque seconde de mon orgasme, n'ayant jamais ressenti quelque chose d'aussi intense. Quelques secondes plus tard, je sens Louis venir en moi en se figeant.
J'ouvre ma bouche pour parler, mais rien ne vient. Louis pose ensuite son front conte le mien malgré son souffle erratique et mes bras glissent naturellement autour de son corps. Je réalise alors qu'il n'y a rien à dire, je dois juste profiter de ce moment qui a été absolument spécial avec une personne tout aussi spécial à mes yeux.
*
*
5 ans plus tard
- Louis William Troy Tomlinson, fils de Troy Henry Robert Tomlinson, est sacré ici-même Roi d'Ecosse. Que le peuple célèbre son nouveau souverain, le Roi Louis III ! Énonce le Grand Pasteur en déposant la couronne royale rouge, blanche et dorée sur la tête de mon époux.
Tout le monde présent applaudit et je fais de même, le regard rempli de fierté. On me demande ensuite de me placer à ses côtés et le pasteur dépose également une couronne sur ma tête. Louis prend alors ma main et nous avançons le long de l'allée de l'église sous les applaudissements des nobles et des autres habitants d'Édimbourg qui ont eu la chance d'avoir une place. Louis est affreusement sérieux et concentré pour paraître irréprochable. Il ne m'a pas accordé un seul regard et on pourrait croire qu'il m'ignore, mais sa main douce et tendre contre la mienne me rappelle que le roi froid et sérieux n'est qu'une façade, un masque qu'il porte pour le bien de son pays.
Cela me rappelle le jour de notre mariage, excepté que cette fois, une foule de gens nous attend à notre sortie. Nous saluons la foule qui nous acclame et nous montons sur nos montures pour débuter le défilé dans les rues d'Édimbourg dans le but de présenter le nouveau roi au peuple.
Entourés de policiers, probablement les mêmes qui nous ont poursuivi il y a 5 ans lors du bal masqué, nous traversons les plus grandes rues de la ville où de nombreuses personnes venant des quatre coins de l'Écosse se bousculent pour nous voir.
Cela dure bien 5 heures, 5 longues heures à sourire et saluer des gens sur le dos d'un cheval. Nous n'avons fait qu'une seule pause pour nous dégourdir les jambes, boire et manger mais aussi pour soulager les chevaux et les laisser un peu se reposer.
À peine posons nous les pieds dans notre demeure que le masque de Louis se fissure, me laissant entrevoir sa fatigue et la pression qu'il relâche enfin.
Avec une extrême douceur, je viens le serrer dans mes bras. Il se blottit immédiatement contre moi, nichant son visage dans mon cou avant de pousser un long soupire qui fait frissonner la peau fine de mon cou.
Pendant de longues minutes, nous ne disons rien, car rien n'a besoin d'être dit. Les bras de l'autre suffisent à évacuer la pression de cette journée merveilleuse mais épuisante à la fois.
Zayn nous annonce que Liam a fait couler un bain pour nous et je suis heureux que mon valet nous connaissent si bien. Une fois dans notre salle de bain, nous nous déshabillons mutuellement avant de nous allonger dans l'eau chaude et parfumée. Je m'installe contre le torse de Louis et il vient immédiatement m'entourer de ses bras avant d'embrasser ma tempe.
- Je n'ai pas cessé de penser à toi une seule seconde, murmure-t-il finalement.
Ses bras se resserrent autour de moi alors que je viens caresser doucement ses avants-bras. Nous nous sommes encore plus rapprochés ses derniers temps, depuis la mort de son père. La relation de Louis avec ce dernier avait beau être conflictuelle, Troy était son exemple, son repère. Sa mère n'a pas fait le déplacement pour le couronnement de son fils, trop attristée par la disparition de son époux mais elle a envoyé une lettre à Louis qu'il a reçu ce matin avant notre départ et qu'il lui a fait beaucoup de bien.
Cela nous a rapproché car Louis a enfin accepté de se montrer vulnérable face à moi. Je l'ai vu réellement pleurer pour la première fois et il a également compris qu'il pouvait se réfugier dans mes bras autant que je pouvais me réfugier dans les siens.
- Tu n'as pensé à ton père ? Je réponds doucement.
- Tu es la seule personne qui me rend heureux alors je n'ai pensé qu'à toi.
- Mon amour....
- Tu ne réalises pas que tout est en train de changer autour de moi. Mon père est mort, ma mère est dévastée, et maintenant je suis Roi. La seule chose qui n'a pas changé c'est toi. Tu es toujours là, tu me soutiens. Ta simple présence suffit à m'apaiser et à me convaincre que tout ira bien. Tu es mon pilier, tu es mon ancre qui m'empêche de divaguer. Je t'aime et aujourd'hui plus que jamais, je réalise à quel point je suis chanceux de t'avoir comme époux.
Je souris en réalisant que moi aussi je suis chanceux, nous sommes chanceux.
- Je t'aime aussi, et réalises-tu aussi que sans ce bal masqué, nous serions certainement en train de toujours nous détester à ce jour, aveuglés par nos préjugés ?
Un léger rire quitte ses lèvres puis je le sens bouger, m'incitant à me détacher de lui et à me tourner face à lui.
- Cela aurait été un énorme gâchis, dit-il en caressant ma joue. Tu es mon âme-sœur Harry, tu te souviens, t'aimer est la meilleure chose qui me soit arrivée.
- Tu es devenu Roi d'Écosse aujourd'hui Louis, je lui réponds en gloussant. C'est probablement ça la meilleure chose qui te soit arrivée.
- C'est seulement merveilleux car j'ai le meilleur des époux pour régner à mes côtés. Sans toi ça ne serait pas la même chose.
Je souris, attendri par ses mots doux, puis je viens sceller nos lèvres dans un baiser tendre. Il s'empresse de déposer un autre baiser sur mes lèvres et nous finissons par ne plus nous lâcher. Sa bouche dévore la mienne sous mes gémissements alors que sa virilité gonfle contre ma cuisse.
Nous décidons après quelques instants de sortir du bain et dans l'intimité de notre chambre, il me murmure ces quelques mots :
- Fais-moi l'amour Harry...
FIN
🤴🤵👑💍👑🤵🤴
Voilaaaaa ! C'est la fin ! J'espère que cet os vous aura plu. Je l'avais commencé il y a longtemps quand j'avais eu un cours sur le motif du masque dans la littérature à la fin de l'époque victorienne, puis je l'avais un peu abandonné puis je l'ai continué puis à nouveau abondonné pour enfin vous le présenter 😂
N'hésitez pas à me faire part de vos impressions !
Bonne soirée et Joyeux Noël si je ne poste rien avant le 25 💚💙💋🎅
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