Doctors and Drama /!\

OS Larry où Harry et Louis sont voisins et passent la nuit ensemble mais ils se pourraient aussi qu'ils travaillent au même endroit...

Présence de lemon 🍋

Environ 16 500 mots

I am back bitches! Mais je suis de retour avec un os long mais dont je suis pas très fière 😂 après ma longue absence je pensais vous offrir mieux mais c'est ça qui est sorti... Je n'ai pas abandonné Wattpad, je continue à lire et écrire mais c'est simplement que je dédie moins de temps à l'écriture et celui ci a été long à écrire car j'ai beaucoup effacé de paragraphes puis réécris et j'ai eu quelques blocages mais il est enfin là !

Désolée 85pamplemousses__ c'est pas très ouf et certainement pas ce que tu imaginais mais mon cerveau sort des trucs mi ennuyeux mi remplis de dramas presque irréalistes ces derniers temps et j'essaye de corriger ça 🤣

Bonne lecture ! 📖

Harry

Je papillonne des yeux en sentant une main chaude glisser sur le bas de mon dos. Mon esprit met plusieurs secondes a réalisé que ce n'est pas ma chambre et que je partage le lit avec quelqu'un. Pris d'un élan de panique, je me redresse d'un coup et quand mon regard tombe sur le corps nu et endormi de Louis, mon voisin de pallier super sexy, je soupire de soulagement.

Les images de notre soirée et de notre nuit ensemble me reviennent peu à peu en mémoire malgré mon mal de tête qui m'embrume l'esprit. D'abord moi coincé devant l'immeuble après avoir oublié mon badge d'entrée, Louis arrivant et me laissant entrer tel un sauveur, lui et moi réalisant que nous sommes voisins, lui m'invitant à boire un verre pour que nous fassions connaissance puis lui et moi faisant intimement connaissance avec nos bouches et nos mains après quelques verres de trop.

Je ne fais pas ce genre de choses habituellement, surtout que Louis a au moins 10 ans de plus que moi, si ce n'est plus, et les hommes plus âgés, ce n'est pas mon truc d'habitude. Pourtant l'attraction que j'ai ressenti pour lui a été immédiate et j'ai été heureux que ça soit réciproque, vraiment heureux vu les souvenirs que j'ai de notre nuit. Il est très...habile et expérimenté et je comprends maintenant pourquoi certaines personnes préfèrent les personnes plus âgés.

Mon sursaut a dû le déranger car il s'agite soudainement dans le lit avant de pousser un petit gémissement rauque tout en s'étirant. Je me mords la lèvre sans le lâcher du regard et il esquisse un sourire en coin sans même ouvrir les yeux.

- Je sais que tu me regardes sans même avoir besoin d'ouvrir les yeux, me dit-il d'un ton amusé.

- Est-ce que c'est mal ? Je réponds avec malice.

- Non, fais toi plaisir. J'aime être admiré.

Je ris en me levant, complètement nu, pour chercher mon boxer. Quand je me retourne, il est lui aussi debout, cherchant ses affaires.

- Pour être honnête, je ne m'attendais pas à ce que la soirée finisse comme ça, m'avoue-t-il. Enfin ça m'a effleuré l'esprit, quand je t'ai vu, je veux dire, regarde toi ! C'est juste que je pensais pas que toi tu serais intéressé, à cause de notre différence d'âge notamment.

- C'est vrai que je n'ai jamais été attiré par un homme plus vieux que moi avant mais il y a une première fois à tout et je ne regrette pas pour être honnête.

- J'évite aussi les hommes plus jeunes habituellement, me dit-il sans plus d'explications. Mais je ne regrette pas non plus.

Nous nous fixons plusieurs secondes sans rien nous dire et je décide qu'il est temps de partir. Je récupère mon pantalon que j'enfile et attrape mon tee-shirt qui était dans un coin de la pièce.

- Merci pour hier soir, pour m'avoir invité et...enfin pour tout. Je dois rentrer prendre une douche maintenant et peut-être manger quelque chose.

- Surtout que tu m'avais dit hier soir que c'était un jour important aujourd'hui, pour ton travail.

J'écarquille les yeux et cherche une horloge ou quoique ce soit qui donne l'heure.

- D'ailleurs je ne crois pas que tu m'ait dit dans quoi tu travaillais ? Tu n'as pas vraiment eu le temps de t'attarder sur le sujet vu que...

Je n'entends plus ce qu'il me dit quand j'aperçois enfin l'heure sur son réveil. 7h17. Je suis supposé être à l'hôpital à 7h30 ! Comment j'ai pu oublier ça ? À cause de l'alcool et de mon super amant probablement mais mon but hier soir était de me détendre UN PEU en acceptant de boire un verre chez mon voisin, pas de me soûler et de m'envoyer en l'air avec lui au point d'oublier pourquoi je travaille si dur depuis des années !

- Bordel ! Pardon je...Je dois y aller, genre maintenant ! Je m'écris, paniqué, en enfilant mon pull n'importe comment.

Je me précipite au salon, attrapant mes chaussures et mon manteau.

- On refait ça quand tu veux...Enfin pas le...Juste un dîner ou un verre ça me va.

J'ouvre moi même la porte, me fichant bien de la bienséance actuellement.

- De toute façon tu sais où me trouver, passe quand tu veux si tu sais que je suis chez moi.

Je lui offre un dernier sourire et accoure jusqu'à ma porte, qui se trouve 2 mètres devant la sienne, l'ouvre et m'engouffre dans mon appartement. Je jette mes chaussures et mon manteau dans un coin et retire un à un mes vêtements en accourant vers ma salle de bain. Pourquoi je me suis rhabillé en fait ?

Je prends la douche la plus rapide de ma vie, heureux de ne plus avoir ma longue chevelure, j'enfile ensuite des vêtements propres et confortables que je pourrais enlever facilement aux vestiaires. Je n'ai plus qu'à mettre mes baskets et attraper mon sac que j'avais heureusement déjà préparé hier. Je ne prends même pas le temps de fermer ma porte à clé et pars en courant.

Je dévale les rues en essayant de me souvenir du chemin. J'arrive à l'hôpital sans trop de problème et me change rapidement dans les vestiaires des internes. Mais une fois changé, je réalise que je ne sais pas où se trouve la salle de réunion à laquelle je dois me rendre. Quand j'arrive enfin, après avoir demandé mon chemin, je sais que je suis vraiment en retard.

Je toque et rentre dans la pièce sans attendre. Évidement, tous les regards se tournent vers moi et je baisse légèrement le regard, expérimentant la plus grande honte et humiliation de ma vie.

- Je suis vraiment désolé de mon retard, ça ne se reproduira plus, je vous le promets.

- Voilà notre retardataire, lance une voix rauque et exaspéré.

Je relève mon regard et tombe dans celui du Docteur Parker, doyen et chef des internes, et voir de l'agacement dans son regard mon premier jour en tant qu'interne me fait sentir affreusement mal.

- Pour votre information Monsieur Styles, la réunion est terminée. Pour faire court, vous commencerez par le service de pédiatrie avec le Docteur Tomlinson. En ce qui concerne les informations que vous avez manqué, et bien vous devrez faire sans je suppose.

- Le Docteur Tomlinson ? Je demande.

Je balaye du regard les docteurs résidents en espérant trouver le mien et quand l'un d'eux lève légèrement sa main, mon visage se décompose.

Louis.

Non.

Non, non...

Non, non, non !

Des flashs de notre nuit ensemble me reviennent soudainement et ce n'est pas absolument pas le moment pour ça, pas quand je découvre qu'il sera mon supérieur pour le mois à avenir. J'essaye de dire quelque chose, ne serait-ce qu'un « bonjour », mais je n'y arrive pas. Heureusement, le Docteur Parker clôt la réunion, et tout le monde commence à sortir dans un brouhaha.

Quand Louis sort à son tour, il me jette un regard glacial. Je le suis d'abord des yeux sans pouvoir bouger, puis quand je réalise qu'il s'éloigne presque en dehors de ma vue, je m'élance à sa poursuite. Malheureusement je réalise que les deux autres internes en pédiatrie sont déjà avec lui et qu'ils se dirigent vers l'ascenseur. J'entre avec eux et un silence désagréable règne tout le temps de la montée.

- Okay, donc nous sommes ici au service de pédiatrie, mon service.

- Votre service ? Wow ! S'écrie l'interne aux cheveux bruns et à l'accent étrange.

- Vous paressez jeune pour être chef de service, lui dit l'autre interne avec admiration.

- J'ai simplement travaillé dur.

Nous continuons la visite du service et le docteur Tomlinson nous explique ce qu'il a à savoir sur son service, et si hier soir j'ai été hypnotisé par sa beauté, son sourire, sa confiance en lui et son humour, aujourd'hui je suis subjugué par son sérieux, son intelligence, son savoir et la passion avec laquelle il parle de son service et de son métier. Je bois malgré moi toutes ses paroles, peu importe à quel point je suis encore choqué et confus par la situation.

- Est-ce que vous avez des questions ?

Les deux autres internes s'empressent de lever leur main comme s'ils étaient des écoliers et je retiens de justesse un soupire exaspéré. Je n'écoute même pas leurs questions, trop occupé à regarder tout ce qui se trouve autour de moi et qui sera mon quotidien pour les prochaines semaines.

La pédiatrie est un service que j'affectionne beaucoup. J'ai toujours aimé les enfants et j'arrive facilement m'entendre avec eux, pourtant je n'ai pas de petits frères ou de petites sœurs et encore moins d'enfants, mais je suppose que ça vient du fait que je suis encore parfois un grand enfant moi-même. C'est ce que ma mère et mon beau-père me répètent souvent, mais ce n'est pas une mauvaise chose à leurs yeux, parce que je sais aussi quand me montrer sérieux et responsable, comme maintenant que je suis interne. Enfin, peut-être qu'arriver en retard mon premier jour à cause d'une partie de jambes en l'air ne correspond pas à la définition même de sérieux et responsable, mais c'était une exception !

Un raclement de gorge me tire de mes pensées et je reporte mon attention sur mon résident qui semble peu ravi.

- Les questions de vos compères ne vous intéressent pas ? Vous vous sentez au-dessus de ça ?

À quoi il joue à se montrer si froid et intransigeant avec moi ? C'est presque comme s'il semblait m'en vouloir pour quelques choses. Cependant s'il espère que je rentre dans son jeu, quel qu'il soit, ça n'arrivera pas. Nous sommes à l'hôpital, il est donc mon supérieur et je dois me montrer respectueux peu importe la situation, alors je vais le faire.

- Non Docteur Tomlinson, je suis désolé. J'étais simplement distrait par l'organisation impeccable de votre service.

Il reste bouche bée quelques secondes, ne sachant quoi répondre, puis il reprend son sérieux.

- Suivez-moi, on a du travail qui nous attend. Cette fois ne soyez pas distrait Styles.

*

*

*

Si je croyais que ma journée ne pouvait pas être pire, je me suis trompé. Louis m'a ignoré toute la journée, préférant prêter toute son attention à Niall et Liam, les deux autres internes. Il a également réussi à esquiver toutes mes tentatives de lui parler. Hier soir j'ai atteint les étoiles dans ses bras et aujourd'hui il me fait vivre l'enfer.

Et comme pour enfoncer le clou, je tombe nez à nez avec le Docteur Parker au moment où je me dirige vers la sortie de l'hôpital.

- Dans mon bureau.

- Mais...

- Dans mon bureau, répète-t-il.

Je le suis, dépité, car j'aurais voulu essayer de rattraper Louis sur le chemin du retour, mais c'est trop tard maintenant. Sans compter que ses reproches sont la dernière chose que je veux entendre ce soir.

- Tu es arrivé en retard et ton résident veut déjà se débarrasser de toi, tu fais fort pour ton premier jour, me lance-t-il à peine la porte fermée.

- Désolé Robin, je veux dire Docteur Parker, enfin... Je ne sais même pas comment je suis supposé t'appeler vu qu'on est à l'hôpital mais qu'on est seuls...

Il soupire et s'assoit sur la chaise derrière son bureau, m'invitant à faire de même.

- Harry, mon grand...Tout ça est un peu particulier pour moi aussi. On est que tous les deux alors tu peux m'appeler comme tu m'as toujours appelé.

- Papa, je réponds en souriant.

Il soupire à nouveau mais avec un léger sourire aux lèvres.

- Je savais que t'avoir dans mon hôpital ne serait pas simple mais tu me rends la tâche compliquée dès le premier jour, me dit-il d'une voix douce, celle que je lui connais depuis près de 20 ans maintenant.

- Je sais et j'en suis tellement désolé. Je ne voulais pas être en retard et...attends une seconde, Louis est venu te voir à propos de moi ?

- Louis, hein ? Je savais qu'il ne me disais pas tout, ricane-t-il. Qu'est-ce qu'il s'est passé Harry ?

- Toi d'abord, je rétorque avec une petite moue boudeuse.

Il se met à rire et je savais que cette moue le ferait craquer.

- Rien de particulier, il est venu me voir en me disant que tu ne ferais pas l'affaire dans son service et qu'il voulait un autre interne. J'ai évidement été surpris parce que je te connais et je sais que si tu ne fais pas l'affaire, aucun interne de cet hôpital ne la fera.

J'encaisse avec difficulté, essayant de ne pas montrer que ça me touche.

- Tu...Tu lui as répondu quoi ?

- Je lui ai demandé si tu avais commis une faute professionnelle ou si tu lui avais manqué de respect. Il m'a répondu que non. J'ai alors compris que c'était personnel.

- Et donc ? Je demande en avalant difficilement ma salive.

- Je lui ai répondu que peu importe sa raison, j'en avais strictement rien à faire. Un bon médecin doit savoir...

- ...mettre de côté sa propre vie quand il passe les portes de l'hôpital pour pouvoir être capable de sauver celle des autres. Tu me dis ça depuis que je suis tout petit.

Je souris à tous ces souvenirs et quand je croise son regard, je vois ses yeux briller de fierté, pour moi.

- Exactement mon grand.

- Mais donc ça n'avait rien à voir avec le fait que je sois ton beau-fils ? Je le taquine avec un sourire malicieux.

- En tant que chef des internes, j'ai déjà rencontré ce problème et j'ai toujours répondu la même chose : tant que c'est personnel, je ne veux rien entendre et ça n'a pas intérêt à interférer avec votre travail. Mais en tant que beau-père...J'ai voulu lui faire avaler son stéthoscope pour avoir sous-entendu que tu n'étais pas un bon médecin !

J'éclate de rire en même temps que lui. Finalement je ne regrette pas d'être avec lui. Je pensais qu'il me ferait la morale mais après tout c'est Robin, il ne s'est jamais montré sévère ou méchant avec Gemma et moi. J'avais peut-être simplement peur que le fait qu'il soit mon supérieur change désormais notre relation, mais j'avais tord.

- Mais donc, tu vas me dire ce qui s'est passé entre vous maintenant ?

- S'il ne t'a rien dit, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée que moi je te le dise...Je lui explique avec une petite grimace désolée.

- Parle moi en tant que beau-père, pas en tant que supérieur. Je promets que ça n'aura aucune incidence sur ta vie professionnelle ou celle du Docteur Tomlinson. Je veux juste savoir pourquoi un ami et médecin que je tiens en haute estime vient me dire qu'il ne veut plus travailler avec mon beau-fils que je sais pourtant bosseur et compétent.

Ami ? Haute estime ? Okay, il ne peut définitivement pas savoir. Surtout que Louis n'a rien dit et je ne veux pas entacher sa réputation ou sa relation avec Robin. Mais en même temps je ne peux pas lui donner aucune explication !

- Hum...Eh bien...Louis et moi sommes...voisins !

- Voisins ?

- Oui, voisins. Hier soir on s'est croisé et il m'a invité à boire un verre pour qu'on fasse connaissance et...J'ai fini complètement soul. J'étais stressé pour aujourd'hui et donc j'ai exagéré sur l'alcool. Il a dû me ramener chez moi et j'ai raté mon réveil et donc c'est pour ça que j'étais en retard.

Il fronce les sourcils, visiblement perturbé, et semble chercher quoi dire.

- Voisins ? Je croyais que...Enfin bref, qu'est-ce qui t'a pris Harry ! Boire avant ton premier jour d'internat !

- Je suis vraiment désolé ! C'était une erreur. Mais hier soir on n'a pas parlé de travail alors je ne savais pas qu'il serait mon résident. Je pense qu'il se sent perturbé d'avoir commencé une relation...amicale avec moi et qu'il doit être aussi déçu de savoir que son interne boit, c'est pour ça qu'il est venu te voir. Et je reconnais que c'est de ma faute.

- Harry...Soupire-t-il en passant ses mains sur son visage.

- Pardon...

- Bref...Comme je le disais avant, c'est personnel. Ça ne regarde que vous cette histoire, faites simplement en sorte que ça n'affecte plus votre travail ou je devrais m'en mêler.

- Oui, papa.

- Bien.

Je me lève et commence à me diriger vers la porte.

- Et Harry ?

- Oui ? Je réponds en me retournant.

- Montre lui qu'il s'est trompé sur ton compte d'accord ? Tu es tout sauf un bon à rien et un ivrogne.

- Je le ferais, merci Robin. Fais un bisou à ma mère quand tu rentreras.

- Je n'y manquerai pas.

Il m'offre un clin d'oeil puis je pars avec le sourire aux lèvres. Je ne devrais pas être heureux de lui avoir en partie menti mais je pense que c'est mieux ainsi pour tout le monde.

Une fois de retour à mon appartement, je me stoppe au moment de déverrouiller ma porte et me tourne vers la porte de l'appartement de Louis. Il ne veut pas me parler à l'hôpital mais nous y sommes plus désormais. Déterminé, je fais demi-tour et toque énergiquement à sa porte car il doit être rentré maintenant.

- Harry, si c'est toi tu peux partir...J'entends derrière la porte d'une voix lasse.

- Non, je décrète fermement. Tu me dois une explication, du moins on doit parler de la situation et m'ignorer ne rendra pas les choses plus faciles.

- Je suis ton supérieur et je te dis de...

- Non, tu es Louis, mon voisin avec qui j'ai couché, et tu le resteras jusqu'à ce qu'on soit à l'hôpital demain.

J'entends ensuite le bruit d'un verrou et la porte s'ouvre sur lui, vêtu d'un simple tee-shirt blanc et d'un bas de jogging noir. Ses cheveux sont mouillés et je sens son parfum ou son dédorant jusqu'ici. C'est assez pour faire dérailler mon cerveau plusieurs secondes.

- Je vais clarifier les choses Harry. Je suis ton résident, tu es mon interne, rien n'arrivera plus entre nous alors le mieux c'est que l'on continue nos vies en oubliant ce qui c'est passé. Que ce soit dans cet immeuble ou à l'hôpital, je suis le Docteur Tomlinson pour toi, oublie Louis le voisin sympa. À partir de maintenant notre relation est purement professionnelle, elle n'est ni amicale ni rien du tout.

Il me dit avec tellement de conviction que mon coeur se comprime à m'en faire mal. Jamais un rejet n'a été aussi douloureux pour moi. Cependant je peux voir à ses pupilles humides et tremblantes qu'il n'est pas bien lui non plus. Je vois même un verre d'alcool sur le comptoir de sa cuisine derrière lui.

- Et si moi je ne veux pas ? Je lui réponds finalement. Et si je ne veux pas oublier et je ne veux pas que tu sois un simple Docteur à mes yeux ? Les relations entre résidents et internes ne sont pas interdites à ce que je sache.

- Elles ne sont pas interdites mais elles sont mal vues. Je ne veux pas faire parti de ces médecins qu'on pointe du doigt car ils couchent avec des étudiants. C'est ma règle d'or, je privilégie ma carrière. J'ai travaillé dur pour en arriver où j'en suis maintenant et je ne peux pas te laisser gâcher tout ça. Et tu dois oublier ce qui s'est passé si toi aussi tu tiens à ta réputation dans le milieu. Des internes incompétents qui sont aujourd'hui médecins en étant passés sous le bureau d'un résident, il en a malheureusement plein.

- Tu sous-entends que...

- Je ne sous-entends rien, se reprend-il d'un ton plus doux. Je ne sais pas même pas ce que tu vaux sur le terrain, tu n'es là que depuis un jour. Ce que j'essaye de te faire comprendre c'est que tu vas déjà assez en baver comme ça durant ton internat, alors ne te complique pas la vie. Oublions ce qui c'est passé et repartons de zéro demain matin. Je ne t'ignorerais plus, c'était stupide, mais à mes yeux tu ne seras que Styles, mon interne.

- Compris...Docteur Tomlinson, je lui réponds, résigné.

Je ne peux même pas le contredire. C'est tellement plus simple d'oublier, pour lui, pour moi, pour Robin. Je dois me concentrer sur mon internat et faire de mon mieux pour à la fin être titularisé à mon tour et devenir le médecin que je rêve d'être. La dernière chose que je veux est donc me compliquer la vie.

- À demain, me souffle-t-il avant de fermer sa porte.

Il me faut quelque seconde pour réaliser tout ce qui vient de passer puis je reviens à mon appartement tel un zombie. Je déverrouille la porte et me laisse tomber sur mon canapé, me sentant vide d'énergie. Je crois que je vais aller grignoter quelque chose, me doucher et me coucher directement après.

*

*

*

Une semaine. 7 jours déjà que j'ai commencé mon internat en pédiatrie. Si on oublie l'ambiance étrange entre Louis et moi et le fait que Niall et Liam font tout pour prouver qu'ils sont meilleurs et plus intelligents que moi, je peux dire que j'aime ce que je fais. Les enfants sont des patients si agréables quand on arrive comprendre ce qui se passe dans leur tête. Ils ne trichent pas, ils ne mentent pas, et...ils vous insultent bien moins que les adultes ou les personnes âgées, ce qui est plutôt agréable.

- Bonjour Docteur Tomlinson, je lui lance en le croisant dans le couloir.

- Bonjour Harry, rétorque-t-il en relevant quelques secondes son regard de sa feuille.

Je me dirige ensuite vers la chambre 108 et me penche pour regarder l'intérieur de la pièce, seul ma tête dépasse. Quand Erin, ma patiente de 8 ans, me voit enfin, elle m'offre un sourire lumineux.

- Docteur Styles !

- Erin, comment tu vas ? Je lui demande en entrant.

- Ça va super bien ! Je peux rentrer dans ma maison maintenant ?

- Tu es sûre que tout va bien ? Je lui demande en faisant une moue sceptique exagérée. J'ai vu l'infirmière et elle m'a dit un secret tu sais...

La petite fille grimace avant de faire une moue boudeuse.

- Ça devait être un secret juste entre elle et moi...

- Sauf que dans cet hôpital, je suis le roi des secrets. Quand quelqu'un dit un secret à quelqu'un, je suis obligé de le savoir.

- C'est nul ça...

- Pas du tout, ça a du bon de connaître tous les secrets. D'ailleurs, je vais t'en confier un.

Je me penche vers elle et lui dit tout bas.

- Il y aura du gâteau au chocolat ce midi pour le dessert.

- Oh trop bien !

- Et donc, pour en revenir à ton secret, maintenant que je le connais, est-ce que tu veux m'en parler ?

Elle soupire en jouant nerveusement avec la corde qui tient son plâtre.

- Cette nuit, j'ai eu tellement mal à la tête que j'ai vomi...Mais je vais bien maintenant. Je veux rentrer chez moi Docteur Styles...

- Ce qui s'est passé est assez grave Erin, tu t'es fait renverser par une voiture. Ton bras et ton pied cassés sont en train de guérir mais on doit te garder pour voir si tu n'as pas de blessure à l'intérieur.

- À l'intérieur ?

- Parfois quand on se cogne très fort la tête, on peut se faire du mal à l'intérieur de la tête et donc ça ne se voit pas. Ça s'appelle une commotion.

- Et vous pensez que j'ai ça ?

- Peut-être bien. C'est pour ça que je veux t'examiner grâce à une machine super cool et te garder avec moi encore un peu.

Elle semble réfléchir puis soupire d'un air théâtrale tout en levant les yeux au ciel.

- Si c'est avec vous alors je veux bien rester, concède-t-elle. Mais comme vous êtes le roi des secrets, je vais vous dire quelque chose. Je veux plus voir les deux autres docteurs. Ils sont beaux mais ils sont bizarres ! L'un d'eux dit des blagues toutes nulles alors que l'autre me parle comme à un bébé. Je suis une grande fille maintenant !

- Évidement que tu es une grande fille ! D'ailleurs après, quand tu vas aller dans la machine, tu verras qu'elle est spéciale pour les grandes.

- Ah oui ?

Je hoche la tête puis mon regard croise l'horloge et je réalise qu'il est temps que j'aille voir mes autres petits patients.

- Je viendrais te chercher bientôt et on ira voir la machine, ça te va ?

- Oui, à toute à l'heure.

Je lui fais un signe de la main tout en me dirigeant vers la porte. Cependant en me tournant, je tombe face à face avec Louis et sursaute violemment.

- Pardon, je...Je pensais que tu m'avais vu, m'explique-t-il.

- Non, je ne vous avez pas vu, je réponds avec un sourire gêné. Vous voulez voir Erin ?

- Je voulais la voir oui. Liam et Niall m'avaient dit qu'elle était plutôt difficile mais visiblement avec toi ça se passe très bien.

- Je crois qu'ils ne savent pas comment lui parler, c'est tout. Elle est très intelligente, elle est capable de comprendre ce qui lui arrive, il faut juste...

- Trouver la bonne façon de le dire, complète-t-il avec un sourire. Tu as réussi à lui parler de la commotion et du scanner sans la faire paniquer. Tu es formidable...Enfin avec les enfants !

- On se comprend eux et moi, je ne sais pas trop comment d'ailleurs, je lui dis en esquissant un petit rire.

- Tu es peut-être simplement ouvert d'esprit et attentionné, me lance-t-il.

Il m'offre un ultime sourire et s'éloigne pour rejoindre la chambre d'un autre patient. Je le suis du regard avant de pousser un soupire. J'ai oublié de préciser que ça fait aussi 7 jours que mon béguin pour lui n'a pas disparu.

*

*

*

- Vous êtes enfin là ! S'écrie Cara en nous voyant sortir des vestiaires.

- Désolé, certains d'entre nous ont du boulot, rétorque Zayn en pouffant de rire.

- Le connard ! Lui lance Luke, plus amusé que vexé.

Exténués mais excités, nous nous dirigeons vers la sortie de l'hôpital pour aller chez moi en vue d'une soirée tranquille. Nous sommes cinq au total : Cara, Zayn, Luke, Selena et moi, tous internes et nous avons décidé de fêter tranquillement notre première semaine d'internat.

- Alors les nouveaux, on va quelque part ?

Nous nous arrêtons à quelques mètres de la sortie pour nous tournez vers la femme qui nous a interpellé. C'est une rousse cinquantenaire au sourire contagieux.

- Docteur Thales ! Rétorque Zayn, plutôt heureux.

Je réalise seulement maintenant qu'elle est accompagnée de trois hommes, très certainement docteurs aussi, dont...Louis. Je fronce les sourcils de confusion alors qu'ils avancent vers nous.

- Vous allez quelque part ? Demande un homme noir d'un certain âge.

- On va chez Harry pour...commence Cara.

- Changement de plan, vous venez avec nous ! Conclue un petit homme bedonnant.

- Mais...J'essaye de protester.

- C'est une petite tradition, explique le Docteur Thales. On aime amener nos internes chez Ricky's pour les initier.

- A quoi ? S'interroge Selena.

- On appartient pas à cet hôpital tant qu'on a pas mis les pieds au Ricky's, Gomez, lui explique l'homme noir avec un petit rire. Alors en route !

Mes amis semblent complètement oublier notre plan initial et suivent joyeusement les docteurs qui sont en fait leurs résidents. Pendant quelques secondes je me retrouve face à Louis qui n'a pas bougé non plus. Je l'interroge du regard, sur ce qui est en train de se passer et si c'est une bonne idée sachant que notre relation doit rester professionnelle. Il se contente de hausser les épaules en esquissant un petit sourire gêné.

- Martha prend rarement non comme réponse, alors allons-y, me souffle-t-il sans quitter son sourire.

Nous nous mettons alors rapidement en marche pour rejoindre les autres déjà en chemin vers le bar. Pendant le trajet, les présentations sont rapidement faites. Cara et Luke nous présentent leur résident, le Docteur Robert Quinto, le petit bedonnant, qui travaille en pneumologie. Selena nous présente le Docteur Carl Sherman, l'homme grand et noir, chef du service de cardiologie, puis Zayn nous présente le Docteur Martha Thales, qui sera bientôt cheffe du service de gynécologie. Les présentations se finissent par moi.

- C'est le Docteur Tomlinson, Louis, c'est mon résident au service de pédiatrie.

- Tu oublies de préciser que Louis est aussi le chef de ce service, ajoute Carl. Le plus jeune de toute la région.

L'homme lui tape amicalement l'épaule et Louis sourit fièrement malgré sa légère gêne d'être mis en avant ainsi devant tout le monde. Nous arrivons ensuite rapidement au bar qui est vraiment proche de l'hôpital finalement.

- Bienvenue au Ricky's ! Nous lance Martha.

- Après cette soirée vous ferez parti des nôtres, ricane Robert.

Nous nous asseyons dans un coin très cozy avec deux canapés et un fauteuil qui semblaient nous attendre. Louis et Cara récupèrent deux chaises à d'autres tables et s'installent près de nous. Étant au bout d'un canapé, la chaise de Louis se trouve près de moi.

- Qu'en est-il de Niall et Liam ? Ils ont eu droit à l'initiation eux-aussi ? Je lui demande d'un ton amusé.

- Pour être honnête, je n'ai pas vraiment envie de passer une soirée ici avec eux. Ils sont tellement...ennuyeux, grimace-t-il.

- Je pensais que tu les aimais bien, je réponds, plutôt étonné. Ils sont si passionnés, si dévoués.

- Ce genre d'internes sont loin d'être nos préférés tu sais ? Intervient Carl. Il sont tellement concentrés sur la théorie et le fait qu'ils veulent bien faire qu'ils oublient parfois...

- Qu'ils ont affaire à des êtres humains, le complète Louis.

- Exactement ! Le côté social et le relationnel sont une partie importante de notre métier et certains internes l'oublient au profit de vouloir faire les choses bien pour nous impressionner.

- « La médecine c'est guérir parfois, soulager souvent, consoler toujours », je cite.

- Mon dieu, Louis dit ça tout le temps ! Explique Martha en riant.

- Parce que c'est tellement vrai ! Rétorque-t-il. Notre travail est en grande partie de la psychologie, surtout avec les enfants. La plupart du temps, il suffit de trouver les bons mots pour soigner les maux.

Un débat plutôt animé se lance alors sur le sujet. Martha et Louis soutiennent l'importance de la psychologie mais Carl et Robert, travaillant en cardiologie et pneumologie, soutiennent évidement que le plus important reste de soigner grâce à la médecine pure et simple. Mes amis et moi, en internes dévoués, nous soutenons nos résidents et nous en sommes tous à nous chamailler comme des enfants.

- Et si on mettait fin à tout ça avec une partie de fléchettes ? Propose d'un coup Robert.

- Du genre l'équipe gagnante a raison ? Pouffe Martha.

- Désolé mais c'est la pire idée, lance Louis, mort de rire.

- Ça sera une bonne idée après une autre tournée, intervient Carl avant d'ajouter tout bas d'un ton amusé. Et puis je pense qu'il a surtout envie de jouer et qu'il cherchait un prétexte

Il interpelle Ricky, le patron du bar, pour prendre une nouvelle commande et demander les fléchettes pour jouer. La cible est contre le mur juste à côté des canapés alors Robert n'a pas dû chercher son idée bien loin. Zayn et Martha viennent s'asseoir avec moi sur le canapé et Cara, Luke, Selena, Carl et Robert se rassemblent de l'autre côté.

- Je suppose qu'il n'y pas de doute sur les équipes, plaisante le Docteur Thales.

- Vous pensez que la médecine va vous faire gagner ? Les taquine Louis.

Carl esquisse un rire lent et grave.

- La précision Tomlinson, la précision, lui rétorque-t-il en faisant craquer ses doigts.

- Et vous vous pensez que murmurez à l'oreille des fléchette va les faire aller droit dans la cible ? Nous lance Cara malicieusement.

- Ça marche avec les hommes, alors pourquoi pas avec les fléchettes ? Je réponds avec un sourire en coin.

Louis manque de s'étouffer avec sa bière à côté de moi alors que mes amis finissent par exploser de rire.

- Mon dieu elle était bonne celle-là ! Admet Luke. Mais maintenant c'est parti pour les choses sérieuses. On fait un 501 double out par équipe ? 3 fléchettes ?

Nous acquiesçons et il attrape les fléchettes. Ce n'est clairement pas équitable car ils ont un joueurs en plus mais Selena propose de partager ses 3 tirs avec Cara, c'est à dire que l'une tirera une fois et l'autre deux. Elles comptent donc pour un joueur.

- Travail d'équipe, ça me plaît, leur dit Robert.

Tout le monde passe et vient enfin mon tour. Le problème c'est que je ne sais pas comment tirer, j'ai toujours jeté mes fléchettes en espérant qu'elles touchent la cible.

- Ça va être un désastre, je les préviens. Et puis ne restez pas près de la cible, je pourrais vous crever un œil.

- Allez Styles, je suis sûre que tu vas nous impressionner, m'encourage Martha. Et puis si tu es nul, c'est pas grave, je te le ferais juste payer quand tu viendras faire ton internat en obstétrique.

- Merci pour ses mots très positifs Docteur Thales, je lui rétorque avec un faux sourire.

Je lance alors ma première fléchette...à côté de la cible. La deuxième atterrit sur le 1 et la troisième sur le 8.

- 9 points, annonce Zayn avec une moue. T'es grave nul à chier, t'avais raison ! Tu sais quand même que le but c'est de marquer le plus de point possible pour arriver à zéro hein ?

Je me contente de lui faire un doigt d'honneur avant d'aller me rasseoir.

- T'en fait pas Harry, ce n'est qu'un jeu, me souffle Louis. On peut pas être bon partout.

- Ah mais moi je le sais que ce n'est qu'un jeu et que ça n'a aucune importance, mais dis leur à eux ! Je lui dis en gloussant. J'ai l'impression qu'ils sont prêts à me tuer si je les fais perdre.

- Vois le bon côté...si tu meurs ça fera des organes pour l'hôpital.

J'écarquille les yeux, choqué et amusé à la fois, alors qu'il se moque ouvertement de moi.

- Eh bien merci du soutien ! Mais qui te dit que je suis donneur ?

- Personne, mais j'en suis sûr. Même mort, tu voudras aider quelqu'un, m'explique-t-il avec un sourire malicieux. Alors, je me trompe ?

- Bon okay c'est vrai, je suis donneur, je lui avoue en riant. J'ai ma carte depuis que je suis en âge de l'avoir, pour moi c'est plutôt évident.

Avoir cette discussion avec quelqu'un peut paraître affreusement bizarre et glauque, mais je suppose que c'est normal pour des médecins ? Ou peut-être que Louis et moi sommes simplement étranges après tout et que personne ne parle de ce genre de choses ?

La partie se termine une heure plus tard par une défaite monumentale de mon équipe. Heureusement après quelques verres supplémentaires Zayn et Martha semblent avoir oublié de m'en vouloir. Cependant il commence vraiment à se faire tard, j'avais signé pour une soirée tranquille et je me retrouve dans un bar bruyant à boire plus que je ne l'aurais voulu. Je suis loin d'être soul mais je me sens un peu trop ankylosé par l'alcool.

- Je pense que je vais rentrer, je leur annonce en me levant.

- Déjà ? Répond Louis dans la foulée.

- Je suis vraiment crevé et je veux être en forme pour voir ma famille demain.

- Oui, évidement, rétorque-t-il en se raclant la gorge.

- Tu as besoin d'un taxi ? Me demande Carl.

- Non, merci, je vais marcher, je n'habite pas très loin. Et puis ça me fera du bien.

- Je crois que je vais me retirer aussi, dit le Docteur Thales. Je n'ai plus l'âge de nos chers internes malheureusement.

Tout le monde décide alors finalement de rentrer chez soi. Les résidents rentrent ensemble en taxi à l'exception de Louis. Mes amis partent en bus et je me mets en route après les avoir saluer. Au bout de quelques pas, j'entends quelqu'un trottiner et se placer à mes côtés.

- On va au même endroit après tout, à moins que tu ne veuilles pas de ma compagnie ? Me lance mon voisin avec un sourire angélique.

- Le trottoir est pour tout le monde après tout, je rétorque pour le taquiner.

Ce soir j'ai retrouvé le Louis que j'ai découvert la première fois. Détendu, posé, drôle, rayonnant, et j'avoue avoir du mal à ne pas sourire quand je pose mon regard sur lui. Le trajet se fait dans le silence, mais ce n'est pas gênant. J'apprécie qu'il soit là, juste sa présence, rien n'a besoin d'être dit.

Arrivé à notre immeuble, nous montons à notre étage et c'est à ce moment que nous échangeons nos premières paroles.

- C'était une bonne soirée, je lui dis en me stoppant devant nos portes.

- C'était super oui, mieux que l'année dernière.

- Est-ce qu'il y a quelque chose que je devrais savoir ? Je le taquine.

- Justement non. Il n'y a rien à dire. C'était des internes comme Liam et Niall qui étaient hyper gênés d'être avec nous dans un bar. C'était une catastrophe. Mais toi et tes amis êtes un bon groupe.

Je hoche la tête avec un sourire puis sors les clés de ma poche.

- Bonne nuit Docteur Tomlinson, je lui dis avant de me tourner vers ma porte.

- Harry, attends...

Il me retient par le coude, m'incitant doucement à me retourner face à lui.

- Je suis désolé...

- De quoi ?

- D'avoir rendu les choses étranges entre nous, avoue-t-il. Ce délire de faire comme si on se connaissait pas, de t'éviter...ça n'a fait que créer un malaise entre nous à chaque fois qu'on se voit. Je vois bien que tu ne sais pas sur quel pied danser quand je suis là et que la distance que je mets avec toi te blesse et franchement j'en suis désolé, c'était immature dans un sens. J'ai compris ce soir que les choses n'ont pas besoin d'être bizarres. On peut laisser les choses se faire naturellement, amicalement évidement. Car tu es quand même mon voisin et...je t'ai déjà vu nu.

Il esquisse un petit rire et mon coeur s'accélère pendant plusieurs secondes, me confirmant quelque chose.

- Donc...amicalement ? Je répète en me mordant la lèvre d'embarras.

- Harry, je...Là dessus je n'ai pas changé d'avis, je ne peux pas...

Je vois une légère panique dans son regard et je comprends que je ne dois pas insister.

- Je suis désolé Louis, pardon. Je ne vais pas insister. Amis c'est très bien, je le rassure.

Il prend une grande inspiration et acquiesce.

- D'ailleurs Louis c'est très bien, me dit-il. On arrête avec les Docteur Tomlinson. C'est bizarre.

- Okay, eh bien bonne nuit Louis alors.

- Bonne nuit Harry.

Il m'offre un dernier sourire et rentre dans son appartement. Je ferme les yeux et prends également une grande inspiration. Amis c'est très bien.

Maintenant je n'ai plus qu'à m'en convaincre....

*

*

- J'ai entendu parler de ta sortie au bar avec le Docteur Tomlinson et d'autres médecins, comment c'était ? Me demande Niall tout en buvant une gorgée de café.

Je sens pourtant l'amertume dans sa voix et je ne veux pas me lancer dans ses gamineries alors j'attrape la liste des petits patients et me dirige vers la sortie de la salle de détente.

- Désolé Niall, j'ai pas le temps. Je commence les visites.

Ce week end avec mes parents et ma sœur m'a fait du bien et cet irlandais ne va pas plomber tout ça dès le début de semaine. J'ai d'ailleurs hâte de découvrir les nouveaux enfants qui sont arrivés ce week-end.

Je débute par une petite fille qui a des problèmes respiratoires suite à une crise d'asthme importante, puis une autre qui a été mordue par un chien. Il y a ensuite un petit garçon diabétique qui a besoin d'être surveillé et j'arrive finalement dans la chambre d'un petit garçon à la jambe plâtrée. Je tique cependant sur son nom de famille quand je le vérifie en entrant.

- Robbie ? Je demande en faisant abstraction du Tomlinson inscrit juste après. Je suis le Docteur Harry, ravie de te rencontrer mon grand.

Je salue ensuite l'homme qui se trouve avec lui.

- Je suis son père, Joseph.

- Enchanté.

Je commence à faire les tests habituels comme prendre sa tension tout en lui parlant pour le rassurer.

- Alors Robbie, on a joué au cascadeur ?

- Oui, je faisais du quad avec mon père. C'était trop cool ! Mais le quad s'est retourné sur moi à cause d'une racine.

Du quad ? Ce garçon à neuf ans ! Je regarde rapidement son père en essayant d'enlever tout jugement de mon regard.

- Vous êtes un cascadeur vous aussi, monsieur...Tomlinson je suppose ?

- J'ai plus l'habitude de Docteur Tomlinson, mais oui c'est mon nom.

Est-ce que c'est une coïncidence ? Je ne pense pas. Il s'agit peut-être d'un membre de la famille de Louis. Son frère peut-être, Louis m'avait confié avoir une grande famille si je me souviens bien.

- Vous êtes famille avec le Docteur Tomlinson de ce service ?

Alors que j'enlève le tensiomètre du bras du petit garçon, ce dernier me fixe avec un grand sourire.

- Oui, c'est mon papa ! Me dit-il les yeux brillants de fierté.

- C'est mon mari, confirme Joseph.

Ils ne peuvent peut-être pas le voir mais je suis en train de mourir de l'intérieur. Je repose le tensiomètre et enfonce mes mains tremblantes dans mes poches pour les cacher.

- J'aurais d'ailleurs espéré que ça soit lui qui vienne voir son fils, ajoute l'homme.

- Hum...Je commence avec la voix tremblante. Je crois qu'il est au bloc actuellement pour une urgence.

- Et donc il envoie un interne à la place ?

C'est une question qui ressemble plus à une critique.

- Il y a eu des changements de staffs de dernières minutes, alors oui, je suis celui qui fait les visites ce matin. D'ailleurs votre fils va très bien, il pourra sortir probablement demain avec des béquilles.

- J'aimerais des examens complémentaires, pour m'assurer qu'il n'y pas d'autres dommages liés à l'accident.

- Je pense vraiment que...

- Sans vous manquez de respect, je verrais ça avec mon mari quand il sera...Eh bien le voilà justement !

Louis se fige en entrant, son regard passant de moi à son mari. Au moins je sais pourquoi il était presque en panique hier soir et pourquoi il ne veut plus de moi.

- Je croyais que Bennet et Payne se chargeaient des visites ce matin ? Demande-t-il d'une petite voix.

- Payne est malade et Bennet a une urgence familiale, alors on m'a appelé, je réponds un peu plus sèchement que je l'aurais voulu. Mais maintenant vous êtes là pour les faire, Docteur Tomlinson.

Je lui tends alors la liste des patients et m'en vais sans un regard. Je vais ensuite d'un pas décidé vers les toilettes et m'enferme dans l'un d'eux, me permettant enfin d'assimiler ce que je viens d'apprendre.

Louis est marié et père d'un enfant.

Louis m'a menti.

Louis a trompé son mari avec moi.

Je suis monstrueux !

Mon coeur est en train de battre à un rythme insensé et il ne se calme pas. D'affreux souvenirs me reviennent en mémoire, quand ma mère a découvert que mon père la trompait, quand il l'a avoué et déclaré qu'il était amoureux de cette femme, quand il nous a quitté pour elle et a disparu peu à peu de nos vies. Je sais ce que c'est, de voir sa famille être détruit à cause d'un adultère. Louis ne m'aime peut-être pas mais le mal est fait. J'ai hait mon père et surtout cette femme que je ne connais même pas pour avoir détruit ma famille et maintenant, je suis cette femme.

Un haut le coeur me prend et j'ai à peine le temps de me pencher au-dessus des toilettes que je vomis tout ce que j'ai mangé ce matin.

Au moins après ça, mon coeur se calme peu à peu et je reviens à peu près dans un état normal, me sentant seulement complètement vide, que ce soit physiquement ou émotionnellement.

Je sors des toilettes après plusieurs minutes, voulant quitter ce service pour un endroit où je me sentirais mieux.

- Harry ! M'interpelle une voix plus familière.

Je l'ignore cependant et continue mon chemin jusqu'à l'ascenseur. J'appuie sur le bouton et je n'ai pas le choix d'attendre.

- Harry, je...

- Garde ta salive, je le coupe immédiatement. Je ne veux pas t'écouter, je pourrais te dire des choses que je regretterai plus tard en retour.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et je rentre à l'intérieur. En me tournant, je croise enfin le regard de Louis, un regard triste et perdu. Mais je ne cède pas, je suis incapable d'aucune réaction à ce moment précis.

J'appuie sur l'avant dernier étage et rejoins la seule personne qui peut m'apporter du réconfort dans cet hôpital à ce moment précis.

Mon père.

- Harry ? S'étonne-t-il.

- Je peux entrer ou tu es occupé ?

- Vu la mine que tu as je ne vais certainement pas te laisser à la porte.

Il appelle ensuite sa secrétaire pour décaler son prochain rendez-vous et il m'invite à m'asseoir sur le petit canapé qui se trouve dans son bureau.

Je décide alors de tout lui raconter cette fois, à propos de Louis et moi, et du fait qu'on a couché ensemble.

- Je...Je ne suis pas sûr de comprendre Harry.

- Il n'y a rien à comprendre.

- Je veux dire...J'ai su que quelque chose était bizarre quand tu m'as dit que Louis était ton voisin...

- Mais il l'est.

- Je sais où lui et Joseph habitent et je ne pense pas qu'ils aient déménagé.

- Tu crois que c'est une sorte de garçonnière où il amène toutes ses conquêtes dans le dos de son mari ?

- Mon dieu non Harry ! Répond Robin en riant. Louis n'est pas comme ça, quelque chose ne colle pas. Il ne tromperait jamais Joseph, et il aime trop son fils pour prendre le risque de briser sa famille. Et puis l'appartement est certainement un pied à terre près de l'hôpital quand il travaille. Peut-être même que Robbie et Joseph y vivent avec lui parfois.

- Pourtant il a bien trompé son mari Robin ! Avec moi !

Il soupire en se massant les tempes.

- J'aimerais te dire que leur couple va mal, mais ce n'est pas le cas. Ils étaient ensemble au barbecue qu'on a fait avec ta mère à la fin de l'été, on a bu un verre tous les quatre il y a environ deux semaines et ils ont confirmés qu'ils seront là au gala de Noël de l'hôpital en décembre.

Le poids sur mon coeur s'alourdit, je me sens à nouveau mal et mon père le remarque.

- Pardon Haz, je voulais pas empirer les choses. Je suis désolé de cette situation, je sais ce qui c'est passé avec ton père et que tu dois vraiment être affecté par tout ça. Juste...Essaye peut-être de parler avec lui ? Il aura certainement des explications à te donner.

- Je suis pas sûr de vouloir entendre d'explications. Je veux juste...passer à autre chose.

Il hoche la tête avec un sourire réconfortant. Nous déjeunons ensuite ensemble dans son bureau, à parler d'autres choses plus légères. Je reprends ensuite le travail, je suis surpris de voir que Louis n'est plus là et son fils également. Je croyais pourtant que son mari voulait faire des examens supplémentaires ?

Mais après tout ce n'est pas mon problème. Je fais alors ce que j'ai à faire et je n'ai pas une seconde à moi car je dois également faire le travail de Payne, de Bennet et de Louis maintenant que lui aussi n'est plus là. Cependant je ne m'en plains pas, je suis tellement occupé que je ne pense à rien à part à mon travail.

Je rentre finalement chez moi, épuisé. Le chemin à pied et l'air frais me font du bien. Une fois à mon étage, je longe le couloir qui mène à mon appartement et alors que je sors mes clés de ma poche, je réalise que la porte de l'appartement de Louis est entrouverte.

Je devrais continuer mon chemin et ne rien faire, mais c'est plus fort que moi. Je regarde à l'intérieur et tout est allumé, même la télé. Je fronce les sourcils puis un bruit sourd me fait sursauter.

- Il repart avec moi je t'ai dit !

- Mon fils ne repartira pas avec toi ! Du quad franchement ?! C'est un enfant ! Un enfant ! T'es pitoyable à vouloir l'acheter comme ça ! T'as mis sa vie en danger abruti !

- L'acheter ? J'ai pas besoin de l'acheter parce que t'es jamais là ! T'as justifié comment au juste à notre fils que tu avais une autre maison, hein ?

Je comprends alors que Louis et son mari sont enfermés dans une chambre et se disputent de manière assez intense. Et comme ils sont tous les deux là...

Je tourne la tête et vois enfin que Robbie est là, sur le canapé, les mains sur les oreilles et les yeux fermés. Sa jambe plâtrée est posée sur la table basse et l'empêche certainement de s'enfouir en courant.

Je me revois enfant, avec Gemma, quand ma mère a confronté mon père sur sa tromperie. Ils croyaient vraiment qu'en allant dans le jardin on ne les entendrait pas hurler ? Louis et son mari pensent-ils vraiment qu'une simple porte fermée suffit à ce que leur fils ne les entende pas ?

- Hey bonhomme, je dis en touchant son épaule.

Il sursaute en retirant les mains de ses oreilles. Il me fixe avec étonnement puis fronce les sourcils.

- Docteur Harry ?

- Coucou, Bobbie.

- Mes papas, ils..., tente-t-il de m'expliquer, la voix tremblante.

- Oui je sais, ils se disputent et ça fait beaucoup de bruit.

Il hoche la tête.

- Ça te dirait de venir chez moi pour regarder la télé ? J'habite juste en face, tout près, et tu seras tranquille là-bas. Juste le temps que tes papas se calment, tu es d'accord ?

Il hoche à nouveau la tête après plusieurs secondes d'hésitation et récupère ses béquilles. Je contourne le canapé pour l'aider et nous allons dans mon appartement. Je laisse la porte ouverte pour rassurer Robbie et aussi pour que Louis et Joseph comprennent que leur fils est chez moi quand ils sortiront de la chambre.

J'allume directement la télé pour couvrir les résidus de la dispute et je retire mon manteau.

- Tu veux regarder la télé ou peut-être qu'on peut faire un jeu ?

- J'aime bien les jeux, me dit-il.

Mais ensuite il regarde rapidement mon frigo et je comprends.

- Tu n'as pas dîné ?

- Papa Jo est arrivé juste avant qu'on mange...

- Okay, assis-toi à table.

Je sors le reste de riz fris que je me suis préparé hier de mon frigo et le mets à réchauffer. Une fois les assiettes servies, je lui explique les jeux de société que j'ai et il choisit le Uno.

- Ça fait longtemps que je n'ai plus joué, donc ça me fait plaisir que tu sois là, je lui explique.

- Pourquoi tu jouais plus ?

- Parce que j'étais en école de médecine et j'avais beaucoup de travail à faire. J'y suis toujours d'ailleurs, mais je travaille à l'hôpital en même temps.

- C'est nul l'école, je veux plus y aller mais mes papas ils veulent pas.

- Pourquoi tu dis que c'est nul ? Tu ne veux plus voir tes copains ?

- J'aime bien mes copains mais Papa Louis m'a dit que si je voulais être docteur, comme Papa Jo et lui, il fallait travailler à l'école. Mais maintenant je ne veux plus être docteur, donc ça sert à rien de travailler.

- Pourquoi tu ne veux plus être docteur ?

- Parce que les docteurs ça se dispute tout le temps et s'est jamais là.

Je ne lui réponds rien sur le coup car je ne sais simplement pas quoi répondre à ça. J'ai mal pour lui : Robin me parlait de leur super couple mais visiblement ils sont loin de bien s'entendre. Mais pourquoi personne ne semble au courant ?

- Tes papas t'aiment et leurs problèmes n'a rien à voir avec le fait qu'ils sont docteurs.

- Papa Jo dit que Papa Lou ne m'aime pas, qu'il est égoïste et qu'il ne veut pas de notre famille. Il dit que Papa Lou est la raison de toutes les disputes et qu'il est méchant.

Je fronce les sourcils. Malgré la colère que je ressens actuellement pour Louis, je ne peux pas croire que tout ça soit vrai. Et même si ça l'était, pourquoi Joseph dit-il toutes ces atrocités à son fils, comme s'il voulait que Robbie déteste Louis ?

Et puis je me souviens « T'es pitoyable à vouloir l'acheter comme ça ! ». Joseph cherche à gagner à tous prix l'amour de son fils et à le monter contre Louis, c'est exactement ce qu'il fait en fait. Il utilise Robbie pour blesser Louis. C'est la pire chose qu'un parent puisse faire !

Pris d'une colère soudaine, je me lève et indique à Robbie de terminer tranquillement son assiette. Je me dirige vers l'appartement de Louis et directement vers la chambre où ils se disputent.

- Tu peux pas faire ça, j'entends Louis dire d'une voix blessée.

- Bien sûr que si. Qui les juges croiront hein ? Le père exemplaire qui travaille à mi-temps pour s'occuper de son fils ou celui qui se noie dans le travail et décide d'avoir un autre appartement ?

- Tu es celui qui a tout gâché en te tapant ton interne je te rappelle ! Tu as brisé notre famille et tu essayes de me faire passer pour le méchant !

- Tu es celui qui est incapable de passer au dessus. Tu en fais tout un plat alors que c'était pas grand-chose ! Je fais des efforts mais tu t'en fiches, alors tu es celui qui gâche tout, qui gâche notre famille.

La voix de Joseph est implacable et menaçante. Il essaye clairement de faire culpabiliser Louis alors qu'il est le seul coupable et je comprends donc maintenant la dynamique de leur relation. Joseph maintient l'ascendant émotionnel sur Louis en le faisant culpabiliser, il le manipule et ça m'énerve car il n'a pas le droit de lui dire des choses pareilles.

Il faut que ça cesse, que cet homme arrête de blesser Louis et leur fils avec son comportement malsain. Alors pris d'une idée, je toque d'un coup à la porte de la chambre et ils s'arrêtent tous les deux soudainement de se disputer.

- C'est quoi ce bordel ? Marmonne Joseph.

- T'as laissé la porte ouverte quand tu as débarqué comme une furie, peste Louis.

- La ferme !

Quelques secondes plus tard, la porte de la chambre s'ouvre sur Joseph. Il s'apprête à parler mais je l'arrête d'un geste de la main.

- Vous ne me devez aucune explication, mais sachez qu'à cause du bruit que vous faisiez...

- Je ne sais pas ce que vous faites là mais vous ferez mieux de rentrer chez vous et de vous mêler de vos affaires.

Il est vrai que c'est un homme plutôt charismatique et sa voix se veut menaçante mais je suis trop énerver pour me laisser impressionner.

- Ici, je suis un voisin et votre dispute ne dérange pas seulement le voisinage mais aussi votre propre fils, celui que vous avez laissé seul pour pouvoir vous hurler au visage.

Son visage s'assombrit et il esquisse un pas vers moi.

- Tu es le seul que ça semble déranger et je te conseille de garder cette histoire pour toi et de ne peux plus jamais évoquer mon fils si tu veux garder ton poste à l'hôpital, est-ce bien clair ?

- Ce qui est clair c'est que j'ai appelé la police et que me menacer ne fera qu'aggraver votre cas.

- Le grand Joseph Tomlinson arrêté par la police, ça fera un super titre dans les journaux. Tu te feras élire directeur de l'hôpital à coup sûr avec ça, ricane méchamment Louis.

- Je t'interdis de...

- La police va arriver Joseph, le coupe son mari. Et si tu ne veux pas que j'ajoute que tu es entré dans mon appartement sans mon accord, casse-toi directement. Je pourrais toujours faire passer ça pour malentendu mais par pitié, casse-toi !

Je vois très bien qu'il boue de rage et qu'il est prêt à exploser, mais sans quitter son air menaçant et faussement calme, il passe à côté de moi et part après avoir échangé quelques mots avec son fils depuis le couloir.

Une fois Joseph hors de notre vue, Louis se laisse tomber sur son lit et enfouie son visage dans ses mains. Quand il relève enfin sa tête, je peux voir que ses yeux sont rouges et humides.

- Je...Hum...

Il ne sait pas quoi dire et je peux le comprendre.

- Robbie est chez moi, tu peux venir si tu veux.

- Chez toi ?

J'acquiesce et il se lève d'un coup.

- Je me suis dit que c'était mieux de l'éloigner de la dispute et de lui changer les idées.

- Merci, souffle-t-il.

Il s'empresse de rejoindre son fils et de le prendre dans ses bras.

- Pardon mon bébé, on aurait pas dû te laisser seul. Pardon, pardon, pardon !

- Papa Jo il dit que tu veux partir de toute façon, lance Robbie d'une petite voix.

Je vois la douleur passer dans les yeux de Louis et j'ai mal pour lui.

- Non, bien sûr que non mon coeur. Jamais je te laisserais, jamais. Je t'aime plus que tout au monde.

Robbie reste silencieux plusieurs secondes avant d'éclater en sanglots et de s'accrocher fortement à son père qui le soulève et le berce dans ses bras jusqu'à ce qu'il se calme.

Ils s'installent ensuite sur le canapé et Louis lui chuchote des mots réconfortants. Je leur prépare alors un bon chocolat chaud et leur apporte. Robbie le boit goulûment et Louis et moi rions en voyant la mousse et le chocolat autour de sa bouche.

- On peut jouer au Uno maintenant ? Demande-t-il une fois la bouche propre. Harry a dit qu'il voulait jouer avant et moi aussi. Tu veux avec nous papa ?

- Bien sûr mon coeur.

Il me demande tout de même silencieusement s'il peut rester jouer et je hoche doucement la tête. Nous nous installons alors à table et je mets un peu de musique en fond pour instaurer une ambiance encore plus douce et relaxante.

*

*

Robbie à moitié endormi, Louis tente de lui faire avaler ses anti-douleurs puis il l'allonge dans son propre lit pour le laisser dormir. Quand il referme la porte, ses épaules s'affaissent et il pousse un très long soupire. Il rejoint ensuite rapidement son canapé et je l'entends renifler. Je m'assois doucement à ses côtés et ne dis rien.

- Je suis un père horrible, un mari horrible, un chef horrible et un homme horrible en général.

Il essuie une larme au coin de son œil alors que je secoue vivement ma tête de droite à gauche.

- C'est absolument faux Louis. De ce que j'ai pu voir, c'est ton mari qui est horrible et il essaye de te faire croire que tu l'es aussi mais c'est faux.

- Pourtant tu me détestes toi aussi.

Il me dit ça en relevant son regard triste et rempli de larmes vers moi et il est évident au vue de la douleur que je ressens à le voir comme ça que c'est faux, je ne le déteste pas.

- Je ne te déteste pas et ton fils ne te déteste pas non plus.

- J'ai bien vu la façon dont tu as réagis quand tu as découvert que j'étais marié et père. Et c'était légitime, je le comprendrais si tu me détestais.

- Oui, j'ai très mal réagis, c'est vrai. Mais c'était car je pensais avoir détruit une famille.

- Tu n'as rien détruis du tout Harry, ma famille a volé en éclat depuis presque un an déjà...

- J'ai cru comprendre que...Joseph t'a trompé ?

- Avec un interne, à l'hôpital dans lequel il travaille. C'est arrivé plusieurs fois l'année dernière mais je l'ai su qu'en début d'année, quand ce même interne est venu me dire que mon mari allait me laisser tomber pour lui.

- Il comptait le faire ?

- Absolument pas, ricane-t-il amèrement. Joseph veut devenir directeur de l'hôpital, tout le monde nous voit comme une famille parfaite alors il n'allait certainement pas me quitter pour un interne. Ce qui m'a fait le plus mal c'est qu'au lieu de s'excuser et d'essayer de se faire pardonner, il a fait comme si ça arrivait à tous les couples et que ce n'était rien, que je devais simplement lui pardonner et qu'on pourrait passer à autre chose et se concentrer sur sa campagne pour devenir directeur. Je suis tombé des nus, complètement, je croyais être tombé dans une autre dimension.

- Comment a-t-il pu croire que ce n'était pas grand-chose ?

Il hausse mollement ses épaules en fixant un point invisible.

- Il était devenu un inconnu à mes yeux, j'ai découvert une face de lui qui ne me plaisait pas et j'ai arrêté de lui faire confiance. Je me sentais mal à chaque fois qu'il essayait de me toucher alors j'ai commencé à le repousser et à prendre mes distances mais il ne l'a pas accepté et c'est là qu'il a commencé à me dire...toutes ces choses horribles. Sur moi, sur le père horrible que j'étais et sur le fait que Robbie allait me détester si j'essayais de divorcer. Psychologiquement j'étais à bout, je le suis toujours d'ailleurs, mais c'est à ce moment que j'ai commencé à travailler plus et que j'ai acheté cet appartement. Dans ma tête nous sommes divorcés mais il fait tout pour me rappeler que nous sommes encore mariés et que je n'ai pas intérêt à faire fuiter nos « problèmes de couples ».

- Et il l'utilise Robbie et ta culpabilité pour te faire rester et souffrir ?

- Exactement...Il a profité de mon absence pour s'approprier Rob et il me répète sans cesse qu'en cas de divorce, il demandera la garde exclusive de Robbie et il l'obtiendra car je suis un père absent et que mon fils ne voudra jamais rester avec moi.

- Ton fils t'aime Louis.

- Je suis plus sûr de rien maintenant...Et il connaît tellement de juges et d'avocats que je sais qu'en cas de divorce, tout est perdu d'avance quand même.

Une série de larmes roulent sur ses joues et je peux ressentir sa souffrance. Je pose doucement ma main sur son dos et le frotte délicatement avec réconfort.

- Je suis désolé pour tout ce qui t'arrive Louis, j'en n'avais aucune idée.

- Ne t'excuse pas, tu ne pouvais pas savoir, personne ne peut savoir d'ailleurs. Il fait tout pour garder la face devant tout le monde et pour faire croire que nous sommes le couple parfait. Mais je n'en peux plus Harry, je n'en peux plus...

Instinctivement je me rapproche de lui et l'attire contre moi tout en posant ma tête sur son épaule. Sa tête tombe doucement sur la mienne et nous restons là, silencieusement, jusqu'à ce que ses pleurs se calment.

- Qu'est-ce que je dois faire ? Murmure-t-il.

- Maintenant ? Te reposer pour passer une super journée avec ton fils demain.

- Il doit aller à l'école, si je ne l'emmène pas...

- Rien ne va arriver Louis. Tu penses tellement à ce qui peut arriver plus tard que tu oublies de vivre dans le présent. Robbie est là, avec toi, et vous avez besoin l'un de l'autre plus que tout en ce moment.

Il reste silencieux plusieurs secondes puis il vient prendre ma main dans la sienne.

- Merci Harry, merci pour tout.

- On devrait aller se coucher maintenant tu ne crois pas ? Je dois travailler demain et toi tu dois en forme pour ton fils.

Il hoche la tête et je me détache à contre coeur de lui.

- Tu aurais une couverture à me passer par contre ? Celle que j'ai est dans ma chambre et je ne veux pas réveiller Rob.

- Oui, évidement.

Il tire la partie inférieure de son canapé pour le transformer en lit géant alors que je récupère une couette épaisse dans mon armoire. Après plusieurs secondes d'hésitation, je ferme toutes les lampes de mon appartement puis la porte et je reviens dans l'appartement de Louis.

Quand il tend ses mains pour prendre la couette, je la recule avec un sourire et j'enlève mes chaussures.

- Allonge toi, c'est moi qui nous borde ce soir, je lui dis d'un ton amusé.

- Nous ?

- Je ne vais pas vous laisser dormir seul ce soir Monsieur Tomlinson, c'est un ordre du Docteur Styles !

Il me fixe plusieurs secondes puis esquisse un petit rire et capitule. Il se laisse tomber sur son canapé et j'étends la couette sur lui avant de le rejoindre. À me grande surprise il m'ouvre ses bras et je me glisse contre lui, la tête sur son torse.

- Vous êtes sûr qu'on peut faire ça Docteur Tomlinson ? Je le taquine.

- Un garçon très intelligent m'a dit de vivre dans le présent alors je m'en fiche pas mal. Maintenant dors.

Il éteint la petite lampe à côté du canapé et nous sommes plongés dans le noir. Ça fait tellement longtemps que je ne me suis pas endormi dans les bras de quelqu'un et ça me fait un bien fou. Je tourne légèrement mon visage vers son cou pour sentir son odeur et dans la foulée, je sens le bout de son nez frôler mon front. Et c'est ainsi, sans un mot de plus, que nous nous endormons.

*

*

- Je suis sûr que c'est pas son vrai père je te dis !

- Mais arrête ! Me dit-il, à bout de souffle à cause de son fou rire.

- Je suis sûr que sa mère a eu une aventure avec le frère de son mari et que c'est lui le vrai père, leur ressemblance est frappante.

- Tu peux pas me dire ça alors que j'ai un rendez-vous avec eux dans une heure ! Me gronde-t-il. Comment je vais faire maintenant pour les regarder en face ?

Je glousse alors qu'il me bouscule gentiment. Nous passons ensuite les portes de l'hôpital et nous rejoignons les vestiaires.

- En fait Robbie va bien ? Ça c'est bien passé son retour auprès de Joseph ?

- Oui il va bien et ça a été, mais j'ai bien senti qu'il était différent de d'habitude. Il a très bien compris maintenant que quelque chose n'allait pas entre son père et moi.

- Mais vous avez passé deux jours ensemble et c'est le principal.

- Oui et c'était super. Ça m'a fait tellement bien de n'avoir mon fils que pour moi et de n'avoir personne pour nous contrôler.

Je hoche la tête avec un sourire puis une fois notre blouse enfilée, nous prenons l'ascenseur et rejoignons notre étage.

- Bonne journée Harry, on se voit plus tard. J'ai quelques rendez-vous auxquels je dois assister ce matin.

- A toute à l'heure.

Nous partons chacun d'un côté et ma journée de travail commence. Je fais la tournée matinale des patients avec le docteur Bennet puis je l'accompagne au bloc opératoire avec Liam.

Quand je me dirige vers l'ascenseur pour ma pause de midi, je tombe nez à nez avec un Louis paniqué.

- Pardon Harry, je suis tellement désolé, je ne savais pas qu'il irait jusque là ! Je n'aurais jamais dû t'impliquer dans cette histoire !

- Louis calme toi, qu'est-ce qui se passe ?

- Joseph est là, avec le directeur de l'hôpital et le Docteur Parker et je crois qu'il cherche à te faire renvoyer.

Je fronce les sourcils en assimilant ce qu'il me dit.

- Il irait jusque là juste parce que je suis intervenu l'autre soir ?

- Il est capable de tout quand il est contrarié, mais ne t'inquiète pas, je vais tout faire pour te défendre.

- Je viens avec toi, je décrète.

- D'accord, allons-y.

Je le suis dans l'ascenseur et nous montons au dernier étage. Louis toque à la porte et quand nous entrons, nous tombons sur Joseph, mon père et Thomas Reese, le directeur de l'hôpital, en grande discussion.

Le regard que me lance mon père est sérieux et contrarié, mais je sais que ce n'est pas contre moi. Thomas est au courant de notre lien à Robin et moi car mon père ne voulait lui cacher pour éviter tout problème éventuel à l'avenir.

- C'est une discussion privée, entre adultes, nous lance Joseph.

- Je dirais surtout que la conversation est close, lui répond durement Robin.

- Robin, depuis combien de temps on se connaît toi et moi ? Combien de services je t'ai déjà rendu ? Lui souffle discrètement Joseph.

- Je suis le chef des internes, la décision est la mienne et je te l'ai déjà dit, monsieur Styles restera dans cet hôpital.

Joseph se tourne alors vers Thomas qui hausse les épaules avec un petit sourire en coin.

- Robin a déjà tout dit, il est celui qui est responsable des internes. Sa décision est donc la mienne.

Le mari de Louis esquisse alors un rire mauvais en hochant la tête.

- Toi aussi tu te le tapes Robin ? C'est pour ça que tu veux pas le virer ? Comme Louis, ce gosse te tient par le bout de la queue ? Crache-t-il.

Pris d'une colère soudaine à cause de ce manque de respect, je m'apprête à intervenir mais mon père me retient d'un geste de la main, me signifiant qu'il gère.

Le regard noir, il s'avance vers Joseph jusqu'à être proche de son visage.

- Tu as une minute et pas une de plus pour partir avant que je n'appelle la sécurité pour te foutre dehors par la force. Non seulement ta requête est rejetée mais en plus dès maintenant tu ne compteras plus sur mon soutient et celui de mes amis haut placés au conseil du Rosewood Hospital. Fais une croix sur le poste de directeur Joseph, tu aurais dû apprendre à te taire.

Sous le choc, il écarquille les yeux.

- Tu vas pas me faire ça à cause de ce gamin quand même ?!

- Il te reste 20 secondes, répond simplement mon père.

Sa fierté mise à rude épreuve, il quitte la pièce d'un pas énervé non sans me jeter un regard glaçant. Quand la porte claque, je prends une grande inspiration en réalisant que je retenais ma respiration depuis un long moment déjà.

Thomas tape amicalement l'épaule de mon père pour l'aider à se calmer.

- Tu as fait le bon choix Parker, il est allé trop loin, lui dit-il.

- Je suis désolé, intervient Louis. Et merci aussi, d'avoir défendu Harry et de ne pas l'avoir écouté.

- De rien mais...je ne l'ai pas fait ça pour toi Louis, lui répond mon père avec un petit sourire.

Robin glisse son regard vers moi et Louis fait de même, surpris, alors que j'esquisse un sourire gêné.

- Désolé papa, j'ai l'impression de ne m'attirer que des problèmes depuis que je suis ici.

- Ça fait quand même le deuxième Tomlinson qui veut se débarrasser de toi ! Plaisante-t-il. Qu'est-ce que tu leur fais ?

Je me mets à rire et m'avance vers lui. Il m'entoure d'un bras et embrasse mes cheveux.

- Papa ? Répète Louis, complètement sous le choc.

- Robin ne sort les griffes que lorsque ça touche ses proches, lance le directeur avec un sourire. Si Joseph était venu menacer mon fils, je l'aurais mis à la porte sans même discuter !

- Merci Monsieur Reese d'avoir soutenu mon père.

- Ne vous en faites pas Harry, vous faites parti de la maison, pas lui.

Je le remercie d'un hochement de tête puis je me détache de mon père pour rejoindre la porte.

- Tu viens Louis ? On doit retourner travailler.

- J'arrive.

*

*

Installé sur mon canapé devant Friends avec une pizza et une bière, je suis dérangé par une personne qui toque à ma porte. Sachant que l'interphone n'a pas sonné, je sais déjà qui c'est.

- Louis Tomlinson, je lance en ouvrant la porte.

- Harry Styles, tu sais que tu es un sacré cachottier ?

- Je ne présente pas mon père à n'importe qui, je réponds en riant.

- Et dire que j'ai mangé un nombre incalculable de fois avec Robin et ta mère, c'est dingue !

- Si tu le dis, je glousse.

Je le laisse entrer et l'invite à s'asseoir avec moi sur le canapé.

- Pizza ?

- Non merci, j'ai déjà dîné.

- Comme tu veux.

Il me fixe intensément et je comprends qu'il se retient de dire quelque chose.

- Vas-y, pose ta question, je lui dis.

- J'ai cru comprendre grâce à Anne que...Robin n'est pas son premier compagnon et n'est pas le père de ses enfants.

- Robin est mon beau-père oui, mais je ne fais plus la différence depuis longtemps.

- Et...ton père ? Il demande doucement.

Je me fige plusieurs secondes avant de boire une gorgée de bière.

- Il n'est pas mort si c'est ce que tu penses. Il est juste...pas là.

- Il t'a abandonné ?

- Mes parents ont divorcés quand j'étais petit car mon père entretenait une liaison avec une autre femme, une femme plus jeune.

- Oh...

- Quand ma mère l'a su, elle a été dévastée mais mes parents ont fini par régler leurs comptes et ma sœur et moi on était là quand s'est arrivé et on a tout entendu. On a entendu que mon père était tombé amoureux d'une autre et qu'il comptait divorcer. Au début il voulait notre garde, il soutenait qu'il pouvait nous offrir un meilleur environnement et ma mère s'est battue pour nous garder mais c'était autant pour nous que pour embêter notre père. On s'est retrouvé au milieu de leur conflit et on est certainement ceux qui ont souffert le plus dans ce divorce. Surtout quand notre père a soudainement céder notre garde à notre mère car sa copine a réalisé qu'elle ne voulait pas s'occuper d'enfants. On est donc restés avec notre mère et mon père a fini par déménager plus près de la famille de sa copine et il nous a progressivement laissé tombé.

Louis me fixe, les yeux écarquillés.

- C'est pour ça que tu as été si blessé de savoir que j'étais marié, réalise-t-il.

- Dire que j'étais blessé est un euphémisme Louis, j'en étais malade. Ma famille est partie en miettes à cause d'un adultère et j'étais persuadé que j'avais détruit une famille à mon tour. Je me suis à la place de Robbie et j'étais dévasté de le mettre à la place à laquelle j'étais plus jeune.

- Harry...je...j'ai pas les mots...Je suis tellement désolé, j'aurais dû être honnête dès le départ avec toi sur ma situation...

- Je comprends maintenant, ne t'inquiète pas.

- Non Harry, ce que j'ai fait était horrible. Depuis le début d'ailleurs j'ai été horrible avec toi. Coucher avec toi, puis de repousser sans t'expliquer pourquoi puis faire machine arrière puis tu découvres que je suis marié et maintenant mon mari essaye de te faire virer...Je t'ai fait tellement souffrir alors que tu le mérites absolument pas.

Je hausse les épaules en fixant mes doigts.

- Je ne t'en veux plus Louis, ta situation n'est pas simple, je comprends pourquoi tu as agis comme tu l'as fait.

- Mais je t'ai fait du mal quand même et ça j'arrive pas me le pardonner. Tu es foncièrement une bonne personne Harry, et tu es trop bon pour moi. Je ne crois pas mériter ta gentillesse.

- Pourtant tu devras faire avec le fait que je suis foncièrement gentil, je lui dis d'un ton amusé en récupérant mon téléphone.

Je sors une carte que j'avais glissé dans l'étui et lui tends.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Maintenant tu as toutes les cartes en main pour affronter Joseph.

- Ce sont les coordonnées du cabinet d'avocats S&S, comment tu les as eu ? C'est actuellement le cabinet le plus réputé de la ville !

- Tu n'as pas rencontré toute ma famille encore, je tente de plaisanter.

- Quoi ? S'étonne-t-il.

- Il se pourrait que ma sœur soit à la tête du cabinet avec son mari et que le premier S du nom signifie Styles.

- C'est une blague ?

- Non. Et il se pourrait aussi qu'elle m'aime au point de m'acheter un appartement très luxueux. Je l'ai appelé hier et elle m'a dit qu'elle fera tout pour vous aider toi et Robbie si tu décides de divorcer et de la choisir comme avocate.

- Mais Harry...C'est...

Il secoue sa tête, les larmes aux yeux.

- Peu importe qui sont les amis de Joseph, avec ma sœur à tes côtés tu as toutes tes chances de garder ton fils et de dire au revoir à Joseph pour de bon.

- Ça ne peut pas être réel...

- Tu as le droit à ton bonheur Louis, tu as le droit de te libérer de cet homme qui fait de ta vie un enfer.

- Est-ce que tu serais mon ange gardien ou quelque chose du genre ? Demande-t-il en essuyant une larme sur sa joue.

- Je suis juste Harry, ton voisin et ton interne, je glousse.

En quelques secondes, je me retrouve dans ses bras, blottit contre lui.

- Harry, Harry, Harry...Tu me crois si je te dis que tu es en train de changer ma vie ? Me murmure-t-il.

La mienne a changé dès l'instant où j'ai croisé tes beaux yeux bleus Louis...

*

*

- C'est bizarre, me lance d'un coup Liam.

- De quoi ? Je lui réponds en croquant un morceau de mon sandwich.

- Le Docteur Tomlinson te regarde bizarrement ces derniers temps, depuis son divorce et depuis que tu n'es plus son interne.

- Bizarrement comment ?

- Je sais pas trop. Mais j'ai entendu des rumeurs.

- Des rumeurs ? Quelles rumeurs ?

- J'ai entendu dire que le mari du Docteur Tomlinson l'aurait trompé...

- Et en quoi ça me concerne ?

- Bah c'est peut-être avec toi, lâche-t-il sérieusement.

Je manque de m'étouffer avec ma nourriture tellement ses propos sont absurdes.

- Tu es sérieux ? On ne travaille même pas dans le même hôpital !

- Tu as pu le rencontrer ailleurs, comme à cette fameuse sortie au bar avec Louis et d'autres médecins.

- Tu es ridicule Payne, vraiment.

- J'avoue que c'est la pire chose que j'ai entendu, intervient une voix très familière.

Liam blêmit en voyant Louis s'asseoir à notre table à la cafétéria et je me retiens de rire. Il s'excuse immédiatement et s'en va rapidement.

- Bon, ça ne sera que toi et moi visiblement, pouffe-t-il. Tu n'as pas de chance que tes amis mangent plus tôt que toi maintenant que tu as changé de service.

- Attention, ça pourrait jaser si on nous voyait déjeuner ensemble, je le taquine. Déjà que Joseph t'a trompé avec moi !

- Le nombre de rumeurs qui circulent depuis mon divorce est insensé je sais ! Mais je m'en fiche pas mal, les gens peuvent parler, c'est le dernier de mes problèmes.

- Mon dieu, qu'avez vous fait du Docteur Tomlinson !

- Moi ? Rien du tout. Mais il se trouve qu'un interne m'a beaucoup changé dernièrement, et pour le mieux évidement.

- Ça doit être un très bon interne alors.

- Assez bon pour m'aider à faire la diagnostic d'une petite patiente ?

- Je suis en obstétrique maintenant, Martha ne serait pas très heureuse que tu utilises mes capacités intellectuels pour régler une affaire de pédiatrie.

- Son cas commence à m'inquiéter.

- Dans ce cas je t'écoutes.

Commence alors une discussion des plus sérieuses sur le cas de cette petite qui nous laisse tous un peu perplexe. Malgré tous les examens que Louis lui a fait, aucun diagnostic n'a pu être établi et ça commence à devenir inquiétant.

- Et si c'était une maladie orpheline ? Je suggère.

- J'y ai pensé oui, mais au fond de moi j'espère que non. Je veux réaliser d'autres tests avant de me tourner vers cette hypothèse.

- Je comprends oui.

Il se lève ensuite en soupirant.

- Bon il est temps d'y retourner, mais plus que quelques heures et on est en week-end. Par contre ne m'attend pas pour rentrer ce soir j'ai une réunion.

- Okay d'accord. A plus tard.

Je tente de cacher ma déception car il se trouve que j'aime bien venir au travail et rentrer à pied avec lui. C'est le seul moment de la journée où on peut discuter convenablement maintenant que je ne travaille plus avec lui, et donc j'aime beaucoup ces moments là. Passer du temps avec lui, parler avec lui, être seul avec lui...Je sais c'est stupide car on ne sera jamais plus que des amis, ça a été établi il y quelques temps déjà, surtout qu'il est à peine divorcé et que ça a fait du bruit à l'hôpital, mais je crois qu'une partie de moi espère toujours.

C'est donc seul que je marche jusqu'à ma résidence, mais au moment où je suis face à la porte et que je commence à chercher mon badge, la panique me monte quand je ne le trouve pas.

- Non, non, non ! C'est pas possible !

Je cherche dans mon sac, dans les poches de mon jean et de ma veste mais je ne le trouve pas. Dépité, je m'assois sur les marches en pestant.

- Un problème, jeune homme ? M'interpelle une voix amusée.

En relevant la tête, mon regard tombe directement dans celui bleuté et amusé de Louis.

- J'ai perdu mon badge...

- Quel dommage, mais ne t'inquiète pas, je vais t'ouvrir.

- Merci, on peut dire que tu es tombé à pic.

- C'est vrai, et puis je n'aurais pas voulu que tu te fasses dépanner par un autre voisin.

- Ne sois pas jaloux, c'est toi mon préféré.

- Il y a intérêt ! Tu veux passer chez moi d'ailleurs ? Je dois avoir de quoi dîner.

- Oui, merci. Ça m'évitera de cuisiner quelque chose

Le sourire amusé de Louis ne le quitte pas durant le trajet jusqu'à son appartement, et même une fois à l'intérieur.

- Je vais réchauffer un plat de lasagnes, ça te va ?

- C'est parfait.

Je l'entends manipuler son four puis il réapparaît devant moi avec un verre de vin.

- Je sais pas si c'est une bonne idée, je lui dis en riant. La dernière fois que j'ai bu chez toi, c'est un peu parti en cacahuètes.

- Ce n'est qu'un verre, ce n'est rien de bien méchant.

- Un seul alors.

Je récupère le verre et nous trinquons, installés sur son canapé.

- Robbie est toujours chez sa nounou en fait ?

- Non il est chez ma mère pour le week-end. Depuis qu'il peut passer plus de temps avec elle, ils ne se lâchent plus !

- Tu vas t'ennuyer tout seul pendant deux longs jours, je le taquine.

- Oh mais je ne suis pas seul, répond-il malicieusement.

- J'ai peut-être des plans pour ce week-end.

- Dans ce cas ça me rendrait triste, car j'ai vraiment envie de passer ce week-end avec toi.

Il me fixe ensuite intensément et je suis soudainement extrêmement troublé, ne sachant pas comment interpréter sa remarque. Cependant le bip sonore du four nous interrompt et je sursaute légèrement.

- C'est seulement le préchauffage, ce n'est pas encore prêt, m'explique Louis.

- D'accord.

Par la suite nous commençons à parler de tout et de rien, comme nous avons l'habitude, et mon trouble disparaît. Nous mangeons dans une ambiance simple et légère et après le repas, Louis me surprend en mettant de la musique.

Je ne suis pas surpris par le fait qu'il écoute de la musique, il adore ça, mais ce qui me surprend c'est que cette soirée commence à devenir étrangement familière. Le déroulement est presque à l'identique celui de notre première soirée ensemble, sauf que cette fois je ne suis pas complètement soul.

- Louis, qu'est-ce que tu fais ? Je murmure quand il attrape ma main pour m'amener jusqu'au canapé.

Il me serre un autre verre de vin, exactement comme il l'a fait le premier soir.

- Je n'en veux pas Louis, je te l'ai dit, un seul verre. Et puis qu'est-ce que tu essayes de faire au juste ?

- Rien du tout.

Il me sourit en caressant le dos de ma main avec son pouce et mon coeur rate un battement.

- Je ne comprends pas...

- Il n'y a rien à comprendre. Laisse toi porter, tu connais déjà le déroulement de cette soirée non ?

- Justement oui.

Il prend une grande inspiration puis il se mord la lèvre en ancrant son regard au mien.

- Je m'appelle Louis Tomlinson, je suis docteur en pédiatrie, j'ai un fils que j'aime plus que tout, je suis récemment divorcé du plus gros connard de cette ville et je suis complètement dingue d'un de mes anciens internes. Il a 10 ans de moins que moi et nous allons certainement être au centre des ragots pour les prochains mois mais je préfère vivre au présent et pour moi-même.

Je comprends seulement maintenant ce qu'il cherche à faire. Il veut un nouveau départ, notre relation a débuté sur beaucoup de non-dits, ce qui nous a conduit à une situation délicate, alors maintenant il veut faire les choses en recréant notre première rencontre, mais cette fois en me disant tout.

- Je m'appelle Harry Styles, je suis interne en obstétrique mais mon service préféré c'est la pédiatrie car j'adore les enfants. Mon beau-père est le chef des internes et j'ai une sœur avocate. J'ai des amis en or qui sont également internes et récemment j'ai réalisé que j'étais amoureux. Il s'appelle Louis Tomlinson, il est docteur en pédiatrie, il a un fils qu'il aime et que j'aime aussi beaucoup, il n'a heureusement pas hérité de son autre père qui est un vrai con. Louis a 10 ans de plus que moi, mais je m'en fiche bien de ce que peuvent penser les autres, car avec lui je me sens bien.

- Enchanté Harry, souffle-t-il d'une voix remplie d'émotions avant de m'offrir un sourire éblouissant.

Nos regards s'accrochent et ne se lâchent pas, je prends le temps de le détailler, lui, ses yeux bleus, ses lèvres fines, sa mâchoire dessinée, ses pommettes saillantes. Mais ce n'est pas assez, je veux le voir de plus près.

D'un mouvement fluide, je grimpe à califourchon sur ses cuisses et prends son visage en coupe pour l'observer à ma guise. Il ne me repousse pas et vient même accrocher ses mains à mes hanches.

- Et que fait-on maintenant Louis Tomlinson ? Je lui murmure.

- Maintenant je vais t'embrasser Harry Styles.

Je souris et ferme les yeux quand son visage s'avance vers le mien. Ses lèvres se pressent contre les miennes avec une grande douceur et je réponds immédiatement au baiser qui s'essouffle de longues secondes plus tard.

Je lui offre un grand sourire avant de capturer ses lèvres pour un baiser un peu plus fougueux. Il émet un léger gémissement tout en pressant mes hanches. Je sens des papillons dans mon ventre alors que mon coeur se remplit de bonheur.

Toujours avec une certaine douceur, je dévie mes baisers sur sa joue puis sa mâchoire et finalement son cou. Je descends encore plus bas et aspire la peau qui recouvre sa clavicule. Je sens déjà que son souffle est lourd alors qu'il faufile ses doigts sous mon pull. Je le laisse me l'enlever et le jeter au sol. Ses paumes chaudes et douces glissent de ma poitrine à mon bas ventre avant de remonter et de se poser sur ma taille. Il m'attire un peu plus vers lui et sa bouche se referme sur l'un de mes tétons qu'il lèche, suce et mordille.

C'est à mon tour d'être à bout de souffle alors que je glisse mes doigts dans ses cheveux pour l'inciter à continuer. Je lâche malgré moi un petit gémissement tout en rejetant ma tête vers l'arrière. Il finit par remonter ses lèvres sur ma poitrine et mon cou avant de m'embrasser à nouveau mais cette fois chaudement et passionnément. Sa langue explore ma bouche comme si c'était la première fois.

Par manque d'air, je me recule et pose mon front contre le sien.

- Si on continue, ça ne se passera pas comme la dernière fois ? Tu ne me rejetteras pas en me disant que c'était une erreur ?

- Tu n'as jamais été une erreur Harry, j'ai juste été bête. J'ai été trop obnubilé par le fait que tu sois un interne et par la douleur que je ressentais à cause de Joseph que je n'ai pas vu quel homme incroyablement intelligent et mature tu étais. Tu es même certainement l'homme le plus extraordinaire que je connaisse.

Je me mords la lèvre en rougissant et baisse la tête.

- Ne dis pas n'importe quoi...

Cependant il attrape mon menton et remonte mon visage face au sien dans la foulée pour y déposer un baiser tendre.

- C'est la vérité, tu es merveilleux Harry. En tant que médecin et en tant que personne. Ce que tu as fait pour moi, personne ne l'a jamais fait.

- C'est réciproque, tu le sais ça ? Toi aussi tu as fait beaucoup pour moi.

- Je t'ai fait souffrir, c'est tout ce que j'ai fait, rétorque-t-il amèrement.

- Pas du tout, tu...Tu es tellement passionnant Louis. Quand tu parles, quand tu souris, je suis incapable de détacher mes yeux de toi. Tu as été un résident formidable, grâce à toi j'ai encore plus envie d'être médecin et j'ai envie d'être une meilleure personne. J'aimerais avoir ta force d'esprit, ta générosité, ton optimisme, ta détermination. Depuis le début je te regarde avec des étoiles dans les yeux car tu es...tu es rayonnant Louis, comme un soleil. Tu as en quelque sorte illuminé ma vie, même s'il y a eu..quelques zones d'ombres, je conclue en riant.

Il sourit lui aussi avant de déposer une pluie de baisers sur mes lèvres et mon visage.

- On devrait vite rejoindre ma chambre que je t'ausculte en détails pour m'assurer que tu ailles bien, me souffle-t-il à l'oreille.

- Je suis d'accord, je glousse. J'ai confiance en vos mains expertes Docteur Tomlinson.

Comme des adolescents, nous nous levons et nous dirigeons vers sa chambre avec nos mains accrochées au corps de l'autre. Je lui retire son pull et son pantalon et quand nous tombons sur son lit, nous sommes seulement vêtues de nos boxers.

Je caresse doucement son dos alors qu'il m'embrasse longuement et tendrement. Je descends ensuite mes mains vers ses fesses que je presse avant de les glisser sous le tissu pour lui retirer son sous-vêtements et libérer son membre.

J'halète en voyant son membre contre mon bas ventre. Je me rappelle de la sensation quand il était en moi et mon ventre se tord d'anticipation. Pris d'un élan soudain, je le repousse pour qu'il soit sur le dos et je le surplombe. D'un geste que j'espère sensuel, je retire également mon boxer et je vois son sexe durcir à vue d'oeil.

Je me penche au-dessus de lui pour l'embrasser et il gémit de surprise contre ma bouche quand j'enroule ma main autour de son membre et commence à le masturber. Je descends ensuite rapidement mon visage pour remplacer ma main par ma bouche.

- Harry, murmure-t-il d'une voix étranglée.

Je le suce avec entrain, me sentant excité par la simple idée d'avoir son membre dans ma bouche. Après un moment, il tire doucement sur mes cheveux pour m'inciter à me redresser. Je le fixe en essuyant mes lèvres alors qu'il me dévisage avec luxure.

- Viens là, love, souffle-t-il.

Je m'avance pour l'embrasser et il se redresse sans quitter mes lèvres. Il s'adosse au mur alors que je suis assis sur ses cuisses. J'adore la douceur avec laquelle ses mains explorent mon corps pendant que nous nous embrassons. Mes mains à moi sont posées sur ses joues et je les retire quand il glisse ses lèvres sur mon épaule.

- Tu peux attraper le lubrifiant s'il-te-plaît ? Me demande-t-il tout bas au creux de l'oreille.

Je hoche la tête en me mordant la lèvre et je récupère le tube de lubrifiant et un préservatif.

- Faites vite Docteur, j'ai vraiment besoin d'être soigné, je lui dis à mon tour à l'oreille.

Il esquisse un petit rire pervers tout en étalant du produit sur ses doigts. Pour faciliter les choses, je m'allonge sur le dos à ses côtés en écartant bien les cuisses. Mon sexe tendu repose déjà lourdement sur mon bas ventre.

- Effectivement, la situation est vraiment urgent

Il s'installe entre mes cuisses ouvertes et masse doucement mon entrée avec ses doigts lubrifiés. Ma respiration s'emballe à la sensation de froid puis je sens un doigt pousser lentement entre mes chairs. Je me contracte sans le contrôler alors qu'il essaye de pousser plus loin et il vient immédiatement m'apaiser en caressant ma cuisse. Je me détends et il reprend doucement son avancée jusqu'à ce que son index se retrouve entièrement en moi.

Il entre et sort simplement à plusieurs surprises et quand il commence à plier légèrement son doigt, ses lèvres chaudes et humides continuent à me détendre en parsemant l'intérieur de mes cuisses de baisers. Il prend son temps, il doit sentir que mon corps n'est pas autant habitué que celui des partenaires qu'il a dû avoir, pour ne pas dire Joseph.

Après de longues minutes, je lui demande de se reculer pour pouvoir changer de position. Je m'installe alors sur le ventre, le haut du corps contre le matelas alors que mes cuisses sont pliées et mes fesses bien exposées.

- C'est une bonne idée, tu seras plus à l'aise comme ça, me dit tendrement Louis.

Il entre cette fois-ci deux doigts en moi après avoir remis du lubrifiant et il caresse mon dos de sa main libre pour apaiser la douleur. Ses doigts sont pleinement en moi, il les entre, les sort, les plie et je gémis fortement en serrant les draps quand il commence à jouer avec ma prostate.

Je sens ensuite son corps couvrir le mien et ses lèvres se poser sur mon dos alors qu'il me pénètre avec ses doigts comme il le ferait avec son sexe.

- Louis ! Je gémis, à bout.

Il mordille mon épaule avant de se reculer et de sortir ses doigts de mon antre. J'attrape le préservatif au coin du lit et lui tend en me retournant sur le dos. Je le regarde l'enfiler et guider son sexe vers mon entrée. Il se pousse contre sans me pénétrer alors qu'il s'allonge complètement sur moi. Il dépose son front contre le mien, sa respiration lourde se mélange à la mienne et c'est seulement à ce moment qu'il commence à me pénétrer.

Je m'accroche à ses omoplates pour encaisser la douleur et me cambre au maximum pour l'accueillir au mieux. Nos lèvres se frôlent alors que je lui demande de bouger après quelques instants à m'habituer à sa présence. Son bassin commence alors à rouler contre le mien ce qui fait que son sexe sort et entre en moi avec douceur à un rythme régulier.

Je remonte mes cuisses au maximum contre ses hanches et je gémis sans prévenir en sentant son sexe frotter ma prostate à chaque mouvement. Je m'accroche plus fort à lui alors que ses coups de bassin se font plus rapides et francs.

Mes gémissements remplissent de plus en plus la chambre alors qu'il halète lourdement contre ma bouche qu'il vient parfois lécher et mordre.

D'un coup, il se retire de moi et m'incite à me tourner rapidement sur le ventre. Il enroule ensuite sa main autour de mon ventre et me tire pour que je sois à quatre pattes. Il revient en moi d'une forte poussée qui me fait presque grogner de plaisir. Son torse est complètement collé à mon dos et nos peaux couvertes de sueur glissent sans problème l'une contre l'autre.

J'ai chaud, je dirais même que je meurs de chaud mais je ne veux pas qu'il se retire, pour rien au monde. Son bras autour de mon ventre lui permet de m'attirer sur son sexe en même temps qu'il le pousse en moi. C'est si bon, si passionné, et je ne suis pas loin de l'extase. La boule de plaisir dans mon bas ventre est sur le point d'exploser en un orgasme délicieux.

- Je suis proche, me dit-il, le souffle court.

- Moi aussi, touche moi, je le supplie.

Son bras lâche mon ventre pour que sa main puisse s'enrouler autour de mon membre. Il me masturbe rapidement et il suffit de peu pour que je jouisse dans un léger cris.

- Oh putain, grogne-t-il quand je me contracte autour de lui à cause de mon orgasme.

Il se pousse en moi à un rythme effréné jusqu'à ce qu'il se fige en moi pour jouir dans le préservatif. Il sort ensuite de moi avec précaution et je m'écroule à plat ventre sur le matelas. Il s'écroule à mes côtés et retire lascivement son préservatif qu'il place dans un mouchoir et délaisse sur sa table de chevet.

- Lou, je marmonne.

Je le sens alors se placer dans mon dos et embrasser mon épaule tout en caressant mon bras. Je pousse un soupire de plaisir tout en papillonnant des yeux.

- Viens là, me souffle-t-il.

Il recule, s'installant correctement sur le dos, et je me tourne de son côté pour me blottir contre lui. Je glisse ma jambe entre les siennes et il vient caresser doucement ma cheville avec son pied.

- Ça vaut grave le coup de coucher avec un homme plus âgé, je lance pour le taquiner.

Il se met alors à rire et j'en profite pour enfouir mon visage dans le creux de son cou.

- En tout cas merci Docteur, je vais bien mieux maintenant.

- Moi aussi, je vais bien mieux, dit-il en embrassant mon crâne.

- Mais ne t'avise pas d'utiliser ce traitement sur quelqu'un d'autre car sinon tu auras des problèmes.

Il rit à nouveau.

- Tu es toujours si drôle après le sexe ? Me taquine-t-il.

Je hausse les épaules avec un sourire aux lèvres.

- Pourtant j'ai sucé un docteur, pas un clown.

- Mon dieu tu es pas croyable ! S'écrit-il, mort de rire.

- Je suis simplement heureux je crois.

- Dans ce cas si tu es heureux, tu ne m'en voudras pas.

- Je t'en voudrais pas de quoi ?

- D'avoir volé ton badge d'entrée et menti pour la réunion.

Je me redresse d'un coup, la bouche ouverte à cause du choc alors qu'il m'offre un petit sourire fière. Je lui frappe d'un coup l'épaule et il fait alors une petite moue.

- Cette soirée ne t'a pas plu ?

- Si ! Mais tu avais pas besoin de mentir et de faire tout ça pour m'avoir et coucher avec moi !

- Quoi ? Zut alors ! Je me suis fait chier pour rien...

Je le frappe à nouveau mais cette fois nous explosons de rire tous les deux.

- Mais donc j'ai pas besoin d'inventer un autre stratagème pour te faire rester avec moi ce week-end ?

Je me penche vers lui avec un sourire pour l'embrasser paresseusement plusieurs secondes.

- Non, pas de stratagème. Je suis tout à toi, depuis le début.

- Je suis à toi aussi.

- Tu es prêt à affronter le regard des autres à l'hôpital ? On peut faire profil bas pendant quelques temps si tu veux ?

Il secoue sa tête de droite à gauche.

- Non, j'en ai marre de faire semblant. Je ne veux pas cacher ce que je ressens pour toi, je ne veux plus cacher ce que je ressens tout court. Je veux être moi-même.

- D'accord, je suis prêt aussi. Ce que pense les autres ne m'a jamais intéressé de toute façon.

Je me recouche contre lui et il embrasse mes paupières délicatement. Je ferme mes yeux et ne les rouvre pas. Plusieurs minutes plus tard, je m'endors pour de bon.

Le lendemain matin, je ne me suis pas enfui en courant et il ne m'a pas rejeté. Nous sommes restés ensemble tout le week-end et alors que je pensais que notre bulle allait éclater une fois à l'hôpital, ça n'a pas été le cas. Il a assumé jusqu'au bout et au final, notre relation n'a pas dérangé grand monde, elle a même rendu Robbie très heureux.

Malgré nos statuts différents, malgré notre différence d'âge et malgré le fait que nous étions deux hommes, ça n'a empêché personne de venir à notre mariage 5 plus tard, ni aux anniversaires de mariage qui ont suivi. Chacun d'entre eux, jusqu'au bout...

💊🩹💊🩹💊🩹💊🩹💊🩹

Voilà, c'est (enfin) fini ! 😆

J'espère que cet os vous aura plu quand même !

N'hésitez pas à me donner vos avis ou à lâcher un petit commentaire, après ma longue absence ça me ferait plaisir d'avoir un signe de vie de votre part 😄

Bonne soirée et à la prochaine, d'ici là portez vous bien 💚💙🥰

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