The Good Doctor and The Bad Guy 2 /!\
Suite de l'os du même nom ! Je ne sais pas vraiment pourquoi mais j'ai eu une soudaine envie de l'écrire après avoir déjà été inspirée quand je vous avais demandé de voter pour la suite d'un os et même s'il n'a pas été choisi, le voilà quand même 😂
En plus le recueil vient d'atteindre les 150k vues donc ça tombe bien ! 🤩🥰
Merci à tous ceux qui suivent mes os et ce recueil ! 💋💜
Dans cette partie nous retrouvons notre gentil docteur Louis mais cette fois il va faire face à un autre vilain garçon que notre chère Harry...
Présence de lemon 🍋
! ⚠️ ! Cet os mentionne un kidnapping et un viol. Cependant il n'y a aucun détail et aucune torture physique infligée mais je tiens à vous prévenir car ces sujets peuvent heurter la sensibilité de certains lecteurs. La fin présente ensuite un excès de niaiserie. ! ⚠️ !
Environ 14 500 mots (je me suis clairement laisser aller, désolé 🤭)
Bonne lecture !
Louis POV
L'atmosphère qui règne dans la chambre est douce et apaisante, nous sommes plongés dans l'obscurité mais de la lumière nous éclaire légèrement à cause des volets qui ne sont pas fermés. Ça me permet de détailler les traits de son visage, ma tête reposant doucement sur son épaule et mon corps nu blottis contre le sien.
Ses doigts dessinent des formes imaginaires sur la peau moite de mon dos et j'en oublierais presque ces derniers jours.
- Tu m'as manqué, je lui murmure au creux de l'oreille en venant caresser sa joue. Je ne pensais pas que quatre jours sans toi seraient si long.
Un sourire se dessine sur son visage et son regard quitte le plafond pour se baisser vers moi.
- Tu m'as manqué encore plus.
Il se penche pour venir cueillir tendrement mes lèvres et je fais durer le contact au maximum, allongeant mon cou pour suivre son mouvement quand il se recule. Je replonge ensuite mon regard dans le sien et caresse avec la pulpe de mon pouce l'égratignure sur sa tempe.
Ce n'est d'ailleurs pas la seule blessure qui couvre son corps, mais elles sont heureusement toutes superficielles, sinon je n'aurais pas accepté qu'il me saute dessus et me fasse l'amour à peine rentré.
- Tu veux me raconter ce qui s'est passé ces derniers jours ? Je lui demande enfin.
Il soupire et se tortille pour se tourner sur son flan, face à moi.
- On a essuyé pas mal de pertes, mais cet enfoiré de Victor est mort. J'ai tiré moi-même la balle dans son putain de crâne. Son père a réussi à s'enfuir mais selon Zayn, il est blessé par balle et devrait pas tarder à rejoindre son fils.
Je hoche la tête, les lèvres pincées. Je ne dis pas que je cautionne ces meurtres et toute cette violence, c'est tout l'inverse de ce à quoi je dédie ma vie, mais j'aime Harry pour qui il est, parce pour ce qu'il fait. C'est comme ça et je n'y peux rien. Surtout que je peux comprendre ce qui a motivé un tel acte de violence.
La mafia russe a tenté de détrôner les Styles et ont lancé une attaque surprise sur le QG il y a de cela trois mois. Heureusement Harry était ici avec moi, mais Andrew, son oncle, est mort, ainsi qu'une dizaine d'hommes de main. Ça n'a pas suffi à renverser le clan de Harry mais ça leur a mis à tous un énorme coup au moral.
Le bouclé a essayé de faire bonne figure mais je savais qu'il était dévasté, il l'est toujours d'ailleurs. Andrew était comme un père pour lui. Il s'est laissé le temps et a mis au point sa vendetta pour faire comprendre aux russes qu'il était le nouveau chef et qu'ils n'avaient pas intérêt à les défier une nouvelle fois. C'est pour ça qu'il est parti pendant quatre jours, voulant me garder à l'écart de toute cette histoire. Maintenant il est de retour à la maison et j'espère que tout ira mieux.
- Est-ce que ça a eu l'effet escompté ? Tu te sens mieux maintenant qu'il est mort ?
- Honnêtement ? Je n'en sais rien...Ces derniers mois je me suis accroché à cette idée de vengeance, la colère a réussi à atténuer un peu le manque et...et la peine. Mais maintenant...Maintenant je ne sais pas. Je me sens vide.
- Je suis là pour toi, tu le sais ?
Il sourit et récupère mes mains pour les embrasser.
- Je le sais. Qu'est-ce que je ferais sans toi d'ailleurs ?
Je lui souris en retour puis je me redresse en position assise. Je m'étire puis me lève complètement. Je récupère les mouchoirs usagés qui ont servis à nettoyer mon torse et pars les jeter dans la salle de bain. J'en profite pour aller aux toilettes faire pipi et me nettoyer comme je le peux, Harry ayant joui en moi, sans protection. Quand je reviens dans la chambre, j'ai ma petite trousse de soin en main.
- Je vais bien Louis, m'assure-t-il en se redressant.
- Ça, c'est à moi d'en décider. Et puis une petite plaie mal soignée peut devenir très grave je te signale.
Il soupire mais s'allonge entièrement pour me laisser l'examiner, nu comme un vers. Je vois quelques bleues peu importants ainsi que quelques égratignures que je nettoie et désinfecte rapidement. J'en fais peut-être un peu trop mais je vois tellement de choses dans mon travail et je l'aime tellement que je ne veux pas le perdre.
- C'est bon monsieur le docteur ? Vous avez fini ? Me taquine-t-il.
Je range la trousse et la pose au sol, à côté du lit, pour me retourner vers mon amoureux et grimper à califourchon sur ses cuisses. Ses mains se posent sur mes hanches et caressent amoureusement ma peau. Il se penche et dépose un rapide baiser sur mon épaule.
- D'ailleurs, je suis désolé Lou.
- Désolé de quoi ?
- De t'avoir sauté dessus comme un animal en rentrant. C'était pas terrible.
- Ne t'inquiète pas, je sais que c'était ta façon de me dire que tu m'aimes et que je te manquais. Et aussi un moyen de relâcher la pression, mais je ne m'en plains pas, c'était un sacré orgasme, je dis en riant.
- Tu me connais tellement bien, c'est dingue, murmure-t-il.
Il attrape ensuite mes mains pour me tirer vers lui, j'allonge alors mon corps au-dessus du sien, me soutenant de mes deux coudes et je le laisse s'emparer de mes lèvres. Nous nous embrassons de longues secondes et je me recule de moi-même.
- D'ailleurs j'y pense, je lance en le surplombant tel un prédateur. Tu as été sage durant ton examen médical, tu as droit à une récompense.
- Ah oui ? Rétorque-t-il avec un sourire en coin. Quel genre de récompense ?
Je balaie son corps du regard de haut en bas et m'arrête sur son membre. Je joue avec mes sourcils de manière suggestive tout en me reculant vers le bas de son corps.
- Je crois avoir trouvé...Je murmure en me stoppant juste au-dessus de son membre.
*
*
*
- Je cherchais d'ennuis à personne et ce connard de videur m'a frappé ! M'explique mon patient, le nez rouge et la voix nasillarde.
- Oui, je comprends, je réponds machinalement, sans vraiment écouter.
Je place sa radio sur le panneau lumineux et observe méticuleusement.
- Je suis pratiquement sûr que c'est cassé.
- Sérieux ?
- Il y a aussi un déplacement de la structure osseuse.
- C'est grave ?
- Je ne peux rien faire pour vous dans l'immédiat à part vous prescrire des anti-douleurs. Votre nez va désenfler mais vous devez prendre rendez-vous avec un chirurgien plasticien pour une rhinoplastie post-traumatique, mais ça sera seulement quand l'œdème sera complètement résorbé que vous pourrez vous faire opérer.
- Vous pouvez pas, genre, le remettre en place ?
- Ça ne fonctionne pas comme ça Monsieur Wilt. Je vais appeler une infirmière et elle vous nettoiera un peu. Vous pourrez rentrer chez vous après.
Je ne perds pas plus de temps et quitte la pièce après avoir retiré mes gants en latex. Je préviens une infirmière, signe son ordonnance et rejoins finalement les vestiaires. Il est 20h13, j'aurais dû finir à 19h30. Ces derniers jours, ça ne me dérangeait pas de faire des heures supplémentaires mais là Harry est rentré et il m'attend !
Je me dépêche de me changer et sors, non sans saluer rapidement les médecins qui prennent la relève. Il fait nuit mais je repère ma voiture sous un lampadaire. Je m'avance et fronce les sourcils en voyant qu'un pneu semble à plat.
- Eh merde ! Je peste.
Je me penche pour observer les dégâts et écarquille les yeux en voyant que mon pneu avant gauche est également crevé. C'est quoi ce cirque ?
- Louis Tomlinson ? Résonne soudainement une voix d'homme.
- Oui ? Je réponds en me tournant vers la voix.
Je n'ai cependant pas le temps de voir le visage de l'homme en question car un tissu est soudainement plaqué contre ma bouche par derrière et rapidement, c'est le trou noir...
*
*
*
- Réveille-toi ! Hurle une voix alors qu'un liquide glacé percute soudainement mon visage.
Je me redresse d'un coup, le corps tétanisé par le froid et la surprise et il me faut plusieurs secondes pour reprendre mes esprits et mon souffle.
Je passe mes mains sur mon visage et réalise qu'elles sont attachées. Je papillonne des yeux pour retrouver ma vue au plus vite et regarde autour de moi avec panique. Je suis dans une pièce, pas très grande, aux murs défraîchis, je suis assis sur un lit et une grande fenêtre se trouve à ma gauche, mais elle est bloquée par de grands barreaux métalliques.
Le corps tremblant d'appréhension, j'ose enfin poser mon regard sur l'homme qui m'a jeté le saut d'eau dessus. Petit, mais costaud, cheveux foncé et coupé à ras, des tatouages visibles sur ses bras.
- Tu en as mis du temps !
Je remarque seulement maintenant son accent, un accent d'Europe de l'Est. Je déglutis, comprenant que je me suis fait kidnapper par la mafia russe et que je vis certainement mes derniers instants. Ils vont me tuer et déposer mon cadavre devant le QG pour porter le coup de grâce à Harry.
Il agrippe sans un mot et sans douceur mon bras et me tire à sa suite. Je traverse un couloir large et sombre dont les murs sont faits de briques apparentes et l'homme me fait tourner à droite, dans une pièce immense, il y a également de grandes fenêtres mais elles sont à nouveau barrées. Et puis pourquoi chercher des moyens de m'échapper ? Ce n'est pas comme si j'étais dans un film d'action. Je me ferais tirer dessus à peine un pas esquissé.
- Louis Tomlinson, m'interpelle un des hommes. Je dois dire que je suis ravi de faire enfin ta connaissance.
Son accent n'est pas vraiment russe, il semble même presque parfaitement britannique. Je fronce lors les sourcils et dévisage l'homme en question entouré de trois hommes de main en plus de celui qui me tient par le bras. Je remarque derrière eux une vieille verrière aux vitres sales qui ne me permettent pas de voir ce qui se cache derrière. Peut-être des instruments de torture...
- Vous voulez quoi ? Je demande directement.
J'ai peut-être peur mais je ne suis pas impressionné pour autant. J'ai vu pas mal de choses après 7 ans au côté de Harry dont 5 ans en tant que son compagnon. En tant que médecin urgentiste aussi, j'ai vécu pas mal de choses.
Un drôle de sourire se dessine sur ses lèvres et il s'approche de moi.
- Est-ce que tu sais que tu es la solution à tous mes problèmes ?
Avec ses cheveux coiffés vers l'arrière, sa barbe plutôt bien taillée et ses muscles saillants, je pourrais presque le trouver séduisant.
- Vous voulez faire quoi ? Me tuer pour vous venger d'une vengeance ? Si c'est le cas, sachez qu'on n'en a pas fini. Vous tuez Andrew Styles, Harry se venge et maintenant vous voulez vous venger en retour en vous en prenant à moi et comme vous vous en prenez à moi, Harry voudra vous faire la peau.
- Je n'ai peut-être pas fait de grandes études, mais je ne suis pas si bête. Tu m'es bien plus utile vivant que mort. Je sais très bien ce que me ferait le neveu de Andrew si je te faisais du mal.
Il me fixe avec un regard qui me met mal à l'aise. Je le suis encore plus quand il me tourne le dos et s'éloigne de moi. L'homme qui m'a amené ici reprend mon bras et me tire à sa suite, derrière la verrière. J'écarquille les yeux en découvrant le corps d'un homme d'un certain âge allongé sur une table, relié à du matériel médical de fortune pour suivre son rythme cardiaque et le faire respirer.
- Voici mon père, Ivan, m'annonce-t-il calmement.
« Il est blessé par balle et devrait pas tarder à rejoindre son fils », m'avait dit Harry.
- Vous êtes le frère de Victor, je comprends.
- Demi-frère. Mais oui. Comme tu dois le savoir, mon père a été blessé durant la vendetta de ton chère et tendre et je ne peux pas me permettre de perdre mon frère et mon père.
- Je suppose que c'est là que je rentre en jeu.
- Tu es perspicace Doc'. Je ne compte pas te faire du mal, je veux juste sauver mon géniteur et par la même occasion humilier Harry en le sauvant grâce à toi.
- Vous me faites vraiment confiance pour mettre sa vie entre mes mains ?
Il se tourne d'un coup pour me faire face, le regard perçant.
- Évidement que non. Tu pourrais très bien en profiter pour lui porter le coup de grâce et faire passer ça pour un accident. Alors je vais être clair : si mon père meurt, ta mère aussi. C'est donnant-donnant, je pense que c'est un ultimatum plutôt juste.
- Qu-Quoi ?
- Je connais le nom et l'adresse de ta chère mère, Louis. Un mot de ma part et elle est morte. Si mon père meurt, ta mère meurt. Si tu tentes de t'enfouir, elle meurt. Si tu tentes de contacter Harry, elle meurt. En résumé, tu tentes quoique ce soit, elle meurt.
Son regard froid et imperturbable me prouve qu'il ne plaisante pas. Je détourne les yeux pour ne pas montrer que sa menace me bouleverse.
- Je suppose que c'est simple à comprendre pour un homme comme toi. Il y a un scénario où tout se passe bien et où tout le monde reste en vie, tout ne dépend que de toi. Tu pourras rentrer chez toi quand mon père sera sorti d'affaires.
- Vous n'avez pas de médecin ?
- La balle qu'il s'est pris a, on le pense, touché une artère. Notre médecin n'est pas habilité à un tel acte chirurgical.
- D'accord. Mais vous savez que Harry va me chercher ?
- Oui, je sais.
Il sort alors son téléphone et me prend en photo sans prévenir. Je grimace à cause du flash et papillonne des yeux.
- « Chère Harry Styles, j'espère que tu ne m'en voudras pas d'avoir emprunter ton chère Louis. Je te le rendrai en temps et en heure, ne t'inquiète pas. Cependant, si j'entends que tu le cherches ou si tu t'en prends à l'un des miens, il mourra, alors si j'étais toi, j'attendrais sagement son retour. Affectueusement, Alexis Strovsky. ». Tu crois que je suis assez clair dans mon message ?
Je ne réponds pas et évite son regard, pris cette fois d'un sentiment de colère.
- Réponds-moi, claque-t-il en attrapant mon menton entre ses doigts.
- Oui, très clair même, je rétorque en le fusillant du regard.
- Parfait alors, je l'envoie.
Il appuie sur son écran puis range son téléphone dans sa poche.
- Bien, maintenant que tout est clair, vous pouvez lui retirer ses menottes. Il ne pourra pas faire grand-chose avec.
Un de ses sbires exécute l'ordre puis les trois disparaissent, il ne reste alors que Alexis, mon garde et moi.
- Vas-y, tu peux l'examiner si tu veux.
- Il me faut des gants stériles, ou bien de quoi me laver les mains.
- Yuri va t'en donner.
Le dit Yuri se détache enfin de moi pour m'apporter des gants stériles. Je m'approche alors du corps et repère sans mal la plaie. Ce n'est pas beau à voir.
- Je dirais que c'est soit le foie, soit les intestins qui sont touchés. Que ça soit l'un ou l'autre, c'est très mauvais. Mais vous avez bien fait de ne pas avoir touché à la balle et de l'avoir sédaté et mis sous oxygène. Peut-être que je pourrais rencontrer votre médecin, il pourrait m'être utile.
- Il est juste là. C'est Yuri.
- D'accord, très bien, je marmonne, plutôt étonné.
- Fais lui une liste de ce qu'il te faut, il te l'aura pour demain et vous pourrez commencer à soigner mon père.
J'acquiesce et après quelques instants de réflexion, j'énumère ce qu'il faut tout en continuant l'examen du corps.
Une fois finit, le docteur/gardien de prison me ramène dans la pièce dans laquelle je me suis réveillé et m'y enferme sans un mot. Je rejoins le matelas confortable mais tâché et encore humide à cause du saut d'eau. Je recroqueville sur moi-même et me permet enfin de penser à la situation dans laquelle je me trouve. J'ai été kidnappé par la mafia russe et maintenant je suis séquestré jusqu'à ce qu'Ivan Strovsky, le chef de la mafia russe, soit remis sur pied, alors que Harry, l'homme que j'aime, veut le voir mort.
Il faut que je le reconnaisse, Alexis a imaginé un plan redoutable. Ça ne sera pas un bain de sang mais ça va faire mal. Harry a dû devenir fou en recevant le message et il le saura encore plus quand il découvrira que Ivan est encore en vie, grâce à moi. Mais je n'ai pas le choix, c'est la vie de ma mère qui est en jeu. Je vais devoir accepter tout que me demandera Alexis jusqu'à ce que son père soit sauvé et qu'il me libère.
*
*
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Je ne sais pas comment Yuri a pu obtenir tout ce matériel mais sans, je n'aurais pas pu y arriver. Les yeux fatigués, le front en sueur, je termine de suturer l'artère hépatique commune qui a été touchée par la balle alors que Yuri aspire le sang avec un système qu'il a lui-même bidouillé. Les conditions ne sont pas idéales, le matériel est précaire et pas vraiment conventionnel et les conditions d'hygiène et de stérilité sont plus que douteuses. Retirer la balle, suturer l'artère et refermer la plaie n'est que le début du travail. Je vais devoir faire très attention à éviter une infection. Si Ivan venait à faire une septicémie, je ne pourrais rien pour lui. Il faudrait l'amener à l'hôpital et ce n'est pas envisageable car s'il venait à guérir là-bas, la police l'attendra de pied ferme à la sortie, et vue comme les russes ont souffert de l'intervention de Harry, je ne pense pas qu'ils seraient en mesure d'évincer la police.
Je suis ironiquement le seul espoir de survie de cet homme à la réputation redoutable et funeste. Les russes n'ont de toute façon jamais été réputés pour être des tendres.
- Tu le regardes comme si tu fixais un monstre, me lance soudainement Alexis en débarquant de nul part. C'est assez ironique sachant que tu couches avec un monstre du même genre.
- J'aime Harry pour qui il est, pas pour ce qu'il fait.
- Le cœur a ses raisons que la raison ignore, je peux donc comprendre.
Il s'avance ensuite et se penche au-dessus du visage de son père pendant que je me lave les mains.
- Il est pâle, remarque-t-il.
- C'est un peu normal, il a perdu beaucoup de sang.
Je me laisse lourdement tomber sur un coffre dans un coin, exténué, alors que Yuri s'éclipse.
- Je suppose que ça s'est bien passé ? Me demande-t-il.
- Oui, maintenant il faut attendre.
- Attendre ?
- Qu'il se réveille. Votre père n'est plus très jeune et il était faible et sous sédatif au moment de l'anesthésie.
- Il y a une chance que...Il ne se réveille pas ?
- Il faudra le garder à l'oeil et faire attention au moindre changement.
Il hoche la tête avec sérieux.
- Je vais demander à mes hommes de le surveiller, en attendant tu devrais aller te reposer. Tu fais peur à voir, ce qui est loin d'être le cas habituellement.
- Vous croyiez que j'allais dormir comme un bébé cette nuit ?
- Oui, ce n'est pas faux.
- D'ailleurs je pourrais savoir comment vous avez su qui j'étais ? Harry a tenu à être très discret me concernant et concernant notre lieu de vie, justement pour que ce genre de choses n'arrivent pas.
- J'ai entendu des rumeurs et j'ai fait suivre Harry il y a plusieurs mois de ça.
Je hoche la tête mollement et me lève, tendant mes poignets pour me faire menotter.
- Même si l'envie de t'attacher me tente bien dans un tout autre contexte, je crois que tu as compris le message donc tu n'en as pas besoin. Et puis tu connais le chemin.
Son sourire en coin me donne envie de vomir. Son allusion ne pouvait pas être plus claire. Je pensais bien à sa façon de me regarder que je lui plaisais mais maintenant j'en sûr et en plus du dégoût s'ajoute la peur. La peur qu'il profite de la situation pour me demander...plus.
Le corps malgré moi tremblant, je rejoins rapidement ma chambre. Je referme la porte et m'allonge directement, le corps enroulé dans la couverture et je m'endors, assommé par la fatigue.
*
*
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Ça fait maintenant 4 jours que je suis là. Je ne porte toujours aucune menotte, ma porte n'est jamais verrouillée. J'ai accès à tout l'appartement, si on peut appeler ça comme ça, et surtout à la salle de bain quand je le souhaite. Seul la terrasse que j'ai découvert il y a peu m'est interdite. D'un côté je ne dois pas me plaindre, je ne suis pas mal traité, je suis libre de mes mouvements, d'une certaine manière, mais pourtant je vis mal cette situation, très mal.
C'est comme si mon emprisonnement était psychologique, l'idée de savoir que je suis physiquement libre mais que je ne peux pas faire ce que je veux au risque de perdre ma mère. J'ai déjà perdu mon père et je ne veux pas revivre cela. Alexis a une emprise sur moi, une emprise qui me rend malade. Sa façon de me regarder me rend également mal à l'aise, heureusement il n'a eu aucun geste déplacé envers moi.
Je hâte de rentrer, de retrouver Harry, ses bras, et notre appartement...Mais en attendant je suis ici, à surveiller et soigner l'homme qui a orchestré la mort de Andrew.
Je termine de changer son pansement alors qu'il commence soudainement à bouger et geindre. Ses yeux papillonnent et son regard perdu se pose sur moi. Je me recule pour lui laisser de l'espace mais d'un geste vif une de ses mains vient s'enrouler autour de mon cou et le serre.
Malgré son âge, Ivan Strovsky est bien bâti et bien conservé. Sa prise autour de mon cou est ferme et son bras est tendu au possible. Je manque immédiatement d'air et gesticule dans tous les sens.
Je suis malgré moi soulagé de voir Alexis débarquer au même moment. Il se précipite vers nous et hurle sur son père en russe, certainement pour lui dire de me lâcher, ce que ce dernier finit éventuellement par faire, après de longues secondes.
Je recule, en inspirant une énorme bouffée d'air douloureuse, et masse ma gorge, sous le choc. Après un long moment à discuter, le mafieux se calme et son fils m'indique de sortir et de le suivre. Je ne me fais pas prier et le suis, jusqu'à la terrasse. Je suis bien trop heureux de respirer de l'air frais et pur pour penser au fait que je n'ai normalement pas le droit d'être là.
- Ça va ? Me demande-t-il.
Je secoue la tête, les larmes aux yeux.
- Comment ça peut aller ? J'aide le meurtrier de la personne qui comptait le plus aux yeux de l'homme que j'aime, en retour je me fais étrangler et si je ne t'obéis pas ou si je tente de quitter ce trou à rats, ma mère va mourir. Comment je peux aller bien bordel de merde !
Il me fixe stoïque avant de hocher la tête et d'esquisser un léger sourire.
- Donc tu me tutoies maintenant ?
Je le fusille du regard et rentre sans attendre pour rejoindre ma petite cellule. Au moins quitte à me sentir pris au piège, autant l'être réellement.
*
*
*
Yuri vient me chercher quelques heures plus tard pour aller examiner Ivan maintenant qu'il est pleinement réveillé.
Le chef mafieux me toise froidement et scrute le moindre de mes mouvements quand je m'approche pour observer la plaie.
- Ça a l'air d'aller. Ça n'a pas l'air infecté.
Je prends ensuite sa tension et écoute sa respiration et son coeur avec un stéthoscope. Tout va bien. Je ne sais pas si je dois être heureux ou non.
- Pourquoi ce n'est pas Yuri ? S'écrie Ivan brusquement avec un accent prononcé.
- Yuri n'avait pas les compétences pour s'occuper de toi. C'était vraiment grave, tu aurais pu ne jamais te réveiller, lui explique son fils.
- Pourquoi faire de lui notre soigneur s'il est incompétent ? Lâche-t-il.
Ils recommencent à se chamailler en russe et j'attends qu'ils finissent pour leur faire part de bon bilan plutôt positif.
- Pas confiance, décrète le chef mafieux.
- Ne t'inquiète pas, il a tout intérêt à ce que tu restes en vie.
Je pars après un moment, laissant Yuri s'occuper de la toilette de son chef. Je m'endors malgré moi alors que le soleil n'est même pas encore couché.
*
*
*
Je me réveille en sursaut et mon coeur se serre en réalisant que je suis toujours dans cet appartement miteux prisonnier des russes. J'étais en train de rêver de Harry...
Bouleversé, je ressens le besoin de prendre l'air. Je sors de ma chambre et découvre l'endroit vide, silencieux et plongé dans l'obscurité de la nuit. Ivan n'est plus sur la table d'opération de fortune et doit certainement se reposer dans une des chambres. Je me fige en découvrant que la baie vitrée qui donne sur la petite terrasse est ouverte. Je m'avance doucement et reconnaîs Alexis, assis, la tête levée vers le ciel, en train de fumer.
Je le rejoins sans trop réfléchir, mes bras enroulés autour de mon corps, me protégeant du froid ou bien d'une autre chose à laquelle je ne préfère pas penser. Mais l'envie de respirer un peu est plus forte.
- Insomnie ? Me lance l'anglo-russe en recrachant la fumée de sa cigarette.
- J'ai rêvé que j'étais chez moi, le réveil a été brutal, je lance en m'asseyant assez loin de lui.
- Tu peux t'estimer heureux Louis, mon père a suggéré de te dépecer vivant et d'envoyer ta peau par colis à Harry.
- Quoi ?!
- Il est de la vieille école, mais ne t'inquiète pas, j'ai su le raisonner. Disons que ton chère et tendre lui a foutu une sacrée trouille avec sa vendetta et qu'il n'a pas envie de subir un nouvel assaut. Les Styles ont toujours su se faire respecter, ricane-t-il.
- Ça veut dire quoi ça ?
- Dans le monde mafieux, il n'y a pas de gentils et de méchants, il y a seulement des méchants et des encore plus méchants. Pour régner depuis si longtemps sur une si grande partie de Londres, tu crois que les Styles font partis de quelle catégorie ?
Je détourne le regard et ne réponds pas. Je ne suis pas stupide, je sais que Andrew n'était pas un enfant de coeur, Harry non plus d'ailleurs...
- On a essayé de les renverser car on en avait marre de leur suprématie, mais on s'en est mordu les doigts. On a compris la leçon. Enfin toi tu es la cerise le gâteau, le petit final.
- Je ne promets pas que Harry ne cherchera pas à t'arracher la tête pour m'avoir kidnappé.
- Je suis sûr que tu sauras le convaincre.
Je pince les lèvres en comprenant sa menace silencieuse.
- Mais pour être honnête, je n'aurais jamais fait ça si mon père n'avait pas eu besoin de soin d'urgence. Et puis j'aurais certainement kidnappé un autre médecin pour le soigner si ce n'était pas toi.
- Pourquoi demander gentiment quand on peut kidnapper hein ? Je rétorque sarcastiquement.
- Il n'y aurait pas de plaisir sinon, pouffe-t-il. Et puis tu aurais accepté si je te l'avais demandé gentiment ?
- Sachant que je ne vous ai jamais vu ton père et toi, je ne vous aurais pas reconnu, donc si tu m'avais abordé sans chloroforme, peut-être que j'aurais pu, oui.
Il rit doucement et me propose sa cigarette. J'hésite quelques secondes mais la prends et tire rapidement une latte.
- C'est dingue j'ai l'impression d'être l'homme le plus drôle du monde quand je suis avec toi, je marmonne entre deux doses de nicotine.
- C'est juste que je t'aime bien. Tu as du répondant et du caractère mais tu es aussi intelligent et réfléchi. En plus tu es plutôt bel homme. Sache que si tu te lasses de Styles, j'aurais bien besoin d'un petit docteur sexy moi aussi...
- Ça ne risque pas. Tout ce que je peux t'offrir pour l'instant c'est ma salive sur ta clop, je réponds en lui rendant. Avec un peu d'imagination, tu pourras te dire que tu m'embrasses.
Je me lève ensuite pour retourner à l'intérieur mais sans comprendre ce qui m'arrive, je me retrouve plaquer contre un mur de la grande pièce principale et le visage de Alexis se retrouve à quelques centimètres du mien.
Son regard est d'une intensité qui me terrifie. Après quelques secondes à m'observer, il attrape ma mâchoire dans une de ses mains pour me forcer à le regarder en face, son pouce passe lentement sur mes lèvres et j'ai soudainement peur de ce qui va arriver.
- Je t'en supplie ne fait pas ça, je l'implore piteusement. Pas mes lèvres, ce que tu veux mais pas mes lèvres...
- Et pourquoi ça ? Demande-t-il en se reculant légèrement. Tu es conscient que je pourrais faire de toi ce que je veux, là, toute de suite.
- C'est trop...Trop intime.
- Oh tu veux dire que seul ton chère Harry peut t'embrasser ? Que c'est romantique !
Je détourne le regard et papillonne des yeux pour chasser les larmes qui s'y accumulent. Il finit par me lâcher et se reculer et je m'empresse de venir masser ma mâchoire douloureuse.
- Je retiens, tout mais pas les lèvres, lance-t-il avant de faire volte face et disparaître.
Qu'est-ce qui vient de se passer bon sang ?
*
*
*
Aujourd'hui, c'est le septième jour que je suis là et probablement l'un des derniers vu l'état de Ivan. Il est alité dans une chambre confortable et se remet à une allure phénoménale pour un homme de son âge qui a frôlé la mort.
- Tu serais grand atout pour nous, me dit-il après un long silence durant lequel je désinfectais sa plaie. Très bon médecin.
- Merci, je réponds, mal à l'aise.
Je couvre la cicatrice d'un pansement propre et me relève pour partir sans un mot. Je retourne dans ma cellule sans prendre la peine de fermer la porte. Mon moral baisse de jour en jour, je n'ai plus goût à faire quoique ce soit, je n'ai plus faim, je dors un peu n'importe quand en priant pour rêver de Harry et de notre chez nous. J'évite aussi Alexis, restant seul la plupart du temps. Je n'attends qu'une chose...
- Tu pourras rentrer chez toi demain soir, me fait sursauter Alexis.
- Quoi ?
- Mon père est définitivement sorti d'affaire, le risque de septicémie est minime maintenant. Yuri va pouvoir reprendre le relai.
Il repart aussi vite qu'il est venu alors que mon regard reste figé sur la porte. Je vais pouvoir...rentrer ? Je vais pouvoir rentrer bon sang ! Au lieu de sauter de joie, je me contente seulement de pleurer, à chaudes larmes. J'ai retenu ces larmes bien trop de fois, des larmes à la fois de tristesse, de peur, de colère et maintenant de soulagement. Je croyais être fort mais je me sens pitoyable, faible.
Demain ça fera huit jours et j'ai l'impression pourtant que ça fait une éternité que je suis ici, libre de tout mouvement mais pourtant pris au piège d'une menace invisible, une menace qui me broie le coeur et qui me rend fou. Ça se trouve, il me ment et ma mère est déjà morte à l'heure qu'il est.
Je secoue la tête en tirant sur mes cheveux. Il ne ferait jamais ça si ? En même temps Harry n'est pas en contact avec ma mère, il ne serait pas au courant si quelque chose lui arrivait. Je commence à paniquer.
Je me lève d'un bon et sors pour chercher Alexis. Je croise seulement Yuri, assis sur le canapé défoncé qui trône au milieu du simulacre de salon de cet appartement.
- Où est Alexis ?
- Avec son père, dans la chambre.
Je m'y avance mais décide d'attendre qu'ils sortent pour ne pas les déranger et les contrarier. Je m'adosse au mur et il sort enfin après une dizaine de minutes.
- Un problème ?
- J'aimerais lui parler.
- Il faudrait être un peu plus précis doc', rétorque-t-il en s'éloignant.
- Ma mère, j'aimerais m'assurer qu'elle va bien.
Il s'arrête et repose son regard sur moi.
- Tu ne me fais pas confiance ? Que suis-je bête, bien sûr que non. Mais tu es conscient que tu me devras quelque chose en retour ?
Je détourne le regard sans répondre puis, prenant mon silence pour un oui, il s'adresse en russe à Yuri et l'homme de main revient avec un téléphone qu'il lui donne. Je lui dicte le numéro mais au lieu de me le donner, il décroche lui-même.
- Madame Tomlinson ?
- Oui, qui est-ce ?
Rien qu'entendre sa voix m'enlève un poids sur le coeur.
- Je me présente, je m'appelle Alexis et je suis un ami de Louis.
- Il y a un problème ? S'inquiète-t-elle immédiatement, ce qui me fait sourire malgré moi.
- Non, pas du tout. D'ailleurs il est avec moi et il voulait vous parler justement.
Il me tend le téléphone et je le prends d'une main tremblante.
- Salut maman.
- Salut mon chéri, tout va bien ?
- Hum oui, oui, ça va. Et toi ?
- Aussi bien qu'une vieille peut aller, glousse-t-elle.
- Arrête de dire ça, je la gronde.
- Tu ne dirais pas ça si tu voyais tous mes cheveux gris, marmonne-t-elle. Le boulot ça va ?
- C'est dur mais je tiens le coup, je réponds en cachant ma voix tremblante.
- Tout va bien avec...Harry ?
- Oui, tout va très bien.
- Tu m'appelais pour quelque chose en particulier ? Ton ami m'a dit que tu voulais me parler.
- Je voulais juste prendre de tes nouvelles, c'est tout. Je suis ton fils quand même, je n'ai pas besoin de raison pour t'appeler, je dis en riant doucement.
- Évidement, tu m'appelles quand tu veux, ça me fait toujours plaisir !
- Je vais devoir te laisser, mais sache que je t'aime et que je pense à toi. Bisous maman.
- Bisous, je t'aime aussi mon chéri. On s'appellera pour décider d'un soir où toi et Harry vous viendrez dîner.
- Oui, pas de soucis. Bye.
- Bye Lou.
Elle raccroche et je rends le téléphone à contre coeur à Yuri.
- Satisfait ?
Je hoche la tête, bouleversé mais soulagé.
- N'oublie pas que tu m'en dois une, conclue Alexis avec un sourire en coin diabolique qui me donne froid dans le dos.
Je réalise à ce moment précis que c'est inévitable, que ce moment tant redouté va arriver. Alexis va faire de moi ce qu'il veut, et si je veux à nouveau entendre la voix de ma mère, je vais devoir me laisser faire. Et puis, à quoi cela servirait de protester si ce n'est rendre le moment plus douloureux et pénible ?
La nuit tombée et après avoir remis un pansement à Ivan après sa toilette, Alexis m'indique de le suivre d'un mouvement de tête. Je déglutis et resserre mes doigts autour du tissu du tee-shirt que je porte. Il entre dans ce qui semble être sa chambre et je le rejoins, le coeur au bord des lèvres.
- Tu sais pourquoi tu es là je suppose ? Dit-il en repoussant une mèche de mes cheveux.
Je hoche la tête, la gorge trop serrée pour pouvoir parler.
- Bien. Je dois t'avouer que je n'avais pas l'intention de profiter de ton corps au début, mais tu m'as toi-même dit que je pouvais tout faire sauf t'embrasser et en plus tu m'en dois une donc...
- Je n'ai jamais dit que...
J'écarquille les yeux. « Pas mes lèvres, ce que tu veux mais pas mes lèvres ». Bon sang, oui, je l'ai dit ! Mais il n'essaye quand même pas de me faire croire que c'est moi qui ai voulu ça ?!
- Tu te souviens maintenant. Oui, tu l'as dit, me dit-il malicieusement. Qui suis-je pour refuser une telle proposition ?
Il s'avance vers moi et je recule, sous le choc de ses propos purement manipulateurs. Mais il attrape mon poignet pour me retenir et il vient se coller à moi.
- Tu n'as pas l'intention de résister, n'est-ce-pas ? Murmure-t-il d'un ton que je perçois comme menaçant.
Je me calme malgré mon corps tremblant de colère et il finit par me lâcher.
- Déshabille-toi, m'ordonne-t-il en allant s'asseoir sur son lit.
Il s'installe confortablement et me fixe, attendant le spectacle. J'ai envie de vomir tellement j'ai honte mais je m'exécute quand même, je n'ai pas le choix. Résister ne ferait qu'aggraver la situation.
J'enlève mon tee-shirt et mon pantalon rapidement, faisant tout pour ne pas être aguicheur. Je regarde partout sauf Alexis, ayant peur de vomir si je le faisais.
- Le reste ? S'impatiente-t-il.
Je ferme les yeux et la première larme coule. Je ne lui donne cependant pas le plaisir de la lui montrer. Je papillonne des yeux pour reprendre contenance et je me décide enfin à me dénuder. D'un coup, je baisse mon caleçon, enfin le caleçon qu'on m'a donné, et je fais de même avec les chaussettes.
- Magnifique, comme je l'imaginais.
La suite se passe sans que je sois réellement conscient de quoique ce soit. Je crois que mon cerveau a décidé de me protéger en oubliant volontairement tout ce qui a suivi. J'ai juste de vagues sensations. Le mur gris et défraîchi que je n'ai pas cessé de fixer, une légère douleur, les mouvements d'avant en arrière de mon corps, puis plus rien.
Je me suis réveillé dans ma cellule le lendemain, ou plutôt mon cerveau a décidé de fonctionner à nouveau le lendemain dans ma cellule, habillé de mes vêtements de la veille. Je caresse pendant quelques secondes l'espoir que j'ai fait un mauvais rêve mais je bouge et ressens une légère douleur dans le bas du dos. Je me lève et m'empresse de rejoindre la salle de bain.
Il n'y a malheureusement pas de miroir mais je retire rapidement mon tee-shirt. Je me sens sale, tellement sale ! Je découvre une marque rouge sur ma clavicule et la faible douleur que je ressens à ma hanche droite laisse présager l'apparition prochaine d'un bleu. C'est...bon sang, je n'ai même pas les mots !
J'enlève le reste de mes vêtements et j'entre dans la douche. Je fais couler l'eau et me nettoie sans attendre, frottant ma peau avec le morceau de savon. Je ne sais même pas si je pleure, l'eau ruisselant sans cesse sur mon visage.
Une fois sorti et séché, je remets mes vêtements mais je compte en obtenir des nouveaux, il est hors de questions que je les garde, même si je ne les portais pas quand il m'a...quand il m'a violé. Il n'y pas d'autre mot.
Je rejoins le salon et immédiatement après, Alexis, Yuri et deux autres hommes se taisent.
- Un problème Louis ? Me demande-t-il comme si de rien n'était.
- Je...J'aimerais d'autres vêtements.
- Ils sont encore très bien, et puis tu rentres bientôt.
- Vous aviez dit ce soir, je dis, étonné.
- J'ai changé d'avis, tu rentreras plus tôt. Tu ne nous es plus d'aucune utilité alors je ne vois pas l'intérêt de te garder plus longtemps ici.
Je suis partagé entre la joie de rentrer et la honte. La honte de rentrer auprès de Harry après avoir été touché par un autre homme...
- Quand...Enfin je veux dire à quelle heure ?
- Quand je l'aurais décidé, répond-il simplement.
*
*
*
La voiture dans laquelle je suis approche peu à peu du QG. J'ai refusé qu'on me dépose chez moi, je ne sais pas pourquoi. Yuri est au volant, un autre homme de main est à côté de lui et Alexis est à l'arrière avec moi. Je suis collé à la fenêtre, mes bras enroulés autour de moi.
La voiture s'arrête à une rue du bâtiment et mon ventre se serre tellement que j'ai l'impression que je vais vomir.
- Ce fut un plaisir Doc', me lance Alexis.
Entendre sa voix me fait un électrochoc et je me détache pour sortir d'un coup de la voiture. Loin de lui, loin de cette histoire. Je marche rapidement, trouvant mon chemin instinctivement. Quand je vois l'entrée du bâtiment, mon coeur bat la chamade et tout se bouscule dans ma tête.
Mon poing s'écrase sur la porte fermée jusqu'à ce qu'elle s'ouvre sur un visage familier. Niall. Ses yeux s'écarquillent mais la seconde d'après il se précipite pour me prendre dans ses bras.
- Putain de merde, t'es là ! Lâche-t-il.
Je me sens ensuite tirer à l'intérieur et j'ai l'impression que tout se passe soudainement au ralenti. Les regards étonnés, les hommes de main qui se lèvent, viennent me voir, me bombardent de questions. Tout revient à la normale quand je l'aperçois enfin lui, Harry, dévalant les escaliers à toute vitesse, avant que nos regards s'encrent l'un dans l'autre.
Il reste figé plusieurs secondes avant de s'élancer vers moi, poussant chaque personne se trouvant sur son chemin. J'esquisse quelques pas et son corps percute violemment le mien. Je sens mes pieds décoller du sol puis mon corps être fortement compressé, mais je m'en fiche complètement, parce que c'est lui, se sont ses bras, c'est son odeur.
- Mon dieu Louis ! Murmure-t-il.
- Harry, je rétorque tout bas, la gorge serrée, en enroulant les bras autour de son cou.
Il finit par m'attirer à l'écart dans son bureau et me reprend immédiatement dans ses bras, se séparant pour venir embrasser mes lèvres et caresser mes joues.
- J'ai eu peur Lou, tellement peur, me dit-il. Tu vas bien ? Il ne t'a pas fait de mal ?
Il m'observe sous toutes les coutures et je me laisse faire.
- Ça va. Ils n'ont pas levé la main sur moi si ce qui t'inquiète.
- Je vais trouver ce sale connard et le...S'énerve-t-il soudainement.
- Tu ne vas rien du tout, H, je lui dis doucement.
Il s'écarte de moi, étonné, et passe ses mains dans ses cheveux.
- Ce connard de merde t'a kidnappé et tu veux que je reste les bras croisés !
- Il voulait...Il voulait juste que je soigne son père. Il ne m'a pas fait de mal, je lui explique en enroulant à nouveau mes bras autour de moi.
Je ne crois pas que ça soit le moment pour lui dire que j'ai été...violé.
- Et puis ça serait un cercle infernal. Ils tuent l'un des nôtres, tu tues l'un des leurs, Alexis se venge puis si tu te venges encore, ça n'en finira pas. Je vais bien, c'est le principal.
Il me fixe un long moment en silence, il me scrute, je dirais même qu'il me sonde.
- Tu ne vas pas bien, décrète-t-il. Tu évites de me regarder dans les yeux, ta voix est faible et tu enroules tes bras autour de toi en signe de protection. Physiquement tu n'as rien, mais mentalement tu ne vas pas bien.
J'essaye de résister mais l'entendre de sa bouche me bouleverse complètement. Les larmes me montent et je sais que si je tente de parler, je vais éclater en sanglots.
Il lâche un soupire qui me fend encore plus le coeur et m'attire contre lui. Je profite que mon visage soit caché dans son cou pour laisser libre cours à mes larmes. Je me berce doucement pour me calmer et ça finit par marcher.
- On va rentrer à la maison, on sera bien mieux, me murmure-t-il.
Je hoche doucement la tête alors qu'il essuie mes larmes. En sortant, il interpelle Zayn et Niall et leur demande de préparer une voiture pour que nous puissions rentrer. Ils s'exécutent sans discuter et quelques minutes plus tard nous sommes en route, Zayn au volant, Niall à côté de lui, et Harry et moi sur la banquette arrière, moi blottis contre lui.
Un grand silence règne, personne ne parle et même si c'est un peu pesant, je préfère ça que de me faire bombarder de questions. Je croise le regard triste de Niall dans le rétroviseur et je tente un faible sourire pour le rassurer, mais je ne crois pas qu'il soit convaincu.
Nous arrivons une vingtaine de minutes plus tard et cette fois je suis heureux de retrouver mon chez-moi. La seule chose que je veux c'est retirer ces foutus vêtements, prendre un long bain et me glisser sous la couette pour toujours.
Quand j'entre dans la salle de bain, Harry me suit et je suis soudainement pris d'une gêne affreuse. Je ne veux pas qu'il voit mon corps, j'ai comme l'impression qu'Alexis y a laissé des traces qui me rendent sale et que Harry verra immédiatement.
- Je...Je préfère être seul, si ça ne te dérange pas.
Je le vois serrer la mâchoire quelques secondes mais il acquiesce et sort après avoir embrassé ma tempe. Je prends alors un long bain, l'eau chaude me fait un bien fou, mais mon esprit s'évade et certains souvenirs reviennent. Malgré moi je me recroqueville dans le bain et entoure mes bras autour de moi, comme pour me cacher. J'éclate en sanglot quand je sors de l'eau et je me vois nu dans le miroir. Je vois clairement un bleu sur ma hanche, comme je l'avais pensé. Un bleu qui ne partira que dans plusieurs jours, un bleu que Harry va voir.
J'enfile alors un jogging et un pull long et épais et je me glisse dans le lit, à la place de Harry, pour pouvoir sentir son odeur et réussir à m'endormir, peu importe l'heure. Je me sens exténué.
*
*
*
Je me réveille doucement en sentant une odeur de café et des caresses dans mes cheveux. Je fronce les sourcils car je sais que ce n'est pas Harry, je ne sens pas ses bagues, ce ne sont pas ses caresses non plus.
Je sursaute d'un coup et m'écarte de la main en me disant que mon retour était un rêve, qu'en fait, je suis toujours dans ma chambre miteuse et que c'est Alexis qui me touche.
À la place, je découvre Niall, qui me fixe les yeux écarquillés, certainement étonné de ma réaction.
- Niall ? Qu'est-ce que...
Je balaye la chambre du regard pour m'assurer que je suis bien chez moi, chez nous, et mon regard tombe sur mon réveil, 7h34. Il faisait encore jour hier quand je me suis endormi, j'ai dormi plus de 12 heures d'affiler.
- Désolé, s'excuse-t-il. Je ne voulais pas te faire peur. Mais on a préparé le petit-déjeuner et je pensais que ça te ferait du bien de passer un moment avec nous.
- Vous êtes restés cette nuit ?
- Oui, et Liam nous a rejoint ce matin.
Je hoche la tête et me lève. Je suis l'irlandais et découvre Liam et Zayn installés à table, avec du café et des croissants qui viennent titiller mes narines. Liam m'offre un sourire réconfortant puis vient me saluer en prenant dans ses bras et en me souhaitant un bon retour. Ça me réchauffe un peu le coeur, mais il manque le plus important...
- Où est Harry ?
- Il est au QG. Il a dit qu'il avait...des choses à faire.
- Des choses à faire ? Je m'étonne. Et puis il a dormi où cette nuit ? Sur le canapé ?
- Il est parti...hier soir, m'avoue Niall doucement.
- Comment ça hier soir ? Je répète d'une petite voix.
- Il voulait certainement te laisser tranquille, temporise Liam.
- Il avait l'air plutôt énervé pourtant, tu lui as dit quoi ? Me demande Zayn.
Niall lui fait les gros yeux alors que Liam lui met une tape derrière la tête.
- Énervé ? Je répète. Parce que j'ai refusé qu'il vienne avec moi sous la douche ?
- Je suis sûr que non, me rassure Liam.
Pourtant ça ne me rassure pas. Après tout ce qu'on a vécu, il ne serait pas parti parce que je l'ai contrarié en le repoussant ? Ça fait 5 ans qu'on est ensemble, il ne ferait pas ça.
Mais alors pourquoi il est parti sans rien me dire alors que j'ai besoin de lui ?
- Il va rentrer quand ?
- Il ne l'a pas dit. Il nous a juste demandé de veiller sur toi le temps de son absence, m'explique Niall.
- Je...J'ai pas faim finalement mais merci quand même pour le petit-déjeuner.
Niall tente de me retenir mais Liam l'en empêche et je retourne dans la chambre.
*
*
*
Il est environ midi quand Liam toque à ma porte et entre doucement, un plateau à la main.
- C'est une soupe avec du blanc de poulet, c'est léger, alors tu n'as aucune excuse pour ne pas manger.
- Merci, je réponds mollement.
- Je ne quitterais pas cette chambre tant que tu n'auras pas manger, précise-t-il avec un petit sourire.
Il dépose le plateau puis aère quelques secondes la pièce qui, je le conçois, doit sentir le renfermé. Il reste devant la fenêtre, regardant distraitement dehors.
- Harry m'a demandé de t'examiner, pour s'assurer que tu n'as rien.
- Il n'a qu'à venir le faire lui-même...
- Ne lui en veut pas, je suis sûr qu'il a une bonne raison.
- Il vous a dit pourquoi ?
- Non...
- Eh bien dans ce cas tu ne peux pas savoir si sa raison est bonne.
- Louis...Laisse-moi quand même t'ausculter. Moi aussi je me veux m'assurer que tu vas bien.
Il s'approche de moi mais je remonte la couverture pour me cacher.
- Laisse-moi Liam, je suis assez qualifié pour savoir si je vais bien.
- Tu es trop têtu pour ça.
- Liam, s'il-te-plaît.
- Ne te renfermes pas, Louis.
- Arrête, tu comprends pas !
- Je sais ce qu'il t'a fait ! Rétorque-t-il en retour.
Un silence s'installe soudainement alors que j'écarquille les yeux.
- Harry aussi le sait, rajoute-t-il tout bas d'un ton triste.
- Comment...Que...C'est...Je bredouille.
- Alexis envoyait régulièrement des photos de toi à Harry pour lui prouver que tu étais en vie et bien traité...
- Il lui a envoyé une photo de moi pendant qu'il me..., je comprends alors.
Liam hoche lentement la tête et l'effet est immédiat. Mon ventre se tord violemment et j'ai à peine le temps d'atteindre les toilettes attenantes à notre chambre que je vomis mes tripes, pétrifié de dégoût et d'horreur à l'idée que Harry ai pu voir ça.
Alexis est un connard, un monstre ! Harry est au courant depuis le début, il sait qu'un autre homme que lui m'a touché.
Au moins maintenant tout prend son sens, je sais pourquoi il est parti. Je le dégoûte.
*
*
*
Il est 23 heures, je suis sur le canapé et mon regard ne fait que passer de la télé à la porte d'entrée.
- Lou...Je ne pense pas qu'il rentrera ce soir, me murmure Niall, blottit contre moi.
Je soupire, triste et déçu, puis je me lève pour aller me coucher.
- Je viens avec toi ! Me dit l'irlandais.
- T'es sérieux là ? Gronde Zayn. T'as qu'à l'accompagner jusqu'aux chiottes tant que tu y es !
- Je vais pas le laisser tout seul cette nuit, s'écrie-t-il. Mets-toi deux secondes à sa place ! Et puis on tient pas à trois dans le lit de la chambre d'amis de toute façon...
Je lève les yeux au ciel, le sourire aux lèvres.
- Et toi tu dis rien ? S'offusque le basané en s'adressant à Liam.
- Si Louis est d'accord je vois pas le problème.
L'irlandais se tourne vers moi et attend ma réponse. Je dois avouer que l'idée d'être encore seul cette nuit ne m'enchante pas, ça me permettra aussi d'oublier que c'est Harry qui devrait être là, ça me fera une présence.
Je hoche la tête et il m'offre un grand sourire. Il va claquer un tendre baiser sur les lèvres de ses deux amoureux puis me rejoint dans la chambre. Je me glisse sous les draps après m'être brossé les dents et il s'installe à mes côtés. J'éteins la lampe de chevet et peu de temps après, je sens l'irlandais contre moi.
- Zayn ne va vraiment pas être content, je lui murmure.
Son rire si particulier résonne dans toute la chambre et je dois dire que ça me fait du bien.
- Il est mignon quand il est jaloux, dit-il.
- Il a pas de raisons de l'être de toute façon.
Ma remarque est accueillie par un silence et je commence à me poser des questions.
- Niall ?
- Je t'ai toujours apprécié Lou, tu le sais très bien. Après ne va pas t'imaginer que je suis amoureux de toi. C'est juste un petit crush, mais Zayn en fait tout un fromage.
- Li et Z ne te suffisent pas ? Je le taquine.
- Bien sûr que si. Je les aime plus que tout, ils sont tout pour moi. Liam qui est si doux et patient mais ferme et Zayn qui paraît nonchalant mais qui est tellement passionné quand il est en couple. Tu verrais ce qu'il est capable de faire avec...
- Je ne veux pas vraiment pas savoir en fait, je rétorque en esquissant un petit rire.
- Mais bref, tout ça pour dire que même si je les aime, si tu me disais oui, eh bien je ne dirais pas non. Tu es mignon et tu me fais penser à un mélange de Liam et Zayn dans ton caractère.
- Je retiens. Peut-être que si Harry ne revient jamais et me laisse tomber, on pourra former un quatrouple, je dis pour plaisanter.
- Ne dis pas ça, répond-il d'un ton plus sérieux.
- Il serait là sinon...
Je soupire et me tourne dos à lui.
- Bonne nuit Niall.
- Bonne nuit Louis...
*
*
*
Il est 17 heures, 17 heures et il n'est toujours pas rentré. Sans compter que Liam n'a pas réussi à me cacher que Harry était au Pixiez hier soir. Je me fais kidnapper et violé et c'est le seule chose qu'il trouve à faire, se rendre dans un club pour boire et regarder des prostitué/ées danser ? Je lui ai envoyé des messages et je l'ai appelé mais rien. Je suis à bout. La compagnie du trouple est agréable mais celui dont j'ai besoin c'est Harry, mais il ne veut pas être la pour moi. S'il veut me quitter, j'aimerais qu'il me le dise en face.
Je crois que je vais aller quelques temps chez ma mère, ça me fera du bien de la voir et de m'éloigner de tout ça.
- Je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée de t'éloigner. On pourra pas te protéger là-bas, me dit Liam en me regardant faire ma valise.
- Il ne viendra pas me faire du mal, j'en suis sûr.
Nous sommes interrompus par un bruit de porte qui claque. Liam se retourne dans l'embrasure de la porte et je comprends de qui il s'agit à son air gêné.
Je l'entends parler avec Zayn et Niall au salon et je les rejoins doucement. Je me sens bête mais j'ai presque envie de pleurer en le voyant. Son regard se pose immédiatement sur moi et nous nous fixons de longues secondes dans un silence légèrement pesant.
- Tu es revenu, je lance d'une voix plus faible que je l'aurais voulu.
- Zayn m'a dit que tu voulais partir chez ta mère.
Zayn, Niall et Liam s'éclipsent discrètement et c'est seulement quand nous sommes seuls que je me décide à répondre.
- Je pense que ça me fera du bien, ça me permettra aussi de prendre un peu de recul et de m'éloigner de toute cette histoire.
- Hum d'accord, répond Harry un peu maladroitement.
- D'accord ? Je répète, étonné.
- Eh bien si c'est ce que tu veux, je ne vais pas t'en empêcher.
Je suis blessé, vraiment blessé. Je referme mes bras contre moi, une habitude que j'ai pris ces derniers jours visiblement.
- Je te dégoûte tant que ça ?
- Quoi ?
- Liam m'a dit qu'Alexis t'avait envoyé des photos. Ça veut dire que tu savais dès le début. Je...Je ne sais pas pourquoi tu t'es senti contrarié que je ne veuille pas que tu prennes ta douche avec moi au point de disparaître sans me donner de nouvelles, mais sache que ça n'a pas de rapport avec toi. J'ai laissé...J'ai laissé un autre que toi me toucher car je n'avais pas le choix. Je me sens sale et dégoûtant, j'avais besoin de temps mais j'avais surtout besoin de toi. Mais tu es parti...
Il secoue sa tête de droite à gauche, les larmes aux yeux, et en quelques secondes il est face à moi, mon visage pris en coupe entre ses mains pour me forcer à le regarder.
- Bon sang Louis, tu...Je pensais que c'était vraiment la bonne chose à faire, m'explique-t-il. Je pensais que tu m'avais repoussé car tu étais en colère contre moi ! Moi j'étais contrarié contre moi-même en tout cas !
- Mais pourquoi je le serais ?
- Parce que c'est de ma faute ! Il t'a kidnappé pour se venger de moi et parce que tu étais mon compagnon ! En t'incluant dans ma vie, je t'ai exposé aux dangers de mon monde et je n'ai pas su te protéger. Tu as toutes les raisons de m'en vouloir Louis. Et puis...Je vais te sembler tellement égoïste mais c'était si dur pour moi de te voir dans cet état. Tu es toujours si sûr de toi et je t'ai vu en pleurs et brisé, par ma faute en plus. Ça m'a mis dans une colère noire contre cet enfoiré et contre moi-même.
- Mais je ne t'en veux pas, enfin je t'en veux de ne pas avoir été là ! Tu m'as rassuré, pris dans tes bras, embrassé pour ensuite me laisser tomber, tu pensais que je le prendrais comment au juste ?
- Tu avais vraiment besoin de moi ?
- Je n'avais besoin que de toi, Harry, que tu me dises que ce n'était pas grave, que j'étais toujours ton Louis et qu'à tes yeux rien n'avait changé.
- C'est le cas ! Je sais bien que tu n'étais pas consentant et ça ne change rien à l'amour que je te porte. Je t'aime Louis, je t'aime comme un dingue. C'est juste que...Tu sais que j'ai toujours un peu de mal à contrôler mes émotions, ma colère. Et puis je suis tellement nul pour aider les autres, te voir dans cet état, ça me brise, mais je ne sais même pas comment faire pour t'aider à aller mieux. Je pensais que les gars y arriveraient mieux, surtout que j'avais réellement quelque chose à régler.
- Au Pixiez ?
- J'avais besoin de décompresser, j'ai merdé Lou, pardon. J'aurais dû être là pour toi...
Je vois à quel point il est mal. Il attrape mes mains et les embrasse, comme pour demander pardon, mais je crois déjà lui avoir pardonné. Je connais Harry, je sais à quel point c'est dur pour lui de gérer ses émotions et de parler de ce qu'il a sur le coeur. Il était en colère, il s'en voulait et il pensait ne pas être capable de me réconforter même s'il le voulait plus que tout. C'est mon amour, mon amoureux un peu handicapé émotionnellement.
- Tu sais, ta simple présence suffit à me faire aller mieux. Tu n'as rien de spécial à faire. Je veux juste que tu sois toi et que tu me traites comme avant.
- Tu as été kidnappé et violé Louis, tu n'es plus comme avant, tu ne le seras jamais plus.
Je baisse le regard, le coeur lourd, car il a raison. Je ne pense pas pouvoir redevenir le Louis d'avant, cet évènement m'a changé, je le sais et je le sens.
- Est-ce que tu m'aimeras toujours même si je ne suis pas le même ? Je lui demande, les yeux brouillés de larmes.
- Je ne te laisserais pas, Lou. Jamais. Tu as été là à chaque blessure, pour me soigner, prendre soin de moi et m'aider à me relever et je veux être capable de faire pareil pour toi. Même si ta blessure n'est pas physique, je veux t'aider à guérir.
J'explose pour de bon en sanglots alors qu'il m'attire tendrement dans ses bras. C'est ça dont j'avais besoin depuis le début.
- Je t'aime Lou, n'en doute jamais.
- Je t'aime aussi, je réponds en pleurant. Je n'arrêtais pas de penser à toi là-bas. C'est pour toi et ma mère que j'ai tenu.
- Ta mère ?
- Il a menacé de la tuer si je n'arrivais pas à sauver son père ou si j'essayais de m'enfuir.
Mes pleurs redoublent et il me serre plus fort. Il me soulève finalement et me porte comme une princesse jusqu'à la salle de bain. Il me repose délicatement au sol, ouvre le robinet de la baignoire et m'enlève lentement mes vêtements alors que mes larmes coulent toujours.
Il m'embrasse le front à plusieurs reprises, jusqu'à ce que je sois entièrement nu. Je tente de cacher malgré tout, surtout la marque violette sur mes hanches.
- Je..Je suis dégoûtant. Il m'a rendu dégoûtant.
- Tu es parfait, tu l'as toujours été. Ce bleu va partir et le fantôme de ses mains aussi. Je ne partirais pas, je ne te laisserais pas.
Une fois la baignoire remplie, il m'aide à m'installer dans l'eau chaude mais se recule ensuite pour partir. Je le retiens par la main et lui signifie par mon regard de rester avec moi. Il hoche doucement la tête puis se déshabille à son tour et se glisse derrière moi dans la baignoire. Je me fonds contre son corps et ses bras s'enroulent autour de mon ventre lors que je renifle et me calme peu à peu. Je me sens cependant vide de toute énergie.
Ses mains me caressent tendrement mais un flash d'Alexis me revient de manière incontrôlée et je me crispe, le faisant arrêter ses mouvements.
- Ça va ? Me demande Harry.
- Juste, j'ai...J'ai besoin de savoir que c'est toi.
- Je suis là Lou.
- Je sais.
Je décide alors de poser mes mains sur les siennes, pour sentir que c'est sa peau à lui, et je commence à guider doucement ses mains moi-même, à mon rythme et aux endroits qui me conviennent. Harry me laisse complètement faire, son visage logé dans mon cou pour me rappeler que c'est lui et qu'il est là, avec moi. Ce n'est pas Alexis, c'est Harry, l'homme que j'aime et qui m'aime.
Je remonte mes cuisses et passe nos mains dessus, tout doucement. C'est agréable, ses mains sont chaudes et sa peau est douce. Je souris légèrement malgré mes yeux toujours humides de larmes et je contemple nos mains liées.
- En fait Haz, c'était quoi la chose que tu avais à régler et qui a pris tant de temps ?
Je sens ses lèvres s'étirer contre ma peau.
- Tu ne trouves pas qu'il manque quelque chose à nos doigts ? Murmure-t-il.
Je tourne la tête vers lui à m'en craquer la nuque. Je me refais de son étreinte et me tourne sans créer de ras de marée pour être face à lui, assis sur ses cuisses.
- Attends tu...Est-ce que tu es vraiment en train de...
- Je le ferais le moment venu mais j'y ai réfléchi oui.
Mes yeux s'écarquillent et j'en reste bouche bée.
- Lou...Quand j'ai réalisé que tu avais disparu, ça m'a fait tellement de mal. J'ai cru que le monde s'écroulait autour de moi. J'ai toujours cru que ma vie c'était la mafia mais j'ai réalisé que ma vie...eh bien c'était toi. Tu as la seule chose dont j'ai besoin pour être heureux. Je n'ai pas mis beaucoup de temps avant de prendre ma décision.
- Quelle décision ? Je lui demande, hébété.
- J'ai failli te perdre à cause de mon statut dans la mafia et je ne veux plus que ça arrive, plus jamais. J'ai donc préparé ma succession. Je compte introduire Zayn à ma place. Le temps que ça se fasse, ça me laisse le temps de préparer une demande en mariage digne de ce nom. Ensuite on partira en lune de miel et on ne viendra pas. Je te laisserais choisir la destination et notre future maison, assez grande pour y accueillir ta mère si tu le souhaite. Je pense que tu n'auras pas de mal à retrouver du travail, ce n'est pas comme si tu n'avais pas marre des urgences ces derniers temps.
Je ne sais pas quoi répondre alors je fais simplement ce qui me semble le plus approprié pour lui montrer ce que je ressens. Je l'embrasse, avec tout l'amour que je possède pour lui.
- Je suppose que ça veut dire oui ? Glousse-t-il.
- À ton avis !
Il enroule ses bras autour de moi et reconnecte nos lèvres, déposant une pluie de baisers sur les miennes.
- Mais en fait tu...tu ne te sens pas obligé n'est-ce pas ? Tu as vraiment envie n'est-ce pas ? Je lui demande soudainement.
- Est-ce que j'ai déjà fait quelque chose que je ne voulais pas ?
- Non, ce n'est pas ton genre.
- Je t'aime mon docteur sexy et je compte bien te coller jusqu'à la fin de tes jours.
- Il est trop tard pour dire non ?
Il prend un air faussement offusqué et nous explosons de rire. Il me reprend dans ses bras et embrasse ma joue, puis ma mâchoire et mon cou. Au départ innocent, ses baisers se font de plus insistants sur ma peau sensible et un léger sort malgré moi de ma bouche.
- Haz...
- Pardon bébé, me souffle-t-il d'une voix plus rauque que d'habitude. Je n'aurais pas dû.
- Je ne me sens pas encore prêt à...
- Ne t'inquiète pas, je comprends, c'est normal.
Il m'offre un sourire rassurant et je m'installe à nouveau dos à lui, entre ses cuisses. Il attrape alors du shampoing et me lave délicatement les cheveux, exerçant un léger massage du bout de ses doigts. C'est vraiment agréable. Je me laisse complètement faire, bercé par ses gestes délicats et ayant une confiance totale en lui.
Une fois lavés, nous profitons encore quelques minutes de l'eau avant de vider la baignoire et de se sécher. Une fois sec, Harry repose sa serviette et se dirige nu vers notre chambre. C'est vrai qu'il dort toujours nu, enfin on dort toujours nu, pourtant je sens une boule de stress se former dans le creux de mon ventre.
Mais c'est Harry, c'est mon partenaire, l'homme que j'aime. Je n'ai pas à avoir peur, j'ai l'impression que si je laisse la honte et la peur me dominer maintenant, je ne m'en sortirais jamais. Alors le corps tremblant, je serre une dernière fois fortement ma serviette entre mes doigts pour évacuer un peu de mon stress et je le rejoins. Je soulève les draps de mon côté et m'y glisse rapidement sous son regard étonné.
- Tu veux que je te cherche un boxer ou pull ? Me demande-t-il doucement. Ou que moi j'en mette un ?
- Non, c'est bon. On a toujours dormi comme ça.
Il pousse un petit soupire et éteint sa lampe de chevet. Il se rapproche ensuite de moi sous la couette et embrasse mon épaule.
- Tu n'as rien à me prouver Lou, si tu te sens mal à l'aise...
- Ça va je te dis. Tu es avec moi, je n'ai pas à avoir peur et me méfier, je lui réponds la voix tremblante.
Sa main se pose soudainement sur ma cuisse et je sursaute.
- Pourtant, c'est le cas...Murmure-t-il.
- Je sais que toi Harry, je sais qu'il n'est pas là mais j'ai l'impression que mon cerveau s'attend à ce qu'il revienne à tout moment et qu'il recommence, je n'arrive pas le contrôler. Pourtant je ne me souviens même pas vraiment de ce qui s'est passé...
- Comment ça ?
- Je crois que mon cerveau s'est comme déconnecté de mon corps après qu'il m'a demandé de retirer mes vêtements. Je n'ai pas de souvenirs précis, ce sont plus des petits flashs et des sensations qui me mettent mal à l'aise. Mais je crois que le pire, ce qui me fait le plus mal, c'est qu'il m'a laissé croire que c'est moi qui le voulais...
Ma voix s'étrangle et je sais que je ne vais pas tarder à pleurer à nouveau.
- Il...A un moment j'ai cru qu'il allait me violer alors je lui ai dit qu'il pouvait tout faire sauf m'embrasser, sauf qu'il ne comptait pas réellement me toucher et il a retourné ma phrase contre moi plus tard, pour me faire croire que c'était une invitation de ma part.
Mes larmes coulent à nouveau et je me sens à bout.
- J'en peux plus de pleurer Haz, je lui dis en éclatant en sanglots. J'ai vécu trop de choses pour me laisser abattre par ça, surtout que je n'ai même pas été réellement mal traité. Je me sens nul et faible.
Il me serre contre lui et je sanglote doucement dans son cou.
- Je ne comprends même pas comment tu peux toujours vouloir de moi alors que j'ai sauvé la vie de Ivan Strovsky et que j'ai laissé son fils abusé de moi.
Il me serre plus fort dans ses bras et je sens sa mâchoire se contracter contre ma tempe.
- Je...Je ne sais pas quoi répondre Lou. Je ne pense pas pouvoir trouver les mots justes pour te faire sentir mais mieux, mais...sache simplement que je t'aime. Je t'aime comme un dingue. J'en ai rien à foutre que Ivan soit en vie et j'en ai rien à foutre que son connard de fils t'ait touché car je sais que tu m'aimes et que tu ne le voulais pas. Concernant le reste, évidement que je ne te trouve pas nul ou faible. Tu as le droit de pleurer, tu as le droit d'avoir mal, et je serais là à chaque fois pour te serrer dans mes bras, te rassurer et te faire comprendre que tu es en sécurité. Je ne laisserais plus jamais quelqu'un t'enlever à moi, jamais. Bientôt ça sera toi et moi mon amour, loin de toute cette merde. Je te promets de t'offrir tout le bonheur que tu mérites. Je te sauverais, je te sauverais comme toi tu m'as sauvé en entrant dans ma vie. Je ferais de ce moment horrible un lointain souvenirs, comme toi tu as fait disparaître ma solitude et ma froideur. Tu es...Tu es toute ma vie désormais Louis, alors reste avec moi et n'abandonne pas.
Je pleure toujours, les larmes coulent à flots mais cette fois ce n'est plus de honte et de tristesse, c'est de bonheur et d'amour, littéralement d'amour. Harry ne m'a jamais fait de telle déclaration à coeur ouvert et ça me touche et me bouleverse comme jamais auparavant.
- Pour quelqu'un qui pensait ne pas savoir trouver les mots pour me réconforter, tu t'es plutôt bien débrouillé, je lui dis dans un petit rire mélangé à un reniflement.
Je me recule pour pouvoir voir son visage malgré la pénombre et il s'empresse de venir essuyer mes larmes avec ses pouces.
- Tu trouves ?
- Tu as dit exactement ce que je voulais entendre, tu as été parfait, enfin tu es parfait.
Je remonte ma main et caresse tendrement sa joue. Nous restons dans cette position un long moment, nous fixant, savourant la présence de l'autre. Il cueille la moindre larme qui roule sur mes joues et je crois que c'est la seule chose dont j'ai besoin. Savoir qu'il est là, qu'il m'aime, et qu'il sera à mes côtés jusqu'à ce que j'aille mieux.
Quand j'étais là-bas, mon coeur a continué à lui appartenir, toutes mes pensées ou presque ont été pour lui, il y a juste mon corps qui n'a plus été à lui et je pense finalement que je veux qu'il récupère ce qui est sien depuis 5 ans maintenant. Je ne veux laisser plus aucune trace de Alexis et me remettre de tout ça au plus vite, pour pouvoir vivre la meilleure des vies avec Harry, loin d'ici.
- Je t'aime Harry, je lui souffle doucement.
- Moi aussi.
- Alors montre le moi, je réponds le coeur battant.
Il fronce les sourcils, légèrement perdu.
- Je croyais que ce que je t'avais dit...
- Avec des gestes, je l'interromps. Je veux...que tu me fasses l'amour, le vrai, que tu reprennes possession de mon corps.
- Tu ne m'as dit ne pas être prêt.
- Tu n'as pas besoin de me pénétrer pour me montrer que tu m'aimes, je lui explique avec un sourire sincère.
Il semble comprendre où je veux en venir et il m'offre un sourire tendre en retour. Je me place naturellement sur le dos et se déplace pour s'allonger entre mes cuisses, son visage au-dessus du mien et ses coudes de chaque côté de son visage.
- Il ne t'a jamais embrassé alors ?
- Non, je ne crois pas. Il a au moins respecté ça.
Un petit sourire étire ses lèvres avant qu'il ne vienne doucement les poser sur les miennes. Nous nous sommes embrassés depuis mon retour, mais jamais comme ça. Je sens sa bouche tremblée contre la mienne, je sens sa peur, sa colère, sa peine, son impuissance, alors doucement je glisse ma main sur sa joue pour le rassurer à mon tour. Je suis là, on est ensemble, on va tout surmonter.
Ses lèvres finissent par bouger doucement, redécouvrant les miennes, leur forme, leur goût. Vient ensuite sa langue, chaude et puissante, qui redonne vie à la mienne, la taquinant, l'animant, lui donnant le plaisir de retrouver sa moitié.
Par manque d'air, il se recule doucement, essoufflé, mais il ne me lâche pas du regard. Son pouce passe délicatement sur mes lèvres humides et il se penche à nouveau pour y déposer un chaste baiser, comme pour s'excuser de les avoir malmenés quelques secondes plus tôt.
Il embrasse ensuite ma joue avec douceur et je sens déjà un frisson de plaisir me traverser le corps. C'est un geste anodin pourtant, mais là c'est si intime, si sincère. Ma mâchoire a droit au même traitement, de doux baisers qui me retournent pourtant l'estomac. Alors qu'il embrasse le côté de droit, le gauche savoure la douceur de ses caresses.
C'est si bon, si réconfortant, et ce ne sont que ses lèvres sur ma peau.
Il repousse délicatement mon menton pour dégager mon cou et y avoir pleinement accès. Ses lèvres aspirent doucement ma peau, pour me donner du plaisir sans pour autant me marquer.
Je pousse un léger soupire de plaisir, les yeux fermés, pour ressentir le plus possible toutes les sensations qu'il me procure.
Je le sens se redresser, sa bouche quittant mon corps, mais c'est désormais pour y poser ses mains qui câlinent mes flans avec douceur, me faisant me cambrer légèrement. Je sens ensuite l'un de ses doigts venir glisser sur ma peau et dessiner ce qui semble être un coeur autour de mon nombril, créant des frissons sur son passage.
Il se penche à nouveau vers moi, je sens sa présence et la chaleur de son corps près du mien. Je pose mes mains sur son torse, glissant lentement jusque dans son dos, profitant moi-aussi de sa peau alors que ses lèvres se posent sur ma clavicule.
Sa bouche part à l'exploration de mon torse et de mon ventre, je sens ses mains aussi, chaudes et douces. Chaque centimètre carré y passe, je commence à avoir très chaud, mais c'est ce que je veux, je veux m'enivrer de sa chaleur, de son odeur, de ses lèvres et de ses caresses. Je veux me sentir aimé et c'est exactement ce que je sens maintenant.
Il reprend possession de mon corps, il y appose la marque de ses lèvres et l'empreinte de ses mains, effaçant toutes celles qui s'y sont posées avant lui. Des larmes coulent à nouveau sur mes joues, mais ce sont des larmes de bonheur et de plaisir, des larmes que seul Harry peut faire naître chez moi.
Il s'attarde sur le bleu au niveau de ma hanche, il l'embrasse avec tellement de douceur que mes larmes redoublent.
- Pourquoi tu pleures bébé ?
- Parce que je suis bien, je lui réponds en souriant malgré mes larmes.
Il embrasse mes lèvres et mes joues humides puis il reprend l'exploration de mon corps en descendant jusqu'à mes cuisses. Il les écarte et s'attaque à la peau tendre qu'il découvre. Je gémis doucement et halète. Mon érection est désormais bien présente et repose sur mon bas ventre, lourde et fière, alors que je le sens aspirer ma peau.
Je me cambre doucement et il finit par s'écarter pour observer son œuvre.
- Tu es tellement beau comme ça Lou.
Ses mains remontent le long de mon torse jusqu'à mes tétons qui pincent entre ses doigts, me faisant me cambrer de plus belle. Il les délaisse et les fait glisser en sens inverse, jusqu'à mon bas ventre. Il prend mon sexe en main et le caresse lentement de haut en bas. Il fait ça en encrant son regard au mien et c'est affreusement excitant.
Sans me quitter des yeux, il se baisse doucement et ses lèvres se referment sur mon gland.
- Harry, je murmure en passant ma main tendrement dans ses cheveux.
Il descend de plus en plus mais garde un rythme lent, presque tendre, ce qui contraste avec l'obscénité de l'action. Quand il commence à accélérer, certainement pour me faire jouir, je l'arrête immédiatement et l'attire pour qu'il remonte son visage près du mien.
- Un problème ? Chuchote-t-il en repoussant une mèche qui colle à mon front à cause de la sueur.
- Non, je veux juste...qu'on vienne ensemble.
- Même dans ce genre de moment tu ne peux pas t'empêcher de penser à moi hein ? Pouffe-t-il tendrement de rire.
- L'amour est basé sur le partage.
- Oui, c'est vrai.
Il vient m'embrasser de longues secondes tout en se rallongeant correctement entre mes cuisses. Nous nous séparons pour haleter et gémir quand nos membres en érection entre en contact.
Sa main se faufile entre nous et il les empoigne d'un coup ensemble. Je pose une de mes mains sur son dos, accrochant mes doigts à son omoplate pour ne pas perdre pied.
- Haz, je gémis.
- Aide-moi bébé, l'amour c'est du partage n'est-ce pas ?
Je glisse ma main libre et l'enroule autour de la sienne et de nos sexes, lui arrachant un gémissement rauque. En parfaite synchronisation, nous commençons à nous masturber. Je regarde la scène puis relève les yeux pour le regarder lui. Nos yeux connectés, il stoppe le mouvement de nos mains et commence à donner des coups de bassin, pour créer à la place une sensation de frictions entre nos hampes.
Ma bouche s'ouvre sous le plaisir alors qu'aucun son n'en sort. Il retire sa main après un moment pour se soutenir de ses deux coudes et je suis désormais le seul à tenir nos membres ensemble. Dans cette position plus stable pour lui, ses coups de reins sont plus puissants et précis.
Je glisse ma main libre de son omoplate à sa nuque et pousse son visage vers moi. Il me vole un rapide baiser et colle son front au mien, son souffle aussi court que le mien.
- Ça vient Haz, ça vient !
- Jouis pour moi bébé, murmure-t-il en poussant plus fortement son sexe contre le mien.
À mon grand étonnement, il est le premier à venir contre mon torse et je le suis d'à peine quelques secondes. Nous restons tout de même dans la même position un court instant pour nous regarder et il se redresse finalement.
Son corps est rouge et couvert de sueur et malgré son souffle anarchique, il récupère rapidement des mouchoirs sur ma table de chevet et m'essuie le torse. Il jette les mouchoirs à côté du lit et s'allonge à côté de moi.
Une fois un peu près remis de mon orgasme, je me tourne et me blottis contre lui, déposant un ultime baiser sur son torse.
- Est-ce que j'ai réussi à te prouver à quel point je t'aime ? Me demande-t-il d'un ton légèrement amusé.
- C'était même encore mieux que ce que j'imaginais. Je ne pensais pas qu'on pouvait ressentir autant de plaisir simplement en faisant ça.
- Oui, moi non plus. Et puis j'ai marqué à nouveau mon territoire.
Je souris comme un imbécile parce que c'était vrai. Mon corps est brûlant, je sens la légère douleur des suçons qu'il a laissé au niveau de mon cou et entre mes cuisses, je ressens encore le fantôme de ses lèvres, de ses mains et son membre, il était contre moi alors je peux sentir son odeur sur mon propre corps. Je le sens lui, seulement lui, pas Alexis. Je suis à nouveau à Harry et ce moment était parfait.
Je me sens bien, pour la première fois depuis quelques jours, je me sens complet, je me sens à ma place et blottis dans ses bras, je suis alors persuadé que je vais bien aller et que notre couple va en ressortir plus fort.
*
*
*
*
2 ans plus tard
Je ferme la porte du cabinet à clé puis je me dirige vers ma Jeep. Je grimpe dedans et enfile mes lunettes aviateurs sur le nez. Le soleil tape fort encore à cette heure.
Je m'engage sur la route de sableuse avant d'arriver sur la portion de route bétonnée de l'axe. Je klaxonne à quelques enfants qui rentrent de l'école à pied et ils me répondent par de grands gestes. Je suis le chemin jusqu'à apercevoir l'étendue bleue de la mer. Je me sens tellement privilégié, surtout quand je me dis qu'arriver à la plage signifie aussi rentrer à la maison.
Je bifurque sur une nouvelle route faite de terre et de sable et après, quelques minutes, je vois ma maison, enfin notre maison. Elle est située en bord de plage mais elle a également l'avantage d'être entourée de verdure, la plage se trouvant techniquement à l'arrière de la maison, ce qui nous offre un peu d'intimité. Trouver cette maison a été une vraie chance. Elle n'est pas immense mais elle nous suffit et les voisins sont géniaux. Ma mère s'est facilement lié à eux car il s'agit beaucoup de retraités locaux.
Je ne sais pas vraiment pourquoi je me suis décidé pour la Jamaïque, mais un jour je suis tombé sur un documentaire à la télé et j'ai dit à Harry que je voulais aller là-bas après notre mariage. La semaine d'après il a fait sa demande et on s'est marié trois mois plus tard. Le délai était court mais on avait hâte de commencer notre nouvelle vie et de toute façon le mariage était simple et en petit comité donc rien d'extravagant à planifier. Comme ma mère est parti avec nous, je ne regrette pas grand-chose de notre nouvelle vie, à l'exception du trouple. Ils étaient devenus mes plus proches amis et ne plus les voir régulièrement a été étrange au début. Mais j'aime ma nouvelle vie et je ne la changerais pour rien au monde.
J'entre, heureux d'avoir pu partir un peu plus tôt, mais je déchante quand je découvre Harry assis sur le canapé avec ma mère qui tente de le soigner.
Je croise mes bras contre mon torse et le fixe d'un œil sévère.
- Oh Lou, bébé, tu es déjà rentré ? Me dit-t-il d'une voix mielleuse.
- J'attends des explications, je gronde.
- Je t'avais dit que tu étais cuit, lui chuchote ma mère en riant alors qu'elle passe une compresse sur sa lèvre éclatée.
- J'ai une très bonne explication à tout ça, se défend-t-il.
- Maintenant que tu es rentré, moi je vais vous laisser, annonce ma mère en reposant la compresse. Maria m'attend pour notre club de lecture.
- Oui bien sûr, un club de lecture d'où tu rentres complètement pompette à plus de 21 heures, je lui dis.
- Lire donne soif je te signale !
Elle récupère son téléphone, son chapeau et ses lunettes de soleil puis disparait par la baie vitrée.
- A nous deux maintenant, je lance à mon mari.
Je m'assois sur notre table basse et récupère la trousse de soin.
- Je te jure que c'est rien.
- Il s'est passé quoi ? Tu as ouvert un bar Harry, pas une salle pour pratiquer des sports de combat.
- Le bar est nouveau, j'ai pas encore les moyens pour payer quelqu'un pour faire la sécurité alors quand il y a des bagarres entre clients, c'est moi qui vient les séparer.
- Fais pas genre que tu n'aimes pas ça, je pouffe en appliquant une autre compresse contre sa lèvre. Ça te rappelle le bon vieux temps.
Il rit mais grimace quand sa lèvre blessée est étirée.
- Aww, mon petit bad boy a mal ? Je le taquine.
- Oui, et il voudrait un bisou magique du gentil docteur.
- Je préférerais t'offrir une jolie sucette, je lui susurre d'un ton coquin.
- L'idée de te sucer me tente vraiment mais j'ai super mal bébé.
- Quel dommage...
J'attrape son menton entre mes doigts et je m'approche doucement de lui. Il attend un baiser mais au dernier moment, je dévie mes lèvres et embrasse sa joue.
- Tu as mal non ? Je le taquine. Alors pas de bisous le temps que ça guérisse.
- C'est pas si grave, je peux utiliser d'autre chose que ma bouche pour te faire grimper aux rideaux...
Il m'offre un regard gourmand et je ris en le repoussant.
- Je te crois sur parole Haz, mais là j'ai chaud, je pue la transpiration et je commence à avoir faim. Et puis le départ de ma mère n'est pas un signal pour transformer cette maison en lieu de débauche !
- Mince ! S'écrie-t-il d'un ton faussement dramatique.
- Tu nous prépares l'apéro le temps que je prenne ma douche ? Je lui demande en me relevant de la table.
Il se relève à son tour et se poste face à moi.
- Seulement si tu me dis enfin bonjour.
Je souris et viens me blottir contre lui avant de déposer un bisou sur sa joue et sa mâchoire. Il me serre quelques secondes en nichant son visage dans mon cou et me relâche enfin.
- Maintenant tu peux y aller, me dit-il tendrement.
Je me dirige alors dans la salle de bain avec la trousse de premiers soins et me dépêche pour pouvoir rejoindre rapidement mon mari.
En sortant, je le vois dehors en train de déposer deux bières sur notre petite table basse posée directement sur le sable de la plage. J'y vois également quelques cacahuètes et fruits séchés.
Je le rejoins, propre et frais et au lieu de m'asseoir de l'autre côté de la table, je viens m'asseoir entre ses jambes et je me cale contre son torse, ce qui ne semble pas le déranger le moins du monde.
Il pose son menton sur mon épaule et colle sa joue à la mienne, ce qui me fait rire. Il me tend ensuite ma bière et nous trinquons, face à l'étendue d'eau turquoise absolue sublime et reposante. Je ferme également les yeux pour savourer la chaleur du soleil sur ma peau et la présence de Harry contre moi. Je repose ma bière après avoir bu quelques gorgées et je me laisse complètement aller dans les bras de Harry. Sa main gauche glisse doucement le long de mon bras jusqu'à arriver à ma main où il entremêle nos doigts ensemble. Je papillonne des yeux pour pouvoir regarder son alliance juste à côté de la mienne.
- Harry ?
- Mh ?
- Je suis heureux. Vraiment heureux.
- Moi aussi love, je suis heureux. Ce n'est peut-être pas la vie que j'imaginais mais c'est celle que j'ai choisi, avec toi, et je ne le l'échangerais pour rien au monde.
- Tu aurais penser quoi si quelqu'un t'avait dit avant de me rencontrer que tu finirais marier à vivre une vie paisible dans une petite maison dans un coin reculé de la Jamaïque ? Je lui demande, amusé.
- J'aurais dit à cette personne qu'elle était complètement folle, mais maintenant je réalise que c'est moi qui suis fou, dit-il en riant.
- Tu es complètement fou de moi plutôt, je le taquine.
- Oui, je suis dingue de mon doux docteur sexy, me murmure-t-il à l'oreille.
- Et moi de mon vilain garçon pas de trop mal.
Il me pince gentiment la hanche alors que je ris à gorge déployée.
Oui, je suis carrément heureux...
🛸🛸🛸🛸🛸🛸🛸🛸🛸🛸🛸
Voilà c'était la partie 2 de TGDATBG, j'espère qu'elle vous aura plu malgré les choses qui sont arrivées à Louis...Après la fin est remplie de niaiseries et j'espère que ça aura rattraper l'ambiance un peu tristounette du début 😅
Laissez moi quand même vos avis sur ce pavé de 14 500 mots, ça fait toujours plaisir 😂
Sur ce, bonne soirée, bon week end et bonnes vacances !
Portez vous bien 💋💚💙
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